Étiquette : SVT

  • Différenciation pédagogique avec l’ENT : exemple en cours de sciences

    Différenciation pédagogique avec l’ENT : exemple en cours de sciences

    « Fournir un parcours à chaque élève adapté à ses difficultés et à ses réussites » ; c’est ainsi que Christelle Jacquemin définirait la différenciation pédagogique qu’elle met en place dans ses cours de sciences.

    Avec de 1h30 à 2h de cours de sciences par semaine, il lui paraît assez compliqué de donner un travail individualisé à chaque élève sans utiliser le numérique.

    Avec l’ENT, la différenciation pédagogique est simple à mettre en place.

    « Je pars d’une évaluation diagnostique pour pouvoir mettre en évidence les difficultés des élèves puis je leur attribue un groupe de travail adapté à leur niveau », explique Christelle Jacquemin.

    L’intérêt de l’ENT est que je peux avoir toutes les ressources dont j’ai besoin pour les élèves au même endroit et les évaluations.

    C’est aussi la possibilité pour les élèves de retrouver des remédiations pour s’entraîner sur un exercice qu’ils auraient raté.

    Une différenciation par groupes de travail sans stigmatisation

    L’élève ne connaît pas son groupe de niveau ; il n’y a donc pas de « bons » ou de « mauvais » groupes car grâce à l’ENT, « je peux cacher aux élèves les groupes dans lesquels ils ne sont pas ». L’enseignante attribue des droits aux élèves pour un groupe de travail et « le seul qui voit tous les groupes, c’est le professeur », ajoute t-elle.

    La différenciation, c’est très chronophage !

    Le travail de différenciation nécessite un investissement important en temps de la part de l’enseignant et Christelle Jacquemin ne s’en cache pas. Cela dit, elle relativise car « ce qui est fait une année peut être réutilisé l’année suivante en adaptant ou en transformant légèrement l’activité mais réutilisée malgré tout ».

    Cette manière de travailler est aussi très appréciée des parents ; « à partir du moment où on leur propose des aides pour que leurs enfants progressent, ils vont prendre l’habitude d’aller se connecter ; l’ENT est vraiment un outil formidable pour les parents aussi ! », souligne Christelle Jacquemin.

     

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  • La ressource numérique NIPIB, une vraie révolution pour l’enseignement des SVT de la 6ème à la terminale

    La ressource numérique NIPIB, une vraie révolution pour l’enseignement des SVT de la 6ème à la terminale

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    Historique du projet : deux années de recherche et d’expérimentation avant le lancement du produit en janvier 2015

    Légende images ci-dessus : Coupe de moelle épinière humaine à différents niveaux de zoom

    Cela fait plus de deux ans que 10 établissements de l’académie de Nancy-Metz ont expérimenté NIPIB, dans des classes où les enseignants faisaient partie des « producteurs », du noyau dur de la conception pour l’aboutissement de NIPIB. Rejoints par 10 autres il y a 18 mois, les établissements qui expérimentent sont aujourd’hui au nombre de 20, moitié collèges et moitié lycées.

    On est à la veille de la généralisation.

    « La mission des enseignants qui sont entrés dans la boucle après les 18 mois était de tester le produit et de faire des retours critiques sur les usages en classe, y compris des retours d’élèves », expliquent Stéphanie et Elodie.

    Le produit a évolué au fil des mois, ce qui a contribué à son amélioration constante ; pour exemple, « le visionneur n’est plus le même que celui que nous avions il y a 18 mois ; c’est surtout l’enrichissement des fonctionnalités», précise Stéphanie.

    Contenu de NIPIB : une variété d’images virtuelles des programmes de la 6ème à la terminale

    NIPIB couvre l’ensemble des thèmes scientifiques abordés de la 6ème à la terminale ; les images ont donc été sélectionnées en fonction des programmes scolaires. Toutes les images sont intégrées sur une plateforme en ligne donc accessibles en classe mais également en dehors de la classe. Enfin, aux images s’associe tout un accompagnement scientifique :

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    Extrait d’une fiche scientifique en Biologie végétale : feuille d’Oyat
    – des explications scientifiques de l’image rédigées par des universitaires,
    – des explications à la fois techniques sur la conception de la ressource, de la numérisation de la lame microscopique à l’image disponible
    – des propositions de mise en œuvre pédagogique pour utiliser la ressource en classe

    NIPIB, des ressources en SVT réalisées en étroite concertation avec les gens de terrain : les enseignants.

