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  • PISA 2012 dans l’UE : des progrès en sciences et lecture mais insuffisant en maths !

    PISA 2012 dans l’UE : des progrès en sciences et lecture mais insuffisant en maths !

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    Si l’ensemble de l’UE accuse un retard considérable en mathématiques, les résultats sont plus encourageants en sciences et en lecture, matières pour lesquelles l’Europe est en passe d’atteindre son objectif pour 2020, soit la réduction du pourcentage de personnes ayant une maîtrise insuffisante.

    «D’ici 2020, la proportion de personnes âgées de 15 ans ayant une maîtrise insuffisante de la lecture, des mathématiques et des sciences devrait descendre sous le niveau des 15 %».

    Voir les conclusions du Conseil de mai 2009 concernant un cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation.

    Ces conclusions ont été présentées à Bruxelles par Yves Leterme, secrétaire général adjoint de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et Jan Truszczynski, directeur général en charge de l’éducation et de la culture à la Commission européenne.

    Les résultats font apparaître que depuis 2009, dans dix États membres (BG, CZ, DE, EE, IE, HR, LV, AT, PL et RO), la diminution du nombre d’étudiants ayant une maîtrise insuffisante des trois compétences de base a bien progressé. Par contre, dans cinq autre pays de l’UE (EL, HU, SK, FI, SE), ce nombre a augmenté.

    Les autres États membres affichent des résultats mitigés.

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    Source : OCDE, PISA2012 , tableau non exhaustif

    De manière générale, l’Union européenne s’en sort légèrement mieux que les États-Unis, mais le Japon reste en tête de ce trio.

    La commissaire européenne chargée de l’éducation, de la culture, du multilinguisme et de la jeunesse, Mme Androulla Vassiliou, a fait la déclaration suivante:

    «Je félicite les États membres qui ont amélioré leurs résultats mais il est évident que l’UE, dans son ensemble, doit travailler davantage. Les États membres doivent soutenir leurs efforts de lutte contre la maîtrise insuffisante des compétences dans l’enseignement scolaire pour faire en sorte que les jeunes possèdent les compétences dont ils ont besoin pour réussir dans le monde moderne. Ces résultats nous rappellent qu’investir dans un enseignement de qualité est fondamental pour l’avenir de l’Europe

    Cette opinion est partagée par Yves Leterme: «L’étude PISA indique quelles sont les compétences des jeunes de 15 ans et ce qu’ils peuvent faire de ces compétences. Dans une économie mondialisée, le succès ne se mesure plus seulement à l’aune des normes nationales, mais à celle des systèmes d’enseignement les plus performants. Les résultats au niveau de l’UE soulignent le besoin d’accélérer le rythme de progression si les États membres ne veulent pas se laisser distancer par d’autres économies», a ajouté l’ancien Premier ministre belge.

    L’enquête PISA est réalisée tous les trois ans depuis son lancement en 2000. L’ensemble des 34 États membres de l’OCDE ainsi que 31 pays partenaires ont participé à PISA 2012, ce qui représente plus de 80 % de l’économie mondiale. Quelque 510 000 élèves âgés de 15 ans et 3 mois à 16 ans et 2 mois ont pris part aux contrôles, qui couvraient les mathématiques, la lecture et les sciences, l’accent étant mis sur les mathématiques.

    Les données recueillies grâce à PISA permettent aux décideurs politiques et aux éducateurs de dégager les caractéristiques des systèmes éducatifs très performants et d’adapter leurs politiques.

    La Commission européenne et l’OCDE ont signé récemment un accord de coopération visant à collaborer plus étroitement dans trois domaines: les stratégies en matière de compétences, les analyses par pays et les études internationales.

    Que disent les conclusions à propos de l’UE — analyse de la Commission

    Lecture: le pourcentage d’élèves ayant une maîtrise insuffisante de la lecture est passé de 23,1 % en 2006 à 19,7 % en 2009 et 17,8 % en 2012. Si cette tendance se poursuit, le critère de référence de 15 % pourrait être atteint d’ici 2020. À ce jour, seuls sept pays de l’UE ont atteint cet objectif (EE, IE, PL, FI, NL, DE et DK). Des progrès notables ont été réalisés en CZ, DE, EE, IE, HR, LT, LU, AT, PL et RO.

