L’université d’été Ludovia aura lieu du 23 au 26 août 2016 dans l’Ariège. Lors de cet événement des ateliers Explorcamps et Fabcamps seront proposés. David Claude présente «La mise en route d’un projet numérique dans votre discipline : les outils de base»
Les élèves changent et évoluent depuis plusieurs années. Ils ne souhaitent plus être passifs mais pleinement acteurs du cours voire trouvent du plaisir à « enseigner » à leurs camarades quand ils fournissent un travail de qualité. Ces changements de posture remettent en question la place et le rôle de l’enseignant au sein de son propre cours : accompagner, guider, mener, encourager, valoriser, réguler, arbitrer. Les nouvelles fonctions ne manquent pas.
Pour adapter ses méthodes de travail, l’enseignant a besoin d’outils simples, rapides, efficaces, fiables et participatifs. Le numérique peut lui apporter quelques réponses à ses besoins : répondre aux attentes des élèves et diversifier ses propositions pour s’adapter aux élèves.
Mais quels sont ces logiciels, ces applications, ces outils qui peuvent lui permettre de changer sa posture et apporter un nouveau dynamisme à son cours sans que cela ne soit fastidieux et chronophage ?
En mars dernier, ils ont commencé par organiser une rencontre à Toulouse à cinquante enseignants d’éducation musicale.
« L’idée de la rencontre était de se voir en vrai et surtout de partager ce que nous faisons en classe avec les élèves », explique Benoît Kiry de Colmar.
Concrètement, les programmes d’éducation musicale tournent autour de deux grands mots : produire et percevoir.
Autour de produire, « on peut faire du rythme, du chant etc » et percevoir, « c’est tout ce qui se fait avec l’écoute et l’oreille ».
Au-delà de ces deux éléments, il est demandé de concevoir un « projet musical », « qui est de faire créer à toute la classe quelque chose qui vient d’eux ».
Benoît Kiry laisse en général un quart d’heure à ses élèves pour créer quelque chose avec le logiciel Garageband sur iPad.
« Le gros avantage de la création sur Garageband, c’est de pouvoir revenir en arrière lorsqu’on se trompe, donc on ne se trompe jamais finalement ».
Nicolas Olivier de Toulouse ajoute que cette pratique est assez innovante puisque, comme il le rappelle, l’éducation musicale il y a encore quelques années, se pratiquait en jouant de la flûte.
Avec l’arrivée des tablettes et des Smartphones, on peut avoir entre les mains plusieurs instruments de musique.
C’est une mouvance qui arrive ; en prenant comme exemple la communauté qui grandit sur le réseau social Twitter, Nicolas et Benoît démontrent que la « mayonnaise a pris » et de plus en plus d’enseignants veulent adopter ce nouveau modèle d’enseignement.
Aujourd’hui, la communication entre enseignants prend forme au-delà du réseau Twitter et s’organise autour de sessions en visioconférence, « dont il serait indécent de donner la durée pour certaines d’entre elles », précise Nicolas Olivier.
« Ce sont des relations que nous avons créées qui dépassent le cadre professionnel, même si nos discussions tournent toujours autour de nos expériences de classe ».
En effet, pour chaque visioconférence, un thème est défini ; pour la dernière par exemple, il s’agissait de l’ENT ; « et nous invitons toujours des collègues d’une autre discipline qui utilisent particulièrement cette technologie, afin d’avoir un regard extérieur », précise Benoît Kiry.
Les échanges commencent à s’étendre pour ne pas rester franco-français, notamment sur les usages du réseau Twitter en éducation musicale avec des enseignants anglais, hongrois etc.
Pour les enseignants qui ont la chance d’avoir du matériel dans leur classe, le numérique permet aussi de créer des groupes de travail et de gérer donc le problème récurrent des classes surchargées, comme l’explique Benoît Kiry.