    1ère étape : nécessité de lister les besoins

    Elodie et Stéphanie ont eu un rôle à jouer dans l’élaboration de NIPIB et pas des moindres. Faisant parties du noyau d’enseignants retenus dès le départ pour la conception, elles ont eu à lister, en partant d’une « feuille blanche », tous leurs besoins en « lames » par niveau et par thème.

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    Un exemple d’acarien pour étudier la faune du sol au collège (technique de macrozoom)

    Ce travail de listage a été réalisé à partir des BO et en étroite collaboration avec les universitaires de Lorraine ; ces derniers proposant des images innovantes pour illustrer certaines notions scientifiques.

    « Pour ce qui est de la sélection des images dans NIPIB, cela nous a permis de comprendre qu’il y a des choses réalisables et d’autres non comme le muscle avant et après effort et d’avoir une certaine pertinence par rapport aux supports que nous proposons à nos élèves », soulignent-elles.

    2ème étape : un vrai travail de collaboration entre enseignants et chercheurs

    En fonction des besoins que les enseignants avaient listés, les différents laboratoires de l’Université de Lorraine venaient proposer les lames numérisées (dont la numérisation prenait parfois jusqu’à une semaine !) et les enseignants avaient à faire leurs choix afin de répondre aux besoins pédagogiques.

    3ème étape : réalisation des fiches pédagogiques en rapport avec les lames numérisées

    Les enseignants ont réalisé les fiches pédagogiques, pour une grande part, des images proposées. Chaque fiche correspond à une séance (cela peut être une évaluation) qui comporte une proposition d’activité, des documents à destination des élèves et souvent, une production élève « pour que les collègues qui découvrent NIPIB aient une idée de ce que les élèves peuvent faire avec ce type de ressources », décrit Stéphanie et « montrer les potentialités du Viewer pour sélectionner une zone d’intérêt, annoter, mesurer, faire des comparaisons etc, repérer via des coordonnées pour les mises en commun», ajoute t-elle.

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    Mesure et légende de grains de pollen : étamine de lys

    En tant qu’actrices sur la réalisation de la ressource NIPIB, Stéphanie et Elodie se sont mis à la place des enseignants qui allaient découvrir ce nouveau produit.

    D’autres réflexions se sont portées sur les contenus à mettre à disposition aux élèves.
    Actuellement, ils peuvent facilement accéder à NIPIB via l’ENT sans réauthentification et ont accès aux images avec un titre allégé, aux fiches scientifiques mais n’ont pas accès aux fiches techniques ni pédagogiques, par exemple. Cette question des droits des élèves va encore évoluer dans les mois à venir.

    « On pourrait imaginer à l’avenir que l’intégration soit encore plus fine et se faire selon des choix précis de l’enseignant ; par exemple, l’élève est en phase de projet, je lui donne accès aux fiches scientifiques ou, il est en contexte d’évaluation donc je bloque l’accès aux fiches scientifiques », explique Stéphanie.

    Apports de NIPIB pour l’enseignement des SVT : diversité, qualité et disponibilité

    La diversité, un des premiers intérêts de la ressource NIPIB

    « Par exemple, pour certains thèmes comme la biologie humaine, nous n’avons pas de lames de tissus humains, notamment pathologiques , disponibles dans nos laboratoires », explique tout simplement Stéphanie.

    La banque de ressources NIPIB propose de nombreuses lames permettant aux élèves de naviguer aussi dans des tissus et cela est plus pertinent que des images figées sur support papier.

    La qualité de la ressource, un autre atout incontestable de NIPIB

    Comme l’expliquent Stéphanie et Elodie, les microscopes dans les établissements ne sont pas toujours en bon état et pas toujours suffisamment perfectionnés pour pouvoir réaliser certaines observations.

    « Avec les microscopes que nous avons en collège, il y a même certaines lames que nous ne pouvons pas du tout observer, où tout se trouve agglutiné et donc illisible », ajoute Elodie.

    La disponibilité permanente de la ressource numérique, un autre point fort de NIPIB

    L’observation qui peut être faite sous microscope dans la classe n’a lieu qu’à un moment donné pendant le cours. Avec le numérique, l’observation peut se faire à n’importe quel moment, à n’importe quel endroit.

