Étiquette : enseignant

  • Concevoir des cours, c’est de l’ingénierie pédagogique

    Concevoir des cours, c’est de l’ingénierie pédagogique

    « La conception de cours par un enseignant est quelque chose de très important car cela associe aussi bien l’imagination pédagogique que l’utilisation de supports ».

    L’enseignant, un véritable ingénieur pédagogique

    Un enseignant ne peut pas utiliser le cours d’un autre de manière identique ; il doit toujours l’adapter et pour Bruno Devauchelle, « cela est une force ».

    Plusieurs paramètres vont rendre nécessaire cette adaptation, comme le nombre d’élèves, la disposition de la salle, le matériel technique disponible et enfin la personnalité même de l’enseignant.

    Tous les enseignants sont, à un degré ou un autre, des concepteurs de leurs cours mais dans ce travail en amont de leur enseignement, il y a une grande variété de fonctionnements.

    « Les enseignants doivent en permanence ajuster la conception initiale à la réalité de la situation et à la réalité des apprentissages, ce qui empêche toute mécanisation ».

    « Si on peut industrialiser des supports, si on peut industrialiser des ressources, on ne peut pas industrialiser la conception de cours ».

    Bruno Devauchelle évoque l’exemple des MOOCs où l’on perçoit un argumentaire qui dirait que les machines et donc les vidéos proposés remplaceraient les cours.  Fort Heureusement, il y a, associé aux MOOcs, tout un travail collaboratif et de tutorat, ayant compris que « regarder des vidéos ne suffit pas pour apprendre ».

    La modélisation des pratiques pédagogiques et leur simulation dans des machines (histoire récurrente depuis longtemps) est toujours limitée. La complexité humaine empêche d’aller jusqu’au bout de cette logique techno-industrielle. C’est pourquoi d’ailleurs les tuteurs et l’accompagnement personnalisé, ainsi que le travail entre pairs, collaboratif ou non, ont été rappelés depuis plus de dix années dans nombre de publications.

    Certains enseignants conçoivent des supports avancés de cours (ce sont parfois même les auteurs de manuels scolaires) à l’aide d’outils spécialisés ou génériques comme la proposition d’iBooks Author d’Apple. De la même manière avec des plateformes d’enseignement à distance (LMS) des scénarii pédagogiques sont proposés en amont du travail de l’enseignant, à l’instar de plusieurs chaînes éditoriales de supports pédagogiques.

    L’expérience nous a montré qu’il est possible de concevoir des cours avec le numérique, mais à condition de ne pas vouloir guider constamment celui qui apprend mais simplement baliser une progression qu’une relation directe permettra éventuellement d’ajuster. En d’autres termes l’un des incontournables de la conception de cours numériques, c’est la prise en compte du besoin d’accompagnement de celui qui utilise le cours.

     

  • Qualité des ressources et liberté pédagogique : quelle variable avec le numérique ?

    Qualité des ressources et liberté pédagogique : quelle variable avec le numérique ?

    Le schéma ci-dessous montre l’enjeu majeur auquel sont confrontés les éditeurs de logiciels et ressources numériques pédagogiques. Pas facile de concilier ces trois critères et cela ne remonte pas à hier.

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    Au début des années 1990, l’offre de ressources numériques était très limitée mais souvent de qualité, conçue par des pionniers des TICE qui apportaient un haut niveau d’interactivité (ex : le premier logiciel mondial de géométrie dynamique, Cabri).
    La liberté pédagogique était totale, la qualité mathématique souvent irréprochable mais ces ressources n’étaient objectivement adoptées que par une fraction des enseignants, prêts à consacrer beaucoup d’énergie de préparation et de gestion de la classe.

    Les années 2000 ont vu se propager la démocratisation par la gratuité via des sites de ressources granulaires dans lesquels chaque enseignant peut faire son shopping avant sa classe. Malheureusement, c’était soit au détriment de la qualité (les recherches montrent qu’une ressource en mode QCM ou vidéo non interactive n’apporte rien à l’élève et le met dans une posture trop passive), soit cela bridait la liberté pédagogique de l’enseignant, contraint d’utiliser des ressources figées pas ou peu adaptées aux besoins spécifiques de sa classe.

    Témoignage d’un expert

    Cabrilog2_310113Colette Laborde, didacticienne et formatrice d’enseignants, experte des usages des TICE en mathématiques depuis 30 ans, observe :

    « Passer de tâches dans lesquelles la technologie n’est qu’amplificatrice du papier crayon à des tâches nouvelles ne pouvant exister en papier crayon demande du temps aux enseignants ».

    « Non seulement les enseignants doivent s’approprier l’environnement, mais ils doivent aussi anticiper les procédures possibles des élèves avec les outils du logiciel en tenant compte de leurs connaissances, tant en mathématiques que sur l’environnement ».