    Mathématiques: le pourcentage d’élèves ayant une maîtrise insuffisante des mathématiques n’a pas diminué au niveau de l’UE depuis 2009. Quatre États membres (EE, FI, PL, NL) occupent toutefois le haut du classement mondial avec un taux d’élèves ayant une maîtrise insuffisante des mathématiques qui est inférieur au critère européen de référence de 15 %. Aucun autre État membre n’a encore atteint ce niveau. Des progrès importants (plus de 2 points de pourcentage) ont été réalisés en BG, EE, IE, HR, LV, AT, PL et RO.

    Sciences: amélioration constante des compétences scientifiques dans toute l’Union. Le pourcentage d’élèves de l’UE ayant une maîtrise insuffisante des sciences est passé de 20,3 % en 2006 à 17,8 % en 2009 pour atteindre 16,6 % en 2012. Dix États membres sont sous la barre des 15 %: CZ, DE, EE, IE, LV, NL, PL, SI, FI, UK. Des progrès constants ont été réalisés en CZ, DE, EE, IE, ES, LV, AT, PL et RO.

    L’analyse souligne que la situation socioéconomique des élèves a une incidence considérable sur les niveaux de performance, les apprenants issus de ménages à faibles revenus étant bien davantage susceptibles de présenter des lacunes en mathématiques, en sciences et en lecture. Parmi les autres facteurs significatifs, citons les conséquences essentiellement négatives de l’origine pour les personnes issues de l’immigration, l’importance de la prise en charge de l’éducation et de l’accueil des jeunes enfants et l’écart entre les garçons et les filles en lecture (les dernières ayant de bien meilleurs résultats que les premiers).

    L’analyse révèle aussi le lien entre les résultats de PISA et l’enquête publiée récemment par l’OCDE sur les compétences des adultes (IP/13/922). Elle conclut que pour être efficaces, les politiques doivent se concentrer sur l’amélioration des structures d’enseignement primaire et secondaire. Après, il est généralement trop tard pour compenser les occasions manquées à l’école.
    Pour plus d’informations :
    PISA 2012: EU performance and first inferences regarding education and training policies in Europe

    PISA 2012, analyse du cas français à lire ici

  • «Ouvrir l’éducation» pour stimuler l’innovation et les compétences numériques dans les écoles et les universités

    «Ouvrir l’éducation» pour stimuler l’innovation et les compétences numériques dans les écoles et les universités

    Pour contribuer au lancement de cette initiative, la Commission a ouvert le 25 septembre dernier un nouveau site web, Open Education Europa, qui permettra aux étudiants, aux professionnels de l’éducation et aux établissements d’enseignement de partager gratuitement des ressources éducatives libres.

    Rapport_comissioneuro_260913Entre 50 et 80 % des élèves des États membres de l’UE n’utilisent jamais de manuels scolaires numériques, de logiciels d’exercices, d’émissions radiodiffusées/de podcasts, ni de jeux de simulation ou didactiques. La plupart des enseignants aux niveaux primaire et secondaire ne se sentent pas à l’aise avec les technologies numériques ni capables d’enseigner des compétences numériques de manière efficace, et 70 % d’entre eux souhaiteraient se former davantage à l’utilisation des TIC.

    Les élèves de Lettonie, de Lituanie et de République tchèque sont le plus susceptibles de disposer d’un accès à Internet à l’école (plus de 90 %), soit deux fois plus que ceux étudiant en Grèce ou en Croatie (environ 45 %).

    L’enseignement supérieur doit également faire face à un défi numérique: le nombre d’étudiants européens étant appelé à croître de manière significative au cours de la prochaine décennie, les universités doivent adapter les méthodes d’apprentissage traditionnelles et offrir un mélange de cours en présentiel et de possibilités d’apprentissage en ligne, tels que les MOOC (Massive Open Online Courses, cours en ligne ouverts et massifs), qui permettent d’accéder à des contenus éducatifs n’importe où, n’importe quand et à partir de n’importe quel équipement. De nombreuses universités ne sont cependant pas prêtes pour ce changement.

