Étiquette : Refondation de l’Ecole

  • Profession : enseignant !

    Profession : enseignant !

    Il est question d’éducation aux médias bien sûr mais aussi tout simplement d’éducation, de formation et d’évaluation dans une société en mutation à laquelle nous devons nous adapter et à laquelle l’Ecole et ses piliers, les enseignants, sont confrontés.

    « Il y a eu un énorme effort de dissémination des technologies dans les classes mais les usages n’ont pas beaucoup évolué », souligne Bernard Cornu en introduction de la table ronde.

    C’est le décalage entre la société et l’école qui pose problème aujourd’hui.

    Entrer dans la société numérique : une absolue nécessité pour l’Ecole

    Catherine Bizot tente de reformuler le constat fait par Bernard Cornu ; pour elle, nous sommes passés d’une période où nous avons essayé d’introduire des outils dans les classes à aujourd’hui, où c’est à l’Ecole d’entrer dans cette société en saisissant l’opportunité du numérique.
    L’Ecole doit faire en sorte que ce qui se passe dans la vie quotidienne puisse aussi servir à l’enseignement.

    Même si, d’après des enquêtes menées récemment, seulement 5% des enseignants feraient un usage du numérique en classe, la pédagogie a changé et ce n’est pas nécessairement à cause du numérique mais plutôt une conséquence directe de l’évolution de la société.

    « L’Ecole n’est plus uniquement un lieu de transmission du savoir et donc l’enseignant ne peut plus être qu’un transmetteur de savoirs », souligne Bernard Cornu.

    L’Ecole va t-elle se replier sur elle-même et résister ou au contraire répondre à ce que la société attend d’elle ? Et quels rôles va jouer l’enseignant ? Voici les questions que se pose Bernard Cornu.

    Des enseignants nouveaux, avec des nouveaux métiers et des nouvelles compétences : un objectif à atteindre ?

    Je suis convaincu que plus il y a du numérique, plus il y a besoin d’enseignants mais dans des missions qui sont entrain de se préciser autour du cœur du métier d’enseignant, ajoute Bernard Cornu.

    Catherine Bizot donnent comme exemples de missions : gérer l’abondance d’information, trouver l’information pertinente, guider dans le cheminement, structurer et transformer toute cette matière en savoirs ; « ce sont des compétences nouvelles », explique t-elle.

    Bernard Cornu insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de numériser les cours d’hier ou de numériser l’enseignant d’hier mais bien de réinventer le métier d’enseignant.

    L’organisation actuelle du système éducatif peut-elle être interrogée ?

    Le numérique et l’Ecole seraient antinomiques : Bernard Cornu argumente.

    « Il ne faut pas que le système éducatif se contente de juxtaposer les expérimentations mais accepte de se transformer institutionnellement », déclare Bernard Cornu.

    « Cette transformation ne sera pas naturelle car l’Ecole n’est pas vraiment faite pour le numérique », ajoute t-il.

    A cette affirmation, il livre plusieurs arguments :
    – l’Ecole valorise le travail individuel alors que le numérique favorise le travail collectif.
    – l’Ecole ne favorise pas trop les erreurs et préfère privilégier le succès et la réussite alors que le numérique permet de tirer profit de l’erreur de l’expérimentation pour apprendre.
    – l’Ecole évalue les élèves individuellement par des procédés d’évaluation un peu anciens ; le numérique développe des possibilités d’évaluation tout à fait nouvelles.
    – Le numérique pousse à travailler en réseaux, ce que ne fait pas l’Ecole.
    – Enfin, le numérique pousse à l’intelligence collective etc.

    « Or, la société, elle, s’adapte au numérique ».

    Il s’accorde avec Catherine Bizot sur le fait que le numérique est une opportunité et non une contrainte.

    « Mais c’est avant tout un phénomène sociétal ; l’Education doit préparer le citoyen de demain pour préparer à des savoirs et des compétences de demain ; l’institution doit se saisir de cela car si elle ne le fait pas, personne ne le fera. C’est la mission essentielle des systèmes éducatifs », conclut Bernard Cornu.

