Étiquette : BYOD

  • Comment mettre en place le BYOD dans une classe ?

    Comment mettre en place le BYOD dans une classe ?

    Enseigner et apprendre dans un environnement BYOD demande des adaptations. Il est nécessaire de poser des règles et de prendre des moyens afin de permettre une utilisation optimale de cette approche.

    Le but est de permettre aux apprenants de développer des compétences disciplinaires et transversales, mais aussi de construire leur culture numérique, et ce, en faisant usage de leur(s) outil(s) technologique(s) personnel(s) en salle de classe.

    Pour cela, nous avons vu que l’établissement scolaire doit mettre en place des moyens et des règles appropriés dans ce que nous pourrions considérer comme l’aspect macro de la gestion du BYOD.

    De son côté, l’enseignant doit agir au niveau de la microgestion de l’environnement d’enseignement-apprentissage. Pour cela, il doit :

    • Personnaliser l’apprentissage afin de motiver les élèves à travers leurs intérêts et leurs besoins ;
    • Favoriser la participation des élèves dans la classe et dans leur apprentissage. Pour cela, l’enseignant devra favoriser la communication, la coopération et la collaboration entre les élèves ;
    • Favoriser la productivité des élèves. Les élèves peuvent produire du contenu à partir de ce qu’ils apprennent. Mettre les outils nécessaires à la production des documents : logiciels ou application pour s’organiser (cartes conceptuelles), pour écrire (traitement de texte) ou autre.

    Globalement, il est nécessaire de favoriser la collaboration et le partage entre les élèves.

    Le BYOD permet à chaque élève d’apporter sa contribution dans un travail d’équipe et l’enseignant doit permettre tout en encadrant ces échanges.

    À titre d’exemple, il peut construire des séquences d’apprentissage où les élèves sont impliqués dans un projet qui mobilise leurs connaissances et leurs compétences. Le produit fini se trouvera souvent sous la forme d’un contenu numérique, en fonction de la place que l’enseignant donnera à la technologie au sein de sa classe.

    Ce dernier doit garder à l’esprit que l’outil n’est qu’un moyen parmi d’autres. D’ailleurs, les outils technologiques envisagés ne viendront qu’appuyer les séquences prévues. Ainsi, une réflexion sur la plus-value attendue lors de l’utilisation de l’outil est nécessaire afin de déterminer la place que prendra l’outil dans la salle de classe.

    Comment intégrer le contenu numérique disponible ?

    Pour faciliter la gestion d’une classe BYOD, il importe à l’enseignant d’établir préalablement le contenu numérique dont il souhaite faire usage avec ses élèves. Ce contenu peut être sous la forme d’un e-book, d’un manuel numérique, d’un document texte, d’une carte conceptuelle, d’un tableur ou autre.

    De plus en plus d’entreprises ou de maisons d’édition élaborent des outils et des manuels pour les élèves. L’utilisation d’un contenu numérique favorise la motivation et l’intérêt de ces derniers pour le cours. Il serait donc pertinent de l’utiliser, mais adéquatement.

    À cette fin, il faut que l’enseignant s’assure que chaque outil apporté en classe par ses élèves leur permet d’accéder et d’utiliser le contenu numérique préalablement sélectionné pour l’enseignement-apprentissage. Sans nécessairement exiger que chaque élève utilise le même logiciel pour effectuer une tâche, il faut par exemple que l’enseignant identifie avec les élèves des logiciels similaires qui les amèneront à la réaliser.

    À titre d’exemple, si un travail scolaire exige de produire une carte conceptuelle, un élève avec un ordinateur portable aura le choix d’utiliser un logiciel qu’il devra télécharger et installer (ex : cmap) ou d’utiliser directement un site web de construction de cartes conceptuelles (ex : MindMup). De son côté, un élève avec une tablette tactile aura le choix d’utiliser ces mêmes sites web ou encore des applications conçues à cet effet (ex : Popplet).

    Bref, sans exiger une standardisation du contenu numérique utilisé en classe, le fait que le BYOD fait intervenir divers outils nécessite que tant l’enseignant que l’élève identifie les différents services en ligne, logiciels et applications qui permettront d’accomplir une activité d’apprentissage donnée.
    De plus, le fait que chaque élève pourrait avoir par exemple conçu une carte conceptuelle avec un outil différent diversifierait la présentation de leurs travaux auprès de leurs camarades et rendrait ainsi non seulement la réalisation mais aussi le partage de leurs productions davantage motivant.

    Quelles ressources pratiques pour le BYOD ?

    Plusieurs types de ressources sont disponibles pour l’approche BYOD en fonction du public visé. Dans cette section, nous présentons une sélection de vidéos, d’articles et de blogues qui portent sur différents aspects pratiques du BYOD :

    Vidéos à propos du BYOD :

    BYOD : AVAN, c’est pour maintenant! : une vidéo comique résumant le BYOD produite par le consultant pédagogique Marc-André Lalande.
    Why BYOD ? : une vidéo expliquant pourquoi le Peel District School Board (Ontario) a choisi d’implanter le BYOD dans ses écoles.
    BYOD Classroom Management Video : une vidéo présentant des astuces pour gérer une classe BYOD.
    BYOD for Students : une vidéo qui explique le BYOD aux élèves formés dans les écoles du Whitehall-Coplay School District (Pennsylvanie).
    BYOD success : Vidéo relatant des implantations réussies du BYOD dans des écoles.

    Articles ou blogues sur le BYOD

    Tout ce que vous devez savoir sur le BYOD (PedagoTIC, 2014)
    Le BYOD : un atout pour les classes numériques ? (emedia, 2013)
    Le futur de l’éducation : BYOD en classe ! (Ludomag, 2013)
    What Districts Should Know About BYOD and Digital Learning (EdTech, 2013)
    Équipements à l’école. Et si on jouait à l’AVAN ? (TIPES, 2012)
    AVAN : une politique souhaitable pour les écoles d’ingénieurs et les universités (TIPES, 2012)
    Ces cours qui ne pourraient pas se faire sans une posture AVAN (TIPES, 2012)
    Une question de confiance avant tout (Zecool, 2012)
    Interro surprise sur vos portables (OWNI, 2012)
    10 Real-World BYOD Classrooms (And Whether It’s Worked Or Not) (Edudemic, 2012)
    Should Schools Embrace “Bring Your Own Device”? (neatoday, 2012)
    5 Strategies to Deliver Edtech Access to Every Student (Getting Smart, 2012)
    Infographic: Are You Going BYOD? (Getting Smart, 2012)

    En conclusion

    L’idée derrière le BYOD est que les établissements scolaires se servent des appareils utilisés au quotidien par les élèves afin d’appuyer l’apprentissage. Toutefois, l’école devra également trouver les moyens d’introduire ces outils et de les rendre accessibles à tous, notamment en prévoyant des solutions pour les élèves qui ne peuvent se procurer d’outils technologiques.

    L’implication des parents dans le choix de l’outil, mais également dans le suivi de l’élève est donc primordiale, d’une part pour l’aider dans son appropriation de l’outil, mais également dans l’utilisation responsable de celui-ci.

    En résumé, nous constatons que le BYOD encourage l’apprentissage à travers le temps et l’espace. Cependant, la formation, le soutien technique et pédagogique, tout comme les outils disponibles, sont des éléments essentiels à considérer dans l’implantation du BYOD en contexte scolaire.

    Il est par conséquent important que les acteurs pédagogiques soient conscients des implications positives et négatives d’une telle intégration.

    La perspective du BYOD est de permettre à l’élève ou à l’enseignant de choisir l’outil en fonction de la tâche à accomplir, et non l’inverse.

    D’autre part, l’école doit établir un cadre d’action pour les technologies utilisées : quel outil pour quelle activité pédagogique ? Quand l’utiliser ? Comment l’utiliser ? Pourquoi l’utiliser ? Des questions qui donneront un sens à une utilisation pertinente de toute approche BYOD en contexte éducatif, et ce, tant pour l’élève que pour l’enseignant.

