Quels sont donc les nouvelles façons de transmettre le savoir qui concurrencent l’école ?
L’école « à la maison »
Avant le numérique, l’école « à la maison » n’était envisagée que pour des besoins idéologiques (parents tenant à inculquer des valeurs spécifiques fortes – voire sectaires – à leurs enfants) ou pratiques (éloignement du territoire, gens du voyage…).
Au fur et à mesure que des contenus adéquats deviennent disponibles en ligne, de plus en plus de parents vont, partiellement ou totalement, délaisser l’école pour une partie de la formation ou pour des formations nouvelles.
Le rôle des parents dans l’enseignement, au moins au niveau de l’orientation des enfants, augmente. De nouvelles écoles ou académies en ligne apparaissent, sur le modèle de la Khan Academy américaine.
L’enseignement à distance
L’enseignement à distance, par Internet se développe très rapidement au niveau des universités.
Depuis une dizaine d’années, Stanford et le MIT proposent des cours diplômant – et payant – en ligne. 1/3 des étudiants de l’Université de Phoenix suivent les programmes à distance.
Cette tendance, qui touche en priorité l’Université est appelée à se propager vers les lycées et les collèges. Elle permettra a minima d’apporter un plus grand choix d’options. Un élève habitant la campagne pourra par exemple choisir l’option « Grec » où qu’il soit, même si cette option n’est pas enseignée dans son lycée.
La formation continue (ou l’enseignement tout au long de la vie)
La formule « enseignement tout au long de la vie » est utilisée à tort et à travers, de façon incantatoire – le plus souvent comme un cache misère destiné à masquer l’inadaptation des formations universitaires.
Cependant, la formation continue à distance, par Internet est-aujourd’hui une tendance lourde créée et stimulée par le développement des technologies numériques. Une formation à distance, cela peut être de la simple consultation de Wikipedia à l’obtention de diplômes en ligne, quel que soit l’âge de l’élève.
La formation assistée par ordinateur
Les jeux sérieux, les simulateurs, les questionnaires à choix multiples automatisés, qui font varier le niveau des problèmes en fonction de la qualité de réponse des utilisateurs, les logiciels permettant d’apprendre les langues sont autant de moyens nouveaux et révolutionnaires en ceci qu’ils peuvent être utilisés de façon intensive par les élèves, sans augmentation du nombre de professeurs.
Pour les petits enfants, le côté addictif d’un jeu peut être mis à profit pour répéter presqu’à l’infini des exercices d’apprentissage (de la lecture, du calcul, d’une langue).
L’ordinateur peut être plus efficace – et beaucoup moins coûteux – que le professeur pour faire répéter des exercices du type « ba-ba ».
Il y a six “piliers” de l’enseignement qui doivent être repensés, de façon à ce que l’école fasse face, et en partie intègre, cette nouvelle concurrence. Ils seront exposés dans mon prochain billet.
Thierry Klein – www.speechi.net