« Pendant que 15 élèves travaillent en autonomie avec un casque sur leur iPad, studio d’enregistrement virtuel, je peux m’occuper des 15 autres élèves pour faire une activité sans déranger les autres (…) Nous ne travaillons plus en classe complète ».
« Mon rôle d’enseignant n’est plus de mettre un cadre et faire la « police » .
Aujourd’hui, j’ai la paix en classe et mes élèves sont plus motivés.
Avant, il y avait environ 60% d’élèves motivés ; aujourd’hui, ce sont un ou deux élèves qui sont à la traîne et qui sont poussés par les autres.
« Le vrai facteur de progrès, je le vois à travers la motivation ».
Pour Nicolas Olivier, qui n’a pas les mêmes conditions matérielles dans sa classe, il a pour habitude de travailler avec les Smartphones des élèves par îlots. Pour lui, ce qui change vraiment, c’est l’aspect créatif.
Avec ces outils, les élèves sortent vraiment des productions de qualité.
Plus d’infos : Benoît Kiry sur Twitter : @EDMJeanColmar Nicolas Olivier sur Twitter : @nicoguitare
La pratique en cours d’éducation musicale au collège est essentiellement basée sur la reproduction par les élèves, de schémas mélodiques ou rythmiques proposés par l’enseignant. La création musicale individuelle ou par petits groupes est vécue par l’élève comme un besoin de progresser à travers sa propre production sonore plutôt que d’appliquer ou de restituer des connaissances.
L’utilisation de la tablette numérique, outil familier des collégiens est alors détournée pour être utilisée comme un instrument de musique au service de leur imagination artistique et créatrice.
Cet instrument virtuel nécessite cependant l’apprentissage d’un geste musical et d’une écoute active. Cette matière connaît donc un bouleversement car c’est la première fois que l’élève peut réaliser sa propre création sonore grâce à la facilité d’accès à cet outil.
Apport du numérique
Avant l’apparition des tablettes, la pratique musicale en classe étaient essentiellement collective. Le numérique apporte la possibilité de produire simultanément autant de projets de création qu’il y a de tablettes. Cet outil joue le rôle d’un studio virtuel d’enregistrement qui est individuel. Chaque îlot de travail est composé d’une tablette, d’une interface audio, d’un casque et d’un micro. GarageBand application d’enregistrement multipistes destinée aux musiciens est détournée pour une utilisation pédagogique en classe.
De multiples instruments virtuels sont disponibles instantanément. Le travail sous casque à l’abri du regard des camarades permet à l’élève de gagner en confiance en lui. Chacun peut jouer, se réécouter, réenregistrer, effacer, améliorer et conserver sa création. La restitution sonore et visuelle des travaux est instantanée et sans branchements filaires
Relation avec le thème de l’édition de #Ludovia12
L’outil tablette et ses applications musicales permettent non seulement de jouer de la musique avec des instruments virtuels, d’en composer, mais offre également un outil pédagogique précieux pour découvrir et mettre en pratique des notions musicale dans le but de l’acquisition de compétences. Cette façon d’utiliser la tablette et les applications musicales n’est pas à priori leurs buts premiers, pourtant nous les détournons ici pour servir des buts d’apprentissages.
Synthèse et apport du retour d’usage en classe
En une année d’expérimentation, la gestion de la classe a complètement changé, le rapport enseignant-élève s’est transformé grâce au travail en îlots et à la mise en place du tutorat par les pairs. Leur motivation est renouvelée par le fait de créer, de jouer, une musique qu’ils composent eux-mêmes. Cela impacte également l’écoute globale, qui devient plus active et plus fine car celle-ci enrichit leur potentiel créatif.
-> Bien qu’orienté éducation musicale, cet atelier se propose de rendre acteur les participants afin de mettre en pratique l’acte de créer de la musique (sans expérience particulière)
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel
Toujours activé
L’accès ou le stockage technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
L’accès ou le stockage technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.