    Certes, le BYOD apporte son lot de solutions par une disponibilité immédiate de l’outil numérique ; il permet aussi d’instaurer dans la salle de classe une interactivité qui lui fait souvent défaut. Cependant, il faut mettre en place des balises qui permettent de créer un environnement BYOD accessible à tous. Autrement dit,

    il importe que l’innovation technopédagogique ne passe pas par une augmentation des inégalités sociales à l’intérieur de l’école.

    Nous sommes toutefois conscients que cela représente tout un défi alors que les institutions scolaires font les frais de mesures d’austérité sans précédent. Comment une commission scolaire ou une école peut-elle fournir des outils à des élèves de milieux défavorisés dont les enseignants utilisent l’approche BYOD alors que son budget ne le permet pas ? Quelle solution économique choisir pour permettre à l’innovation pédagogique d’être possible pour tous ? Faire une requête d’équipement informatique au niveau institutionnel ou encourager la création d’événements comme des spectacles pour financer l’achat de nouveaux outils par les élèves et leurs enseignants ?

    D’une certaine façon, il nous semble que le concept du « Apportez Votre Appareil Numérique » commence souvent par « Apportez Votre Propre Solution » afin d’aboutir à une intégration réussie des outils technologiques personnels au sein d’une salle de classe.

    Bref, pour répondre à notre question de départ, l’approche BYOD complexifie certes la tâche de l’enseignant, mais il est indéniable qu’elle offre des opportunités intéressantes dans l’utilisation des technologies éducatives.

     

     

    Références pour les quatre épisodes

    Afreen, R. (2014). Bring Your Own Device (BYOD) in higher education: Opportunities and challenges. International Journal of Emerging Trends & Technology in Computer Science, 3(1), 233-236.
    Alberta Education. (2012). Bring Your Own Device: A guide for schools. Edmonton, AB : Minister of Education.
    Alberta Government. (2014). Technology briefing : Bring Your Own Device. Edmonton, AB : Author.
    Burns-Sardone, N. (2014). Making the case for BYOD instruction in teacher education. Issues in Informing Science and Information Technology, 11, 191-201.
    Cochrane, T., Antonczak, L., Keegan, H., & Narayan, V. (2014). Riding the wave of BYOD: developing a framework for creative pedagogies. Research in Learning Technology, 22.
    Emery, S. (2012). Factors for consideration when developing a bring your own device (BYOD) strategy in higher education (Mémoire de maîtrise, California College of the Arts).
    Fortson, K. (2013). Creating device-neutral assignments for BYOD classes. Technological Horizons In Education, 40(2), 6.
    Hopkins, N., Sylvester, A., & Tate, M. (2013). Motivations For BYOD: An Investigation Of The Contents Of A 21st Century School Bag. Dans Proceedings of the 21st European Conference on Information Systems.
    Lennon, R. G. (2012). Bring your own device (BYOD) with cloud 4 education. Dans Proceedings of the 3rd annual conference on Systems, programming, and applications: software for humanity (p. 171-180). New York, NY : ACM.
    Miller, K. W., Voas, J., & Hurlburt, G. F. (2012). BYOD: security and privacy considerations. IT Professional, 14(5), 53-55.
    Nykvist, S. S. (2012). The trials and tribulations of a BYOD science classroom. Dans Proceedings of the 2nd International STEM in Education Conference (pp. 331-334). Beijign : Beijing Normal University.
    Raths, D. (2012). Are You Ready for BYOD? THE Journal, 39(4), 28-32.
    Shim, J. P., Mittleman, D., Welke, R., French, A. M., & Guo, J. C. (2013). Bring Your Own Device (BYOD): Current Status, Issues, and Future Directions. Dans AMCIS 2013 Proceedings.
    Song, Y. (2014). “Bring Your Own Device (BYOD)” for seamless science inquiry in a primary school. Computers & Education, 74, 50-60.
    Statistique Canada. (2010a). Utilisation d’Internet par les particuliers et les ménages – Tableaux sommaires. Ottawa, ON : Gouvernement du Canada
    Statistique Canada. (2010b). Utilisation des technologies de l’information et des communications par les entreprises et les gouvernements (Entreprises qui utilisent l’Internet). Ottawa, ON : Gouvernement du Canada.
    Vanwelsenaers, M. (2012). Students using their own technology device in the classroom: Can “BYOD” increase motivation and learning (Mémoire de maîtrise, North Michigan

  • Comment intégrer le BYOD dans un établissement scolaire ?

    Comment intégrer le BYOD dans un établissement scolaire ?

    Intégrer le BYOD suppose des modifications dans le rôle de l’enseignant, mais également au niveau de l’institution elle-même. Permettre l’utilisation d’outils multiples au sein d’un établissement scolaire demande des adaptations structurelles dans l’administration et la gestion de l’établissement.

    Les considérations des directions sont basées sur les caractéristiques techniques, mais également sur la gestion du personnel et des élèves. La politique interne de l’école doit être revue ainsi que les règles d’utilisation des technologies. Nous pouvons mettre en évidence différents points qu’il est nécessaire de prendre en considération pour la direction d’une école ou d’une Commission scolaire qui souhaite intégrer le BYOD.

     

    Permettre un accès fiable et performant au réseau Internet

     

    L’accès au réseau est un élément primordial dans l’intégration d’un outil technologique dans une salle de classe. Il est indispensable d’avoir une connexion Internet qui permette d’accéder aux données facilement, avec une bande passante suffisante.

    Ces préalables sont nécessaires afin de permettre une utilisation de la plateforme de l’école à partir de tout appareil, de le configurer facilement et d’accéder au portail à partir de différents systèmes d’exploitation.

     

    Favoriser l’équité entre les élèves

     

    La technologie est vue comme un moyen facilitant l’apprentissage des élèves. Elle permet d’apporter des compétences complémentaires et nouvelles dans la salle de classe. Cependant, les nouvelles technologies sont intrinsèquement liées à des questions financières.

    La technologie est prise en charge soit par l’établissement, soit par les parents, mais quelqu’un doit payer la facture en bout de ligne.

    De surcroît, le BYOD augmente encore plus les réalités financières des écoles.

    En effet, chaque élève peut apporter avec lui l’outil qu’il désire et de ce fait, certains élèves auront le plus récent modèle d’une tablette tactile ou d’un ordinateur portable alors que d’autres devront se contenter d’un modèle plus ancien et moins fonctionnel. D’autres n’en auront pas du tout, car leurs parents ne pourront se le permettre.

    L’école devra donc veiller, dans la limite de ses moyens, à ce que tous les élèves puissent accéder à la technologie. Une provision suffisante de matériel fonctionnel permettra aux élèves de profiter des avantages des TIC en contexte éducatif. Aussi, l’école peut concrétiser des partenariats afin d’offrir aux parents des plans financiers accessibles.

    Enfin, notons qu’une connexion Internet fiable à la maison est nécessaire afin que l’élève puisse utiliser son appareil en dehors de l’école, un autre enjeu économique pour les parents que les écoles doivent considérer dans l’intégration du BYOD au sein de leur établissement.

     

    Responsabiliser les élèves lors de l’utilisation de la technologie

     

    Les études recensées, comme celle réalisée en Alberta (2012), montrent que la responsabilisation des élèves est l’élément essentiel d’une intégration technologique réussie.

    La distraction des élèves est souvent importante et il est nécessaire de « canaliser » l’utilisation de l’outil adopté.

    Autrement dit, les élèves doivent distinguer clairement les activités nécessaires à leur apprentissage et qui favorisent leur réussite scolaire. Ainsi, interdire certaines applications ou restreindre l’utilisation de l’outil à certaines périodes serait inutile et illusoire. Contourner les interdictions est chose facile et ils pourraient trouver de la motivation à le faire.

    Il est donc préférable de les confronter à leurs erreurs et de mettre en évidence les conséquences d’un mauvais usage sur leur réussite scolaire.

    En d’autres termes, l’utilisation des réseaux sociaux, des textos et autres éléments de communication ne doivent pas être proscrits, mais réfléchis.