    Au travers de cette idée, il rejoint les propos de Jean-Louis Durpaire sur l’éducation et la formation dans une société de flux que nous évoquions dans un précédent article sur le sujet « Enfants et adolescents : les citoyens d’une société de flux ».

     

  • Le numérique, un levier au service de la Refondation de l’Ecole

    Le numérique, un levier au service de la Refondation de l’Ecole

    Ludomag : aujourd’hui vous êtes à la tête de la Direction du Numérique pour l’Education. Pouvez-vous nous expliquer la stratégie de cette Direction et les éléments qui la composent ?

    « La Direction du Numérique pour l’Education répond à des enjeux et à une ambition pour l’Ecole ».

    Catherine Bizot insiste sur le fait que la création de la DNE résulte d’une prise de conscience collective, à la fois du gouvernement et du ministère de l’Education, de donner une priorité à la jeunesse et de la préparer à vivre et à travailler dans le monde actuel.

    « Cette priorité se traduit par un outil administratif (la DNE), de pilotage de toutes les dimensions de ce projet ».

    LMag : Le numérique amène t-il à la refondation de l’Ecole ou l’Ecole va t-elle utiliser le numérique pour sa refondation ?

    Catherine Bizot souligne que le numérique est souvent vu de manière très instrumentalisée et utilitaire. Pour la DNE, le numérique est vu comme un levier des changements profonds de l’Ecole.

    Comme exemple, elle donne la pédagogie inversée qui existait déjà avant le numérique mais qui est mise en relief de manière plus évidente avec le numérique. Il en est de même pour la différenciation, l’autonomie, l’accompagnement qui sont accélérés grâce au numérique.

    « Le numérique est donc un levier au service de la Refondation de l’Ecole ».

    C’est un mouvement qui est en cours et Catherine Bizot insiste sur le terme « en cours » ; elle souligne en effet que les enseignants n’ont pas attendu d’être dotés en matériels et d’être autorisés à utiliser le numérique dans leur classe ; elle tient à mettre en valeur toutes les initiatives personnelles des enseignants, toutes académies confondues.

    « Aujourd’hui, nous tenons à les accompagner pour valoriser et promouvoir ce changement et utiliser le numérique pour le faire ».

    LMag : La DNE est à Paris ; comment fait-elle pour développer sa stratégie et atteindre ses objectifs  sur tout le territoire national ?

    « Idéalement nous aimerions que cette Direction ne soit pas trop verticale ;  par définition, quand on s’occupe de numérique, on ne peut pas fonctionner de manière trop verticale ».

    La DNE n’est pas le seul acteur dans cette stratégie. Elle fait notamment mention du rôle des collectivités locales avec lesquelles la DNE entretient tient entretenir un dialogue permanent.

    D’autre part, elle rappelle que l’organisation académique s’est mise en place par la création des Délégués Académiques au Numérique qui doivent, auprès de leur Recteur, veiller à la cohérence des projets numériques. De plus, ils ont pour mission de créer des instances de concertation, notamment avec les collectivités locales mais aussi de faire le lien avec les services de formation, les réseaux d’innovation ou encore le réseau Canopé, afin que tous les acteurs qui oeuvrent à la transformation de l’Ecole par le numérique puissent travailler ensemble.

    LMag : pour l’avenir, des plans sont annoncés. Quel va être le rôle de la DNE ?

    « Les plans annoncés ne naissent pas de rien. Cela fait plusieurs mois voire plusieurs années que nous travaillons à la mise en place d’un projet global », rappelle Catherine Bizot.

    Ce projet global intègre les équipements mais surtout, il se soucie du déploiement des usages et de la formation des enseignants, comme de la production de ressources numériques nouvelle génération.

    Pas d’annonces encore sur les modalités de ce « grand plan numérique pour l’Ecole ».

    Une chose est sûre « si certaines personnes se posaient encore la question sur l’intérêt d’avoir créer une DNE, force est de constater qu’elle a du travail pour les prochains mois et les prochaines années », conclut Catherine Bizot.

