Étiquette : Université d’été de Ludovia

  • La chasse aux illusions : sport national des tenants du numérique éducatif

    La chasse aux illusions : sport national des tenants du numérique éducatif

     

    « Il faut que l’école arrive à réconcilier information et communication ».

    Chaque âge de la lente conception du numérique éducatif, nous l’avons vu (chapitre 1), a apporté son lot d’idées fausses ou d’illusions : plusieurs années, voire plusieurs décennies plus tard, celles-ci sont enracinées dans l’inconscient collectif.

    Elles sont conservées comme autant d’éléments de légitimation des expérimentations entreprises ou des mesures arrêtées par les pilotes du système éducatif. La poursuite obstinée de ces objectifs, souvent illusoires ou dépassés, cette « chasse aux illusions », comme on parle d’une chasse aux papillons, conduit le plus souvent à brouiller la réflexion, à dissimuler les vrais enjeux, à multiplier les expériences sans lendemain ou à adopter des mesures notoirement insuffisantes.

    Tentons d’épingler les principaux « papillons » poursuivis par les tenants de ce sport national.

    Un outil subsidiaire

    Cette double illusion (utilitariste et techniciste) fait du numérique un outil technique qui doit permettre (par sa souplesse d’utilisation, sa capacité à mobiliser l’attention des élèves, l’enrichissement documentaire qu’il apporte au cours de l’enseignant, l’interactivité qu’il met en jeu, le travail collaboratif qu’il permet) de faire plus efficacement ce qui constitue la mission essentielle de l’École traditionnelle : transmettre le savoir.

    Mais cet outil est subsidiaire : la mission de l’École (exprimée en France par les programmes) doit pouvoir s’exercer avec ou sans cet outil. Excellente justification pour ne pas entrer dans les logiques nouvelles des savoirs numériques, pour préserver les pratiques pédagogiques et les modes d’apprentissage ou d’évaluation jusqu’ici mis en œuvre et pour ne pas passer de la transmission de savoirs normés à la co-construction de savoirs en devenir.

    Cette conception a conduit jusqu’ici à multiplier les expériences pionnières en évitant soigneusement une révolution numérique plus totale de l’École, une réorganisation complète de l’espace et du temps de la scolarité et une remise en cause du paradigme scolaire.

    Une technologie d’information plus que de communication

    L’intérêt des technologies nouvelles (TIC) est d’associer étroitement l’accès à l’information et la communication, les réseaux, la médiatisation. Or, dans un univers scolaire où les téléphones portables et les smartphones restent bannis, tout se passe comme si, dans l’espace de l’établissement et pour un usage scolaire, les technologies de l’information, propres à apporter et à transmettre des connaissances, étaient plus légitimes que celles de la communication, plébiscitées par les élèves (et par la société en général) pour un usage extrascolaire.

    Curieusement, les énormes possibilités qu’offrent les réseaux n’ont guère droit de cité dans ce numérique dit « éducatif » qui marque progressivement ses distances avec celui de la société et même de l’entreprise, où privilège est donné au développement de l’intelligence collective.

    L’école numérique de demain devra redonner toute sa place au « C » de l’acronyme TICE, si elle souhaite passer de la seule transmission des savoirs à l’aide à la co-construction des savoirs.

    Un outil d’individualisation de l’enseignement pour un travail autonome

    Cette illusion, apparue très tôt dans l’histoire du numérique éducatif, repose sur une somme de confusions – entre individualisation et personnalisation, entre mémorisation et maîtrise, entre travail autonome guidé et autonomie, etc. –.

    Aujourd’hui, l’espoir mis par les pédagogues dans cette capacité d’individualisation de l’enseignement pour re-mobiliser les « décrocheurs » du système risque bien d’être contre-performant. La solution au décrochement apparaît en effet plus dans la réinsertion par le travail collaboratif d’équipe et l’absence de mise en compétition individuelle que par une individualisation qui stigmatise et une autonomie qui demeure hors de portée de tels élèves.

    La seule forme de personnalisation rendue possible par le numérique est celle de l’adaptation au rythme spécifique d’apprentissage des apprenants.

    Un accès « immédiat » à l’information

    L’usage du numérique à l’École fonctionne sur une illusion, celle que l’accès à la connaissance sur la toile peut s’effectuer « sans intermédiaire », comme dans la communication interpersonnelle. C’est faire peu de cas de la complexité d’une telle opération : elle dissimule au moins quatre « intermédiations » peu visibles, qui introduisent l’aléatoire dans un processus autrefois transparent et stabilisé. Deux se situent du côté de l’émetteur :

    • Le formatage de l’information par la source émettrice, surtout s’il s’agit d’une source de « seconde main » ;
    • Le moteur de recherche et son algorithme.