    Clé de l’accessibilité : le temps de l’enseignant

    Chacun s’accorde sur l’importance de maintenir la liberté pédagogique de l’enseignant afin qu’il fasse du sur-mesure pour sa classe. Chacun s’accorde également sur l’idée d’utiliser – à chaque fois que les budgets le permettent – des ressources bien pensées didactiquement et capables d’apporter un vrai plus pédagogique par rapport au papier-crayon.

    Alors, quid de l’accessibilité ? On comprend qu’elle est intimement liée à la notion de temps de l’enseignant. C’est la fameuse variable d’ajustement du titre de cet article.

    Temps pour chercher une ressource pertinente adaptée à son besoin, temps pour découvrir la ressource et se former pour la mettre en œuvre, temps de préparation du cours, temps de déroulement d’une progression avec le numérique, temps de correction des exercices, individuellement ou collectivement… Et comme pour chacun de nous, ce temps de l’enseignant n’est pas compressible !

    Nouvelle perspectives avec les ressources modernes

    L’éditeur Cabrilog Cabri Factory s’attèle à cet enjeu avec la solution innovante de  – Les maths sur mesure qui vient juste d’être lancé après 5 années d’intenses investissements en recherche et développement et de nombreux allers-retours avec les enseignants du terrain.

    Cabrilog revendique ainsi combiner au plus haut niveau les trois critères :

    –        Qualité pédagogique garantie. Une ressource centrée sur l’enrichissement de l’expérience de l’élève, avec un niveau d’interactivité inégalée en 2D comme en 3D. L’élève manipule, construit, mesure, calcule, résout des problèmes. Les comportements zappeurs sont canalisés, les activités stimulent l’action réfléchie de l’élève pour un apprentissage durable. Sous des airs ludiques, la ressource favorise un apprentissage en profondeur : 3 essais, clips interactifs d’aide formative, solution dynamique à réinvestir, score motivant…

    –        Du sur-mesure pour les enseignants et les élèves. En fonction de son profil, de son expérience et des besoins spécifiques de sa classe, collectivement ou individuellement, l’enseignant choisit une activité prête à l’emploi, il la modifie et se l’approprie en changeant les paramètres à la volée, il crée de nouvelles activités avec les générateurs express proposés pour chaque chapitre du programme officiel de mathématiques, ou il met les élèves dans des ateliers numériques ou géométriques très ouverts. Les possibilités d’adaptation sont infinies et la liberté pédagogique de l’enseignant plus que jamais préservée.

    –        Le niveau d’accessibilité est exceptionnellement élevé, grâce à une ergonomie longuement optimisée en amont et à une structure de la ressource garantissant un gain de temps considérable à l’enseignant.

    Plus de temps pour la pédagogie sur mesure

    Les équipes de Cabrilog n’ont pas planché pour rien pendant 5 ans sur le sujet ! Informaticiens, ergonomes et pédagogues ont commencé par refondre le moteur mathématique et l’interactivité, à la fois 2D et 3D, pouvant couvrir tous les pans du programme.

    Pour rendre accessible les contenus à tous les profils d’enseignants, y compris les débutants avec les TICE, le principe a consisté à intégrer dans le moteur et à « pré-mâcher » un maximum de fonctionnalités pour l’enseignant, qui lui auraient sinon été très coûteuses en temps :

    – riches paramétrages des activités et des générateurs proposés,

    – création en 1 min de vidéos d’aide dynamiques pour l’élève (impossible à faire par ailleurs et redoutablement stimulante et efficace),

    – mécaniques prêtes à l’emploi de suivi du travail de l’élève (c’est la partie la plus coûteuse)

    Concrètement, une telle ressource moderne change complètement le champ des possibles en matière d’organisation du temps de l’enseignant et d’efficacité pédagogique sur les élèves :

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    En savoir plus :
    Découvrez Cabri Factory en vidéo sur www.cabrifactory.comCabrifactory3_121113
    A télécharger : la fiche produit, la table des matières, les tarifs promotionnels et – prochainement – des échantillons d’évaluation.

    A propos de Cabrilog :
    Cabrilog est une PME grenobloise essaimée en l’an 2000 d’un laboratoire de recherche de l’Université Joseph Fourier et du CNRS. Elle conçoit, développe et commercialise des logiciels interactifs et ressources numériques de haute qualité didactique et pleinement interactifs en 2D et 3D pour l’apprentissage des mathématiques du CP à la Terminale. Ses logiciels font référence depuis 1987 dans les communautés éducatives, ils sont traduits en plus de 20 langues et diffusés chaque année dans plus de 50 pays.