    Plus d’infos sur la création de la DNE :
    Voir notre précédent article ici

    crédit photo : Manolo Guizar

  • Le SCÉREN-CNDP-CRDP devient « Canopé », le réseau de création et d’accompagnement pédagogiques

    Le SCÉREN-CNDP-CRDP devient « Canopé », le réseau de création et d’accompagnement pédagogiques

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    Cette visite était également l’occasion de dévoiler la nouvelle identité du réseau et d’inaugurer le nouveau lieu de création et d’accompagnement pédagogiques.

    Ces espaces vont être déployés dans les territoires pour mieux accompagner les enseignants dans l’évolution de leurs pratiques pédagogiques, en particulier celles induites par le numérique. Le ministre a également lancé le chantier de la restructuration organisationnelle du réseau pour en permettre la modernisation.

    La refondation du réseau repose sur une transformation de son offre éditoriale, numérique, de services …

    Une offre éditoriale rénovée

    Pour répondre aux besoins des enseignants, accroître la lisibilité de l’offre existante et à venir, un vaste travail de refonte éditoriale a été mené. L’édition transmédia est le nouveau modèle développé par le réseau. Le principe est de concevoir, d’éditer et de diffuser des ressources multiformats adaptées à chacun des canaux de diffusion disponibles (print, web, mobile, TV), complémentaires les unes des autres, et répondant aux besoins de la communauté éducative à travers trois univers éditoriaux : éclairer, maîtriser, agir.

    Une offre numérique restructurée

    La refonte de l’offre numérique a pour objectif d’améliorer l’accès aux ressources éditées, la navigation des internautes sur les offres numériques du réseau, afin de faciliter la recherche et l’utilisation de ces ressources pédagogiques. Ainsi, un nouveau site web et une librairie en ligne, fondés sur un principe de mutualisation des contenus gratuits et payants dans une plateforme unique, seront lancés en avril 2014.

    Une nouvelle offre de service au plus près des territoires : les ateliers Canopé, lieux de création et d’accompagnement pédagogiques

    Pour créer des ressources pédagogiques, la proximité avec les enseignants, les établissements scolaires, les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Éspé) est une des clés afin de faire entrer l’école dans l’ère du numérique.

    Le réseau revisite son offre de services et sa relation avec la communauté éducative. Il transforme ses lieux de proximité en « ateliers Canopé », des espaces de créativité, de collaboration, d’expérimentation et de formation, pour accompagner les nouvelles pratiques pédagogiques et particulièrement celles induites par le numérique. La refondation du réseau passe par le renforcement des liens avec ces partenaires : rectorats, collectivités territoriales, ESPE, associations et parents d’élèves, notamment dans le domaine du numérique éducatif.

    Le nom du réseau change

    Canopé, le nouveau nom du réseau, créé une identité unique, faisant disparaître l’ensemble des acronymes existants – un nom évoquant un écosystème riche basé sur la diversité et l’adaptabilité, un lieu foisonnant et stimulant d’expérimentation et d’échanges.

    Un nom qui évoque la vitalité, la spontanéité, la complémentarité. Nouveaux outils pédagogiques, nouvelles approches, nouveaux supports, nouvelles attentes des enseignants, des parents et des élèves… Le réseau produit un grand nombre de contenus et de services sous des formes toujours plus diverses et interconnectées : c’est une « canopée pédagogique » dont l’action et les productions sont créatrices de richesse et de futurs.

    Source : service presse du CNDP

    Pour en savoir plus : www.reseau-canope.fr

  • Faire entrer l’école dans l’ère du numérique

    Faire entrer l’école dans l’ère du numérique

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    Cet appel à projets «Services et contenus numériques innovants pour les apprentissages fondamentaux à l‘Ecole» s’inscrit dans le cadre du soutien des investissements en faveur de l’innovation de procédé et d’organisation dans les services et contenus d’une part, et de la recherche et au développement (R&D) qui inspire les nouveaux usages du numérique d’autre part.

     

    Dans une société où le numérique bouleverse les modes d’accès aux savoirs, les modes de travail et les rapports sociaux, l’Ecole doit être actrice des évolutions pour accompagner tous les élèves dans leurs apprentissages « avec le numérique », « par le numérique » et « au numérique ».