    «Un élève qui est absent peut tout à fait travailler sur une lame de la même manière à la maison que ce que nous avons réalisé en classe ; il en est de même pour les révisions : les élèves ont toujours accès à la ressource ».

    Enfin, avec NIPIB, une exploitation pédagogique plus intéressante

    « Avec le Viewer, il est possible de visualiser deux lames en même temps ; par exemple, une lame de tissu humain sain et le même tissu humain atteint d’une pathologie », décrit Elodie.

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    Peau humaine pathologique et normale

    Stéphanie ajoute qu’avoir deux microscopes en classe est souvent mission impossible et que même si c’était le cas, l’élève ne pourrait pas regarder les deux lames simultanément et « le grossissement et la qualité des lames ne sont pas forcément identiques entre les deux observations ».

    Avec NIPIB, l’exploitation pédagogique est vraiment plus pertinente

    Adieu microscopes et autres appareils sur les tables en SVT ?

    L’utilisation de NIPIB n’amène pas non plus à mettre les microscopes « au placard » car, comme le précise Stéphanie, « les SVT sont des sciences expérimentales, le réel est notre sujet d’étude privilégié ; les élèves réalisent et réaliseront encore des préparations microscopiques ».

    La ressource numérique est un excellent complément « qui permet d’aller plus loin » ; c’est ainsi que résumeraient Elodie et Stéphanie au sujet de l’arrivée de NIPIB dans leurs classes, avant même de voir naître de futures critiques et d’alimenter le débat sur « le numérique fait des miracles et peut tout remplacer » !

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    Roche andésite en lumière polarisé et lumière polarisée analysée

    Côté élèves, l’appropriation de l’outil s’est faite tout naturellement ; il n’a pas été nécessaire de les former très longtemps, juste de leur annoncer qu’il y avait une nouvelle ressource disponible sur l’ENT.
    Les lycéens, qui travaillent beaucoup en autonomie, notamment pour les TPE, sont amenés à utiliser la ressource souvent et NIPIB est d’ailleurs entré dans les ressources, comme le constate Stéphanie.

    La semaine dernière, alors que je n’avais pas pensé utiliser NIPIB pour ma séance, je me suis aperçue qu’un binôme d’élèves réalisaient des recherches sur NIPIB spontanément.

    NIPIB, une ressource accueillie dans l’académie de Nancy-Metz à quasi l’unanimité

    «  Tous les enseignants qui ont vu la démonstration sont convaincus car les images sont vraiment extraordinaires », témoignent Elodie et Stéphanie.

    Aujourd’hui, elles ont le sentiment d’un véritable engouement pour la ressource NIPIB et n’ont pas constaté la présence de personnes réfractaires. Elle ressente même une certaine impatience chez certains enseignants à qui on a promis l’arrivée de NIPIB prochainement, la ressource sera disponible pour tous les enseignants de SVT et tous les élèves de l’académie de Nancy-Metz à partir de janvier 2015.

    Le seul bémol temporaire qui est évoqué par nos deux enseignantes serait la connexion internet Haut-Débit qui est nécessaire pour utiliser la ressource de manière optimale ; en zone rurale, comme c’est le cas pour Stéphanie, elle n’a toutefois pas de problème à utiliser 10 ordinateurs en classe, connectés à NIPIB ; les moyens mis en œuvre par les différentes collectivités territoriales de l’académie pour équiper chaque établissement en fibre optique devraient, à court terme, effacer toute problématique à ce niveau-là.

    Plus d’infos :
    voir aussi la démo NIPIB version longue sur Youtube

    A propos d’ITOP :Itop_logo_221214

    ITOP éducation occupe une position clé dans le panorama de l’éducation. Présente depuis plus de dix ans sur ce secteur, elle produit une offre complète de logiciels innovants qui couvre tous les besoins des établissements scolaires, de la maternelle au lycée. Plus de quatre millions d’utilisateurs échangent au travers des Environnements Numériques de Travail ou accèdent aux ressources pédagogiques multidisciplinaires ITOP éducation et gèrent notes et absences grâce au module de vie scolaire Educ-Horus. Sur plus de quinze projets ENT en généralisation, ITOP éducation offre également ses services d’accompagnement, formation, hébergement et support. Pour développer les nouveaux usages et conduire une stratégie d’innovation volontariste, plus de 20% du chiffre d’affaires sont consacrés chaque année à la recherche et au développement. Depuis 2012, Hervé Borredon, PDG d’ITOP est élu président de l’Afinef, Association Française des Industriels du Numérique pour l’Education et la Formation. Cette nouvelle entité fédère et structure l’ensemble de la filière numérique éducative et assure l’interface entre industriels et institutionnels. www.itop.fr et www.afinef.net

     

  • Le projet NIPIB : une vraie ressource interactive !