    La solution la plus souvent adoptée par les établissements scolaires est l’utilisation d’une charte, d’un code de conduite ou d’un règlement d’ordre intérieur. Ce document est souvent complété avec l’aide des enseignants et des élèves afin qu’il soit le plus complet et le plus juste possible. Il est ensuite remis aux élèves qui devront l’approuver.

     

    Impliquer et rassurer les parents

     

    Les parents sont bien entendu concernés, car ils sont des acteurs essentiels dans ce processus de responsabilisation. Un tel document devrait comporter les éléments suivants :

    • L’utilisation de l’appareil à l’intérieur de l’établissement implique des règles précises ;
    • Les conséquences lors d’une utilisation non adéquate sont clairement définies ;
    • La réglementation doit être modérée pour éviter une démotivation et un manque d’assiduité des élèves ;
    • Les règles d’utilisation des sites Internet sont précisées et les sites interdits sont déterminés ;
    • Les règles de conduite sont établies : le respect de soi-même, le respect des autres et le respect de l’école.

    Pour cela, il est indispensable que les écoles :

    • Favorisent l’accès numérique en assurant la participation de tous les élèves;
    • Favorisent la communication par le biais d’interactions et échange d’informations; et
    • Favorisent l’aisance, c’est-à-dire qu’elles amènent les élèves à apprendre à utiliser leur outil d’un point de vue technique en vue de favoriser leur apprentissage.

    Cette responsabilisation est essentielle, d’une part pour un bon fonctionnement de l’institution scolaire et pour une gestion optimale de l’enseignement-apprentissage d’autre part.

    En continuité, il est nécessaire que l’école prépare les élèves à devenir des citoyens numériques.

    Ceux-ci doivent comprendre et appliquer les règles d’un citoyen numérique actif, éthique et responsable. Il est donc nécessaire que l’école mette en place les moyens qui permettent aux élèves d’atteindre ces objectifs. Par exemple, en favorisant les expériences en ligne, par l’accès à des ressources numériques, des plateformes de collaboration et en amenant les élèves à utiliser des modes d’apprentissage différenciés.

    En fonction des caractéristiques qui viennent d’être établies ci-dessus, nous pouvons constater que l’utilisation d’Internet dans un établissement scolaire demande des adaptations structurelles de la part de l’établissement, mais également de la part des enseignants.

    Comme nous l’avons montré précédemment, intégrer une approche BYOD montre des inconvénients en termes logistiques et techniques, mais présente également l’avantage non négligeable de préparer les élèves à la culture numérique et à l’utilisation pertinente d’un outil technologique.

    Ces différentes réalités mises en place adéquatement ont le potentiel de favoriser grandement le développement et l’apprentissage des apprenants dans un environnement BYOD. En somme, l’intégration dans l’établissement scolaire et la préparation de l’infrastructure sont des éléments essentiels à cette fin. Cependant, la plus grande partie du travail sera réalisée par l’enseignant qui devra l’intégrer dans sa salle de classe.

  • Pourquoi utiliser les « BYOD » dans une classe ?

    Pourquoi utiliser les « BYOD » dans une classe ?

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    L’idée est intéressante, mais est-ce aussi facile qu’on le dit ? Le BYOD représente-t-il une ouverture technologique de l’école ou plutôt une complexification pédagogique?

    Selon plusieurs études récentes, l’utilisation d’un outil précis dans une salle de classe présente déjà des difficultés de gestion au quotidien. Par conséquent, implanter une multitude d’outils et de plateformes poserait logiquement des problèmes pédagogiques plus importants.

    Pourtant, certains établissements scolaires (Outre-Atlantique) ont fait le choix du BYOD.

    À titre d’exemple, le Peel District School Board, en Ontario, propose depuis 2013 aux élèves d’utiliser leur propre appareil.

    Afin d’intégrer au mieux le projet BYOD dans les écoles, le conseil scolaire a même mis en place des outils pour aider les parents et les élèves.

    Une vidéo explicative, un guide pour les parents, un code de conduite numérique et un ensemble de ressources pour les parents viennent ainsi aider l’intégration dans les classes.

    Par ailleurs, force est de constater que le BYOD demande à l’enseignant de redéfinir son rôle et de réfléchir sur la façon d’appréhender cette nouveauté.

    Des questions pertinentes surgissent alors pour le pédagogue : par où dois-je commencer ? Comment le BYOD modifiera-t-il mon enseignement ? Comment procéder avec ceux qui n’ont pas d’appareil personnel ? Comment composer avec la variété de plateformes ?

    À ce sujet, une enseignante du Peel District School Board, qui intègre le BYOD depuis trois ans dans sa classe, nous donne quelques pistes de réponse : « j’autorise les élèves à apporter leur propre appareil, pour des activités ciblées, de recherche, de création ou de collaboration. Je constate que les élèves se partagent rapidement les outils. »

    Elle ajoute que « l’inconvénient est qu’ils ont accès à Internet en tout temps et qu’ils peuvent faire autre chose [que la tâche demandée] ». Selon cette enseignante, « les appareils les plus simples peuvent avoir beaucoup de potentiel.

    Cependant, l’accompagnement est important, même s’ils savent utiliser leur outil. Il faut les responsabiliser.

    Au travers de nos lectures et des témoignages recueillis, nous pouvons constater différents avantages d’une intégration de type BYOD. Le plus important est certainement la disponibilité immédiate d’un « couteau-suisse numérique » pour les élèves, grâce auquel ils peuvent accéder au matériel rapidement et facilement. D’autres avantages touchent la collaboration, la motivation ou encore la personnalisation de l’apprentissage.

    Cependant, le BYOD apporte également son lot d’inconvénients, comme le manque d’équité entre les élèves et une surcharge de travail pour l’enseignant.

    D’un côté, autoriser l’entrée d’un appareil numérique personnel dans la salle de classe peut exiger des parents un investissement supplémentaire, entrer en conflit avec leur approche parentale des technologies ou encore exposer les élèves aux réalités socio-économiques de leurs familles.

    D’un autre côté, l’enseignant devra souvent gérer des outils dont les systèmes d’exploitation et versions divergent. Or, connaître chaque système d’exploitation et chaque outil peut s’avérer très difficile, voire impossible pour plusieurs enseignants.

    Pourtant, avec le BYOD, il sera nécessaire, à un moment, soit de dépanner les élèves avec ou sans l’aide d’un technicien, soit de désigner des élèves-experts qui pourront aider leurs camarades à régler les problèmes techniques rencontrés en contexte d’apprentissage.

    L’outil peut ainsi devenir à la fois un objet et un vecteur d’apprentissage collaboratif dans une approche de résolution de problème.

    Le paragraphe suivant synthétise les avantages et les inconvénients du BYOD présents dans des études réalisées en contexte éducatif que nous avons consultées et dans les témoignages que nous avons recueillis.

    Les avantages

    · Collaboration accrue entre les élèves ;
    · Pensée critique et responsabilisation des élèves ;
    · Communication accrue entre les élèves et l’enseignant ;
    · Accès à l’information en tout lieu et en tout temps ;
    · Continuité entre l’école et le domicile ;
    · Réduction des coûts pour l’école ;
    · Préparer les élèves aux réalités professionnelles ;
    · Apprentissage personnalisé.

    Les inconvénients

    · Pré-requis techniques : bande passante et infrastructure ;
    · Manque d’équité entre les élèves; nécessité de matériel supplémentaire ;
    · Sécurité du réseau et des données ;
    · Gestion de classe complexifiée ;
    · Nécessite une maîtrise technique supplémentaire pour l’enseignant ;
    · Planification des leçons complexifiée ;
    · Charge de travail supplémentaire.

    Par ailleurs, nous pouvons identifier différentes recommandations issues de la littérature et des propos recueillis au sujet du BYOD :
    -> Il est avant tout nécessaire que l’école compose avec les technologies. D’une part en s’adaptant à leur existence et d’autre part en régulant leur utilisation pédagogique.

