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  • BYOD au CDI : est-ce une bonne idée ?

    BYOD au CDI : est-ce une bonne idée ?

    ThomasBreant_BYODCDI_240615Pour le monde scolaire, il existe des réflexions autour de cette notion. Comment en tirer un avantage pour les CDI : Thomas Bréant a tenté une expérience depuis deux ans…

    Pourquoi cela concerne les CDI ?

    – Au lycée, nous sommes tous confrontés à la situation où les élèves ne peuvent s’empêcher d’utiliser leurs smartphones au CDI. Le « combat » est incessant si l’on décide de l’interdire purement et simplement. De plus, étant en lycée rural et en internat, le téléphone est aussi un lien vers l’extérieur difficile à couper. Finalement, l’idée ne m’était pas si incongrue.

    D’ailleurs, les usages informationnels sur smart-phone existent bel et bien.

    – Par ailleurs, lors des TPE par exemple, iI existe un problème d’équipement (je n’ai jamais vu une machine par personne pour 31 élèves). Or, il y a une phase (la rédaction) où chacun doit pouvoir avoir accès soit à Internet, soit à un traitement de texte.

    Il m’est souvent arrivé d’autoriser les élèves à venir avec leurs PC portables ou leurs tablettes. Certaines années, les ordinateurs personnels étaient aussi nombreux que ceux du CDI… mais je n’avais pas de Wifi : ils n’avaient que la fonction de machine à écrire…

    Dans quelles conditions cela peut marcher ?

    • Proposez un Wifi qui soit capable de soutenir les sollicitations :

    Ce n’est pas la peine de se lancer dans une entreprise comme celle-là sans avoir un réseau digne de ce nom. Le revers de la médaille serait de ne s’occuper que des problèmes techniques. La bonne solution est difficile à trouver : il faut connaître la configuration idéale selon les machines.

    • Proposez d’occuper l’espace avec une offre de ressources dédiés :

    Il faut investir l’espace créé et profiter des usages nomades pour y intégrer des habitudes autour de l’information. Plutôt que de prendre le « risque » de laisser des habitudes  se répandre trop vite comme Youtube et jeux en ligne à fond les ballons 😉 , il est opportun de proposer une alternative en terme de contenu : CDI virtuel, Library Box, application E-sidoc, livres numériques, serious game

    • Avoir soi-même un matériel nomade pour éviter les inégalités :

    Bien sûr l’idée du BYOD est parfaite lorsque l’équipement des élèves est conséquent. Mais, je ne m’amuserais pas à installer tout un système si je ne suis pas équipé d’un certain nombre d’équipements nomades moi-même au CDI. Le matériel personnel est un marqueur d’inégalité sociale.

    C’est au CDI, par l’accès aux ressources, de ne pas reproduire ces inégalités. Or, le prêt de tablettes ou de Pc portables permet d’offrir un accès à tous. Pour info, j’ai deux tablettes et trois Pc portables en libre accès (ils me demandent et je les sors de la réserve) depuis un an et demie.

    • Faire confiance aux élèves et offrir une médiation autour des ressources :

    Il est nécessaire d’avoir confiance dans les comportements des élèves sur les usages. Cette idée de laisser les portables au CDI s’est faîte au fur et à mesure des années. Voyant que le silence pouvait être maintenu (les sonneries et répondre à un appel sont toujours interdits), j’ai laissé, de manière informelle, les élèves envoyer des textos. Par contre, l’avènement des smart-phones permet une recherche d’info rapide¹.

    C’est à ce moment que je me suis dis que je pourrais en faire quelque chose d’intéressant en terme de médiation. Grâce à certaines ressources, on peut réellement utiliser ces appareils pour l’accompagnement scolaire. Il y a un travail de médiation à faire. Par exemple, j’ai mis les sujets de BAC sur la Library Box pour qu’ils puissent composer sur leurs portables sans imprimer. Il a fallu faire le lien entre la ressource et la démarche pour y aller.

    Bilan

    Dans les représentations, les smartphones et tablettes semblent liés à la sphère privée (et non scolaire) C’est souvent la critique, légitime, que l’on peut adresser aux TIC à l’école. Les usages scolaires sont trop éloignés des usages personnels. Et surtout, ces derniers ne sont jamais mis en avant. En développant le BYOD, on peut faire un pont entre les usages scolaires et les usages privés.

