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  • itslearning réagit à l’annonce de l’interdiction des mobiles  dans les établissements scolaires

    itslearning réagit à l’annonce de l’interdiction des mobiles dans les établissements scolaires

    Le Ministère de l’Education a annoncé l’interdiction des mobiles dans les écoles et aux collèges dès la rentrée 2018. Cette annonce intervient alors que, depuis plusieurs années, une politique de modernisation des méthodes pédagogiques et d’enseignement est menée et place les outils numériques en premier plan.

    Pour les acteurs qui contribuent à ce changement, comme itslearning, ce projet d’interdiction ne semble pas aller dans le sens de l’histoire. Si aujourd’hui, la modernisation passe naturellement par le numérique, elle se doit d’intégrer les habitudes et les usages des élèves en la matière.

    « Grâce aux ENT pédagogiques, la transmission du savoir par les enseignants est grandement facilitée. De même, le numérique est une aide précieuse pour les élèves en difficulté scolaire ou ayant des troubles de l’apprentissage, par le biais d’une personnalisation plus poussée.

    Notre solution est naturellement présente sur les mobiles, dont sont de plus en plus équipés les collégiens, et il nous semble incohérent de priver les élèves de cet outil de travail. Nous devons accompagner ce changement, plutôt que de l’interdire. Cela passe par des contrôles, ainsi que l’autorégulation des élèves », confie Alain Ecuvillon, Directeur Général France d’itslearning.

     

    Source : Agence MilleSoixanteQuatre.

     

  • Mon carnet rouge ou l’extension du domaine au numérique

    Mon carnet rouge ou l’extension du domaine au numérique

    On est samedi matin, le jour de nos vacances. Après avoir écouté dans la voiture Apocalypse de Cigarettes after Sex, je prends un bol d’air marin sur la côte de granit rose. Sans voix devant tant de beauté, je prends ces rochers galets en photo. Je me prends parfois pour un artiste à la fleur d’instantanés numériques…

    Aujourd’hui, c’est un dièse sans filtre, demain surement un sépia 2.0. Je pense à ces paysages des films d’héroïque fantaisie aux longs-pieds que je regarderais surement le lendemain, peut-être dans trois semaines ou même jamais. C’est un peu comme ces livres que l’on accumule parfois. On se dit : on ne sait jamais. La vitesse de l’actualité littéraire et scientifique étant celle qu’elle est, finalement, on l’oublie sous quelques millimètres de poussière.

    Le temps s’écoule, le soir venu, en jouant à un jeu de société, on s’amuse à se poser des colles. Il arrive parfois qu’elles soient collectives. Heureusement, une encyclopédie à notre disposition nous permet de sortir de l’ornière. La réponse nous ouvre des possibles. Un seul regret, nous ne captons pas la radio, enfin nous ne la captions pas. Cela fait cinq minutes que l’espace musical est de nouveau occupé.

    Un coup de téléphone interrompt ma rêverie et m’oblige à un effort d’organisation. Je note sur mon agenda et règle une alerte. Je n’oublie pas un message d’absences. Une cloche sonne, c’est l’anniversaire d’un ami. Il m’arrive d’avoir des trous de mémoire et de calcul mental. Du coup, pour ne rien oublier c’est ceinture et bretelles. Encore une année sans fausse note, l’amitié ne garantit pas toujours la ponctualité.

    J’ouvre ma ligne d’informations. C’est un geste, presque un réflexe. Depuis quelques temps, j’ai la chance de rencontrer l’altérité. Je lis un article traduit par ce que certains appellent un Troll alors que je le considère comme un ami critique. Dans ce monde en mouvement dans des bulles, le contradicteur est indispensable. Je me dis qu’il faut que je rencontre ce type. On n’est peut-être pas d’accord sur tout mais ce sera forcément intéressant parce qu’on a plus en commun qu’en différence. A moi de choisir la forme épistolaire.

    Au hasard de mes pensées, je me rappelle cette lecture fondatrice du sociologue espagnol Joaquín Rodríguez Marco dans ce qui était encore le nouvel observateur. Il discutait de la peur du progrès technique et surement de l’éthique de responsabilité pour y faire face. Je vais rechercher dans mes archives. Avec un petit sourire, je lis cette inspiration de Phèdre de Platon. Je me dis surtout que la liste est un peu longue.

    Je zappe devant la télé. Je tombe sur Mac Giver et son couteau suisse. Tout ça, c’est pas nouveau, surtout quand je regarde mon médium unique et multifonction de 6”5. Rien ne change et tout à la fois change : l’émotion se dessine toujours sur mon visage.

    Si je veux, avec ce que je veux : mon carnet rouge

    Je n’ai pas mis par hasard mon carnet rouge en photo. Il symbolise la manière dont je travaille.

    C’est un mixte entre numérique et analogique. J’ai appris à travailler avec le papier et cela me va bien.

    J’ai même trouvé la bonne carburation car je tire la sève du numérique sans en prendre l’amertume. Je ne suis pas un Smartphone native. J’ai connu son début et il m’a accompagné tout au long de mes usages professionnels.

    Il est vrai qu’au départ, il n’était qu’un simple gadget, une extension de mon PC. Je me souviens encore prendre des notes pour la forme plus que pour le fond. Je suis revenu en arrière et j’ai repris mon vieux carnet rouge. J’aime écrire et avoir les doigts bleus. En vérité, je préfère y travailler, c’est mon geste professionnel. C’est comme ça.

    Trier, classer, organiser, partager et supprimer

    Je vois encore les yeux désespérés de mes professeurs face aux millefeuilles de papetiers qu’étaient mes classeurs. Un vrai problème d’organisation régnait ou en tout cas le classeur cet agrégateur de cours ne correspondait à ce que j’étais. Trop fragile, trop complexe, pas assez pratique, on ne s’est jamais vraiment rencontré. J’étais revenu au cahier. J’aimais retrouver le storytelling du cours et le classement dans le secrétaire de ma chambre.

    La seule peur : perdre un cahier ou le jeter.

    Chez mes parents, la masse physique s’accumulait dans les cartons du sous-sol au risque de l’obsolescence du savoir et de ne rien y retrouver. Indiana Jones n’y aurait pas retrouvé l’Arche. Pas de plan de classement, d’indexation et finalement une accumulation d’informations et de connaissances désorganisées et donc inutilisables. Les archives, c’est pourtant pratique quand on souhaite analyser et comprendre un document. Fastidieux, je préférais recommencer depuis le début… perte de temps.

    Un jour j’ai rencontré un ordinateur puis les nuages. Non seulement, classer une masse importante devenait facile mais elle était disponible partout. La fin de l’angoisse de la corne d’abondance sans pour autant celle de la mobilité. Parce que le web est une mine, plus d’hésitation à organiser pour supprimer, archiver. Un jour les plateformes de curation et les réseaux sociaux sont arrivés et là on travaillait à plusieurs. Gain de temps, on parle de flat design, j’aime à penser à l’organisation légère et frugale.

    J’ai eu un ordinateur portable, puis un second et enfin un troisième.

    Portable mais pas mobile, portable mais pas connecté. J’ai repris mon carnet rouge.

    Lui était mobile. Il n’était pas connecté mais pas plus que l’autre… Un jour est arrivé le smartphone, enfin… on y reviendra.