    Le projet NIPIB : une vraie ressource interactive !

    Itop_2emearticle_photouneNIPIB, qui entre dans le cadre des projets d’avenir du numérique, est porté par la société ITOP éducation en partenariat avec l’Université de Lorraine et l’Académie de Nancy-Metz. Après deux ans de R&D Il affiche déjà des perspectives encourageantes et un réel enthousiasme de la part des utilisateurs qui l’expérimentent.

    NIPIB présente des lames microscopiques de très grande qualité et vous révèle ce que vous ne pouvez pas voir à l’œil nu mais qui est pourtant visible !

    « L’objectif est d’avoir en ligne une sorte de microscope virtuel avec différentes lames d’observation à haute résolution qui sont intégrées dans la ressource de l’ENT PLACE », souligne Romain Marchal ; des « lames virtuelles » d’observations au microscope qui sont fournies par la faculté de médecine de l’Université de Lorraine.

    Itop_2emeartilce_phototexte1NIPIB a pour ambition d’utiliser et de développer les résultats de la recherche en microscopie et technologies numériques afin de proposer aux établissements scolaires (collèges et lycées) des images numériques innovantes.

    Images accompagnées d’un dispositif scientifique et pédagogique accessibles en ligne via une plateforme technique connectée aux Environnements Numériques de Travail.

     

    Une grande qualité d’observations offerte aux élèves

    « C’est un outil génial car, avec les microscopes optiques et le petit matériel qu’on peut avoir en collège, il n’est pas possible d’obtenir de telles résolutions ».

    Romain Marchal se réjouit de pouvoir partager avec ses élèves une ressource numérique de grande qualité. Il donne l’exemple de la bactérie lactique, celle du yaourt, qu’il est très difficile d’observer avec un outillage classique ; avec la ressource NIPIB, c’est désormais envisageable.

    « Je peux toujours passer des images au vidéoprojecteur pour leur montrer comment se présente une bactérie mais c’est un document qui reste fixe. L’avantage avec cette ressource, c’est que les élèves naviguent eux-mêmes avec la souris à la découverte de la lame, comme sur un microscope ».

    Cela signifie que l’élève peut focaliser son attention sur une partie de la lame qui l’intéresse, grossir s’il le souhaite Itop_2emeart_phototexte2etc.

    Un meilleur outil de travail pour enseigner

    En plus d’une qualité augmentée, l’enseignant se voit déchargé du stress d’utiliser un matériel plutôt désuet d’anciens microscopes optiques à la précision souvent aléatoire et qui demandent un entretien régulier, comme tout objet mécanique.

    Toutes les lames dont dispose Romain Marchal ont été numérisées et font plusieurs centaines de Mo, mais c’est très simple d’utilisation puisque ces ressources sont accessibles en ligne,  via une plateforme technique connectée directement à l’ENT PLACE.

    C’est vrai que l’absence de manipulation au microscope contrarie un peu Romain et il avoue avoir conservé les appareils pour ses élèves de 6ème, « pour les faire manipuler l’outil lors de la découverte la structure cellulaire ». Mais dès la 5ème, lorsqu’il aborde le sujet des vaisseaux sanguins,  il bascule sur les ordinateurs et le microscope virtuel avec le gros avantage « de pouvoir les faire observer tous en même temps sur la même lame et permettre une correction plus aisée», ajoute t-il.

    A l’avenir, Romain Marchal se verrait bien disposer de l’option 3D pour ces microscopes virtuels !

    Itop_2emeart_phototexte3Actuellement, la ressource comporte environ 150 lames couvrant les domaines de la biologie humaine, animale, végétale, la géologie et la microbiologie.

    S’associe à cela, une sélection de fiches pédagogiques conçues par des équipes d’enseignants travaillant en collaboration avec les scientifiques, conformes au programme de SVT de la sixième à la terminale.