    Par exemple, une application E-sidoc installée sur le téléphone portable permet de créer ce lien… Si c’est sur Google store, la sphère du loisir et du scolaire se mélangent : en tout cas, on offre la possibilité de lier les deux.

    Depuis, un an et demi, j’ai pu constater un changement progressif en passant de la suspicion de sortir son portable vers une l’utilisation constatée des ressources. Les efforts sont à fournir sur les contenus à proposer : livres numériques, vidéos et documents pédagogiques (les profs mettent des supports en ligne au CDI).

    Il ne faut jamais oublier que ce système ne compensera jamais les ressources classiques accessibles au CDI, ce n’est qu’un complément :

    L’élève : -Monsieur ça marche pas le réseaaauuu !

    Le prof-doc : -Ben prends donc un dicooo !

    ¹Il m’est arrivé d’observer des élèves faire une courte recherche sur Wikipédia dans leur smart-phone. Lorsque je leur demandais pourquoi, il me répondait que se connecter et aller sur Internet était trop long à cause du réseau ou des PC (pour retranscrire de manière assez polie). Ah… la très observable et vérifiée quotidiennement loi de Mooers

  • Créer une application pour le CDI : communiquer à l’heure des tablettes

    Créer une application pour le CDI : communiquer à l’heure des tablettes

    Problématique pédagogique :

    Visuel_EMARIAUD_grandL’émergence des nouveaux supports informatiques nomades (tablettes numériques et smartphones) renouvelle pour les enseignants la réflexion menée sur le développement d’outils logiciels pertinents et utiles aux élèves dans le cadre scolaire.

    Le professeur documentaliste, face à l’évolution des pratiques numériques de son public, reste lui aussi plus que jamais concerné. C’est pourquoi, il s’est questionné sur la manière dont développer un outil documentaire libre destiné aux tablettes numériques (Androïd).

    Cet outil vise à offrir au public (élèves / enseignants) un système d’information propice à la communication d’informations en ligne, à la recherche documentaire et à la mise à disposition des ressources numériques utiles dans le cadre scolaire. Il répond notamment aux attentes d’un public élèves déjà équipé au CDI de tablette personnelle.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    La création d’une application libre pour (système Androïd) tablette numérique peut se réaliser à partir d’un outil de conception disponible et accessible librement en ligne (AppYet).  Cet outil ne nécessite pas, pour le professeur documentaliste, de disposer de compétences expertes en matière de développement web.

    Il lui permet d’intégrer et de gérer des contenus issus du web au sein d’une interface logiciel simple et personnalisable. Grâce à cette application, le professeur documentaliste peut proposer à son public un outil documentaire propice à la recherche mais aussi utile à la communication d’informations et à la mise à disposition de ressources numériques gratuites (livres numériques issus du domaine public) qui ont notamment vocation à être consultées sur tablette.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Afin de favoriser la consommation, par notre public, d’informations et de ressources numériques gratuites (livres numériques) mises à disposition par le CDI, il nous a semblé pertinent de créer une application libre destinée aux tablettes numériques  utile dans le cadre scolaire.

    Celle-ci pourrait, de surcroît, devenir dans les années à venir un outil utile à l’enseignant pour éduquer les élèves par le numérique.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    Il n’y a pas eu, lors l’expérimentation menée au lycée, d’usages en classe de l’application CDI qui a été créée par le professeur documentaliste. En effet, ceci résulte notamment du fait que nous ne disposons pas de tablettes numériques disponibles au lycée. A contrario, nous aurions pu intégrer l’utilisation de cette application dans le cadre de la formation à la recherche dispensée aux élèves. Notre retour d’usage correspond donc uniquement à la manière dont promouvoir l’utilisation de cette ressource auprès de notre public.

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

    Voir la bio de Emmanuelle Mariaud sur Ludovia 2014

  • Comment le CDI, maintenant CCC, intègre et développe les usages pédagogiques du numérique ?

    Comment le CDI, maintenant CCC, intègre et développe les usages pédagogiques du numérique ?

    Les CDI sont à la fois des carrefours et des espaces dans lesquels l’enseignement et l’éducation se réalisent autrement qu’en classe ordinaire : décloisonnement, ouverture culturelle, mutualisation, co-formation, travail coopératif voire collaboratif, responsabilisation, créativité, valorisation des productions d’élèves, motivation, etc.