    La question du flow : économie de l’attention

    Je me souviens de mes recherches fastidieuses. Je commençais par visiter Tout l’Univers pour chercher l’Universalis. La télé toujours branchée de l’autre côté de la cloison, la voix d’un doc à la radio ou mon livre caché, bref… peu d’économie de l’attention, enfin, quand je m’ennuyais ou quand je ne voyais pas où tout cela me menait.

    Le sujet posait toujours la question du flow.

    Vous savez ce moment où vous êtes complètement plongé dans une activité. Dans une concentration où un orage, une alerte ou même une finale de ligue des champions vous laisse de marbre. Depuis, j’ai toujours des choses qui m’ennuient mais les nipcasters m’ont appris le pomodoro. On doit toujours passer par le fastidieux mais autant le rendre productif.

    Nous sommes déjà des cyborgs

    La question de la technologie pour moi se pose moins que l’espace qu’elle délivre pour le plus important : réfléchir, comprendre, apprendre, créer et rêver.

    Sans aller jusqu’à neuralink, je suis déjà un être augmenté.

    Non pas parce que j’ai des lunettes ou une barbe bien fournie. Ce n’est même pas mon ordinateur. Je viens de m’apercevoir qu’il n’est qu’une simple extension de mon smartphone et de mon carnet rouge.

    A tous les deux, ils sont imbattables. Je prends des notes sur l’un, fais des recherches sur l’autre. J’y dépose ma mémoire, mes habitudes et mes idées. J’y dresse mes scénarii. Je fixe et partage mon planning. Je pose des questions au robot conversationnel de mon téléphone Google et obtiens une réponse instantanée. J’écoute de la musique, travaille sur mes articles de blogs, note mes idées, maintiens le lien avec ma famille.

    La visio conférence, quelle belle manière de faire correspondance. Je m’essaye à la créativité avec instagram. Je suis allé sur un moteur de recherche pour trouver des tutoriaux en streaming et apprendre à faire une photo parfaite. Je partage ce que je vois en direct et surtout ce que j’apprends. Mon identité est faite d’enthousiasme, le reste je le garde pour moi. J’ai deux couches supplémentaires à mon cerveau l’une numérique et l’autre analogique.

    Je crois que Socrate m’aurait pris pour son Phèdre. J’ai appris à apprendre comme cela, c’est comme ça, il fallait résoudre des problèmes d’organisation, d’ubiquité de l’information pour me consacrer au seul geste qui compte l’apprentissage. J’ai utilisé les technologies natives et ajouter celles qui viennent. Les technologies, nous les façonnons et elles nous façonnent en retour, c’est vrai, elles nous offrent des possibles surtout. Ne tapons pas sur l’outil sans penser à notre démarche.

    Je ne sais pas travailler sans écrire, je ne saurais plus sans mon téléphone.

    Demain, il ne s’agira pas de smartphone, cet objet déjà obsolète, mais de Neuralink. Cela interroge le monde et l’École en tant que projet de société. La quantification de la société, l’émergence de la société du calcul, la place des algorithmes, les voitures autonomes, la blockchain… vont changer l’emploi, le service ou même nos capacités cognitives. Faut-il pour autant céder à un déterminisme techniciste ?

    Non, à nous l’éthique, la manière de penser demain, à nous en emparer ou pas. Le non est l’honneur de notre humanité. Il ne s’agit pas d’anathème ou d’ancien contre moderne. Il s’agit de direction du monde. On nous parle de transhumanisme, d’hyperhunanisme…

    Notre rôle est d’aider l’élève à devenir, à acquérir les compétences professionnelles, sociales et humaines pour qu’il puisse s’emparer de demain. On peut refuser l’innovation technique à la manière de Socrate pour Phèdre. Faut-il refuser ou penser l’avenir ?

    Sources :

    Flow, article wikipédia

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Flow_(psychologie)

    Nous sommes déjà des cyborgs, Ludovic Louis, Siècle Digital, 9 mai 2017

    https://siecledigital.fr/2017/05/09/nous-sommes-deja-des-cyborgs/

    Neuralink, la start-up d’Elon Musk qui veut mettre des implants dans votre cerveau pour le rendre surpuissant, Gregory Rozière, Huffington-Post, 28 mars 2017

    http://www.huffingtonpost.fr/2017/03/28/neuralink-la-start-up-delon-musk-qui-veut-rendre-votre-cerveau_a_22014731/

  • L’élève connecté

    L’élève connecté

    Nous ne sommes pas dans le futur, juste dans un présent qui aurait intégré le numérique à l’école permettant à l’élève d’être aussi connecté concernant sa scolarité qu’il l’est pour sa vie personnelle…

    Ce scénario suppose aussi que ces usages scolaires soient sereinement accompagnés par tous les adultes de la communauté éducative et que les élèves, à qui l’on fait confiance par défaut, soient responsabilisés.

    Une charte est bien sûr élaborée avec les élèves mais pas dans l’objectif de réprimer ou interdire les usages, seulement de les réguler. Dimanche soir, 21h30, Zoé jette un dernier coup d’œil avant de se coucher via son smartphone à l’appli du collège… Le cours de 8h est annulé car son prof de maths est malade, elle le sait depuis plusieurs heures déjà, par contre la prof de techno assurera son cours à 9h, bon une heure de plus de sommeil, c’est toujours ça de gagné ! Elle règle son réveil et se couche en visionnant avant de s’endormir le dernier épisode de sa série préférée.

    7h30 le radio réveil de Zoé se met en marche,

    suivi de peu par le bourdonnement de son smartphone lui indiquant un rappel en lien avec le collège (pour les trucs perso ce sont des gazouillis). Elle doit penser à réviser une dernière fois en vue de l’exposé d’histoire prévue en fin de matinée. Avec Jonathan et Alice, ils ont préparé leur intervention par visio-conférence les jours précédents et ont enregistré leurs diverses prises de paroles, Zoé se repasse la séquence en avalant son bol de céréales puis elle visionne le diaporama et relit ses notes sur sa tablette dans le bus. Elle a une idée pour améliorer la conclusion dont Alice est chargée, elle ajoute une suggestion sur le document collaboratif qu’ils ont préparé, une alerte va avertir ses camarades sur leurs téléphones qui pourront valider ou non cette modification, au besoin ils en discuteront vite fait pendant la récré.

    Arrivée au collège, l’appli de l’établissement lui indique le numéro de la salle prévue pour son premier cours,

    elle retrouve ses camarades devant la porte. En techno ils doivent assembler un détecteur de fumée en suivant des instructions précises qui sont disponibles au choix sur papier ou consultables sur les ordinateurs et tablettes présents dans la salle. Il est aussi possible d’y accéder sur sa tablette personnelle ou son téléphone via l’ENT. Chacun s’affaire, quelques-uns s’entraident, certains sont déjà en train de découvrir le projet suivant qu’il faudra mener en groupe à partir de la semaine prochaine. La prof de techno circule, donne un conseil par-ci, des félicitations par là, attire l’attention sur un montage hasardeux… L’ambiance est un peu bruyante mais studieuse ! C’est déjà la récré, pas besoin de consulter Alice et Jonathan pour l’exposé, ils ont tous deux validé son idée, elle a vu les notifications pendant le cours de techno.
    Elle jette un œil sur son fil Twitter et apprend que Malika a un truc à lui raconter « en privé » et lui donne rendez-vous près du banc… elle y court !