  • Utilisation de la réalité augmentée en CM1

    Dans un premier temps, il semble nécessaire d’expliquer ce qui se cache derrière le terme « réalité augmentée ». Sur le blog http://www.augmented-reality.fr la RA est ainsi définie : « La réalité augmentée est la superposition du virtuel au réel. Les scènes réelles sont capturées par un système de vision et elles sont mélangées à des images virtuelles. Elle offre la possibilité d’être immergé dans un environnement virtuel avec des perceptions aussi bien tactiles, auditives et pourquoi pas olfactives. Et bien sûr en temps réel ».

    Nous sommes déjà entourés par des applications en RA : essayer virtuellement des lunettes ou des vêtements, visiter des villes, trouver des lieux, comme cela peut être le cas avec l’application Wikitude. Dans l’éducation, seul Nathan avec son encyclopédie Dokéo+ a expérimenté la réalité augmentée.

    La RA nécessite donc un ordinateur, une webcam, des marqueurs et une connexion internet, suivant les applications utilisées.

    Une nouvelle approche
    La réalité augmentée permet donc d’apprendre différemment, c’est un outil pédagogique ludique qui vient en support aux formations traditionnelles. Après avoir travaillé sur des objets, des manuels, des photocopies, la réalité augmentée est une autre étape permettant un accès au réel avec une manipulation et une autonomie plus grande de l’enfant, encore plus acteur de son apprentissage. Ce nouveau média suscite un très grand engouement de la part des élèves et aussi une capacité à se concentrer sur un laps de temps plus important que d’habitude. Le statut de l’erreur est aussi changé puisque rien n’est gardé en mémoire.

    Pertinence pédagogique de la réalité augmentée
    Utilisant déjà les TICE dans ma pratique au quotidien, je souhaitais aller encore plus loin dans cette utilisation et la RA m’a semblée bien adapté. La réalité augmentée est connue des élèves par le biais de certaines consoles de jeux vidéo qui utilisent ce média.
    L’utilisation de la RA en classe s’est faite sur une courte période mais dans divers domaines d’enseignements, à savoir les sciences (1), la géographie pour associer un monument à une capitale européenne et ainsi le visualiser tout en utilisant google earth enfin avec une application « maison » de géométrie dans l’espace. Il s’agit ici donc des premières constations et d’une réflexion sur sa possible utilisation dans l’avenir.

    L’expérimentation
    Les élèves ont découvert la réalité augmentée lors d’un travail sur le système respiratoire. Après avoir schématisé puis confronté leurs premières hypothèses sur le trajet de l’air, ils ont pu les vérifier à l’aide de la réalité augmentée. Avec l’ordinateur, ils ont placé le marqueur face à la webcam et les organes se sont alors affichés sur l’écran. Ils ont ainsi pu voir nettement la place des organes, leurs délimitations, les liens entre chacun et ainsi vérifier leurs hypothèses.
    Grace à ce média, les organes s’affichent sous différents plans : de face, sur le côté, à plat permettant ainsi de mettre en évidence la place et les liens entre chacun.
    La Réalité Augmentée a pris tout son sens en géométrie dans l’espace pour visualiser les solides (cube, pavé, prisme, cylindre). Les élèves ont ainsi pu rédiger des descriptions très précises et complètes des différents solides, en s’appuyant sur des propriétés géométriques et non pas perceptives. La réalisation des patrons de ces solides a été facilitée par ce dispositif permettant une bonne vision des différentes faces et arêtes.

    Les écueils rencontrés
    Lors de la première utilisation, les enfants se sont beaucoup plus intéressés à la webcam que par ce qui était projeté, la nouveauté les distrait, mais dès la deuxième séance la webcam et l’ordinateur ont été oubliés au profit de ce qui leur a été présenté, permettant ainsi d’écarter les hypothèses erronées, de verbaliser plus facilement sur ce qu’il voyait. En bref, voir le réel grâce au virtuel.

    L’installation des applications est parfois laborieuse et nécessite donc une préparation très en amont, – la Ra est un média sensible, il faut donc manipuler les marqueurs lentement afin qu’ils soient détectés par la webcam, les affichages de la classe constituent parfois des obstacles à la visualisation, – de retour au plan en 2D, les difficultés reviennent notamment pour comptabiliser les faces et les arêtes cachées.

    Les questions pour l’avenir
    Il est certain que les autres médias ne doivent pas être abandonnés au profit de la RA, mais bien comme un complément au travail fait au préalable ou inversement. Lors de cette première expérience, la RA a semblé faciliter les acquisitions. Faut-il l’intégrer de manière plus systématique? Pour certains, ce média n’est-il pas simplement un jeu ?

    La RA a donc toute sa place dans l’enseignement, ce type de dispositif n’est absolument pas abstrait pour les enfants. Mais cette expérimentation ne peut pas s’arrêter là, c’est pour cela que je recherche d’autres applications ou des personnes ayant utilisé la RA à des fins pédagogiques.

    (1) avec le logiciel LearnAR http://learnar.org/bio_organs_demo.html
    (2) http://www.arsights.com/