    Il ne s’agit pas seulement de mettre l’École à l’heure du numérique, mais plus encore de poursuivre les efforts déjà initiés et de se saisir du numérique pour refonder l’École.

    Le développement généralisé du numérique est à même de faire évoluer et progresser l’efficacité de notre système éducatif dans la prise en charge des élèves, mais aussi dans son fonctionnement et son ouverture. Le numérique offre la possibilité d’adapter la formation aux parcours individuels, au niveau de connaissance et au rythme d’apprentissage de chacun, et cela en particulier dès l’école primaire et les premières années du collège.

    Cette formation enrichie permet ainsi la familiarisation des élèves avec le numérique, leur donnant une compétence clé pour s’insérer dans une société exploitant les technologies de l’information et de la communication de manière extensive.

    Conformément aux priorités définies lors du lancement de la stratégie numérique par le ministre de l’éducation nationale en décembre 2012, cet appel à projets concerne tout particulièrement les apprentissages fondamentaux dans l’enseignement primaire et dans leur articulation avec le début du collège (lire écrire, compter, apprendre une langue étrangère à caractère universel, utiliser les technologies de l’information et de la communication).

    Au‐delà de la mobilisation des enseignants, des chercheurs et des collectivités territoriales, l’entrée de l’École dans l’ère du numérique doit aussi être propice à l’essor d’une filière numérique française compétitive dans la création de contenus numériques et d’e‐services pédagogiques de haute qualité technologique.

    Cet appel à projets s’inscrit donc dans une démarche collective d’innovation technologique, économique, sociale et pédagogique. Il constitue enfin une étape de la mise en œuvre de la feuille de route du numérique du Gouvernement, dont un des trois axes vise à faire du numérique une chance pour la jeunesse.

    La gestion de cette action, pour laquelle une quinzaine de projets pourront être soutenus pour un montant total indicatif d’aide de dix millions d’euros est confiée au Fonds pour la société numérique (FSN) qui est géré par la Caisse des Dépôts, en son nom et pour le compte de l’État.

    L’appel à projets sera clos le 30 septembre 2013 à 12h.

    Pour télécharger l’appel à projets:

    http://cdcinvestissementsdavenir.achatpublic.com

    En savoir plus : bientôt sur ludovia.com, après le 10 juin, un nouvel article sur ce programme

  • OPPIDUM, modèle de gouvernance pour les territoires

    OPPIDUM, modèle de gouvernance pour les territoires

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    C’est l’une des problématiques pour lesquelles le dispositif OPPIDUM, Observatoire des Pratiques Pédagogiques Innovantes et Des Usages du Multimédia, a été conçu et mis en place par la maire adjointe aux usages numériques de Saint Maur des Fossés (Val de marne),  Pascale Luciani-Boyer, par ailleurs en charge des questions Education et Numérique pour l’AMF, et membre du Conseil national du Numérique.

     

    Réfléchir avant d’agir, en impliquant tous les acteurs concernés

    Suite au triste constat des faibles usages des Tableaux Numériques Interactifs acquis par la commune, et consciente très en avance, que la réussite d’un projet numérique dans les écoles repose essentiellement sur l’implication des acteurs concernés, Pascale Luciani Boyer, a très rapidement, organisé une gouvernance autour d’un triple partenariat : L’académie  de Créteil, la ville de Saint-Maur-des-Fossés et l’Université René Descartes.

    « Oppidum est né de la volonté de mieux allouer les ressources pour accompagner la réussite scolaire par le numérique ( 1€ investi = 1€ utilisé), couplée au constat que les moyens investis dans l’école numérique jusqu’à aujourd’hui ont davantage répondu à une volonté de modernisation qu’a une réflexion sur son efficacité », explique Pascale Luciani-Boyer.

    L’objectif est avant tout de mener une réflexion mutualisable sur les dispositifs les plus performants tant sur les plans des réponses pédagogiques que sur ceux liés à l’utilisation réelle des investissements, à une recherche d’indicateurs pertinents de suivi, et un accompagnement de mise en œuvre.