    Cours d’histoire, Zoé a l’estomac un peu noué en attendant le moment de l’exposé,

    prendre la parole devant toute la classe ça fiche quand même la trouille… un peu ! En attendant elle écoute d’une oreille distraite le début du cours, heureusement que l’enregistrement complet sera disponible en ligne, elle pourra le réécouter plus tard. Il est midi, l’exposé s’est plutôt bien passé, le prof d’histoire-géo les a félicité tout en pointant quelques points à améliorer.
    Il a déjà renseigné sur l’espace personnel de Zoé ce qu’il trouve acquis et des conseils d’amélioration pour la prochaine fois. Il a noté que Zoé parle trop vite, elle va y faire attention pour l’intervention qu’elle doit préparer prochainement pour le cours de mathématiques.

    Elle a faim, l’appli du collège lui indique que la file d’attente de la cantine est très modérée pour le moment mais que d’ici une dizaine de minutes elle devrait être plus dense, elle se dépêche donc pour éviter la cohue tout en regardant les plats proposés au menu …

    Dans la queue elle discute avec ses meilleures copines Malika qui est près d’elle

    et Julia qui est dans une salle d’attente à l’hôpital pour des examens mais qui chatte avec elles via Facebook. Elles continuent d’échanger ainsi pendant une partie du repas jusqu’à ce que Julia entre dans le cabinet du médecin. Pour les cours à rattraper aucun stress, Julia sait qu’elle trouvera tout ce qu’il lui faut sur l’ENT et ses copines vont lui passer leurs notes, Malika a pris des photos de son cahier et Zoé, qui préfère les prendre sur sa tablette, lui a déjà transféré les fichiers sur son espace scolaire personnel.

    Cours de Français maintenant avec prise de notes collective sur un document numérique collaboratif !

    Zoé aime bien cet exercice où par groupe de 5 ils doivent noter ce qui est dit sur le texte étudié par le prof et par les élèves qui interviennent. Il faut à la fois écouter, noter, organiser, corriger les erreurs d’orthographe et améliorer les phrases. Elle adore ce sentiment de pouvoir gérer plusieurs choses à la fois et d’améliorer ensemble, au fur et à mesure du cours la qualité des notes et leur présentation.

    En plus, le prof vérifie pendant le cours (et après si besoin) que les textes produits tiennent la route et corrige s’il y a des erreurs ou des contresens. Finies les notes prises à la main difficiles à relire à la maison ! Zoé sort sa tablette, certains leurs téléphones et d’autres se mettent sur les ordinateurs à disposition dans la salle.

    Pendant une heure trente le cours se déroule puis la dernière demi-heure sert à peaufiner la mise en forme des notes de chaque groupe. Toutes les versions sont ensuite rendues disponibles sur l’ENT et deux élèves sont chargés d’en tirer un article pour le blog de la classe où chaque texte étudié fait l’objet d’un résumé critique.

    La journée de collège se termine par un temps obligatoire de travail personnel

    mais où chaque élève a le choix de ce qu’il fait selon ses préférences et ses besoins. On peut aller au CDI, en salle informatique, en permanence ou dans une salle de travail en groupe, solliciter ou non l’aide d’un professeur ou d’un assistant d’éducation, revoir les cours de la journée, préparer un contrôle ou un projet, s’entraîner sur des logiciels dédiés pour l’orthographe, le calcul mental et tout ce qui relève de la mémorisation si un professeur a pointé des lacunes ou seulement si l’élève ressent le besoin de s’auto-évaluer.
    Cela sera enregistré dans son espace personnel scolaire à côté des compétences validées et à travailler renseignées par les différents professeurs. Zoé profite de ce moment pour ré-écouter le début du cours d’histoire de ce matin et faire les exercices que le prof de maths, absent ce matin, a envoyé sur l’ENT pour compenser l’heure perdue.

    Quand elle rentre chez elle, Zoé a fait l’essentiel de son travail scolaire et n’a quasiment pas besoin d’y revenir.

    Elle aime bien cependant regarder les capsules vidéo de sa prof d’anglais le soir avant de se coucher, elle a l’impression que ça l’aide à bien mémoriser et pour progresser elle a décidé de commencer à essayer de regarder ses séries en VO sous-titrées… elle va commencer ce soir d’ailleurs !

     

    Source : cet article a été écrit pour le Cahier Éducation & Devenir n° 2015-25 « Qu’est-ce qu’un élève ? » il a été republié ici avec l’aimable autorisation de l’association Éducation & Devenir.

  • Le collège Olympe de Gouges d’Ingwiller dans le Bas-Rhin joue la carte du BYOD

    Le collège Olympe de Gouges d’Ingwiller dans le Bas-Rhin joue la carte du BYOD

    Le plan numérique du Président de la République François Hollande, lancé en 2015, s’est déployé en plusieurs phases avec pour objectif le développement des usages du numérique au collège. Lors de l’appel à projet 2016, avec le soutien du CD 67, le rectorat a choisi de présenter le collège d’Ingwiller dans le cadre d’une expérimentation « BYOD » (Bring Your Own Device). Ce projet, inédit sur le territoire national, a été retenu par le MENESR et intégré au plan numérique.

    « L’objectif de l’expérimentation au collège Olympe de Gouges est de développer les pédagogies par le numérique et avec le numérique, c’est à dire des pédagogies qui sont actives », souligne Mme la rectrice de l’académie de Strasbourg, Sophie Béjean.

    Le BYOD comme outil quotidien à l’enseignement

    Les enseignants du collège trouvent tout bénéfice à fonctionner avec le BYOD. Pour Bénédicte Pugin, enseignante en mathématiques, qui n’utilise plus les manuels papier, elle demande aux élèves de se connecter via l’ENT aux manuels en ligne, avec leur propre appareil ou avec une tablette dont l’établissement est doté en nombre limité.

    Le BYOD est un choix au collège Olympe de Gouges et ce choix a été fait en accord avec le conseil départemental du Bas-Rhin.

    Optimiser l’argent public

    « J’avais vu, dans d’autres départements, l’achat de tablettes et j’avais un retour mitigé », explique Frédéric Bierry, Président du conseil départemental du Bas-Rhin.

    Il explique notamment, parmi les retours qu’il a eus, que certains parents expliquaient que leurs enfants étaient déjà équipés ; parfois même, les familles revendaient le matériel que la collectivité avait fourni !

    « Je me suis dit : comment optimiser l’utilisation de l’argent public ? Partons déjà de la réalité des familles ».

    Les tablettes viennent donc comme un complément au matériel propre de l’enfant. C’est aussi ce qu’explique Elisabeth Gérard, enseignante en sciences physiques qui se partage, avec sa collègue de SVT, 10 tablettes, pour pallier aux problèmes tels que une application qui ne fonctionne pas sur un matériel élève, un élève qui n’a pas de Smartphone, un Smartphone qui n’a plus de batterie etc.

    « En général, 10 tablettes pour une classe, ça suffit et on arrive à travailler avec tous les élèves ».

    Pourquoi le collège Olympe de Gouges ?

    Le collège Olympe de Gouges n’a pas été tiré au sort. « On part aussi d’une vraie volonté des enseignants et du chef d’établissement, de “mouiller la chemise“ sur ces questions-là », rappelle Philippe Meyer, vice-président du conseil départemental du Bas-Rhin.