    Ces leviers ont permis ou devraient permettre aux professeurs documentalistes d’intégrer et développer plus aisément les usages pédagogiques du numérique. Le professeur documentaliste peut même parfois être le moteur du changement au sein d’un établissement.

    Le cas du CDI du collège du Val de Cère à Laroquebrou (Cantal- Académie de Clermont-Ferrand) permet d’affirmer que le paradigme posé par les Centres de Connaissances et de Culture peut servir de référence au développement des usages numériques au sein de l’ensemble de l’établissement. Ou du moins qu’un Centre de connaissances et de Culture ne peut ni se créer, ni vivre sans une prise en compte, voire une implication, de l’ensemble de la communauté éducative.

    Le contexte local et les politiques de développement des usages pédagogiques du numérique du Conseil Général du Cantal ont déterminé les priorités du CDI du collège du  Val de Cère. Intrinsèquement lié à son environnement, ce CDI entre dans un processus long de métamorphose en Centre de Connaissances et de Culture, et ce, afin d’intégrer les évolutions de la société.

    Le CDI et le 3C ne sont pas opposables mais constituent un continuum : la métamorphose n’est pas une mutation mais une évolution évidente.

    Les artefacts numériques sont un atout, une sorte de révélateur de la place centrale du CDI au sein d’un établissement. Ils contribuent au développement de l’organisation, la communication, la collaboration, la formation à l’usage pédagogique du numérique (pour le personnel, les parents, les élèves), ainsi qu’au développement des réseaux intra et inter-établissements, et du réseau des partenaires extérieurs.

    La concrétisation d’autres priorités comme l’ouverture culturelle et la formation aux compétences du socle commun est également facilitée.

    Ainsi le CDI du collège du Val de Cère se transforme en Fab Lab (laboratoire de fabrication numérique), expérimente des projets et des pédagogies différentes, ou encore se fait l’écho de manifestations régionales, voire internationales.

    Exemples de projets :

    Le projet fédérateur « VidéoMémoires : On n’aime guerre que la paix » 

    des vidéos et une installation vidéo réalisés par des élèves de 6e (revue de presse : http://prezi.com/4ae5vhpkoulg/videomemoires-2014-la-revue-de-presse/) dans le cadre du Festival International d’Art vidéo et Cultures Numériques de l’association VIDEOFORMES.

    « Coup de Cœur 3e-2de » 

    un prix littéraire attribué par des collégiens et des lycéens de dix établissements du Cantal ; les élèves échangent leur avis via un espace collaboratif inter-établissements de l’Environnement Numérique de Travail  (revue et dossier de presse).

    Pour parfaire la transformation du CDI en Centre de connaissances et de Culture, des projets sont en cours : la restructuration du CDI (agrandissement, création d’espaces différenciés et adaptés aux usages des apprenants et aux différentes formes d’apprentissage) ; la mise en place d’un espace collaboratif du CDI sur le nouvel ENT (Itop à la rentrée 2014) ; l’expérimentation d’un Juke-Box Ados en collaboration avec la Médiathèque Départementale du Cantal ; la conception d’un projet « Citoyenneté numérique » ; la participation à une expérimentation académique des Centres de Connaissances et de Culture et aux travaux du Pôle de compétences académique «Documentation » ; ou encore la conception d’un projet fédérateur (« VidéoMémoires ») combiné à une résidence d’artiste vidéaste, impliquant notamment des classes de 6e et de CM.

    Pour en savoir plus :

    Documents de l’atelier « Le collège du Val de Cère, un exemple de mise en place de Centre de Connaissances et de Culture » dans le cadre de la table ronde « Elargir l’espace scolaire et le temps nouveau de la classe » :

    http://prezi.com/g7t-yjfp-l_v/intervention-a-ecritech-5-communication-11-avril-2014/ et http://prezi.com/pkrjo_svmgnw/intervention-a-ecritech-5-diaporama-11-avril-2014/

  • In the MOOC for doc…

    In the MOOC for doc…

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    Il s’agit d’une démarche expérimentale qui relève de « l’artisanat pédagogique » et qui s’appuie sur une mise en activité des apprenants dans l’esprit du « learning by doing ». Les apprenants auront pour défi de concevoir, en collaboration, des projets pédagogiques innovants intégrant le numérique.