    « Cette ressource est agrémentée de fiches pédagogiques pour le professeur et également d’une fiche scientifique associée, ce qui permet à l’enseignant de SVT d’avoir des indications précises sur ce qu’il faut rechercher et connaître sur cette lame », ajoute Romain.

    L’intérêt d’avoir cette ressource sur l’ENT PLACE permet d’ailleurs de choisir les droits attribués à chaque membre de la communauté pour l’utilisation de ces ressources.

    « En cette phase expérimentale, c’est un sujet qui est encore à l’étude de savoir ce qui doit être mis à la disposition des élèves et ce qui ne doit pas l’être ; par exemple, pour un travail de recherche, il ne faut pas que les élèves aient accès aux ressources légendées ; c’est pour cette raison qu’aujourd’hui, les élèves n’ont accès qu’aux lames ».

    Plus d’infos :
    « NIPIB : Nouvelle Imagerie Pédagogique de l’Invisible », fait partie des 10 projets de R&D sélectionnés fin 2011, lors de l’appel à projets « Technologies de l’e-Education 1 », il bénéficie du soutien de l’état dans le cadre du programme des investissements d’avenir pour le développement de l’économie numérique.

     

  • Ludifier les SVT : point de vue d’un enseignant qui pratique le numérique

    Ludifier les SVT : point de vue d’un enseignant qui pratique le numérique

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    L’arrivée du numérique dans la vie d’un prof de SVT…

    J’enseigne les SVT depuis trente-six ans et si je n’exploite pas les TIC dans mon enseignement depuis aussi longtemps, la première application que je réalise pour mes élèves date néanmoins de trente ans.

    Il s’agit d’un programme en basic qui permet de calculer le taux d’alcoolémie en fonction d’un certain nombre de paramètres. Une courbe du taux d’alcoolémie se dessine sur le moniteur, en fonction du temps et des boissons alcoolisées consommées.
    Je constate, à cette époque, que cet outil utilisé sur le premier ordinateur du collège sensibilise plus mes élèves aux dangers de l’alcool qu’une série de tableaux de données. A la même époque je réalise un autre programme informatique qui simule la descendance des drosophiles. Sans Internet ces deux productions restent très confidentielles.

    Puis l’arrivée du « Flash »

    J’attends le début des années 2000, et la découverte du logiciel Flash pour créer une troisième application ; cet outil simule le comportement des cloportes. L’élève modifie certains caractères physiques du milieu (humidité, luminosité et/ou température) et observe le comportement de ces crustacés.

    Le logiciel Flash est assez complexe et, sans formation, je passe beaucoup de temps à réaliser ce logiciel ce qui m’amène à chercher un autre outil de création, le logiciel  Médiator et à vouloir partager mon travail avec des collègues, pour « amortir » le capital temps.

    Partage et collaboration par la création d’un blog

    C’est une des raisons qui me conduisent à créer mon site de partage pédagogique SVT44.

    Treize ans plus tard, de très nombreux élèves continuent à «torturer» mes cloportes virtuellement sur Internet et mon site SVT 44 reçoit environ un million de visites par an et huit millions de pages et/ou animations sont consultées.

    A ce jour, j’ai réalisé environ soixante cinq logiciels utilisées dans le premier et le second degré dont un qui  a été intégré dans la clé USB « Etamine », distribuée aux candidats au CAPES et à l’Agrégation Interne de SVT.

    La réalisation d’un logiciel commence par un scénario personnel ou proposé par un collègue. Ensuite je commence à créer l’animation avec le logiciel Médiator, celui-ci programme à ma place et me permet de me concentrer sur mon animation. Pour illustrer certaines applications et/ou une relecture, je demande de l’aide comme par exemple pour le logiciel « Volcan ». Pour cette production, le volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff accepte de me fournir des photographies, des vidéos et d’assurer la relecture des informations scientifiques apportées par cette application.

    Il y a environ quatre ans, un collègue marocain me contacte pour me demander s’il est possible de réaliser une version en arabe du logiciel Plante. J’accepte sa proposition, et je réalise une version arabe/français avec les textes traduits que me transmet ce collègue. L’année suivante, le Centre Pédagogique Basque Ikas me contacte pour me demander de réaliser une version en basque de mon logiciel Cloporte. Après le basque, je réalise huit productions en français et en anglais.