    -> Il faut impliquer les élèves et les parents dans le choix de l’outil puisque les utilisateurs sont les premiers concernés dans cette sélection. Quant à l’école et ses enseignants, ils peuvent apporter un conseil sur les outils les plus pertinents pour le contexte envisagé, notamment en identifiant les besoins de l’élève et les technologies avec lesquelles il interagit facilement. Bref, cibler l’outil qui sera le mieux adapté pour réussir sa scolarité.

    -> L’école doit penser son infrastructure en fonction de ces nouvelles réalités. Il faut permettre aux élèves d’accéder aux plateformes de l’établissement et aux outils mis en place de façon optimale. Cela revient, entre autres, à s’assurer que le réseau sans fil est suffisamment performant, que le portail de l’école est accessible sur différentes plateformes, et que l’accès à des logiciels et des sites pertinents et utiles pour leur formation ne soit pas bloqué au niveau institutionnel.

    – > Le support technique et pédagogique est une nécessité pour bien implanter le BYOD dans une école. Concrètement, il s’agit de faire en sorte que les enseignants soient en mesure d’aider leurs élèves lorsqu’ils ont des difficultés dans l’utilisation de leur appareil et que les techniciens soient suffisamment formés et disponibles pour répondre à la demande, ce qui n’est pas une mince affaire.

     

    Retrouvez Aurélien et Gabriel dans leur prochain épisode : « comment intégrer le BYOD dans un établissement scolaire ».

  • Les différents modèles d’intégration du BYOD

    Les différents modèles d’intégration du BYOD

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    Auteurs : Aurélien Fievez et Gabriel Dumouchel
    Illustration : Mélanie Leroux

     

    En pratique, des enseignants utilisent cette configuration en salle de classe lorsqu’ils permettent à leurs élèves d’amener leur(s) outil(s) technologique(s) personnel(s) afin de réaliser des tâches spécifiques. Cependant, cette nouvelle approche pédagogique apporte avec elle son lot de perspectives et de réalités.

    En effet, elle demande une préparation et une analyse approfondie de l’environnement d’enseignement-apprentissage afin de réussir son intégration.

     

     

    Ce dossier vise à apporter un éclairage pratique et scientifique sur l’utilisation du « Bring Your Own Device » (BYOD). Il devrait permettre aux enseignants, praticiens, acteurs pédagogiques, mais aussi aux chercheurs de comprendre les origines de son existence et les réalités qui l’entoure.

    Notons parallèlement que les technologies de l’information de la communication (TIC) font maintenant partie intégrante de la vie quotidienne des citoyens du 21e siècle. D’ailleurs, le nombre d’individus possédant au minimum un téléphone portable, un ordinateur ou un téléphone intelligent est en constante progression.

    Selon l’INSEE, 77% des ménages français utilisent internet, soit une augmentation de 21% depuis 2007. Au Canada, 80% utilisaient Internet et possédaient l’un de ces outils (Statistique Canada, 2014). Au Québec, on note que 77% des individus possèdent un outil numérique. De leur côté, 81% des travailleurs dans les entreprises utilisent Internet et possèdent leur propre appareil.

    De ce fait, les entreprises ont compris qu’elles ne pouvaient pas ignorer cette nouvelle réalité. Ainsi, le BYOD a fait une entrée lente, constante et souvent efficace dans le milieu entreprenarial.

    D’ailleurs, les employés spécifient que le fait d’utiliser leur appareil personnel permet d’avoir à portée de main un outil qu’ils connaissent, facile d’accès et qui combine les informations personnelles et professionnelles de leur quotidien (Garlati, 2011).

    Cependant, de nombreux défis apparaissent comme l’accès aux réseaux sociaux, la protection des données ou encore la formation. Il a donc été nécessaire de mettre en place des règles, des mesures, mais aussi des outils afin d’aider les employés à travailler et à s’approprier efficacement ces technologies dans leur milieu de travail (Beckett, 2014 ; Émery, 2012).

     

    En corollaire, les établissements scolaires suivent cette tendance alors qu’ils sont de plus en plus nombreux à permettre à leurs élèves d’apporter leur appareil personnel à l’école (Baker, 2014 ; Burns-Sardone, 2014).
    Les réalités soulevées par les entreprises se retrouvent partiellement transposées dans le contexte scolaire.

    Ainsi, certains avantages, comme une motivation accrue de l’utilisateur dans la réalisation de ses tâches, ou l’augmentation des compétences technologiques des apprenants (Benham et al., 2014) sont mis en évidence.

    Cependant, des inconvénients apparaissent également comme la distraction des élèves ou la gestion de l’enseignement-apprentissage qui se retrouve complexifiée.

    Alors, quelles sont les réalités, quels sont les prérequis et les aboutissants d’une intégration BYOD dans une salle de classe ? Comment les enseignants peuvent-ils jongler avec ces outils ? Quels sont les avantages réels et quels sont les inconvénients du BYOD en contexte scolaire ? C’est à l’ensemble de ces questions que ce dossier tentera d’apporter des éléments d’explication. Dans ce document, nous aborderons successivement la définition du concept, les perspectives pratiques de son utilisation, les ressources actuellement disponibles et nous terminerons par une conclusion globale amenant des pistes de réflexion.

    Que signifie BYOD ?

    Le BYOD, acronyme de « Bring Your Own Device », ou en français AVAN, pour « Apportez Votre Appareil Numérique », est apparu vers 2005 dans les entreprises ; il fait son apparition depuis peu dans les salles de classe.

    La perspective du BYOD est de permettre à l’utilisateur de travailler partout et à tout moment avec son appareil numérique personnel.

    Dans cette approche, les entreprises y ont vu des économies d’infrastructure alors que l’école y a vu un moyen de favoriser l’apprentissage des élèves.
    Selon certains, l’école et l’élève sont tous les deux gagnants,

    car l’élève choisit et utilise un outil (ordinateur portable, tablette, phablette ou téléphone intelligent) qu’il connaît et maîtrise.

    Bien que de plus en plus populaire, l’implantation de cette nouvelle pratique fait émerger de nombreux questionnements, notamment au sujet de la gestion de la classe, de la planification ou de l’équité entre les élèves.

    Par ailleurs, notons que la multiplicité des outils technologiques n’étonne plus personne. D’un point de vue global, le BYOD montre certes des perspectives intéressantes. De fait, les technologies utilisées intègrent de nombreux capteurs, comme l’accès à Internet et le « cloud » (l’infonuagique en français) afin de communiquer entre elles, permettant ainsi de favoriser l’enseignement et l’apprentissage.

    Cependant, ces outils sont souvent confinés dans la sphère familiale et n’entrent que progressivement dans la sphère scolaire.

    Pourquoi ne pas les utiliser plus souvent à l’école, demanderont certains.

    De cette manière, l’enseignant disposerait d’outils dans la salle de classe qui permettraient de réaliser des activités numériques et interactives facilement et rapidement.

    Bref, si le BYOD apporte des perspectives pédagogiques intéressantes, le tout sera d’intégrer efficacement cette méthode dans les salles de classe. Pour cela, de nombreuses études se sont penchées sur le sujet et proposent des approches distinctes. Nous avons synthétisé l’ensemble de ces approches afin de proposer un modèle qui permettra une intégration réussie.

    L’enseignant a le choix des outils et des plateformes qu’il veut (et peut) utiliser dans sa salle de classe. En fonction de la liberté qu’il donne aux élèves, différents modèles d’intégration du BYOD se dessinent.

    Un guide du ministère de l’Éducation de l’Alberta initie cette réflexion en mettant en évidence les différentes configurations possibles d’une infrastructure BYOD.

    Dans le cadre de ce chapitre, nous avons ajusté ce modèle en fonction de nos constatations et de nos recherches afin de créer un modèle d’intégration du BYOD (figure 1). En salle de classe, chaque étudiant apporte avec lui un outil particulier et différent ; l’enseignant doit alors combiner et parfois jongler avec l’ensemble de ces artefacts technologiques. En analysant les différentes possibilités, nous pouvons relever quatre différentes approches d’intégration.