    Cette formation doit également permettre aux professeurs-documentalistes, dont la mission commune est de développer chez les élèves une culture informationnelle, d’échanger, de collaborer malgré le fait d’être le plus souvent seul au sein des établissements scolaires.

    Objectifs poursuivis

    Le #MOOCdocTICE doit permettre la réunion des professeurs-documentalistes de l’académie de Besançon en particulier mais aussi, s’ils en font la demande, de professeurs-documentalistes d’autres académies. L’ambition de l’équipe du #MOOCdocTICE est de développer une pédagogie collaborative, transdisciplinaire et innovante.

    Pour les participants, la finalité concrète est la formalisation de scenarii ou de projets innovants intégrant le numérique qu’ils pourront ensuite réinvestir sur le terrain en faveur de l’acquisition par les élèves d’une culture informationnelle. Leur participation à une formation en distanciel leur permettra également de développer leur propre culture informationnelle, grâce à l’utilisation des outils web 2.0.

    L’espace de formation est supporté par les outils proposés par Google et Twitter. Aucune plate-forme d’Elearning n’est utilisé afin de ne pas enfermer les MOOC-A dans des outils peu flexibles et parfois éloignés des pratiques déjà existantes des enseignants et des élèves.

    Les objectifs professionnels de l’équipe #MOOCdocTICE sont les suivants :

    • diversifier nos pratiques pédagogiques pour conduire vers une pédagogie collaborative et transdisciplinaire,
    • proposer aux enseignants de construire leurs ressources pédagogiques et numériques contribuant à la formation initiale et continue,
    • entrer dans une démarche où l’apprenant est acteur de son parcours pédagogique dans une logique de co-formation et co-construction de connaissances,
    • développer des compétences et pas seulement des connaissances,
    • formaliser des scenarii pédagogiques innovants intégrant le numérique,
    • construire des ressources collaborativement,
    • permettre une formation distancielle ancrée dans les usages sociaux.

     

    Au programme…

    La formation repose sur un programme évolutif qui comporte, en préambule, une étape de prise en main de son Environnement Personnel d’apprentissage (EPA) par le MOOC-A. Elle sera rythmée par des temps forts en synchrone (webinaires), des temps de travail personnel pour les MOOC-A, des temps de partage, de collaboration et de co-construction des scenarii et des projets entre MOOC-A et avec les MOOC-T.

    Des thématiques de travail sont d’ores et déjà envisagées :

    • parcours numérique de découverte du et au CDI
    • réseau social et orientation entre collégiens, lycéens et étudiants
    • mise en place d’une veille sur les métiers
    • informations et outils nomades : suivre l’actualité aujourd’hui
    • un journal scolaire à l’ère des réseaux sociaux
    • infographie de l’information pour mieux la comprendre et la diffuser…

    D’autres sujets pourront être proposés lors de la foire aux idées de projet qui aura lieu la première semaine de formation.

    La validation des projets repose sur un certain nombre de contraintes :

    • travail en équipe de 3 à 6 personnes
    • utilisation de 4 outils TICE au minimum (social bookmarks, éditorialisation, publication, partage)
    • explicitation de la démarche pédagogique choisie et des compétences visées
    • mise en oeuvre du carnet de bord partagé.

    Les détails du plan de formation sont consultables sur l’espace réservé su le site des documentalistes de l’académie de Besançon.

    Pour le MOOC-A, il s’agit de s’investir pleinement dans son parcours pédagogique, de développer des compétences et pas seulement des connaissances, et de réactualiser des connaissances professionnelles.

    Celui qui s’inscrit au #MOOCdocTICE s’engage dans une formation dont il sera acteur à part entière ; il ne doit donc pas s’attendre à recevoir des contenus formatés et directement applicables en situation professionnelle.

    Moyens mobilisés

    MOOCDocTICe2_130314Le projet est encadré par une équipe de 9 MOOC-Tuteurs (MOOC-T) bénévoles majoritairement professeurs-documentalistes : Brigitte PIERRAT (Canopé Paris/MEN) Marion BAZEAUD, Christophe COQUET (Canopé Franche-Comté), Séverine COTTERET, Stéphane FONTAINE (EDATICE lettres), Catherine GRISARD, Raphaël HEREDIA (CLEMI Franche-Comté), Julie JACOUTOT (Doctorante SIC), Mickaël PORTE (IATICE documentation).