    Pour Anne Keller, principal du collège Olympe de Gouges, le BYOD permet de laisser la liberté aux enseignants d’être créatifs, imaginatifs ; même si elle a conscience qu’elle prend des risques, « mais je pense que c’est pour la bonne cause », souligne t-elle.

    Marc Neiss, Délégué Académique au Numérique dans l’académie de Strasbourg, explique que la dynamique qui est lancée à Olympe de Gouges, préfigure les usages de demain.

    « C’est une dynamique d’équipe qui est mise en place et c’est ce que nous recherchons »

    « On a aussi la volonté de démontrer par les usages du terrain que si, pédagogiquement, le BYOD pouvait apporter une plus-value aux équipes enseignantes et aux élèves, il y a des raisons pour que le législateur s’en empare ».

    Rendez-vous dans quelques mois pour voir si le pari est gagné… En attendant, il sera difficile de modifier des pratiques déjà bien ancrées à Olympe de Gouges si l’on en juge le propos de Bénédicte Pugin :

    « Question : pourquoi le BYOD ? Aujourd’hui, la question que je me pose, en fait, c’est comment faire sans le BYOD ».

  • Téléphones en classe au collège : témoignage

    Téléphones en classe au collège : témoignage

    Christian Westphal enseigne la physique-chimie au collège de Truchtersheim (67), dans un environnement socio-économique réputé plutôt favorisé. Il exerce également les fonctions de personne ressource pour le numérique (PRN) dans son établissement depuis plus de 15 ans et de formateur académique, en particulier autour des usages de la plateforme Moodle*.
    Il utilise les smartphones de ses élèves en classe.

    École de demain : Quels sont vos usages des smartphones avec les élèves ?

    Christian Westphal – Le premier usage du téléphone portable en classe a été pour l’appareil photo. Depuis quelques années je demandais aux élèves de rédiger les rapports de TP à la maison mais de façon collaborative sur un wiki** de Moodle. Je leur ai proposé de remplacer les schémas d’expériences par des photos. Évidemment le côté transgressif a beaucoup joué dans la motivation, mais l’effet nouveauté a perduré et au fil des TP les élèves se sont appliqués à faire de la photo un véritable média. J’ai fait de l’EMI sans même m’en rendre compte !

    Il y avait eu un appel à projet de la mission TICE pour des boitiers de vote, mais nous nous avons loupé le coche et compris trop tard leur intérêt pédagogique. J’ai réfléchi à une solution de substitution car le collège n’avait pas les moyens d’investir dans des boitiers. Cela a abouti à la naissance du projet MoodleBox***.

    J’utilise Moodle en classe, pour des activités courtes ou très courtes, pour lesquelles je ne peux pas me permettre de déplacer les élèves – et le matériel de physique-chimie – en salle informatique. Les téléphones sont disponibles (et rangés) très vite, les élèves peuvent progresser à leur rythme et je vais développer cette année des parcours plus individualisés. Avec Moodle, le « feedback » sur les erreurs classiques est immédiat, personnalisé et du coup je suis plus disponible pour ceux qui ont vraiment besoin de moi.

    E. d. D. – Comment les élèves ont-ils vécu ce changement de pratiques ?

    C.W. – Il a eu un effet collatéral qui n’avait absolument pas été prémédité : la coopération des élèves. Cela commence simplement par de l’entraide « pratique » (« Comment tu règles le wifi ? » « Où est-ce que tu as cliqué pour arriver là ? ») pour passer naturellement à de la coopération sur les contenus du cours. Cela n’arrivait jamais lorsque que je leur demandais de faire des exercices « sur papier » : ils se contentaient de recopier.
    Par ailleurs, l’ambiance de classe est apaisée, même avec les classes agitées.

    E. d. D. – Jamais de dérapage ?

    C.W. – Il n’y a eu quasiment aucun « dérapage » avec les téléphones. Ils sont sur la table et plus en dessous, du coup, c’est plus facile de repérer ceux qui font autre chose.
    Si le SMS parental « N’oublie pas que c’est Papy qui vient te chercher à 17h » arrive en plein cours, la règle est simple : on lit le message rapidement, on n’y répond pas et on reprend le boulot.

    E. d. D. – Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que le ministre envisageait d’interdire totalement les téléphones dans les écoles et les collèges, comme l’avait promis Emmanuel Macron ?

    C.W. – Lorsqu’Emmanuel Macron l’avait annoncé, nous avions été nombreux à trouver que c’était un peu ridicule tant ça paraissait inapplicable, tant en pratique que par rapport à l’évolution naturelle des pratiques pédagogiques. Philippe Watrelot l’a bien résumé en citant Machiavel : « Il ne faut interdire que ce que l’on peut empêcher » .
    On ne passera pas à côté d’une vraie réflexion sur les apprentissages et l’accès des élèves à l’école, aux savoirs et à la culture au sens large. En deux ans, je bute déjà sur les limites de mon dispositif : je n’arrive pas à accéder facilement à Internet (et je ne souhaite pas imposer l’utilisation du forfait des élèves).
    Du coup, on construit cette année un projet au collège pour demander une couverture complète en wifi « dans les règles de l’art » afin de permettre une généralisation du BYOD****. D’ailleurs le collège Olympe de Gouges à Ingwiller (67) l’expérimente officiellement déjà depuis l’an dernier (voir le reportage de Ludomag à ce sujet).

    E. d. D. – Mais la loi stipule déjà que les téléphones portables sont interdits dans les établissements scolaires, non ?

    C.W. – Je ne me sens pas du tout une âme de délinquant, mais j’essaye de faire preuve de bon sens. Or là, l’article L511-5 est justement une loi qui ne rime à rien.
    « L’utilisation durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur, par un élève, d’un téléphone mobile est interdite. »
    De quelle utilisation parle-t-on ? D’une utilisation en lien avec le cours ou d’une utilisation « hors sujet » ? Et puis un « téléphone » ça n’existe plus, ce que les élèves ont en poche, c’est un appareil photo, un navigateur, un lecteur d’e-book, un bloc note, un lecteur de QRcode, un GPS, un accéléromètre, etc.

    Si un jour un élève arrivait avec les patins à roulettes (et que je ne trouve pas une bonne idée pour l’intégrer à mon cours de physique) je lui demanderais de ne pas les utiliser en cours et de les garder dans son sac. A-t-on besoin d’une loi qui précise que « l’utilisation durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur, par un élève, de patins à roulettes est interdite » ?

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    E. d. D. – Comment est-il possible de s’en servir quand même en classe ? Quelles sont les démarches / les précautions à prendre ?

    C.W. – Avant d’utiliser massivement les portables (mais après avoir expérimenté mon dispositif) j’ai demandé leur avis à l’un de mes IA-IPR et à mon chef d’établissement. Jamais je n’ai rencontré le moindre frein. Je côtoie régulièrement la DANE***** qui s’est montrée enthousiaste.

    Du côté des élèves ils ont très vite accroché et je n’ai eu aucun retour négatif de la part des familles. On m’a demandé en conseil d’administration (CA) comment je travaillais avec les élèves qui, par choix éducatif des familles, ne disposaient pas de smartphones personnels. Pour ceux-là (mais aussi en cas de batterie à plat, d’oublis ou de confiscation) je mets à disposition une série de quatre tablettes qui sont suffisantes pour utiliser Moodle.