    Ainsi, les enseignants définissent le degré d’intégration de la technologie qu’ils veulent voir dans leur salle de classe. En tant que « maitres d’orchestre de l’apprentissage », ils choisissent les instruments qui seront utilisés. En fonction du degré choisi, différentes réalités apparaissent.

    L’approche de l’utilisation restreinte demande à l’enseignant de choisir un outil en particulier

    (par exemple un iPad Air 2 de 64 Go), unique pour tous.

    Ce modèle permet d’avoir un contrôle aisé sur l’enseignement et l’apprentissage, rendant l’appropriation de la technologie plus facile par l’enseignant.

    Ce dernier choisit l’outil et les logiciels/applications que les apprenants vont utiliser. Il peut ainsi se former facilement et aider ses élèves d’un point de vue technique, mais aussi pédagogique. Par contre, les élèves doivent apprivoiser un outil qu’ils n’utilisent pas forcément habituellement et qui est imposé.

    Ce modèle restrictif présente des avantages pour les enseignants, mais il limite l’innovation pédagogique; la caractéristique « BYOD » est donc peu présente ici.

    L’approche de l’utilisation ciblée laisse le choix de l’appareil à l’élève

    (par exemple une tablette ou un ordinateur). Il doit cependant respecter certaines caractéristiques techniques (comme le processeur ou la mémoire minimale requise). Il lui faut également respecter le choix des logiciels/applications prévus par l’enseignant.

    Celui-ci maîtrise les logiciels/applications et les plateformes utilisées. Les cours peuvent se baser sur des outils précis et la latitude de l’enseignant est assez présente.

    Cependant, la liberté pédagogique de l’élève est encore limitée.

    L’approche de l’utilisation ouverte unique permet à l’élève de choisir son outil et ses logiciels/applications.

    La liberté de l’élève est plus importante, cependant l’enseignant doit s’adapter aux différentes plateformes, il doit montrer de la flexibilité dans son enseignement.

    Enfin, l’approche de l’utilisation ouverte multiple recouvre toutes les perspectives du BYOD.

    Il permet à l’élève d’utiliser n’importe quel outil et même plusieurs outils en salle de classe. La flexibilité de l’enseignant est importante et la gestion de la classe plus complexe, mais l’innovation pédagogique est également plus grande.

    Par ailleurs, notons qu’il est nécessaire de prendre en considération les différents facteurs externes et internes qui viendront influencer l’utilisation du BYOD dans la salle de classe. De fait, les moyens financiers, techniques et pédagogiques à la disposition de l’enseignant sont des éléments importants à considérer lors de l’intégration d’une approche BYOD.

    Le fait d’avoir dans sa classe des outils numériques pour les élèves ne pouvant se prémunir d’un outil personnel est primordial.

    Aussi, un soutien extérieur de la part d’un conseiller pédagogique ou d’un formateur sera d’une aide certaine pour l’enseignant. L’ensemble de ces facteurs détaillés dans la figure 1 viendront influencer l’efficacité et la réalisation de l’intégration BYOD.

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    Ces différentes approches que nous avons présentées dans notre modèle d’intégration du BYOD donnent lieu à des perspectives différentes de l’utilisation des technologies en salle de classe. En fonction du choix de l’enseignant et/ou de la direction, la flexibilité de l’enseignant et/ou de l’élève se trouvera ajustée.

    Par conséquent, il conviendra de d’identifier l’approche la plus adéquate en fonction des objectifs envisagés.

    D’ailleurs, le but n’est pas de transformer la classe en un lieu commun pour les outils technologiques personnels de l’élève, mais bien de l’amener à les utiliser à des fins d’apprentissage.

     

  • PRO-EPS : première brique ENT disciplinaire

    PRO-EPS : première brique ENT disciplinaire

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    Pour un enseignant, l’arrivée des Environnements Numériques de Travail (ENT) apparaît comme l’impérative nécessité de transformer sa pratique. Cette transformation est parfois perçue comme une avancée ou, à l’opposé, comme une contrainte supplémentaire.

    Le design des environnements devient, de ce fait, un véritable enjeu dans l’intégration de l’ensemble des outils dans l’éducation et la formation des élèves.

    La structure numérique se compose de trois entités :
    . le matériel support
    . la ressource
    . l’ENT

    Dans le domaine des équipements, matériels supports, nous constatons que ce sont souvent les ressources qui conditionnent les choix. Les ressources et aussi les coûts, bien sûr ; mais on constate également des disparités dans les productions actuelles en fonction des systèmes d’exploitation des « devices » utilisés.

    Dans ce système, le choix des ressources demeure prédominant.

    Et parmi ces choix, la capacité des applications utilisées à permettre un travail et des bilans immédiats, pouvant être transmis aux élèves facilement. C’est un argument de poids dans la crédibilité sous-tendue du discours pédagogique.

    L’ENT, support de cette mise à disposition, propose un ensemble de services visant à développer cette stratégie éducative.

    Aujourd’hui, ils sont utilisés sur deux modalités, par deux publics :
    . les parents (cahier de texte, appel, notes,…)
    . les élèves (notes, cahier de texte, informations diverses…)

    Martial_PROEPS2_030315avec, pour chacun d’eux, un lieu d’échange qui permet de prélever et déposer des documents dans des communautés identifiées allant de la classe aux différents groupes pouvant exister dans l’établissement.

    Dans cet ensemble, il nous est apparu intéressant, utile et nécessaire, de pouvoir proposer un écosystème faisant interagir les trois entités définies dans la structure numérique de base : il s’agit de PRO-EPS.

    PRO-EPS est un service en ligne disciplinaire, pouvant être connecté à tous les ENT du territoire, offrant un service complet (et en constante évolution) autour des activités physiques et sportives proposées en EPS.

    Mais pas seulement !
    Intégrant l’ensemble des élèves de l’établissement et professeurs inscrits sur l’interface, la brique permet l’utilisation de son contenu dans d’autres disciplines (performances, valeurs, images), ainsi qu’un usage transdisciplinaire des applications utilisées initialement en EPS.

     

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    Ce service prend en compte, un élément essentiel de la mobilité : la difficulté qu’il y a à être connecté pour pouvoir interagir avec un espace en ligne.

    Ceci est rendu possible par un concept performant qui donne une grande autonomie à l’enseignant sur le terrain dans le choix de son application, dans la création à la volée de ses groupes ou ateliers de travail et par des modules de gestion permettant de transmettre à postériori, des bilans établis à l’identique sur le terrain.

    Avantage supplémentaire, la saisie des élèves et la création de leurs comptes sécurisés individuels, a été réduite à sa plus simple expression par la gestion d’une base de données fournie par l’établissement, et intégrée par identification, par les applications, sans que l’utilisateur multiplie les actions de saisie.

    A l’issue des séances, une fois connectée, la tablette transmet, par une démarche tout aussi simplifiée, les informations sélectionnées par l’enseignant qui pourront être consultées par les élèves sur leurs comptes personnels.

    Pour reprendre les termes de l’Atelier CANOPE de l’Oise, PRO-EPS est un  » Service en ligne simple et intuitif, sécurisé, centré sur les écoles et ouvert à tous les membres de la communauté éducative ; il propose un panel d’applications permettant d’accéder à ses outils de travail et à ses ressources, à tout instant, et en tout lieu. PRO-EPS est le premier ENT pensé pour l’Education Physique et Sportive qui tire pleinement avantage des nouvelles technologies web  » .

    Il y est bien question de faciliter la tâche des enseignants et permettre dans l’esprit des effets recherchés de changer sa posture vis à vis de ses élèves, de leurs parents, en privilégiant ses compétences par une opportunité accrue de délivrer son savoir.

    Comment se positionne PRO-EPS au niveau des développement sur la mobilité ?

     

    Voilà en 9 points, un résumé de ce que représente l’écosystème PRO-EPS à ce jour

    – Intégrer la discipline EPS au projet plus vaste des ENT.
    – Définir une écosystème efficace sur le terrain.
    – Se dégager des impératifs de connexion pour permettre de travailler.