    Des intervenants extérieurs seront également sollicités pour enrichir les ressources partagées sur la communauté.

    Pour que la communauté fonctionne, il faut que l’enseignant ne craigne pas de perdre ses prérogatives par rapport à ses collègues et qu’il ait une conscience claire de ce qu’il apporte et du rôle qu’il joue.

    • Chacun des membres du groupe a une légitimité
    • Tous les membres sont détenteurs de savoirs, de compétences qu’ils apportent au groupe, fussent-ils inégaux, ils contribuent à l’intelligence collective, dans une logique de co-formation.
    • La participation de chacun est prise en compte, il ne faut donc pas craindre de voir les autres s’approprier le fruit de son travail et inversement, ne pas craindre de s’approprier le travail d’autrui.
    • Tous les membres sont médiateurs et animateurs.

    Conclusions

    Le #MOOCdocTICE est l’aboutissement de la réflexion menée à l’échelle inter-académique dans le cadre de la thématique “mutualisation” des TRAvaux Académiques Mutualisés (TraAM) 2012-2014.

    Le soutien de la DIFOR au projet permettra à une partie des participants de #MOOCdocTICE de l’académie de Besançon de pouvoir échanger en présentiel lors de deux journées de formation.

    Aucune plate-forme d’Elearning n’est utilisée afin de ne pas enfermer les stagiaires dans des outils peu flexibles. Il s’agit de nous appuyer sur des pratiques déjà existantes des élèves et des enseignants et sur les outils du web 2.0.

    Le #MOOCdocTICE doit stimuler l’utilisation du numérique dans les pratiques pédagogiques. Il permet aussi de s’interroger sur les stratégies mises en place pour développer les apprentissages info-documentaires : situation problème, pédagogie inversée…

    Les TIC démultiplient les possibilités de travail collaboratif et permettent de mener à bien des projets d’envergure. Le MOOC réinterroge la notion de mutualisation et permet de dépasser la simple coopération ou la participation pour co-construire et créer de l’intelligence collective.

    Dans le cas précis de #MOOCdocTICE, l’impératif d’innovation doit concourir à dynamiser les projets et l’enseignement menés au sein des établissements scolaires afin d’améliorer l’acquisition d’une véritable culture informationnelle par les élèves. S’adapter aux usages des élèves, être ambitieux pour la formation des enseignants, c’est penser une école en phase avec la société actuelle.

    Plus d’infos : http://moocdoctice.fr/

  • Rendre l’ENT vivant et dynamique : le rôle des documentalistes ?

    Rendre l’ENT vivant et dynamique : le rôle des documentalistes ?

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    Au démarrage de l’ENT (en 2008 pour ces deux collèges), la période de découverte de l’outil et l’exploration des différents usages prennent beaucoup de temps aux deux jeunes femmes. Puis, ayant jaugé « la bête » et constatant les possibilités qui leur étaient offertes, elles décident de mettre en place des formations pour former tous les documentalistes de l’académie.

    « La particularité de l’ENT PLACE, c’est que toute l’académie utilise le même outil, ce qui a été voulu par l’ensemble des collectivités territoriales en partenariat avec la mission TICE de l’académie. L’objectif est que l’élève, de la 6ème jusqu’au BTS, ait le même Environnement Numérique ».

    Marjorie insiste précisément sur ce point, car pour elle, c’est LE plus important, constatant que dans d’autres académies où ce n’est pas le cas,  il n’y a pas « la cohésion et la cohérence de l’outil ».

    ENT et documentalistes font-ils bon ménage ?

    Il est vrai que les documentalistes ont toujours été plus « en avance » en matière d’utilisation des outils informatiques. Comme l’explique Marjorie, « il y a eu « deux avants », avant l’informatique et après l’informatique et, avant l’ENT et après l’ENT ».

    L’ENT a apporté son lot de changements, plutôt tous positifs, pour ce métier.

    Il a notamment permis, d’une manière générale, d’instaurer une interactivité avec le corps enseignant comme la mise en place de partenariats avec les professeurs de disciplines.

    L’ENT a également modifié les relations qu’elles entretiennent avec les élèves.