    «Ouvrir l’éducation», une initiative conjointe conduite par Mme Androulla Vassiliou, commissaire européenne à l’éducation, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse, et Mme Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission chargée de la stratégie numérique, se concentre sur trois aspects principaux:

    – la création de possibilités d’innovation pour les institutions, les enseignants et les apprenants;
    – l’utilisation accrue des ressources éducatives libres (REL), garantissant que les supports didactiques produits à l’aide de fonds publics soient accessibles à tous;  et
    – l’amélioration de l’infrastructure et de la connectivité des TIC dans les établissements scolaires.

    «Le monde de l’enseignement est en profonde mutation, de l’école primaire à l’université et au-delà: quel que soit l’âge des apprenants, les contenus éducatifs ouverts fondés sur les technologies seront bientôt incontournables et non plus simplement utiles. Nous devons accentuer nos efforts pour faire en sorte que les jeunes, en particulier, soient dotés des compétences numériques dont ils auront besoin pour leur avenir. Il ne suffit pas de comprendre comment utiliser une application ou un programme; nous avons besoin de jeunes capables de créer leurs propres programmes. Le programme «Ouvrir l’éducation» vise à ouvrir les mentalités aux nouvelles méthodes d’apprentissage, de façon à ce que nos citoyens soient plus employables, créatifs, innovants et entreprenants», a déclaré Mme Vassiliou.

    Et Mme Kroes d’ajouter : «Mon rêve est que chaque classe soit passée au numérique d’ici à 2020. L’éducation doit être connectée à la vie réelle; elle ne peut pas évoluer dans un monde parallèle. Les jeunes souhaitent utiliser la technologie numérique dans tous les aspects de leur vie. Ils ont besoin de compétences numériques pour décrocher un emploi. Toutes les écoles et universités, et pas seulement certaines d’entre elles, doivent tenir compte de cette réalité

    Les initiatives en rapport avec le programme «Ouvrir l’éducation» seront financées par Erasmus+, le nouveau programme de l’UE en faveur de l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport, Horizon 2020, le nouveau programme en matière de recherche et d’innovation, ainsi que par les Fonds structurels de l’UE.

    Par exemple, Erasmus+ accordera un financement à des prestataires de services éducatifs pour faire en sorte que les modèles commerciaux soient adaptés à l’évolution technologique et pour contribuer à la formation des enseignants au moyen de cours en ligne ouverts. Tous les matériels didactiques financés par Erasmus+ seront mis gratuitement à la disposition du public sous le régime des licences ouvertes.

    Contexte
    Nous vivons dans des sociétés connectées, où un nombre croissant de personnes de tous âges se servent des technologies numériques dans leur vie de tous les jours. Toutefois, pour de nombreux enfants, l’école ne reflète pas cette réalité quotidienne.

    Le monde en ligne est en train de changer la manière dont l’éducation est conçue, dispensée et vécue. Au cours des dix prochaines années, le marché de l’apprentissage en ligne devrait, selon certaines estimations, être multiplié par quinze, atteignant ainsi 30 % de l’ensemble du marché de l’enseignement. Les avantages de ces évolutions devraient être mis à la disposition de tous les Européens.

    Cette transformation devrait être façonnée, plutôt que subie, par les professionnels de l’éducation et les décideurs politiques.

    Une récente enquête sur l’utilisation des TIC à l’école démontre que seul un quart des élèves de neuf ans fréquente une «école avec un équipement numérique performant» –  c’est-à-dire qui dispose d’un équipement récent, d’un accès à haut débit rapide (plus de 10 mbps) et d’une «connectivité» élevée (site web, adresse électronique pour les élèves et les enseignants, réseau local, environnement d’apprentissage virtuel).

    La moitié seulement des élèves de seize ans sont dans un de ces établissements dotés d’un «équipement numérique performant» et 20 % des élèves de l’enseignement secondaire n’ont jamais ou presque utilisé un ordinateur en classe.

    L’importance du programme «Ouvrir l’éducation» sera renforcée par des recommandations qui devraient être publiées l’été prochain par le groupe de haut niveau sur la modernisation de l’enseignement supérieur. Ce groupe, lancé par Mme Vassiliou et présidé par l’ancienne présidente irlandaise, Mme Mary McAleese, examine actuellement comment l’enseignement supérieur peut tirer le meilleur parti des nouveaux modes d’enseignement et d’apprentissage.