    – Varier les types d’application suivant 3 principes :
    . Des modules de haute performance nécessitant une base d’élèves et des modalités de synchronisation / transmission
    . Des modules autonomes, complexes et enregistrant leurs propres informations à titre d’éléments de comparaison
    . Des modules « flash » pouvant être utilisés sur de multiples supports et diffusés aux élèves simplement

    – Intégrer l’existant en le rendant plus performant dans une logique de connaissance du résultat, de retour d’information immédiat et d’intégration d’informations d’un  nouveau genre sur la base de :
    . d’outils classiques, en faire des outils numériques.
    . faire de ces outils des lieux de traitements immédiats pouvant quantifier et qualifier (comparaison de résultats, notes)
    . afficher des données difficilement identifiables, avec par exemple vitesse, fréquence de répétition, pourcentages de réussite.

    – Faire en sorte que le « design » des applications bénéficie à une manipulation par les élèves, en leur permettant de posséder l’information au même titre que l’enseignant.
    – Changer la posture de l’enseignant en le plaçant en situation de délivrer savoirs et conseils dans un contexte où le temps accordé à la pédagogie ne se gère pas, mais s’apprivoise.
    – Intégrer de nouvelles informations dans un but disciplinaire, mais également les exploiter hors contexte pour permettre de valoriser les compétences acquises en un lieu et utilisées ailleurs.
    – Une pédagogie « inversée » , un aller-retour entre les disciplines et le terrain visant à préparer en amont une séance en fonction de choix bâtis sur la consultation en amont.

    Dans ce dispositif, la place de l’élève est prépondérante.

    C’est un lieu d’accumulation de résultats qui sont intimement liés à sa pratique. il lui permet d’avoir accès à des informations difficiles à transmettre jusqu’à présent et transmises dans un contexte permettant de les retrouver facilement et affichées de manière visible, c’est à dire sans passer par des dépôts de fichiers et/ou des stratégies de compatibilité de systèmes et d’applications.

    C’est ainsi que se développe au mieux la notion de partage : des données partagées entre le professeur et ses élèves. La possibilité pour l’élève de se comparer aux autres, d’évaluer ses progrès.

    Et deux phases aujourd’hui très intéressantes à suivre :

    . partager ses données et montrer, hors de l’école, à la maison ou ailleurs, quel est la qualité et le résultats des prestations.
    . partager des données accessibles à d’autres disciplines afin d’offrir un support personnel à des actions pédagogiques diverses, allant de la simple utilisation pour des calculs, à la récupération pour des travaux plus complexes, synthétiques ou prospectifs.

    A l’heure du développement de formes de pédagogies inversées, c’est potentiellement une démarche qui permet d’introduire, au travers du suivi, des actions d’anticipation sur ce qui pourra être réalisé, testé, évalué et amélioré au sein de l’école, accompagné par l’intervention juste et appropriée des professeurs mettant au service des élèves un savoir qui se personnalise.

    C’est d’ailleurs sur ce sujet qu’il est utile de préciser que PRO-EPS se veut être un service évolutif. Ce n’est pas seulement au travers de l’inscription de performances que ses développeurs (dont je fais partie) voient son évolution, considérant au passage que c’est un mode d’entrée qui se justifie de par la nature spécifique de l’éducation physique et sportive.

    Véritable lieu d’innovation, PRO-EPS renferme différents projets allant des usages spécifiques de l’enseignant à ceux plus individuels de l’élève.

    Un projet comme MY’EPS, basé sur des logiques repensées de BYOD, étudie de manière forte les ponts entre le multimédia et la pratique sportive grand public et le numérique éducatif. Un projet qui se veut collaboratif, à la recherche de partenaires qui vont permettre de finaliser des « solutions » de terrain efficaces, ergonomiques et surtout très fonctionnelles. Un projet numérique et éducatif à suivre !

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    Cet ensemble a pour vocation de s’adapter aux contraintes matérielles des équipes et prend en compte les investissements existants. L’aspect principal qui contribue à l’efficacité de telles démarches est la proximité forte qui existe entre les développeurs, sur le terrain de la pratique pédagogique, l’Atelier CANOPE d’Evry, lieu de valorisation des usages, articulation entre différents acteurs, à commencer par toutes les disciplines d’enseignement.

    Après plus de 3 années d’existence, PRO-EPS s’insère dans les démarches pédagogiques diverses, du 1er degré au secondaire, proposant une action sur les apprentissages et leur évaluation. Le tout sous une forme visant à développer des compétences diverses et variées, propres à définir des contenus propres à une culture numérique éducative.

    Plus d’infos :

    Exemples d’usages de PRO-EPS :
    à retrouver sur www.cddp91.ac-versailles.fr et www.gepeps.ac-versailles.fr

    Renseignements sur PDAgogie.com, le site : http://www.pdagogie.com, contact@pdagogie.com
    PRO-EPS, le site : http://www.pro-eps.fr/site/
    Découvrir PRO-EPS : http://www.pro-eps.fr/site/decouvrir/
    Les applications mobiles (iOS/Androïd) et PC liées à PRO-EPS : http://www.pro-eps.fr/site/applications/

    Nos pages Facebook :
    PDAgogie.com : https://m.facebook.com/pdagogie
    PRO-EPS : https://m.facebook.com/profile.php?id=254563804735136

  • Personnaliser les apprentissages grâce au BYOD

    Personnaliser les apprentissages grâce au BYOD

    L’objectif visé est celui de la personnalisation des apprentissages en utilisant l’outil le plus personnel qui soit pour les élèves aujourd’hui. Que ce soit à distance ou en présence, en classe inversée comme en classe ordinaire, la question essentielle de la personnalisation des apprentissages est celle de l’interaction et de la réflexivité :

    – Interactions avec les ressources éducatives, interactions entre élèves, interactions avec le-la professeur-e ;
    – Réflexivité sur ce qui est réalisé et la manière dont cela est réalisé, pour apprendre à apprendre et apprendre à réaliser et être.
    « Il s’agit donc pour nous de chercher comment l’usage du matériel connecté personnel des élèves peut aider à augmenter ces interactions et ces rétroactions pour faciliter les apprentissages, permettre une plus grande différenciation pédagogique afin que les élèves gagnent en autonomie, en sentiment de maîtrise et ainsi en confiance en soi ».

    Utiliser l’outil le plus personnel qui soit, le téléphone portable, pour arriver à personnaliser les apprentissages.

    Personnaliser un apprentissage signifie que l’élève arrive à s’approprier le contenu et s’engage dans l’activité. En SVT, par exemple, cela peut se traduire par l’articulation entre l’étude sur le terrain et l’observation en classe.

    Concrètement, l’élève va pouvoir utiliser toutes les fonctionnalités, audio, vidéo et photo à partir de son téléphone ou encore l’utilisation de capteurs comme « l’accéléromètre pour étudier, modéliser la propagation des ondes ou encore déterminer la fréquence cardiaque avec son téléphone », détaille Vincent Audebert.

    « Il y a une réflexion à mener sur le choix de ressources, comme pour tout type de ressources ; mais l’idée est aussi de réfléchir à une utilisation éthique du téléphone portable ».

    Il explique qu’en 2012, au début de l’expérimentation, la question se posait entre les élèves ayant des téléphones portables et ceux qui n’en avaient pas. Aujourd’hui, la différence ne se fait plus là mais elle est présente dans la qualité des matériels.

    Il faut donc bien choisir les applications pour que tout le monde puisse utiliser et réaliser l’activité proposée, précise t-il.

    Côté usages, il ressort une vraie appropriation par l’élève de ce qu’il a capté ou réalisé ; la notion de partage n’est pas évidente et c’est à l’enseignant d’accompagner les élèves pour leur faire passer le « cap » de l’appropriation.

    « Le comportement de départ est encore très individualiste », rapporte Vincent Audebert.
    Le téléphone est l’assistant personnel de l’élève, son compagnon et il ne se prête pas.

