Auteur/autrice : Nicolas Le Luherne

  • Les réseaux sociaux, le meilleur et parfois un peu moins

    Les réseaux sociaux, le meilleur et parfois un peu moins

    #educattentats a été un espace d’échange où l’élève était au centre de l’attention pour tenter d’expliquer l’inexplicable. Cela a été une manière de prendre soin de l’autre.

    J’ai participé à la constructions de padlets et j’ai compris tout le sens du mot équipe. C’était un peu étrange car nous avons travaillé sans parfois ne nous être jamais vus.

    Si quelqu’un en doutait, enseigner signifie encore quelque chose.

    Il est vrai que cela tranche largement avec ce qui pouvait être observé depuis quelques semaines : la culture de la punchline plutôt que celle de l’échange. Il ne faut pas oublier que les élèves vont eux aussi sur les réseaux sociaux. Nous portons donc une grande responsabilité à chacune de nos interventions.

    Dans un contexte de massifications des « réseauteurs », twitter n’est plus un lieu de « happyfews ». A la netiquette, il faudrait ajouter l’Edunetiquette(1). Peut-être que les espaces de messagerie privée sont des lieux plus propices à des développements forcément limités à 140 caractères.

    Appliquons simplement ce que l’on demande à nos élèves : politesse, respect, recul, hauteur de vue et réponse construite.

    Parfois, il faut simplement dire stop. Ce n’est pas toujours facile de s’éduquer soi-même à une culture partagée et responsable des réseaux sociaux.

    Il reste que je remercie tous les twittos d’où qu’ils viennent pour ce formidable exemple de générosité, de solidarité et de partage que j’ai pu observer depuis ces quelques semaines.

    (1) edunetiquette : règle de savoir échanger à définir sur les réseaux sociaux entre professionnels de l’éducation (respect, politesse, explication, tolérance… pour offrir des conversations de qualité à la hauteur de l’exigence que l’on a pour les élèves).

  • La réalité augmentée ou comment se représenter des espaces de manière concrète

    La réalité augmentée ou comment se représenter des espaces de manière concrète

    Incarner l’espace proche avec ses élèves, en quoi cela consiste t-il ?

    L’idée est de se représenter les espaces tels qu’ils pouvaient être avant pour imaginer comment était le passé. La réalité augmentée, c’est repousser les murs du temps et de l’espace un peu comme une machine à remonter le temps ou comme dans la série « Sliders »[1] à imaginer les possibles l’avenir.

    Une classe n’est pas un monobloc, un élève imagine le monde de demain avec sa sensibilité.

    Je souhaitais stimuler la créativité des élèves et utiliser la réalité augmentée pour cela était une bonne excuse.

    C’est un outil numérique très stimulant car on peut y incruster le monde d’hier ou de demain sur l’espace d’aujourd’hui. Pour paraphraser un slogan bien connu : l’imagination des élèves au pouvoir d’apprendre. La rénovation du pôle gare de Chartres est l’occasion d’imaginer hier pour créer demain.

    Comment un enseignant peut-il s’approprier ce type d’outils comme la réalité augmentée pour avoir un usage en classe ?

    Il ne s’agit pas d’un usage prétexte ou d’une passion inconditionnelle de l’enseignant pour les gadgets numériques. Pour les élèves, ce type de technologie a un véritable intérêt parce que l’on incarne l’histoire dans des espaces vécus et pourtant inconnus.

    C’est un gain de compétences professionnelles pour ces lycéens en filière génie civile. Le numérique n’est pas un simple artefact mais un savoir-faire professionnel qu’il convient de développer en synergie avec les autres outils pédagogiques et les autres enseignements.

    Être enseignant c’est être un bricoleur au sens noble du terme.

    On applique souvent les mêmes démarches que l’on demande aux élèves. On apprend « sur le tas », on expérimente avec ses collègues, notamment ceux d’EPS dans mon établissement.

    L’interdisciplinarité, c’est parfois un simple « comment tu fais ? » !

    Au-delà de la réalité augmentée, c’est le plaisir de se poser des questions et de partager. Avec l’expérience, on privilégie la simplicité des outils comme des rapports humains. Je remercie les « partageurs » et « inspirateurs » que je fréquente sur les réseaux sociaux. C’est une grande salle de classe ; un laboratoire d’éducation où l’on apprend avec, pour et par les autres.

    Sans les collègues et les réseauteurs point de salut car je peux le dire « à plusieurs, on est plus forts ».

     

    [1] Sliders : Les Mondes Parallèles (Sliders) est une série télévisée de science-fiction américaine