    « Les achats d’équipements restant du ressort des collectivités, il était légitime que celles-ci se posent la question de l’efficience avant de faire les choix d’investissement avec le fruit de l’impôt collecté. Pour répondre à ces choix, le seul recours de l’Éducation nationale n’y aurait pas suffit », précise Pascale Luciani-Boyer.

    A cet effet, aux côtés des services déconcentrés de l’Education Nationale, le CRDP, des responsables du périscolaire, des services municipaux et des élus délégué à l’Enseignement et aux Usages Numériques réunis au sein d’un Comité de Pilotage, l’unité de recherche spécialisée constituée de chercheurs et doctorants du professeur Georges-Louis Baron avait pour mission de renseigner les décideurs municipaux sur les usages à l’école des TICE et permettre la mise en place d’un dispositif prospectif d’analyse des besoins dans ce domaine.

    Il s’agissait donc non seulement de produire des connaissances (à partager  en mode Open data) mais aussi de fournir aux acteurs concernés des ressources pouvant avoir une dimension formative.

    Comme nous le confirme Pascale Luciani-Boyer : « Après avoir décidé du choix d’investir dans les dispositifs numériques pour ses écoles, la collectivité s’est donc donné le temps de la réflexion et de la concertation auprès des quatre acteurs que composent les politiques éducatives des villes : les enseignants, les parents, les élèves et les animateurs municipaux ».

    Cette étude  recherche-action  à caractère scientifique avait donc pour objectif dans un premier temps de mener une étude exploratoire de faisabilité auprès des enseignants, des animateurs des centres de loisirs mais aussi des élèves, des parents d’élèves, de comprendre et appréhender :

    • les habitudes d’usages et les freins de chacun sur les équipements et outils informatiques et numériques
    • leurs réels besoins en équipement et ressources numériques, selon leurs objectifs.

    Les COCA : Des concertations dans chaque école.

    Suite aux résultats de cette étude, le dispositif OPPIDUM prévoit la tenue dans chaque école de COCA : Comité Oppidum de Consultation Active.

    Chaque établissement scolaire primaire, suite au conseil d’école, est doté d’un comité de citoyenneté avec pour mission d’aider aux choix des dispositifs d’école numérique (matériels, logiciels, suivi, formation…) et d’assurer le suivi en participant à l’évaluation et à la pertinence de ces investissements scolaires.

    Cette instance de consultation entre parents, enseignants, élèves et animateurs  a pour objectif d’apporter une réponse la plus près des besoins numériques de chaque école et des possibilités d’usages des enseignants.

    « La composition du COCA est le reflet du regard croisé des différents acteurs concernés et permet une participation citoyenne au sens premier : des acteurs de la cité qui collaborent  aux choix des investissements de la ville et à leurs évaluations » précise Pascale Luciani-Boyer.

    « La responsabilité de tous est ainsi engagée pour se prémunir du gaspillage d’argent public en adaptant les réponses apportées et en suivant de près leur utilisation. Chaque parent, enseignant, élève et animateur de la vie éducative de l’établissement peut devenir acteur du dispositif Oppidum ».

    Des indicateurs de suivi pour ajuster les besoins

    La dernière étape du dispositif OPPIDUM en cours de réalisation, avec l’accompagnement de l’université, est d’établir des indicateurs de suivi qui serviront d’aide au choix pertinent pour suivre le bien fondé des investissements et l’évolution des usages.

    Car rien n’étant immuable, les enseignants et les co-acteurs d’oppidum se donne  droit à l’erreur. Aussi, un suivi permanent des utilisations  des matériels, s’impose pour un réajustement continu des besoins en matériel, logiciel ou ressources numériques et en formation.

    Un dispositif reproductible pour les territoires

    • Eclairer les acteurs sur les questions d’équipements, d’infrastructures et sur les actions d’animation et de formation à mettre en œuvre,
    • Intégrer l’usage du numérique dans la pratique éducative des élèves de façon transversale,

    Sont ainsi les principaux objectifs auxquels répond le dispositif OPPIDUM dans un souci d’efficience.