    « Ce qu’il faut souligner, c’est que l’ENT permet la poursuite d’un travail au-delà du CDI », précise Marjorie.

    Elle donne l’exemple d’un travail dans le cadre de la semaine de la presse. Les élèves travaillent sur l’image ; ils peuvent tout enregistrer sur l’ENT et continuer leur travail le soir et le week-end à la maison pour le rendre le lundi. S’ils ne peuvent pas l’imprimer chez eux, ils peuvent le faire en arrivant au collège.

    Quel regard sur le documentaliste qui utilise l’ENT ?

    « L’ENT a valorisé le travail du documentaliste et ses missions », souligne Marjorie.

    Elle prend comme exemple le fait que désormais, elle peut partager et diffuser son travail très facilement avec toute la communauté éducative et notamment les enseignants.

    Non pas que ce travail n’était pas valorisé avant l’ENT, mais, comme le décrit Marjorie, « ça expose le travail réalisé sur comme sur un piédestal ; l’ENT est la vitrine du CDI ».

    « L’ENT n’a pas tellement changé la vision que les autres enseignants avaient de moi mais il a permis de mettre à jour le travail quotidien que je réalise », ajoute Tania.

    C’est d’autant plus vrai dans l’académie de Nancy-Metz où le choix s’est volontairement porté sur la mise en avant des actualités du CDI en page d’accueil de l’ENT, « une volonté de Pascal Faure, Délégué Académique au Numérique, pour que le CDI soit le cœur de l’établissement », souligne Marjorie.

    Tous les établissements de l’académie ont donc les actualités du CDI en page d’accueil, ce qui donne une vraie visibilité du travail des documentalistes.

    Quels rôles le « prof doc » doit-il tenir dans l’ENT ?

    Au programme : organisation des ressources numériques

    Il est essentiel, pour ne pas dire capital, que l’enseignant documentaliste s’approprie l’ENT. En effet, les ressources pédagogiques que contient l’ENT en font sa richesse ; et même si tout le contenu ne repose pas uniquement sur les épaules du documentaliste, le travail de gestion documentaire est primordial.

    « Il y a, en effet, à gérer plusieurs ressources, celles des élèves et des enseignants, les liens statiques c’est à dire les liens externes que je vais récupérer sur internet et que j’ai sélectionnés au travers d’une veille quotidienne et enfin, les abonnements annuels », explique Marjorie.

    « Nous déposons également des informations sur l’ouverture culturelle, comme par exemple, le cinéma, qui est un partenaire important de notre collège », ajoute Tania.

    Le documentaliste a en charge d’organiser l’ensemble de ces ressources numériques et, selon Marjorie, « c’est une mission de plus en plus importante de notre métier ».

    Quand ENT rime avec dynamique d’établissement !

    Le professeur documentaliste a aussi une mission d’animation, comme le décrit Tania au travers des concours qu’elle organise sur des thématiques variées : patrimoine local, histoire des arts etc.

    « Ces concours me permettent de créer une dynamique autour de l’ENT ; un élève qui va participer à un quizz via la page d’actualité, ira nécessairement se balader dans les autres rubriques de l’ENT, consultera son cahier de textes ou sa messagerie ».

    L’idée « d’appâter » l’élève au travers du quizz va le faire naviguer indirectement dans l’ENT, et alors, le tour est joué !

    Alimenter la page d’accueil d’actualités régulièrement renouvelées est donc le rôle des documentalistes ; une mission qui tient à cœur Tania et Marjorie, qui veulent rendre l’outil « vivant » : la condition, d’après elles, pour qu’il soit utilisé de manière optimum.

    Elles peuvent également, grâce à l’ENT, pratiquer une forme de « push » d’informations, c’est à dire envoyer via la messagerie telle ou telle info qui concernerait un groupe d’enseignants d’une discipline, par exemple.

    « Par rapport à avant où tout était sur support papier, je ressens vraiment l’apparition d’une dynamique avec l’ENT ; j’ai des élèves qui viennent consulter et même me reprocher d’avoir oublié de mettre en ligne dans les temps le concours de la semaine. Je n’avais pas ces retours-là auparavant », conclut Tania.

    Et Marjorie ajoute « c’est vrai que l’ENT demande beaucoup de temps mais nous connaissons aussi le déplacement ou l’annulation de certaines tâches, c’est une évolution de notre métier qu’il faut prendre en compte ».

