Étiquette : temps

  • La classe implic@active, une expérience qui révolutionne le rapport à l’école

    La classe implic@active, une expérience qui révolutionne le rapport à l’école

    Sylvie Klaar-Lusamba est enseignante d’allemand au lycée Louis de Cormontaigne  à Metz ; elle a initié, il y a environ trois ans, la classe inversée à partir d’idées piochées sur le salon Educatice. Sa classe inversée est devenue « classe implic@active ».

    « En fait, nous cherchions des pistes pour enseigner autrement car nous étions assez insatisfaits de la manière dont se passaient nos cours, avec des élèves plutôt passifs, trop consommateurs (…) », explique Sylvie Klaar-Lusamba.

    Sylvie parle au pluriel car elle n’était pas seule dans cette démarche de changement mais au sein d’une équipe de dix enseignants, tous avec la même quête. La région Lorraine a soutenu le projet en fournissant l’équipement et pas seulement informatique ; toute l’équipe a également réfléchi à la manière dont ils pouvaient modifier l’espace classe.
    Plutôt que d’avoir des élèves qui vont de classe en classe, ce sont aujourd’hui les enseignants qui viennent dans la classe des 1ère ES (la classe choisie pour l’expérimentation).

    « Les élèves se sont vraiment appropriés cette salle ; cela a complétement changé leurs rapports entre eux et aussi le rapport à l’établissement« , souligne Sylvie Klaar-Lusamba.

    Un climat de confiance s’est instauré et une meilleure connaissance de chaque élève par les enseignants, avec l’aide des outils numériques, a permis d’individualiser les enseignements.

    L’expérimentation a été suivie par un sociologue et deux psychologues de l’université de Lorraine.

    « Le goût d’apprendre, le plaisir de venir à l’école, moins d’absentéisme et de retard« … autant de constats positifs qui ont pu être faits par l’équipe de chercheurs.

    « Ne pas sortir de leur classe aux intercours »: un vrai indicateur de changement du rapport à la classe, fait remarquer judicieusement Sylvie Klaar.

    Le rôle du numérique est indéniable dans l’expérimentation car « il facilite tellement de choses » ; le rapport au temps et à l’espace est aussi remis en cause. Et enfin, les relations sociales qui ont vu le jour font partie intégrante du processus de changement.

    « Ces trois aspects-là se sont complétés et ont créé une dynamique qui a véritablement changé les choses », conclut Sylvie Klaar-Lusamba.

    Plus d’infos : www.lycee-cormontaigne-metz.fr

     

    NB : Le titre dans la vidéo, »La classe implic@tive », est erroné ; il s’agit bien de la classe « implic@active ». Interview réalisée dans des conditions du direct avec incrustation du titre, veuillez nous excuser pour cette erreur.

     

     

  • Quel espace-temps pour le numérique en éducation ?

    Quel espace-temps pour le numérique en éducation ?

    La problématique était la suivante : le numérique dérange le monde scolaire et universitaire depuis bientôt trente années. Au fur et à mesure de cette confrontation, on commence à entrevoir des pistes d’évolution qui peuvent être explorées. C’est d’abord sur les nouveaux modes d’apprendre (approche cognitive) et ensuite sur les formes, les temps et les espaces de l’apprendre que l’on peut agir. De l’élève qui apprend à l’organisation apprenante : quel avenir de l’apprendre dans un monde numérique ?

    Bruno Devauchelle redéfinit cette problématique dans la vidéo ci-contre et nous résume les principaux points de son exposé.

    L’espace, un lieu d’apprentissage à redécouvrir

    « Est ce que ce que l’on voit aujourd’hui par les bâtiments et l’organisation fonctionnelle de l’Ecole, est encore adapté au monde d’aujourd’hui où l’usage du numérique est désormais immodéré, que ce soit par les jeunes ou les adultes, dans la vie privée ou dans la vie professionnelle ».

    L’enseignement peut-il être enfermé entre quatre murs, des murs qui ont été inventés au XIXème siècle ?

    Aujourd’hui, la problématique ne réside plus dans les matériels ou dans les équipements mais bien dans la forme des lieux et dans la forme pédagogique.

    Il y a un certain nombre de lieux qu’il faudrait détruire, souligne Bruno Devauchelle.

    Car ils ont été construits au départ autour d’un seul objet : la salle de classe.

    Il nuance son propos car il n’est pas question de détruire les établissements mais dans un premier temps, peut-être d’engager une réflexion sur le mobilier qui est investi pour les salles de classe, car « dans certains établissements, rien que le mobilier contraint la pédagogie ».

    « Les enseignants qui veulent utiliser des tablettes en classe, par exemples, modifient inévitablement les espaces d’enseignement », ajoute t-il.

    Le temps scolaire : initial mais pas final

    « Pendant très longtemps, on a conçu l’enseignement comme étant un temps dans lequel on acquiert une sorte de capital et que ce capital, on va le rentabiliser tout au long de la vie ».

    L’expérience antérieure au numérique a montré que cette théorie était un peu vaine…
    Depuis le milieu du XXème siècle, un phénomène nouveau est apparu : c’est l’accélération des travaux scientifiques, des travaux techniques et leur diffusion.

    « Malheureusement, la conception du temps d’enseignement comme étant un temps limité, en particulier par le passage dans le monde scolaire, n’est plus viable. Il faut donc envisager un temps beaucoup plus long », explique Bruno Devauchelle.

    Penser le temps scolaire comme étant un temps initial et final, c’est se tromper.

    Bruno Devauchelle préconiserait donc deux choses : garder des ouvertures pour la suite et préparer les élèves à cette « suite ».

    Or, pour l’instant, le mode d’évaluation n’est pas fait pour cela.

  • Elargir l’espace scolaire et le temps nouveau de la classe

    Elargir l’espace scolaire et le temps nouveau de la classe

    Un ensemble de questions sont posées à la communauté éducative, comment redéfinir l’espace architectural des bâtiments scolaires et universitaires ? Comment peut-on bâtir les espaces virtuels, leur donner du sens,les  cadastrer pour qu’ils renvoient du sens ?

    Apprendre et enseigner dans et hors la classe, c’est se mettre en capacité d’imaginer l’espace personnel qui, de facto, se professionnalise par intermittence. L’espace personnel des acteurs de la formation devient peu à peu un espace à réversibilité sociale.