    Ainsi, OPPIDUM permet par son concept d’articuler à travers la mise à disposition des équipements et ressources,  des solutions de continuité éducative entre le scolaire, périscolaire, et le périéducatif, entre l’école et les familles, entre l’école et le collège.

    Mis en pratique à Saint-Maur, le processus du dispositif OPPIDUM a été conçu pour être partager avec d’autres villes.

    Comme l’exprime Pascale Luciani-Boyer, « le projet Oppidum placé sous le haut patronage de l’AMF s’inscrit dans une logique de mutualisation de la démarche pour en faire profiter notamment les autres territoires, mais aussi l’ensemble de la communauté éducative ».

     

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  • Clé de la réussite d’un projet numérique : orchestrer sa gouvernance locale !

    Clé de la réussite d’un projet numérique : orchestrer sa gouvernance locale !

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    Pourtant, nombre équipements numériques ont ainsi été acquis et restent dans les placards, faute d’inadéquation avec les infrastructures,  ou configuration des bâtiments, maintenance technique, ou encore de formation ou d’accompagnement pédagogiques auprès des enseignants.

    Des compétences et des arbitrages politiques fragmentés

    Comment une collectivité peut-elle donc, dés lors qu’elle choisit de se lancer dans un projet d’école numérique, éviter ces écueils ?

    La future loi Peillon a relancé au sein des collectivités un débat déjà latent depuis la mise en place du B2i et des différents plans numériques des précédents ministères : Quels équipements et infrastructures choisir au sein des établissements, et pour quelle organisation générale opter ?

    Avant d’effectuer ces choix, plusieurs questions se posent à la collectivité afin que les équipements informatiques et numériques puissent, entre autres :

    • être performants tout en respectant les contraintes budgétaires de la ville,
    • s’adapter aux configurations techniques des établissements sans solliciter sans cesse le service informatique, voire demander au directeur ou à l’enseignant de se transformer en informaticien.
    • offrir une large palette d’usages sans pour autant prétendre remplacer la pédagogie des enseignants,
    • diffuser internet avec une grande flexibilité sans compromettre la santé publique,
    • être mobiles sans risquer d’être dérober, etc.
    • être fréquemment utilisés par les enseignants grâce des accompagnements de l’Education Nationale.

    Avec les salles informatiques, déployées massivement dans les années 2000, puis les recommandations de l’Education Nationale d’installer des ordinateurs en fonds de classe, ou encore les besoins aujourd’hui d’usages transversaux qui nécessitent l’acquisition d’outils mobiles, de nombreuses collectivités s’interrogent.

    Faut-il renouveler ou dynamiser les salles informatiques classiques, aménager des ordinateurs en fond de classe, et/ou s’équiper de Classes Mobiles ? Faut-il opter pour des ultrabooks, ou des tablettes tactiles ? Et qu’en est-il de l’accès à internet….

    Entre les facilités offertes par le Wifi, et le principe de précaution que revendiquent ici certains politiques, là les parents d’élèves, ou là des enseignants, les débats sur la santé publique et le numérique battent leurs plein au sein des collectivités.

    Tous les projets d’écoles numériques réussis nous enseignent aujourd’hui, que seuls de solides partenariats tripartites, entre collectivités territoriales, Education Nationale et établissements scolaires, permettent d’aboutir à des usages efficients grâce à une réflexion commune en amont sur le projet pédagogique, les équipements, et infrastructures à mettre en regard, sans oublier la formation, le suivi et l’analyse régulière des usages.

    Mais reste à savoir qui, au sein même des collectivités, est en mesure d’étudier les différents schémas,  préparer, gérer le projet et prendre les décisions : Les élus nouvelles technologies ou  service informatique, qui sauf exception, n’a pas mission pour jauger des besoins et objectifs d’usages des enseignants ? Les élus ou service éducation, qui généralement ne maîtrisent ni la technique, ni les problématiques de maintenance ?

    Les responsables TICE locaux de l’Education Nationale, apportent leurs savoir faire en la matière mais n’ont bien sûr ni la main sur les arbitrages politiques budgétaires, ou de santé publiques locaux, ou sur la gestion globale du projet  en interne.