    Je sais que certains collègues ont élaboré des « chartes BYOD » avec les élèves. Personnellement je n’aime pas trop codifier les utilisations et anticiper les éventuelles sanctions qui placent les élèves comme des délinquants potentiels. Je leur ai simplement présenté les choses comme un principe de confiance. Je pense que c’est surtout cela qu’ils apprécient.

    E. d. D. – Une des motivations de cette interdiction est, d’après le ministre, la nécessité de rétablir l’autorité des enseignants. Quel est votre avis à ce sujet ?

    C.W. – Qu’il est urgent d’interdire les patins à roulettes pour rétablir l’autorité des enseignants !

    Blague à part, il n’y a, à mon avis, aucun rapport entre autorité et smartphones.
    Leur utilisation en classe pose par contre deux autres questions importantes.
    Tout d’abord celle du sens que l’on met derrière le mot autorité : s’agit-il d’instaurer une autorité fondée sur les savoirs ou d’une autorité instaurée par la coercition ?
    Ma vision est peut-être biaisée par le public scolaire qui est le mien, mais il me semble que plus on interdit, plus on donne des idées et des envies aux élèves. Bien sûr que certains ont essayé ou ont réussi à faire des photos, à filmer en cours, à envoyer des SMS, etc. mais avec le téléphone sur la table, ils savent qu’ils seront moins discrets. Et puis finalement, ils sont comme tout le monde : ils n’arrivent pas à faire deux choses à la fois ; s’ils travaillent ils n’ont pas le temps de faire les andouilles.

     


    * Moodle est une plateforme communautaire d’apprentissage en ligne : https://moodle.org/
    ** Un wiki est une application web qui permet la création, la modification ey l’itilisation collaborative de pages à l’intérieur d’un site web.
    *** Le projet Moodlebox
    **** BYOD : Bring Your Own Device (en français « Apportez votre appareil personnel« ) est une pratique qui consiste à utiliser ses équipements personnels (smartphone, ordinateur portable, tablette) dans un contexte professionnel. On utilise aussi parfois l’acronyme  « AVEC«  pour « Apportez Votre Équipement personnel de Communication« .
    ***** DANE : Acronyme de Direction Académique au Numérique Éducatif

     

    Source : Un article sur le blog ecolededemain

  • Numérique éducatif : et si on changeait (encore) de serrure ?

    Numérique éducatif : et si on changeait (encore) de serrure ?

    Depuis la nuit des temps du numérique éducatif, il est admis qu’élèves et enseignants accèdent à leurs services numériques par la serrure de l’ENT. Avec en théorie, un login et mot de passe uniques comme clé d’entrée. Nous savons qu’ici et là, la curiosité des enseignants, leur créativité et celles de leurs élèves les ont fait découvrir des services qui ne sont pas fédérés par l’ENT institutionnel. Qu’il s’agisse de services proposés par l’établissement ou au dehors (ENT, services du cloud éducatif, etc.)

    Ces dernières années, le développement du cloud éducatif, a amplifié le phénomène. Les institutions, les éditeurs d’ENT “courent” plus ou moins vite derrière les utilisateurs.

    Le plan numérique, décidé par d’autres que par les garants de l’orthodoxie serrurière, a sérieusement ébranlé l’édifice. Peu d’ENT étant initialement accessibles via les tablettes, ce sont des apps. de l’apple store (ios) ou du play store (android) qui se sont majoritairement retrouvées accessibles via ces nouveaux terminaux. Ils sont ainsi devenus les nouvelles clés d’accès aux services pour enseigner et apprendre. Deuxième serrure donc.

    Le BYOD (AVEC pour les oreilles sensibles ou ceux respectant la législation française), commence peu à peu à occuper les spécialistes. Comme toute “nouveauté” (un collègue aujourd’hui à Canopé hier Proviseur d’un lycée avait installé un réseau WIFI dans son lycée, il y a une dizaine d’années…), elle a le mérite de détourner l’attention sur les chantiers incomplètement réalisés hier, et de faire “rêver” certains.

    Mais en France, vu l’état actuel des bandes passantes, des réseaux locaux, on voit mal comment il sera possible, sous réserve de déployer des infrastructures solides (plusieurs centaines de Mbits de bande passante, réseau locaux au Gbit, wifi administrable, etc.), d’accueillir des centaines de terminaux supplémentaires au sein de chacun des collèges et des lycées.

    Contrairement aux Etats Unis où la question a été prise en charge au niveau fédéral, le retard pris sur les infrastructures “classiques”, la fibre notamment ne sera pas rattrapé. Le voudrait-on que la majorité des collectivités n’en auront pas les moyens.

    Par contre, nous allons être assez vite rattrapés par une réalité que peu d’entre-nous veulent accueillir dans la confiance, celle créée il y a plus de 10 ans par les ordiphones connectés.

    93% des 12-17 ans possèdent un téléphone mobile et 85% de ces téléphones sont des smartphones*.

    Plus on avance en scolarité, de la 6ème vers la 3ème, plus ces chiffres convergent vers 100%.

    Si l’usage « habituel » de la partie TELEPHONE du terminal a été interdit en 2010 (L. 511-5 du code l’éducation), il n’a pas interdit l’usage de la partie ORDINATEUR. Les premiers smartphones (Apple, 2007) commençaient à peine à apparaître, les élèves n’en étaient pas équipés. Cette interdiction est-elle encore justifiée ?

    La somme de la connectivité embarquée par les smarphones des élèves et des enseignants dépasse par un facteur de 15 à 20 celle de l’établissement 1 (sous réserve, certes de ne pas être en zone blanche…).  Calcul pour un collège = 5mbits (moyenne 3G) x 200 (4ème-3ème) x 93% x 85% = 790Mbits. Multiplier par le nombre total d’élèves et d’enseignants pour un lycée.

    Les collectivités doivent-elles continuer à penser leur politique numérique dans le cadre d’une pénurie de matériel et d’usages ou se redéfinir pour tenir compte de la généralisation des smartphones et de leurs usages, et du multi-écrans connectés dans la plupart des domiciles ?

    Cet ordiphone est à la fois ordinateur et téléphone est globalement “oublié”, lorsqu’il s’agit de penser le numérique éducatif. Or, c’est une mine comme le savent ceux qui s’en sont emparés. Voir ici.

    Cet oubli est partagé, y compris dans des pays, comme le Gabon, où d’ordinateurs, de fibres, de réseaux locaux il n’est pas question. Alors que ce pays détient le record du plus fort taux d’équipements en ordiphones. Même là-bas, j’en reviens, les “spécialistes” locaux ne les “calculent” pas, comme disent les plus jeunes, il ne les ont pas dans le radar de leurs politiques publiques….

    Revenons en France.