    Introduction du jeu dans mes logiciels

    Il y a un peu plus d’un an, suite à mes rencontres avec Idriss Aberkan, un jeune chercheur qui est chargé de cours à l’Ecole Centrale Paris, j’ai décidé d’introduire la composante jeu dès le départ de la création, ce qui a donné le jeu « Dans la peau d’un scientifique ».

    Dans cette production les élèves endossent, pour le moment, l’habit de deux scientifiques Lazarro Spallanzani et Jean-Henri Fabre. Mes élèves apprécient beaucoup cette nouvelle approche où le parcours est moins dirigé, où il est possible de faire des erreurs, de ne pas trouver tout de suite. Ils refont plusieurs fois le parcours proposé pour terminer sans fautes.

    Un de mes derniers projets est un logiciel multilingue (breton, basque, provençal, azéri, allemand, italien, anglais, arabe, espagnol, portugais, hindi et latin) Ce projet collaboratif avec d’autres enseignants,  permet d’aller plus loin dans le « mariage » des SVT et des langues. Tout ce travail a été réalisé avec de nombreuses collaborations : des lycéens et des collègues français et étrangers, …. D’autres langues seront proposées, actuellement, en Suède, des lycéens traduisent le texte en suédois. Je recherche des traducteurs plus particulièrement en chinois, russe et japonais.

    Mon  dernier projet « Génétique 3ème » est en ligne depuis quelques jours. Ce logiciel permet aux élèves de revoir d’une façon ludique l’ensemble de la  génétique de 3ème (presque 1/3 du programme).

    Plus d’infos :
    Tous mes logiciels : http:///www.e-svt.fr

    Le site de partage pédagogique : http://44.svt.free.fr

    Le groupe Facebook SVT44 : https://www.facebook.com/groups/51442418643/

    Le compte Twitter : https://twitter.com/#!/svt44 

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    Jean-Pierre Gallerand – Agrégé de SVT – Collège Théophane Vénard à Nantes

  • Les Enjeux de l’Energie : un serious game innovant et transdisciplinaire destiné aux collèges, pour une nouvelle approche pédagogique.

    Les Enjeux de l’Energie : un serious game innovant et transdisciplinaire destiné aux collèges, pour une nouvelle approche pédagogique.

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    Aborder le thème de convergence complexe qu’est l’énergie, s’intégrer aux programmes des matières concernées (STI, SVT, Physique-Chimie, Géographie) tout en proposant une activité transdisciplinaire, et donner une dimension ludique et ouvrir le débat : autant de défis relevés par « Les Enjeux de l’Energie ».

    Par ailleurs, le serious game devait s’intégrer aux pratiques des établissements scolaires et des enseignants : permettre à ces derniers de créer des activités et de suivre les parties des élèves, dans le respect des usages (données personnelles, bonnes pratiques).

    Enfin, proposer un jeu suffisamment fun pour plaire aux élèves, et adapté aux ordinateurs et navigateurs web.

    Relation avec le thème de l’édition :

    « Imaginaire & promesses du numérique »

    Les « Enjeux de l’Energie » est une tentative réussie de création d’un véritable Serious Game, c’est-à-dire un « non so » Serious Game : profiter de la force du jeu afin de motiver l’apprenant, décloisonner, dédramatiser, faire travailler l’imaginaire et ouvrir le débat.

    L’imaginaire reste dans l’effectivité du passage d’une pédagogie traditionnelle, transmissive, à des pédagogies actives, inversées, collaborative, transdisdisciplinaires, dans le milieu de l’Education Nationale. La vraie révolution (ou l’utopie ?) est là, encore à faire, et l’utilisation du jeu est surtout intéressante parce qu’elle permet aux enseignants de mettre en œuvre ces pédagogies nouvelles, et d’optimiser le temps de classe. La balle est dans le camp des enseignants, c’est eux (et non le jeu ou plus généralement le numérique à lui seul) qui sont en mesure de réaliser les promesses du numérique.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe :

    Le serious game n’est en ligne que depuis mars 2013, en version Beta. Une nouvelle version est prévue pour la rentrée.

    Nous manquons de recul pour l’instant, mais constatons la création d’au moins une activité par jour, et déjà 2.000 enseignants inscrits.

    Le jeu a été présenté aux IG, CTICE et enseignants-formateurs de l’académie de Lille qui ont tous confirmé la pertinence de l’outil, et nous accompagnerons dans son analyse l’année prochaine.

    Cependant, de par le succès du jeu et de son site, nous pouvons déjà affirmer que le besoin des enseignants en matière de ressources numériques, notamment sur le sujet, est bien là.