  • Les Centres de Connaissances et de Culture : lieu d’apprentissage du numérique ?

    Les Centres de Connaissances et de Culture : lieu d’apprentissage du numérique ?

    130620124fd893bf42eeaUn article d’Olivier Ertzscheid dans Le Monde soulève le débat…
    « Et si on enseignait vraiment le numérique ? » tel est le titre d’un article d’Olivier Ertzscheid publié dans le journal Le Monde du 3 avril 2012 dans lequel il est notamment écrit : « Il faut enseigner la publication. De sa naissance jusqu’à sa mort, le web fut et demeurera un média de la publication ». Entièrement d’accord avec ces propos, cet enseignement pourrait d’ailleurs être dispensé dans un futur Centre de Connaissances et de Culture (CCC). Acronyme nouveau qui remplacera, peut-être, celui que nous connaissons depuis la circulaire du 23 mars 1973, à savoir le CDI.

    L’établissement scolaire, peu de changements depuis de très nombreuses années…
    Si vous prenez Google Maps et que vous zoomez sur un établissement scolaire, que voyez-vous depuis de très nombreuses décennies ? Deux parties : l’une consacrée à l’administration pour le bon fonctionnement, l’autre à la pédagogie où cohabitent des « grands » et ceux qui le sont moins… en d’autres termes : des professeurs et des élèves. Leur « habitat »… n’a pas beaucoup changé… salles de classe avec tables et chaises, l’estrade a disparu à de très rares exceptions près.

    Il faut cependant apporter des nuances, le tableau qui a changé de couleur : du « noir » au blanc et de plus en plus interactif. En effet, l’installation du TNI ou Tableau Numérique Interactif est en train de se généraliser dans les établissements scolaires. Les professeurs qui peuvent les utiliser et qui ont eu une formation pour l’apprentissage de cet outil ne souhaitent plus revenir en arrière. Les éditeurs maintenant proposent des versions allégées, souvent gratuites ou payantes (version « enrichie ») de leurs manuels qui sont projetables sur le TNI. C’est une avancée considérable dans la pédagogie.

    Le Centre de documentation et d’information…
    Souvent central, au « cœur » de l’établissement diront certains… se trouve le CDI ou Centre de Documentation et d’Information. Celui-ci naît à Paris en 1958 au lycée Janson de Sailly à l’initiative d’un proviseur plein d’idées, Marcel Sire (il s’est d’abord appelé le Centre Local de Documentation Pédagogique). Un CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat et à l’Enseignement du Second degré) créé en 1989 donne sa légitimité à cette profession.

    C’est ainsi qu’une nouvelle dénomination apparaît : professeur documentaliste. C’est un enseignant à l’image de son lieu : unique, singulier, sans classe attitrée mais avec élèves, tous les élèves, bibliothécaire et aussi professeur travaillant souvent avec ses collègues des disciplines « classiques ». Le CDI à l’instar de la bibliothèque municipale a de nombreuses ressources « papier » : livres, documentaires, BD, classeurs pour l’orientation,… mais dorénavant il doit faire face à l’accès, via internet, aux ressources numériques en ligne.

    La révolution technologique est en marche…
    Depuis cette date, quelques changements technologiques sont apparus et en particulier la transformation des supports d’information, passage du papier à la digitalisation, permettant d’obtenir du contenu via un contenant accessible à tous, à tout moment et en tous lieux. C’est la « révolution » des réseaux et surtout du premier d’entre eux, le Web ou le réseau des réseaux. L’accès aux livres et à la presse « papier » demeure et cohabitent souvent en bonne harmonie étagères pour les livres ou documentaires et écrans d’ordinateur pour un travail local (traitement de texte le plus souvent) ou l’accès à des ressources numériques (les logiciels documentaires sont maintenant accessibles depuis l’extérieur et donc du domicile des élèves, ils peuvent ainsi prendre connaissance des ressources documentaires de leur CDI). Peu à peu des objets nomades apparaissent : Smartphones, tablettes numériques et autres liseuses à encre électronique…

    Néanmoins l’espace est toujours occupé par les élèves pour travailler en groupe ou en autonomie ou pour une lecture plaisir. Loin d’être déserté, c’est aussi un lieu où le lien social se construit sous le regard bienveillant du professeur documentaliste. L’élève manifeste sa joie quand un professeur est absent, par contre il n’aime guère trouver « porte close » au CDI. C’est tout le paradoxe de la société numérique, il suffit d’une connexion à internet pour accéder au contenu et cela devrait diminuer la fréquentation des bibliothèques, ce qui n’est pas le cas. Toutes les études le montrent, les étudiants ont besoin de lieux physiques (agréables…) pendant leurs scolarités et surtout à l’approche des examens, endroits rassurants qui restent chargés de valeurs.