    Il serait possible qu’un opérateur s’engage : soit l’historique, parce qu’il se souviendrait du concept de “mission de service public” ou qu’il aurait  envie d’engager une action dans le cadre de sa RSE, ou plus prosaïquement marketing à destination des élèves et de leur famille, soit un accoutumé de la disruption, Free par exemple. Cet opérateur pourrait décider, comme le fait Orange en Afrique (pourquoi en Afrique seulement d’ailleurs ?), d’offrir gratuitement l’accès à certains services éducatifs (Wikipedia, Gsuite de Google, Microsoft, Workplace de Facebook, Kartable et d’autres le font bien déjà). Imaginons qu’ensuite, ils proposent au Ministère de financer l’accès gratuit par les élèves et les enseignants d’un second ensemble de services. Et enfin, que les collectivités y ajoutent les leurs : les services de leurs ENT responsives, ou les apps. permettant d’y accéder.

    Où cela nous mène-t-il ?

    Cela nous mène (à minima pour les abonnés Orange ou de Free), à une généralisation des conditions d’accès (puisqu’ils sont gratuits) à des services pour enseigner et apprendre. Donc potentiellement, à une généralisation des usages.

    Et à moins cher qu’en passant par les précédentes​ serrures.

    Et puis, une fois connectés à des services qui ne sont pas décomptés de son forfait, l’élève, voire l’étudiant, et ses enseignants peuvent aussi partager la connexion avec un autre terminal : un, ordinateur, un chromebook, une tablette.

    Et nous voilà dans un BYOD 2.0, un BYOD où l’utilisateur vient AVEC son terminal, voire ses terminaux (son ordiphone et son ordinateur) ET sa connexion ! Un BYOCD (Bring Your Own Connected Device) ou un AVEC  (Apportez votre équipement personnel de communication connecté).

    Nous sommes d’accord :

    • pour filtrer ça va être plus compliqué…Oui, si on utilise les technologies actuellement mises en oeuvre ou non, ce sera plus simple (et plus efficace) si on utilise des DNS filtrants.. On peut aussi jouer notre rôle éducatif et leur enseigner comment se protéger.
    • la couverture 4G ne couvre pas tout le territoire. Mais voilà une raison pour l’améliorer.
    • l’écran est petit. Oui, et alors ?
    • ca va mettre le cirque dans le cours : pourquoi ? Personne n’a dit que l’usage de l’ ordiphone ne devait pas être négocié avec les élèves.

    Mais pour les collectivités, à terme, un établissement en BYOD 2.0, c’est un établissement où la 4 puis 5G remplacent la connexion internet, le réseau local, le réseau WIFI, potentiellement tout le parc applicatif non spécialisé. Et où les usages pédagogiques décollent puisqu’ils deviennent (enfin) possibles !!

    La carte à puce de l’ ordiphone (ou sa jumelle insérée dans un autre terminal), nouvelle serrure permettant l’accès à ses services numériques pour apprendre ?

    Ou l’on passe d’un modèle centré sur l’établissement : l’ENT à un écosystème ouvert, centré sur l’utilisateur en mobilité. Saura t-on passer d’un modèle contrôlé à des écosystèmes confiants ?

    *ARCEP, 2016 : https://goo.gl/WHx7oy

    Auteur : Jean-Louis Schaff, cabinet ASKA

  • Des nouvelles toutes fraîches de l’école des Lumières

    Des nouvelles toutes fraîches de l’école des Lumières

    En ces temps d’interdiction ferme et définitive (?) du Smartphone à l’école, selon la dernière annonce du Ministre Jean-Michel Blanquer, nous nous sommes intéressés à recueillir les avis des uns et des autres sur la toile. Le premier de cette série est l’article de Michel Guillou, bien documenté et bien argumenté que nous vous présentons ci-dessous.

    Voilà plus de vingt cinq ans que les collectivités locales, communes, départements, régions, chacune pour sa part, avec ses moyens propres et forcément inégaux, dans son domaine de compétences, équipent les salles de classe des écoles, collèges et lycées de matériels de communication numériques et les connectent à l’internet.

    Tout cela a coûté beaucoup, beaucoup d’argent. Au-delà du câblage actif ou passif, des dispositifs de connexion sans fil, des différents serveurs nécessaires à la pédagogie, quelquefois nombreux en lycée ou à l’université, ce sont des quantités massives d’ordinateurs fixes et mobiles, des tablettes plus souvent ces derniers temps avec le plan numérique à l’école et au collège, terminaux dont il est nécessaire de prévoir la garantie, la maintenance et le remplacement tous les quatre ou cinq ans, qui ont été livrés par les collectivités territoriales dans les salles de classe. Il a fallu prévoir aussi le raccordement à l’Internet à très haut débit, ce qui n’est jamais simple et bon marché dans les zones rurales.

    Les collectivités, qu’on avait poussées à investir dans le numérique, attendent alors qu’on s’en serve, de tous leurs appareils — elles appellent cela des « usages ». Oh ! elles ne vérifient pas de quoi il s’agit pratiquement, en classe, ce en quoi, à mon avis, elles ont tort, mais exigent des statistiques — combien d’élèves par ordinateur, combien de bande passante, combien de ressources distribuées… toutes sortes de chiffres abscons qui n’ont de sens que parce qu’ils finissent sur des rapports ou des professions de foi électorales. Pour rendre compte aux électeurs contribuables de… cette gabegie d’argent public. Car il s’agit bien de cela.

    La donne a changé

    Aujourd’hui, les jeunes entre 12 et 17 ans, presque tous des élèves donc, sont 97 % à posséder un téléphone mobile. Et 85 % de ces machines sont des smartphones, des ordiphones comme j’avais commencé à les appeler. Ces chiffres de référence sont déjà plutôt anciens et on s’approche très vite aujourd’hui de 100 % dans les deux cas. D’ailleurs, on ne trouve plus guère à acheter autre chose que des smartphones connectés. Quel élève de 15 ans accepterait aujourd’hui d’être équipé d’un appareil qui ne ferait que téléphone ? Pour quoi faire ? Les jeunes se téléphonent très rarement et n’utilisent la fonction téléphone que pour l’envoi et la réception très massifs des SMS, des textos.

    Ces smartphones ne sont donc pas des téléphones. Ce sont des ordinateurs. Très rapides. Très. Chaque élève possède dans sa poche une machine surpuissante et polyvalente qui lui permet d’accéder à tous les savoirs. Michel Serres en témoignait déjà en 2011 :

    « Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile, disponible, objectivé. Le transmettre à tous ? Désormais, tout le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c’est fait. Avec l’accès aux personnes, par le téléphone cellulaire, avec l’accès en tous lieux […], l’accès au savoir est désormais ouvert. D’une certaine manière, il est toujours et partout déjà transmis. »

    Par ailleurs, l’excellent Jean-Louis Schaff fait remarquer à juste titre que la somme de la connectivité embarquée par les smartphones des élèves et des enseignants multiplie par un facteur de 15 à 20 celle de l’établissement.

    Un nouvel accompagnement des collectivités ?

    Comme les entreprises qui commencent à comprendre qu’il convient peut-être de privilégier la mobilité des pratiques professionnelles et le BYOD (AVEC en français, pour pour « apportez votre équipement personnel de communication »), ce qui perturbe beaucoup les DSI mais les libère de la gestion de lourdes infrastructures matérielles, les collectivités commencent à comprendre tous les avantages qu’elles pouvaient tirer d’une évolution radicale de l’accompagnement matériel qu’elles prodiguent aux écoles et établissements.