     

    Plus d’infos : voir le programme général de l’Université d’été LUDOVIA 2013 ici

  • Récit d’une création de manuels numériques en SVT

    Récit d’une création de manuels numériques en SVT

    Raynal_SVT150413Une motivation historique pour le numérique

    Bien qu’étant professeur de SVT, j’ai, à l’origine, une formation de chercheur. Tous mes travaux ont toujours été informatisés. Dès 1995, où j’ai commencé l’enseignement, mes cours ont été « numérisés ». En 1998, je les ai rendus disponibles sur un site, originellement destiné à permettre aux élèves de « rattraper» leurs absences et même, douces illusions, de « prendre de l’avance » pour certains.

    En mai 2008, mon établissement annonça que, faute de moyens, il ne pourrait pas renouveler les manuels de SVT de troisième. M’interrogeant depuis longtemps sur la pertinence des manuels existants, leur coût, et n’appréciant guère les options pédagogiques, ressenties comme obligatoires et indépassables, que l’on retrouve dans tous les manuels papier, j’ai décidé de créer mon propre manuel. Libre, et gratuit.

    Je savais que les élèves ne retrouvaient pas grand-chose dans les manuels (qui sont surtout des livres d’images qui ne présentent pas de façon structurée les connaissances) et que les parents ne pouvaient utiliser ces derniers pour aider leurs enfants.

    Particularité

    Les manuels papiers ne contiennent plus de cours : ce sont des documents au service du professeur, pas de l’élève. J’ai donc conçu un manuel différent, en prenant le pari d’un «cours», d’une progression détaillée et basée sur l’histoire réelle des sciences.
    Je ne me suis volontairement aidé d’aucun manuel existant, mais j’ai été puisé, grâce au Net, aux sources historiques des découvertes, quitte à traduire en français pour la première fois certains documents. J’ai incorporé aux manuels de nombreux schémas, suffisamment simples pour être appris et reproduits par les élèves en évaluation, ainsi que de très nombreux exercices, tous corrigés de façon détaillée. J’y ai aussi incorporé plusieurs digressions portant sur les dessous de la pratique scientifique, ses ombres, mais aussi ses éclatantes lumières.

    Conformément à ma façon d’enseigner, les sciences, j’y ai aussi incorporé une certaine dose d’humour. Les fantastiques ressources libres de Wikimedia, l’aide d’institutions américaines comme la NASA, le HHMI où l’ASCB et les autorisations que m’ont accordées plusieurs chercheurs m’ont été des plus précieuses. Par la suite, j’ai fourni à Wikimédia les schémas que j’avais personnellement réalisés pour illustrer le manuel (il me reste d’ailleurs à leur fournir un lot de schémas venant du dernier manuel).

    Histoire

    RAynal_graph2_150413En septembre 2008, ce premier manuel, pour les classes de troisième, était disponible sur forme de PDF.
    À ma connaissance, il a été le premier manuel scolaire de SVT libre & gratuit.

    Je destinais à l’origine en priorité ce manuel aux élèves, mais à une classe particulière d’élèves : ceux qui ont envie de travailler et d’apprendre (les seuls qui, avec des manuels classiques, cherchent à lire les rares textes…). Il constituait aussi un message de soutien pour certains collègues professeurs qui n’osent pas tenir tête aux émules de l’école postmoderne, qui dirige la pédagogie ; impose, aux éditeurs une façon de travailler et de présenter leurs ouvrages, et aux professeurs une façon unique de faire cours.

    Les voies de l’enseignement sont multiples ! C’est justement pour ne pas avoir à imposer une vision que le manuel se devait d’être libre, chacun pouvant y piocher seulement quelques exercices, un schéma ou au contraire tout utiliser.

    Ce manuel, pour les classes de troisième, a rencontré le succès auprès des élèves et des parents, ainsi que chez de nombreux professeurs. Il a été téléchargé, à ma grande surprise, dans le monde entier et même dans des pays non majoritairement francophones (30 % des téléchargements sont effectués dans des pays de langue officielle non française), m’obligeant à changer d’hébergement pour avoir davantage de bande passante.