    Les deux autres « intermédiations » sont à trouver du côté du récepteur :

    • l’intermédiaire (enseignant, ami, document, manuel, site, lien hypertexte) qui a orienté vers cet accès ;
    • la grille d’analyse dont dispose le récepteur (l’élève en l’occurrence) pour « décrypter » l’information. Apporter aux élèves cette grille de lecture qui lui permet de passer de l’information à la construction d’un savoir, constitue aujourd’hui l’une des nouvelles missions de l’École, à faire figurer dans le « socle commun ».

    Pour cette nouvelle mission, qui consiste plus à « apprendre à construire un savoir » qu’à « apprendre à apprendre » (comme on le dit trop souvent), l’enseignant doit constituer la grille de lecture à partir de trois éléments :

    • des compétences et connaissances de base (les « fondamentaux ») ;
    • des repères et des références pour « situer » l’information recueillie par rapport à d’autres ;
    • une logique d’analyse appuyée sur la capacité à argumenter, raisonner et critiquer.

    Dans l’univers du numérique, la mission fondamentale de l’École, « l’instruction » ou la transmission des savoirs, doit donc subir un «aggiornamento » radical. Il ne s’agit plus de transmettre des connaissances établies mais de s’engager aux côtés de l’élève dans la co-construction de savoirs en constant devenir.

    La formation des enseignants, panacée de l’École numérique de demain

    Chaque fois que sont évoquées les difficultés de mise en œuvre du numérique éducatif, la même antienne est chantée : les enseignants ne sont pas formés.

    Formons les enseignants aux outils et aux usages du numérique et tout ira mieux !

    Sans doute, aucun plan d’envergure (tant en formation initiale qu’en formation continue) n’a-t-il jusqu’ici été lancé pour l’ensemble des personnels enseignants. Mais, malgré les efforts entrepris, les résultats sont décevants et le constat est négatif.

    Pourquoi ? Simplement parce que, s’agissant de l’aggiornamento d’un système d’enseignement et de pensée éducative et non simplement de la maîtrise d’outils ou de pratiques, la formation seule est insuffisante. Elle doit s’inscrire comme l’une des priorités d’un processus beaucoup plus large de conduite du changement, qui doit en comporter d’autres : définition d’un objectif clair et partagé pour l’avenir du système, communication, participation, travail de réflexion collaboratif, définition des étapes et des priorités, motivation des personnels, révision des missions de l’enseignant, des programmes et des modes d’évaluation individuelle et collective, et, bien entendu, apport de formation orienté sur les priorités nouvelles.

    Pas plus pour les élèves que pour les enseignants, la révolution numérique ne se gagnera par un effort « ordinaire » de formation.

  • Appel à intervenants ateliers Université d’été Ludovia 2013

    Appel à intervenants ateliers Université d’été Ludovia 2013

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    Comme chaque année, Ludovia propose à des enseignants de présenter leurs travaux pédagogiques utilisant le numérique en classe. Les enseignants sélectionnés  feront partie des intervenants qui animeront les ateliers Explorcamps et FabCamps tout au long des quatre jours de l’Université d’été.

    Les Explorcamps et Fabcamps ont lieu le matin et après-midi du mardi au Jeudi du 26 au 29 août 2013.

    Définition de l’Explorcamp atelier court de 45 minutes / 25 minutes de présentation et 20 minutes de discussion avec la table de 15 autres enseignants participants à l’atelier. Chaque atelier peut être répété 2 fois lors d’une même session. Il y a 8 ateliers en simultanés sur chaque session lors de l’explorcamp.

    Pour les Fabcamps, l’objectif est de construire avec la table des participants une ressource ou un projet en 45 minutes sur un thème précis. Ainsi, si votre proposition peut aboutir à la construction d’une ressource pédagogique, il se déroulera le temps de deux rotations d’ateliers, soit 90 minutes.

    Matériel et infrastructure fournie : 1 Grand écran plasma 16/9 pour visualisation  / une connexion internet Wifi.