  • Usage de Moodle et des tablettes en classe inversée

    Usage de Moodle et des tablettes en classe inversée

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    Problématique pédagogique  :

    La classe inversée a besoin d’un support technique au service de la pédagogie. L’utilisation de Moodle (ou tout autre plateforme de e-learning, y compris Magistère) permet de mettre à disposition des apprenants tout un ensemble de contenus pédagogiques. Ces contenus sont ensuite utilisés par les apprenants sur tout type de support matériel : ordinateur, tablette, téléphone…

    La difficulté pour l’enseignant réside dans la mise à disposition de ces ressources, de manière légale et universelle : droits d’auteurs, droits de diffusion, exception pédagogique sont à prendre en compte, ainsi que le fait que cohabite nombre de systèmes d’exploitations et de navigateurs différents.

    Technologie utilisée :

    L’atelier se décompose en deux parties :

    – Ce que dit la « loi » quand à l’usage des différentes ressources disponibles (droit à l’image, droits de diffusion, exception pédagogique…)

    – Préparation des ressources pédagogiques (capsules vidéo) à partir de logiciels gratuits en vue de mise à disposition sur un espace sécurisé. Exemple de l’extrait de film ‘over the rainbow…’ tiré du magicien d’oz.

    – Mise en format universel de ressources (récupérées ou créées par l’enseignant) afin d’être lisible sur l’ensemble des appareils du marché.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Nous sommes ici dans la partie ou l’enseignant est agrégateur de contenu afin de construire son propre manuel.

    Voir la bio de  Hugues Laffez et Pierre Estrate sur Ludovia#11

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

  • Transformer le manuel « papier » en manuel numérique personnalisé, par l’intégration en réalité augmentée des ressources produites par les élèves

    Transformer le manuel « papier » en manuel numérique personnalisé, par l’intégration en réalité augmentée des ressources produites par les élèves

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    Problématique pédagogique :

    La création et la publication des travaux scolaires
    1) permet l’appropriation des contenus (par une logique de la transformation des contenus),
    2) motive en renouvelant le sens et l’enjeu des travaux (qui reçoivent une existence publique et ouverte aux interactions),
    3) permet de construire une mémoire et une culture de classe, voir d’établissement.

    Comment alors inciter la création de ressources numériques par les élèves (vidéos, enregistrements audio, cartes mentales, quiz…) ?

    Comment faciliter leur consultation, en utilisant les outils communs que sont les terminaux mobiles (smartphones et tablettes) ?

    Comment articuler la culture du livre avec la culture des écrans ? Comment développer les compétences de translittératie ?

    La technologie de la réalité augmentée a été explorée pour accompagner ces défis pédagogiques.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Les ressources numériques (créatives, ludiques et produites par les élèves) sont intégrées dans le manuel par réalité augmentée, grâce à l’application gratuite Aurasma (iOs et Android) et sa plateforme de création (studio.aurasma.com). Les élèves “filmant” une page du manuel via Aurasma sur leur smartphone ou leur tablette voient s’afficher des pictogrammes en surimposition sur les pages, permettant d’activer les ressources numériques liées au contenu des pages et adaptées à une consultation nomade.

    Aurasma permet des “conditions temporelles” (accès différencié aux ressources selon des dates définies), la géolocalisation (activation des ressources limité à un lieu précis de l’espace physique) et la création de chaînes spécifiques (activation de ressources différentes selon des abonnements à des chaînes ou des collections spécifiques).

    Se composera ainsi collectivement, au fil des classes, un manuel virtuellement enrichi par l’enseignant et les élèves, favorisant l’appropriation du savoir et une culture commune.

    Relation avec le thème de l’édition :

    Cette démarche ou ce “bricolage” techno-pédagogique repose sur la création de ressources variées, imaginatives et collaboratives  par les élèves. Elle invite les élèves à devenir producteurs —non pas seulement consommateurs. Elle assure une certaine pérennité aux publications, favorisant ainsi une culture commune.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe :

    Ce projet « pilote » s’inscrit dans la durée. D’ores et déjà, il a suscité l’intérêt de nombreux élèves (et collègues !). Il permet de renforcer l’attention et de motiver certains élèves, il facilite la mise en activité créative et réflexive, il recadre les activités scolaires selon un sens et une temporalité renouvelés.

    L’écriture polyphonique des couches « augmentées » du manuel dessine une œuvre multimédia, mouvante et joyeuse. Cette démarche permet de solliciter de nouvelles façons d’exercer son intelligence, conformément au vœu du journaliste J. Merrow : « Ask students “How are you intelligent”, not “How intelligent are you” ».

    Le dispositif est transférable à de nombreuses disciplines et à des niveaux variés.

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

    Voir la bio de François Jourde sur Ludovia 2014

  • Le numérique à l’école : on fait quoi, maintenant ?

    Le numérique à l’école : on fait quoi, maintenant ?

    Par Jacques Cool
    Image : Pixar Films

    Ces poissons d’aquarium qui rêvent de vivre librement dans l’océan, qui font tout pour y arriver. Et là, on les voit, chacun dans son sac transparent, quittant le bureau, traversant la rue pleine de voitures, sautant dans l’eau du port de Sydney et célébrant leur réussite alors qu’ils flottent allègrement à la surface de l’eau, dans leur sac.

    Et puis cette réplique savoureuse : « Bon, on fait quoi maintenant ? » 🙂

    J’aime cette scène car elle nous rappelle des situations de vie personnelle et professionnelle; nous travaillons forts pour mettre en place une initiative, convaincre des gens, dégager des ressources, planifier les actions, surmonter les défis, les oppositions et l’indifférence de ceux qui ne prennent pas trop la peine de comprendre de quoi il s’agit, faire rayonner des réalisations, etc.

    Et pourtant, ce sentiment bizarre que la montagne franchie ne fait que rendre visible de nouveaux sommets plus loin. Quelques exemples comme ça, particulièrement pour le domaine des technologies à l’école :

    –          de nouveaux appareils numériques dans une école,
    –          l’accès à des applications de qualité,
    –          une connectivité plus performante,
    –          une participation à une conférence majeure,
    –          un plan de perfectionnement pédagogique axé sur les TIC qui reçoit un go!,
    –          un accès à une plateforme afin de se lancer dans une expérience d’apprentissage hybride,
    –          la création d’un blogue de classe ouvert et accessible,
    –          une initiative AVAN (BYOD) qui est acceptée,
    –          un réseau plus ouvert pour les professionnels de l’éducation,
    –          …

    Au fond ces cibles, il faut les voir comme des phares de mer (un de mes symboles préférés) vers lesquels on se dirige et qui nous guident. Mais ces phares se déplaceront toujours plus loin (the moving beacon) et nous incitent à poursuivre, à recommencer, à se revitaliser. J’imagine que les poissons d’aquarium sont en voie de rejoindre Nemo et son père sur le corail du Pacifique. J’imagine aussi leurs efforts renouvelés pour y arriver.

    C’est la même chose en éducation. Cette école, vibrante, ouverte, connectée sur le monde, où le jeune est l’acteur principal, on commence à la voir ici et là.

    Mais il reste beaucoup à faire. Pour nous guider, je retiens cet extrait fort éloquent du Equinox Blueprint: Learning 2030, qui nous rappelle :

    Imagine if we could gaze into the future and see the implications of our present-day approaches to important challenges. What would we do differently now to help build a better world for the next generation?

    Equinox Blueprint Learning 2030

    (Equinox Blueprint: Learning 2030, page 5.)

    Car le vrai défi, pour savoir « c’est quoi qu’on fait maintenant ? » réside grandement dans notre capacité de pouvoir se transposer dans un autre modus vivendi ou modus operandi, plus en synchro avec les réalités du monde aujourd’hui (et celui que l’on peut anticiper, autant que possible), ainsi que de savoir mettre de côté nos représentations souvent axées sur un modèle, voire un monde, qui n’est plus celui dans lequel vivent nos jeunes, qu’on le veuille ou non. C’est alors qu’on s’y lance avec plus de confiance, plus éclairés.