    Cette initiative est également liée à la grande coalition en faveur de l’emploi dans le secteur du numérique, un partenariat associant de nombreux acteurs qui s’efforce de remédier à la pénurie de compétences dans le domaine des TIC et de pourvoir aux quelque 900 000 postes vacants dans ce secteur.

  • Le SNJV salue la reconduction du Crédit d’Impôt Jeu Vidéo en France pour une durée de 6 ans

    Le SNJV salue la reconduction du Crédit d’Impôt Jeu Vidéo en France pour une durée de 6 ans

    Le Syndicat National du Jeu Vidéo salue avec un certain soulagement la décision, intervenue ce jour, de la Commission Européenne de reconduire jusqu’en décembre 2017 le dispositif du Crédit d’Impôt Jeu Vidéo en France. Il rappelle l’efficacité du dispositif et en appelle à la création d’une véritable politique industrielle pour soutenir la croissance de la filière dans notre pays et en Europe.

    Dispositif unique en Europe, le Crédit d’impôt Jeu Vidéo (qui permet une économie de 20 % sur les dépenses de production d’un jeu vidéo lorsque celui-ci répond à un certain nombre de critères) était en questionnement depuis plusieurs mois à la Commission Européenne qui cherchait à apprécier l’impact de la mesure et son efficacité sur la création française de jeux vidéo.

    Le CNC qui a évalué la mesure en septembre 2010, indiquait que CIJV a généré des recettes cumulées pour l’État, supérieures au total des crédits d’impôt accordés (63,4 millions € de recettes pour 38 millions  de dépenses). Il a par ailleurs été démontré que pour chaque euro de crédit d’impôt Jeu vidéo versé, 6,70 euros de dépenses étaient réalisées dans la filière du jeu vidéo et 1,80 euro de recettes fiscales et sociales perçues par l’État.

    Entré en vigueur après la notification de la Commission Européenne en décembre 2008, le crédit d’impôt jeu vidéo est jugé très efficace par les entreprises de production bénéficiaires. Elles soulignent qu’elles ont pu maintenir leur compétitivité vis à vis de leur concurrents étrangers mais aussi qu’elles ont pu engager des productions en France, qui sans ce crédit d’impôt, ne l’auraient pas été. Pour mémoire, depuis 10 ans le Canada rembourse près de 40% des coûts de production d’un jeu vidéo, et d’autres dispositifs incitatifs s’appliquent dans de nombreux autres pays tels que la Corée, les Emirats, Singapour ou encore l’Australie qui ont tous compris l’intérêt stratégique du secteur du jeu vidéo pour soutenir une politique industrielle d’avenir.

    Le Syndicat National du Jeu Vidéo à l’origine de la mise en place du Crédit d’Impôt Jeu vidéo s’est fortement mobilisé, depuis plusieurs mois, aux côtés du gouvernement français et de l’EGDF (la Fédération Européenne des studios de développement de Jeux Vidéo) afin de sensibiliser la Commission Européenne sur l’impact et l’efficacité d’une telle mesure sur la création française.

    « Nous saluons cette décision de reconduire le Crédit d’impôt jeux vidéo en France. C’est un soulagement pour toutes les entreprises françaises de production de jeux vidéo car dans le contexte de profonde mutation de nos marchés et face au dumping social et fiscal pratiqué notamment par nos voisins Canadiens , la disparition de ce dispositif incitatif aurait largement amputé le volume des créations dans notre pays », souligne Nicolas Gaume, le président du SNJV.

    « Ce dispositif qui permet plus de liberté, de créativité et contribue à favoriser l’exportation de nos créations à travers le monde constitue le socle sur lequel il faudra désormais construire l’avenir de notre secteur. Il est en effet indispensable que la France saisisse l’opportunité de cette décision pour engager enfin une véritable politique industrielle pour permettre de relever les défis qui se présentent aux sociétés françaises évoluant sur les marchés internationaux du Jeu Vidéo. » Conclue Nicolas Gaume.

    Et les enjeux se situent aussi au niveau Européen car la décision récente du gouvernement Britannique de mettre en œuvre, dès 2013, un crédit d’impôt jeu vidéo est un signal fort qui doit permettre à d’autres pays de suivre cette voie pour que l’Europe redevienne le territoire moteur de la création de Jeu Vidéo dans le monde.