    La procédure de soumission :

    Soumettre une page écrite au format numérique (.doc) présentant de son atelier et du retour d’expérience, la liaison avec le thème de l’année « Imaginaires et promesses du numérique en éducation ».
    Format du texte de soumission
    Titre du sujet : 140 caractères maximum
    Mots clés : 3 mots clés minimum / 10 maximum
    Problématique pédagogique : 10 lignes
    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée : 10 lignes
    Relation avec le thème de l’édition : 5 lignes
    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe : 10 lignes.
    Session que cela concerne dans le programme 2013 :
    Mardi matin SESSION I : ENT, LMS & MEDIA d’APPRENTISSAGE
    Mardi après-midi –SESSION II : RESSOURCES & LOGICIELS
    Mercredi matin – SESSION III : MOBILITE & NOMADISME
    Mercredi après-midi – SESSION IV :  EDUCATION AUX MEDIAS & CULTURE PARTAGEE
    Jeudi matin – SESSION V : SYNTHESES & PROSPECTIVES
    Choix : Fabcamp / Explorcamp
    Document à fournir lors de la soumission :
    – une photo jpg en 400×400 pixel  de large environ,
    – un texte de présentation de l’intervenant / compétence / qui il est / expérience, liens vers ses activités lies aux numérique…
    – adresse email, établissement d’origine, académie, coordonnées personnelles ou professionnelles )
    Date de soumission :
    Dernier délai 31 mai 2013 minuit. (Attention, les sujets présentés sont sélectionnés au fur et à mesure de leur réception, le nombre d’ateliers étant limité, il vaut mieux présenter son sujet le plus tôt possible).
    Sélection : Dernières réponses données le 6 juin 2013
    Envoi de tous ces documents à aurelie.ludovia@gmail.com
    Nota : Remboursement des frais des intervenants : les intervenants sélectionnés se verront rembourser leurs frais de voyage et de séjour sous certaines conditions.
  • Une classe du futur pour un établissement du XXIème siècle

    Une classe du futur pour un établissement du XXIème siècle

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    Thème large s’il en est, qui restera en toile de fond tout au long des 4 jours de l’université d’été, il fallait une mise en perspective. C’est Marc Geoffroy – consultant éducation chez Smart Technologies qui s’y est collé en nous faisant un court historique de l’éducation, mettant en avant les limites des modes éducatifs actuels trop centrés sur la parole, la vue et la présentation linéaire des concepts.

    Il a alors ouvert sur l’opportunité de développer sur les autres sens et sur des activités favorisant la créativité, que tout le monde s’accorde à considérer comme compétence clé du XXIème siècle.

    Julien Llannas a alors eu la redoutable charge de recueillir les idées des participants dans un chapiteau surchauffé dans lequel les boissons arrivaient sur des plateaux (offerts par Smart Technologies). Le bouillonnement d’idées qui a fusé, permet de faire ressortir les préoccupations liées à la classe numérique.

    Noté à la volée : après 2012 – la classe virtuelle – le tableau blanc partagé – la mobilité du mobilier pour varier les situations pédagogiques – la place de l’enseignant dans la classe du futur – la dynamique des groupes d’élèves (comment les constituer, quel rythme d’évolution, quel effectif dans la classe (entre 5 et 100 000) ) – c’est quoi le mauvais élève et comment on le gère ? – la formation de l’enseignant pour la classe du futur ? – Nouvelles humanités, quels objectifs curriculaires ? – quelle participation des autres acteurs de l’éducation ? – la classe du futur : self service ? – La classe dérégulée – voire oublier l’école, oublier l’unité de temps, de lieu et d’espace.

    Quatre groupes se mettent au travail pendant quelques minutes pour approfondir un thème choisi, en même temps que pleins d’échanges en off ont lieu dans une foule manifestement heureuse de se retrouver.
    Finalement, les quatre groupes nous livrent quelques idées supplémentaires :

    •    Le thème classe virtuelle pose ainsi les questions suivantes que Stéphanie Simpson, reformule ainsi : La classe virtuelle est avant tout un lieu virtuel qui permet à des élèves de différentes villes voir pays d’assister au même cours. Les professeurs et les élèves peuvent créer un « avatar », un personnage virtuel pour être représente dans la classe.

    Tout comme une classe « physique », la classe virtuelle a des horaires définis et toutes les matières peuvent y être enseignées. Cependant, à quel niveau scolaire s’adapte-t-elle le mieux? Certainement pas à la maternelle ni au primaire, peut-être en fin de collège, mais pas évident de responsabiliser les enfants. Aussi, comment pourrait s’organiser la socialisation dans une classe virtuelle? Le but de l’école étant de favoriser la socialisation des enfants et adolescents. Quel est le nombre de participants idéals pour le bon fonctionnement d’une classe virtuelle? 10-15 ou des dizaines d’élèves? Enfin, la classe virtuelle pourrait venir en classe « support » et le mode d’enseignement passerait par l’utilisation des serious games, de réalité augmentée, de cours de biologie en 3-D, etc…

    •    Du thème mobilité ressort 2 idées : que la mobilité peut aussi se traduire par la mobilité de son avatar ou d’un robot avatar, et qu’il est nécessaire de penser au collaboratif au delà des des équipements mobiles individus ;

    •    le rôle de l’enseignant peut se résumer autour de l’idée que l’enseignant du futur devient médiateur entre connaissances et diversité de situation d’apprentissage, pour développer les compétences (savoir-faire …) de l’élève ;

    •    et pour finir les participants du dernier groupe voient des groupes classe plus flexibles, qui évoluent au cours de l’année. Les élèves choisissent leurs projets dans un cadre de menus, plusieurs parcours. On imagine qu’un élève participe à plusieurs groupes classes autour d’une progression.