    Les « fâcheux »

    Raynal_graph1_150413Quelques critiques ont été formulées, portant non sur le fond, mais sur le fait d’un auteur unique et d’une présentation s’écartant des figures connues. Je reçus toutefois le soutien de nombreux collègues professeurs de par le monde. D’autres interrogations, sur le « forum national » des SVT, ont porté sur le caractère « personnel » de l’ouvrage ainsi que de «l’importante question» de définir la frontière sémiologique et heuristique entre « cours » et « manuel »…

    Par contre, j’ai eu la joie de réaliser une version «allégée» en mémoire du manuel qui a été choisi par le projet OLPC pour être incorporé dans des ordinateurs fournis dans des écoles de Madagascar.

    En avant
    Devant ce succès, je décidais de réaliser, l’année suivante, sur les mêmes principes, le manuel de SVT pour la seconde. Cela me prit un an, mais c’est, à ce jour celui de mes manuels qui a eu le plus de succès.

    Alors vint l’IPAD

    Toutefois, il y avait un problème : mes 3 manuels de SVT étaient, même enrichis de liens hypertextes, des PDF. Au-delà des guéguerres picrocholines et autres contorsions jésuitiques sur le fait de savoir si un manuel est numérique ou numérisé, je rêvais de faire mieux.

    J’avais pensé à des sites web, mais outre qu’il en existe déjà d’excellents, la connectivité permanente est, dans l’éducation nationale, de la science-fiction : les ordinateurs, aussi massifs et immobiles que le ministère, sont encore regroupés dans d’archaïques «salles infos», et c’est une utilisation centralisée, souvent inefficace, qui s’est imposée, au détriment de solutions légères et mobiles. De plus, je pensais aussi à de nombreux utilisateurs étrangers ne bénéficiant pas d’une connectivité web permanente.

    Puis Apple a présenté ibook authors. Ce programme, gratuit, est exceptionnel de par sa facilité d’emploi. Je me suis familiarisé avec en réalisant un premier ebook gratuit sur Robert Hooke, scientifique anglais méconnu en France, dont j’avais traduit quelques extraits. Puis, après réflexion, je me suis lancé dans la révision et l’adaptation des trois manuels : leur mise en page a été revue, des erreurs corrigées, des illustrations améliorées, des vidéos ajoutées, rendant l’ensemble plus plaisant, interactif, maniable, et esthétique (du moins je l’espère).

    Les trois manuels 4, 3 et seconde, sont depuis quelques jours disponibles sur l’tune store.

    Je ne cache pas que le fait d’être «seulement» disponible sur iPad me gêne un peu, car cela me rend «dépendant» d’Apple, dont je ne connais que trop bien, en vieux client, les revirements imprévisibles.

    Toutefois, la solution ibooks author + iPad étant ce qui se fait de mieux pour le moment (les autres «solutions» étant des horreurs ergonomiques : je me limite à utiliser des programmes avec lesquels créer est un amusement, un plaisir et pas une quête initiatique), et les versions PDF restant disponibles pour toutes les autres plates formes, ce problème ne se pose pas… pour l’instant.

    Ailleurs & demain

    Dans le futur, je vais développer des manuels de niveau universitaire pour iPad, toujours libres et gratuits. Auparavant, un manuel d’histoire des sciences à l’intention des professeurs de sciences devrait être disponible sur iPad en septembre, la rédaction des manuels scolaires m’ayant montré combien ce sujet est mal traité dans nombre de manuels et d’approches.
    Ensuite, un traité sur la biologie des vertébrés pour la rentrée universitaire 2014. Ce n’est toutefois qu’en 2016 que je prévois la publication d’un traité complet de biologie moléculaire et cellulaire, toujours libre et gratuit. Les étudiants étant plus souvent équipés d’iPad, la dépendance à Apple me gêne moins, mais je cherche aussi d’autres solutions.
    À plus longue échéance, je pense réaliser un ouvrage bilan, toujours libre & gratuit, de l’exploration de Titan, satellite de Saturne.

    J’espère contribuer ainsi, à une échelle modeste, à la fois à la diffusion des connaissances, à la diversification des approches pédagogiques (en privilégiant l’approche historique) et à la promotion de l’utilisation du français, en rendant disponible dans cette langue, de façon gratuite, des contenus qui ne sont souvent accessibles qu’en anglais.

    Plus d’infos :
    Manuel SVT2 disponible ici
    Manuel SVT3 disponible ici
    Manuel SVT4 disponible ici
    Le site du Pr R Raynal www.exobiologie.info