    « Le problème avec l’école, c’est qu’on y est tous allé. » dit Ron Canuel.

    Mais, des boules de crystal, ça n’existe pas, impossible de prédire l’avenir…

    Vrai. Toutefois, il y a des développements, des usages et des indications qui peuvent guider notre vision et nos actions. Des énoncés, certaines plus audacieuses que d’autres, qui risquent de rendre obsolètes ceux qu’on énonçait il y a à peine 10 ou 15 ans (le monde a bien changé…) et qui ont le vilain défaut de perdurer dans l’esprit de nombre d’intervenants. En voici quelques-unes, compilées par des éducateurs britanniques :

    – La prochaine génération d’enseignants, plus techno, plus branchée. Le nombre d’enseignants qui « ne font pas de techno » qui diminuera.

    Soit, ils seront en classe, avec leur appareil mobile/tablette et comptes Twitter ou Facebook ou autre réseau social qui prédominera, mais je me permets ce petit bémol : attention à cette généralisation, tout comme celle des « natifs numériques » (et c’est un gars de 55 ans qui vous écrit ceci 🙂 ).

    Le vrai défi est/sera celui des facultés de l’éducation qui formeront cette génération d’enseignants et qui n’auront plus le choix que de s’actualiser à la lumière des changements en profondeur sur nos finalités, la pédagogie, le numérique, nos rapports au savoir.

    – Portabilité 

    fini les labos d’ordinateurs bien ancrés au sol. Place aux tablettes, aux mobiles, au BYOD et même le BYON (bring your own network). Les sorties en milieu naturel, aux musées, les projets partout dans l’école et dans la communauté ne s’en porteront que mieux, à mon avis (lire : apprentissages des jeunes).

    – La vitesse de l’innovation

    Un grand défi pour tous les enseignants, celui de rester à l’affût des avancées et des nouvelles possibilités sans ressentir la noyade technologique; du moins, être au courant et accepter de se placer dans un mode « bêta perpétuel ». L’enseignant est apprenant et n’apprend plus seul. Marc Prensky a déjà dit : « You don’t need to know ALL the technology but you should know ABOUT the technology. »

    – La pertinence pédagogique

    Fini les bidules ou les apps qui prétendent être LA révolution en éducation. L’enseignant saura discerner la valeur pédagogique des outils car son référentiel pédagogique aura évolué et le point d’entrée sera invariablement celui de la pédagogie. Cette force sera de plus en plus prisée et prise en considération par les concepteurs de nouveaux produits/services numériques. Du moins, on le souhaite vivement.

    – La créativité 

    Ahh, je ne peux m’empêcher que de reproduire ici cette belle phrase de Katrina Schwartz dans Mindshift et qui résume bien l’apport de la créativité à l’école transformée :

    « If it’s true, in Sir Ken Robinson’s words, that “Creativity is not an option, it’s an absolute necessity,” then it’s that much more imperative to find ways to bring creativity to learning. »

    – La fiabilité 

    Ces ordis qui prennent 12 minutes à démarrer, des piles à faible rendement, un réseau peu fiable, des filtres internet frustrants, des mises à jour qui n’en finissent plus. Les outils, la vitesse et l’infrastructure de réseau seront de plus en plus performants et fiables. Plus de temps « hands on, minds on » alors.

    – La connectivité

    pas celle des réseaux (voir le point précédent) mais bien celle des gens, des professionnels, de la communauté et des jeunes. Le partage d’idées, de créations, de débats ne se limitent plus à la classe ou au « public de 1 ». On partage, on apprend ensemble. Avec des gens d’à-côté ou de l’autre bout du monde. Le face-à-face et le virtuel se complémentent et permettent des connexions plus fortes, plus vraies, plus stimulantes. L’isolement professionnel sera un choix de l’enseignant.

    – Les coûts

    On a vu depuis 15 ans environ des coûts et des achats à grande échelle qui ont eu l’effet pervers de limiter toute nouvelle tentative de renouvellement ou de déploiement à plus grande échelle, surtout avec un contexte économique mondial et local difficile.

    Leaders, teachers and students are now seeing through this, demanding costs come down to a more reasonable level and not being hood-winked into thinking they need technology because the marketers tell them. The shift of balance will once again fall onto the schools, which will drive down costs by shopping around more sensibly. Schools will reduce their costs by encouraging pupils to bring in their own devices into lessons, with less emphasis on the school providing tech. Leaders who ‘get tech’ will be at the forefront of innovation, with many who don’t expected to leave the profession within the next ten years.”

    – La simplicité

    Ou plutôt la convivialité d’usage des outils performants. Cela contribue grandement à ce sentiment de « pouvoir d’agir », ce qui sera bénéfique pour tous les usagers, experts ou profanes. Une meilleure courbe d’adoption est à anticiper alors.

    Et plus concrètement, on parle de quoi quand il s’agit de l’école « de demain » ? (*Ouf, je n’aime pas ce terme car il sous-entend qu’on peut la remettre à plus tard…)

    En 2009, Shelly Blake-Plock identifiait 21 choses qui seront obsolètes en 2020. Nous sommes à mi-chemin entre ce billet de Blake-Plock et cette année-phare que semble devenir l’an 2020.
    –          Pupitres d’élèves
    –          Laboratoire de langue
    –          Salle d’ordinateurs
    –          Les devoirs à la maison
    –          Les résultats aux examens externes comme critères d’entrée au post-secondaire
    –          L’enseignement à « la tranche du milieu »
    –          La crainte de Wikipedia
    –          Les livres en format papier seulement
    –          Le bureau des assiduités
    –          Les casiers
    –          Les Services informatiques
    –          Les institutions centralisées
    –          L’organisation par niveaux/grades scolaires
    –          Les classes sans technologie
    –          Le développement professionnel fourni par des agences externes
    –          Le curriculum bien ancré dans le roc
    –          La soirée parents-maître
    –          La  bouffe à la caféteria/cantine
    –          Les sites web montés par services externes spécialisés
    –          L’algèbre 1 pas avant le niveau secondaire
    –          Le papier, toujours le papier

    Où en sommes-nous, réellement ? La discussion est ouverte… Mais parions que plusieurs éléments de cette liste seront toujours là en 2020…

    Et référentiel technopédagogique dans tout ceci ? Il y a des pistes, de bonnes. Notamment, l’initiative de perfectionnement pédagogique iClasse, les normes ISTE-NETS, traduites par Marc-André Girard, et le référentiel Destination Réussite, volet II, qui nous offre notamment cette vidéo :

    Et l’organisation de l’école, dans un tel paradigme ? Les exemples sont de plus en plus nombreux, heureusement…

    logos écoles

    Celui que je retiens ces temps-ci est le cas de la Science Leadership Academy de Philadelphie, une école publique dans un quartier avec défis socio-économiques.

    Son directeur, le fantastique Chris Lehmann et son équipe ont pris le soin de décrire comment TOUTES les composantes pédagogiques et fonctionnelles dans leur école (l’organisation du temps, les espaces d’apprentissage, les rubriques d’évaluation, les activités d’apprentissage par projets signifiants et engageants, le curriculum, voire même le processus d’embauche des enseignants, etc.) sont calquées, façonnées, inspirées par, reliées à, conçues en fonction du profil de l’élève-apprenant qui y vit. Inspirant. Leur conférence est un must.

    Et puis, en parlant de conférences à caractère technopédagogique, je me permets un constat encourageant : le propos de fond, et en large, est surtout d’ordre pédagogique, les outils viennent après qu’on s’installe dans un référentiel où l’apprentissage est au coeur des interventions. Clair 2014, Sommet iPad 2014, Awakening possibilities, et j’en passe… On discute, on réseaute, on apprend.

    Des outils qui permettront à nous, ces poissons d’aquarium qui visent ou qui avons atteint la mer, d’aller au large et de se rapprocher un peu plus de cette école qu’on imagine, qu’on désire pour chaque enfant.

    Avant 2030, peut-être ?

    Retrouvez Jacques Cool sur son blog : http://zecool.com