    Pour les autres questions, il faudra attendre la suite des débats !
    Synthèse rédigée par Jean Marie Gilliot et Aurélie Julien

    Un Barcamp, c’est quoi ?

  • Ardesi partenaire de la 7ème édition de Ludovia sur la journée « handicap, vieillissement et Multimédia » du 27 août

    Ardesi partenaire de la 7ème édition de Ludovia sur la journée « handicap, vieillissement et Multimédia » du 27 août

    Ardesi, Agence Régionale pour le Développement de la Société de l’Information en Midi-Pyrénées, créée par la Région Midi-Pyrénées, a un rôle d’impulsion et d’animation auprès des collectivités locales, des institutions et des acteurs socio-économiques.

    Elle a pour objectif de faciliter l’appropriation des outils et de favoriser les usages induits par le développement des nouvelles technologies.

    L’agence travaille sur plusieurs sujets : le e-tourisme et l’accompagnement de la filière touristique régionale, l’e-administration avec la sensibilisation des élus et agents, le diagnostic annuel de la société de l’information en Midi-Pyrénées… Ardesi travaille également sur les lieux d’accès public à Internet et plus particulièrement sur l’animation du réseau régional Cyber-base.

    Développé en Midi-Pyrénées par la Région et la Caisse des dépôts, le programme Cyber-base a pour vocation de développer un réseau de lieux d’accès public à Internet. Depuis 2002, 52 espaces ont vu le jour sur le territoire régional et ont pour but d’accompagner et sensibiliser les publics aux usages d’internet en répondant à une charte qualité : équipe d’animation permanente compétente, formée et bénéficiant d’outils collectifs. L’animation de ces équipes et du réseau régional à été confiée à Ardesi.

    Ouverts à tous les publics, ces lieux sont le plus souvent installés dans des MJC, médiathèques ou autre maison de services publics. Le Réseau Cyber-base a une vocation sociale, éducative, culturelle ou même économique à travers les actions que les équipes d’animation peuvent mettre en place : ateliers de sensibilisation aux réseaux sociaux, aide à la télé-déclaration des revenus, accompagnement des écoles dans des projets pédagogiques, découverte du web 2.0 ou des univers virtuels, création de courts métrages, ateliers autour des applications en mobilité … ou plus simplement initiation aux basiques de l’Internet !

    En 2009, le Réseau a accueilli 42.755 Midi-Pyrénéens. Avec 12 704 nouveaux inscrits et 5 espaces inaugurés l’an passé, l’engouement pour les Cyber-base s’accélère. 89 % des foyers ont beau être équipés d’un ordinateur à la maison et, dans la plupart des cas, d’une connexion Internet haut débit, un tiers d’entre eux sont demandeurs d’une initiation à l’utilisation d’Internet.

    Le diagnostic d’Ardesi observe que la part des usagers des espaces Cyber-base âgés de plus de 40 ans augmente fortement de même que la part des usagers séniors.

    En effet, l’accueil des seniors dans les espaces du Réseau Cyber-base Midi-Pyrénées est de plus en plus croissant (les + de 60 ans représentent désormais 19% des usagers en 2010, alors qu’ils étaient moins de 12% avant 2005). Les pratiques et usages sont très riches à observer et à mutualiser que ce soit lors de partenariats avec des clubs du 3e âge, ou avec des maisons de retraite/EHPAD/EPAPAD, ou encore dans le cadre de projets intergénérationnels entre jeunes et seniors. De nombreux ateliers sont mis en place à destination de ces publics, du simple atelier d’initiation à l’outil informatique et Internet dédiés aux seniors, à l’espace d’Arvieu (Aveyron), en passant par une sensibilisation à la visiophonie pour les pensionnaires d’un EPAPAD ou bien la réalisation de projets multimédia plus aboutis (productions vidéo dans les espaces de Blagnac), ou bien même par des exercices de stimulation de la mémoire ou encore la découverte d’outils de communication avec les familles.

    Aujourd’hui l’ensemble du Réseau Cyber-base est mobilisé pour répondre à la demande croissante de découverte, d’initiation et même de perfectionnement des séniors.

    ARDESI contribuera sur Ludovia 2010 aux ateliers et Tables rondes du Vendredi 27 aout, consacré en grande partie à la problématique des Seniors et du vieillissement

    Plus d’infos sur www.ludovia.org/2010