    L’explosion des réseaux sociaux et de la mise en circulation de l’information…
    Cependant, isoler le monde éducatif de la société n’est plus possible. Si vous fermez la « porte » aux réseaux sociaux ou autres moteurs de recherche, ils rentreront par d’autres « fenêtres » et inlassablement essaieront de capter votre attention pour placer leurs publicités. Nous vivons dans une société dans laquelle l’écran focalise les regards de chacun. Les élèves n’échappent pas à cette marchandisation malgré l’instauration de règlements intérieurs dans les établissements scolaires.

    Pourquoi ne pas ruser, et faire semblant de les utiliser pour transmettre des connaissances ? C’est le moyen de motiver cette population si souvent sollicitée et de plus en plus blasée par tout ce qu’elle peut voir sur tous ces écrans. Ainsi donc, tout n’est pas à jeter avec « l’eau du bain des marchands » d’attention (à lire le livre d’Alain GIFFARD, Pour en finir avec la mécroissance, Flammarion, 2009). On peut apprendre avec les ressources numériques. C’est aussi un accès démocratique aux informations et à la formation.

    Travailler autrement…
    En effet, réseaux sociaux, moteurs de recherche, applications sur Smartphones, encyclopédies et dictionnaires en ligne… changent notre façon de travailler à l’instar du monde de l’entreprise. Travailler en équipe, par projet, individualiser son apprentissage sont maintenant des pratiques à mettre en place ou à généraliser dans les établissements scolaires. Il s’agit juste de trouver un équilibre entre les cours ex cathedra et les méthodes individuelles, actives et connectées aux ressources numériques. Apprendre avec des applications sur Smartphones, se cultiver avec Facebook ou Twitter,… l’imagination est au service des apprentissages et non des outils ou des supports.

    Un simple changement de nom ?
    Derrière ce changement de nom de CDI à CCC, il est peut-être temps de « reterritorialiser » l’école, d’apprendre à nos élèves à utiliser ces outils, savoir rechercher, « publier », identifier, classer,… s’arrêter… prendre du recul. Cette distance est nécessaire pour séparer bon grain, réelle connaissance… et ivraie, entreprise chronophage, déroutante, lucrative et perpétuelle. Si l’élève a de bons reflexes (cela nécessite des apprentissages au numérique peu dispensés pour l’instant dans le monde éducatif), de bonnes méthodes de travail, il pourra travailler à l’acquisition des savoirs sur les mêmes outils chez lui ou dans un Centre de Connaissances et de Culture.

    En conséquence, former les élèves à un usage responsable des TICE (Technologie de l’Information et de la Communication) devrait être une de nos préoccupations majeures. De plus, l’éducation aux médias fait déjà partie de nos programmes, il faudrait développer ce domaine dans toutes les disciplines avec l’appui des professeurs documentalistes. Est-il encore besoin de préciser Centre de documentation ? Le document est partout, multiple, nous vivons entourés de documents comme le montre Jean-Michel Salaün dans son livre Vu, lu, su (La Découverte). Plus que l’information, qui est au centre de notre société, ne devons-nous pas nous occuper de la formation ou des apprentissages au numérique ?

    Connaissances, culture, formation, réflexion,… sont des termes importants dans le monde éducatif. L’acquisition de connaissances transformera nos élèves en personnes cultivées et réflexives. Plus qu’un changement de nom, c’est la volonté de donner un nouveau départ à ces lieux et d’être plus en phase avec la société sans pour autant abandonner les valeurs fondatrices de l’école républicaine.

    Source : Philippe Chavernac, professeur documentaliste, LP Gustave Ferrié, Paris (75)
    Retrouvez le sur son blog : supercdi.free.fr/tablettes