    Finis les lourds équipements onéreux qui demandent des moyens financiers et humains importants pour les procédures d’achat, la maintenance et l’administration ! Finies les bagarres sans fin avec les opérateurs pour tirer de la fibre en urgence là où c’est difficile d’en mettre ! Reste à réduire les inégalités, chantier sur lequel l’État central s’est engagé à aider les collectivités locales, tant pour ce qui concerne la connectivité en 4G et, bientôt, en 5G, et la disparition des zones blanches que pour ce qui concerne l’équipement personnel des élèves en permettant aux collèges d’acheter quelques smartphones complémentaires, dont la fonction téléphone pourrait d’ailleurs être désactivée, pour les quelques élèves qui n’en disposent pas…

    Et puis aussi se pencher sur la fournitures de ressources éducatives numériques disponibles, dont les manuels scolaires, qui pourraient partiellement être stockées sur ces terminaux mobiles…

    Bref que d’heureuses perspectives sur lesquelles réfléchissent les élus et fonctionnaires des collectivités en charge des écoles, collèges et lycées. Tant mieux.

    Une interdiction réaffirmée et fièrement revendiquée

    Au moment même où, à la DNE, on réfléchit à tout cela — se référer à ce que me répondait, à Ludovia, Mathieu Jeandron, sur les démarches entreprises auprès des affaires juridiques du ministère pour interpréter ou faire évoluer le code de l’éducation et, notamment, son article L511-5 —  le ministre Jean-Michel Blanquer faisait lui aussi sa rentrée en annonçant partout son intention de faire respecter à la lettre les promesses de campagne du président nouvellement élu.

    « Nous interdirons l’usage des téléphones portables dans l’enceinte des écoles primaires et des collèges. » avait alors proclamé le candidat.

    Compte tenu d’une évolution sensible des pratiques de classe à ce sujet, voir par exemple les témoignages recueillis lors du dernier Carnaval numérique, compte tenu aussi du relâchement observé de la réglementation intérieure des lycées et même des collèges à ce sujet, des dispenses et dérogations accordées çà et là pour innover, il semblait acquis que, comme d’habitude, ces promesses de campagne seraient vite oubliées, d’autant que l’école a d’autres chantiers plus importants et sensibles à mener. Que nenni ! Le ministre, qui a pas mal occupé le terrain des médias en cette rentrée, n’a pas manqué une occasion de rappeler sa détermination à « faire respecter les règles et le droit ».

    Interrogé sur les modalités pratiques d’une telle interdiction, le ministre a rappelé ce qu’il disait déjà fin juin dernier et qui m’avait permis de faire, en m’efforçant de sourire, quelques aimables « Petites suggestions pour restaurer l’autorité du chef de l’État en Conseil des ministres ».

    « Par exemple, en Conseil des ministres, il y a un casier. On y met son téléphone portable, et ensuite, on rentre en Conseil des ministres, de sorte qu’on n’est pas interrompu. »

    En prenant ainsi la décision de confirmer cette interdiction, en allant même jusqu’à envisager d”en renforcer, à brève échéance, les modalités de mise en œuvre, le ministre ne fait que flatter dans le sens du poil tous ceux, dont certains parents, qui pensent que l’école, c’était mieux avant, et ceux des professeurs qui, au mieux, se méfient complètement de ce qu’en font leurs élèves, au pire, haïssent complètement ces derniers, leurs habitudes de vauriens et la modernité aliénante. Sic.

    Pas de chance pour notre vaillant ministre, les parents de la PEEP ont protesté — on attend encore la moindre remarque de la FCPE à ce sujet, très curieusement silencieuse sur un sujet qui la concerne au premier chef — mais c’était plus pour douter de la capacité de l’institution à mettre en œuvre pratiquement l’interdiction plutôt qu’à la remettre en cause ou à s’interroger sur sa validité et son intérêt :

    « Le dépôt des téléphones portables au collège pose un problème de logistique effroyable »

    On attend aussi les réactions officielles des syndicats d’enseignants ou des syndicats d’élèves. Sur son blogue éducation, l’UNSA, sans prendre vraiment position, donne la parole à Christian Westphal qui utilise en classe les smartphones de ses élèves de collège depuis un bon moment déjà. Je vous en dis un mot plus loin.

    Un certain déni de la réalité


    Le tweet ci-dessus
    , publié par le site officiel de l’administration française, a suscité pas mal de remarques. Un certain Philippe Casier, principal de collège, réagit sur un grand réseau social :

    « Une nouvelle fois, l’Éducation nationale passe à côté d’une extraordinaire opportunité. C’est la première génération à se promener avec, dans la poche, un dictionnaire, une calculatrice scientifique, une encyclopédie, un atlas, une bibliothèque, une vidéothèque, un appareil photo, un enregistreur pour les cours de langues, une caméra… Au lieu d’apprendre à s’en servir, d’apprendre à trier et à garder un esprit critique sur les informations… on veut interdire, sans d’ailleurs y parvenir. »

    Et puis, il y a ce reportage réalisé quelques jours après ce rappel réglementaire par francetvinfo.fr. C’est à Loches, près de Tours, et on y a décidé — qui ? le règlement intérieur ? — que les téléphones portables, tolérés dans la cour du collège, ne le seraient plus. Arguments ultimes de la direction : il n’y a plus de photos prises en classe et plus de harcèlement non plus. Tout cela est totalement invraisemblable. D’abord parce que les élèves s’en contrefichent et font ce qu’ils veulent en prenant des risques, ensuite parce que les parents, dans l’impossibilité même d’envoyer un texto à leur enfant vont finir par se rebeller, enfin parce que le temps scolaire, 35 h en moyenne, dont 30 h de cours pendant lesquels les élèves sont censés en principe faire autre chose que de harceler ou d’être harcelés, ne représente pas grand chose par rapport aux plus de 110 h d’éveil hebdomadaire.

    Un jour, je ferai un billet pour dénoncer les fantasmes au sujet du harcèlement, ceux qui le lient par exemple aux pratiques numériques, ceux qui ne le voient qu’à l’école ou ceux qui en font un phénomène du moment et de la modernité.

    En clair, dans ce collège, on se fiche pas mal qu’il y en ait, du harcèlement, du moment que ça ne soit pas à l’école. En prenant des mesures d’interdiction, de rétorsion et de confiscation, contre le droit commun d’ailleurs, ce principal, ce collège, l’institution scolaire en général font exactement le contraire de la mission de service public qu’on leur a assignée. Au lieu de bâtir avec les principaux concernés les fondements d’une vie scolaire, en l’occurrence la vie collégienne, comprise parce que négociée puis longuement expliquée, ils préfèrent interdire et réprimer.

    C’est un choix.

    Que d’autres ne font pas. Sur le blogue L’École de demain, Christian Westphal, professeur de sciences physiques dans un collège du Bas-Rhin, raconte comment il utilise avec ses élèves les smartphones qu’ils possèdent. Il dit comment cela mobilise leur attention, les incite à collaborer, les met en activité.

    « Il n’y a eu quasiment aucun “dérapage” avec les téléphones. Ils sont sur la table et plus en dessous, du coup, c’est plus facile de repérer ceux qui font autre chose. Si le SMS parental “N’oublie pas que c’est Papy qui vient te chercher à 17 h” arrive en plein cours, la règle est simple : on lit le message rapidement, on n’y répond pas et on reprend le boulot. »

    Fort heureusement, il existe plein d’exemples du même type, dans des disciplines différentes et à des niveaux divers, avec l’accord tacite et parfois complice de l’administration ou des services du rectorat, où le smartphone/ordinateur est utilisé pour prendre quelques notes, faire quelques photos, consulter ce qu’en dit Wikipédia, faire un petit calcul rapide, consulter une carte, vérifier l’orthographe d’un mot, que sais-je encore…

    L’insupportable mépris pour la jeunesse

    Dans Educavox, un professeur, Viviane de Beaufort, explique :

    « Je n’interdis pas le smartphone à mes étudiants : ce n’est pas la peine d’essayer de les empêcher d’être ce qu’ils sont, il faut au contraire profiter de leurs talents. »

    En prenant les décisions d’interdiction et d’ostracisation dont on parle, les élus, les fonctionnaires apeurés témoignent, au contraire de cette professeure, de leur absolue incompréhension de ce que sont, ce que sont devenus les jeunes d’aujourd’hui.

    Incapables de voir à quel point ils ont changé, à quel point ils ont investi, avec talent, l’écosystème numérique dans lequel ils baignent, ils adoptent à leur égard, à leur encontre devrais-je dire, une attitude hautaine et méprisante. J’avais proposé, il y a plus de 4 ans déjà, dans un article appelé « Ne dirait-on pas que les jeunes, nos enfants, les élèves, ne sont plus vraiment les mêmes ? »,  en examinant et en m’interrogeant sur les pratiques numériques médiatiques massives des jeunes, quelques questionnements qui n’ont guère trouvé de réponse aujourd’hui :

    • Quand les sollicitations sociales sont permanentes, comment mobiliser l’attention des élèves, assis six heures par jour à écouter leurs professeurs ?
    • Comment concilier le travail collaboratif et coopératif avec l’évaluation traditionnellement individuelle ?
    • Comment intégrer dans les enseignements l’acquisition par les élèves d’une culture numérique, technique mais aussi et surtout sociale et citoyenne ?

    Je concluais ainsi :

    « Il nous faut cesser de rêver et d’imaginer des élèves tels qu’ils pourraient ou auraient pu être, à l’image de ce que nous étions nous-mêmes ou rêvions d’être parfois, il y a quelques dizaines d’années. »

    Au-delà du mépris que ces adultes supposés responsables manifestent ouvertement pour les jeunes et ce qu’ils sont aujourd’hui, la réaffirmation de cette stupide interdiction est aussi particulièrement méprisante pour les enseignants eux-mêmes. Comment ? Ils ne seraient pas capables de mobiliser l’attention et la disponibilité des élèves, malgré la supposée dispersion que leur occasionne, selon les dires mêmes du ministre inquiet, le machin honni ? Ils ne seraient pas capables de formuler des interdictions simples, de négocier dans le cadre de la classe les éléments fondateurs du vivre ensemble, d’une vie scolaire apaisée qui rende les élèves plus autonomes, plus responsables ? Pour ma part, je suis convaincu du contraire. À condition qu’on les aide, que se bâtisse une réelle solidarité entre les acteurs de l’école, tous les acteurs, parents compris, qu’on leur explique qu’il vaut mieux, de temps en temps, évaluer l’opportunité de traiter telle ou telle partie du programme en considération particulière d’apprentissages transversaux, ceux qui concernent l’acquisition des compétences citoyennes ou l’éducation aux médias et à l’information, par exemple…

    Oui, si on fait tout cela, je suis certain que la majorité des professeurs sont capables d’adopter à ce sujet un regard bienveillant et compréhensif. Des efforts à faire découle naturellement un résultat valorisant pour tout le monde.

    Le néo-obscurantisme des élites

    Nombreux sont ceux qui, au siècle dernier déjà, ont contribué à faire de l’école autoritaire de Jules Ferry une école ouverte, curieuse des évolutions de son temps, porteuse de valeurs, formant des citoyens éclairés et capables d’exercer leur esprit critique. Plus que jamais, le numérique, fait social et culturel global, contraint l’école aujourd’hui à renforcer cette mission, contre ceux qui voudraient en faire une machine à produire des travailleurs, en accentuant l’acquisition des connaissances et des compétences qui sont celles du jeune citoyen.

    Le jeune citoyen de l’ère numérique a changé, je vous l’ai dit. Il a acquis des compétences qui lui permettent de mieux travailler avec les autres, de renforcer, en coopérant ou en collaborant, l’intelligence du collectif. Il sait s’adapter à de nouvelles situations ou conditions de travail. Il sait aussi qu’on en veut beaucoup à ses données personnelles et il a appris à se prémunir et à se protéger. Il a appris à confronter son opinion à celle des autres, il sait s’adresser à un auditoire, argumenter, débattre. Il exerce pleinement sa liberté d’expression là où c’est possible et où ça l’intéresse. Il sait comment et où accéder aux ressources documentaires dont il a besoin, en faire le tri, les valider, extraire le meilleur, critiquer le faux et s’en débarrasser.

    Pour tout cela, il utilise les outils disponibles, à commencer par le smartphone qu’il a ordinairement dans la poche.

    Il aurait bien voulu mais voilà, il ne peut pas, on le lui interdit : le machin à acquérir des connaissances, à mettre en œuvre toutes les compétences décrites plus haut, à interagir avec sa sphère sociale, dont la famille et les amis, doit être rangé une fois pour toutes au fond de son sac.

    L’interdiction va-t-elle aussi concerner les tablettes, différentes des smartphones en ce qu’elles sont un peu plus grandes, pourtant déployées dans de nombreux collèges de France, et les objets connectés, les montres par exemple ?

    Cet immense autodafé numérique est ainsi celui qu’organise aujourd’hui une école qu’on croyait pourtant dévouée à servir les Lumières. J’ai déjà évoqué ces nouvelles pratiques moyenâgeuses il y a plus de deux ans, dans un article titré « Les nouveaux inquisiteurs des autodafés numériques ».

    C’est l’obscurantisme qui gagne l’école, celui qui interdit, qui censure, qui confisque, qui jette au feu, qui voue aux gémonies, qui occulte, qui ne veut pas savoir, qui refuse de changer. Il est ainsi mené par de nouveaux inquisiteurs, ceux qui appellent au discernement quand il s’agit d’appeler à la Raison.

    Les seuls qui peuvent nous sortir de ce piège sont, si je me rapporte aux premiers paragraphes de ce billet, les collectivités territoriales qui, je l’espère, vont bientôt prendre conscience qu’il convient de porter leurs efforts dans le sens du soutien à l’équipement personnel et ainsi contraindre l’école à évoluer et ouvrir les yeux. S’ils pouvaient disposer du soutien des élèves eux-mêmes et de leurs parents, ce ne serait pas plus mal…

    Pour aller plus loin sur le sujet, au-delà des liens déjà indiqués dans le corps du texte :

    Auteur : Michel Guillou @michelguillou, à retrouver sur son blog : www.culture-numerique.fr

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    Crédit images : TaniaVdB sous licence CC0 Public Domain via Pixabayjezaroul via photo pin cc, Di Takashi Hososhima from Tokyo, Japan – Traditional cell phone vs Smart phone, CC BY-SA 2.0, Collegamento  et « auto da fe in the Town of San Bartolomé Otzolotepec » via Wikimédia Commons.

     

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