    Sans compter que dans un contexte de continuité éducative cohérente (école, collège, lycée)  la gouvernance doit pouvoir s’orchestrer, selon les organismes territoriaux et l’ANDEV, par bassin d’éducation entre les collectivités et les instances locales de l’Education Nationale.

    Des compétences donc fragmentées au sein même des collectivités, qui pour autant, dés lors qu’elles sont pilotées de manière cohérentes, ouvrent aux enseignants et aux collectivités  les champs des possibles.

    Trouver la bonne alchimie entre les différents acteurs impliqués

    En réalité, la réussite d’un projet d’Ecole numérique ne réside pas uniquement sur le choix des équipements et des infrastructures mais sur l’organisation d’un dispositif, qui permet d’échanger, de consulter les acteurs impliqués et de mettre à disposition du projet, les compétences de chacun.

    Que ce soit au niveau de la région comme en PACA, Rhône Alpes, au niveau des départements du Val d’Oise, de l’Ariège ou de la Corrèze, ou au niveau des communes comme à Elancourt, Limoges, Angers, La Ciotat ou Saint Maur des Fossés, tous ont réuni au sein d’un comité de pilotage les différents acteurs impliqués, que sont :

    • les élus, préoccupés par le budget, la politique de santé publique/wifi, ou les délais de mise en œuvre.
    • l’Education Nationale (représentant du rectorat et de l’Inspection Académique), en charge des formations aux outils, des ressources numériques, des accompagnements pédagogiques.
    • les services de la ville (éducation et jeunesse, techniques et informatiques), en charge de la coordination logistique avec les établissements pour les uns, de la maintenance et du bon fonctionnement des infrastructures pour les autres
    • les responsables du périscolaire qui pourront assurer une continuité éducative des usages du numérique par la mutualisation des outils dans les espaces d’accueil périscolaire.

    D’expérience, seule la volonté politique permet d’initier et d’orchestrer les prérogatives de chacun et de trouver avec persévérance un chemin consensuel.

    Mais, organiser son comité de pilotage mensuel reste insuffisant si en amont et au fil du projet les enseignants, directeurs d’établissements et parents d’élèves – voire les élèves eux mêmes –  ne sont pas consultés sur la base du volontariat, et impliqués dans le processus d’étude et de décision.

    Les enseignants, intéressés par des solutions leur permettant d’être soutenus dans leur pédagogie différenciée, les représentants de parents d’élèves, préoccupés par le soutien scolaire, les rythmes scolaires, la politique éducative et de santé publique de la ville, apportent tous des éléments constructifs au projet au côté des représentants du COPIL.

    C’est ce que la ville de Saint Maur des Fossés dans le Val de Marne a formalisé au sein d’un dispositif appelé OPPIDUM, par la création des COCA : Comité Oppidum de Consultation Active

    « La composition du COCA est le reflet du regard croisé des différents acteurs concernés et permet aux concitoyens de collaborer  au choix des investissements de la ville »,

    précise Pascale Luciani-Boyer, maire adjointe de Saint Maur et en charge des questions Education et Numérique pour l’Association de Maires de France, qui a initié ce programme pour la ville.

    Au-delà des appels à projets, que les villes effectuent couramment, consulter régulièrement les acteurs finaux, c’est faire émerger leurs objectifs d’usages en présence des représentants de l’Education Nationale et de la Ville, et s’assurer ainsi de l’implication et de l’engagement de chacun, dans un suivi et une évaluation de la pertinence des choix et des équipements installés.

    Mais les différentes contraintes techniques et budgétaires de chaque commune, les configurations de chaque école en matière de réseaux, d’accès à internet de grandeurs de bâtiments, ou de classes, les motivations aléatoires des enseignants d’un établissement à l’autre ne permettent pas aux communes d’appliquer à la lettre, une architecture TICE standard.

    Aucune solution standard n’existe, tous doivent  adopter une approche méthodique circonstanciée, une analyse et une recherche de solutions qui tiennent compte des expertises de chacun, dans une gouvernance bien orchestrée.

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  • Collectivités et Refondation : pourquoi est-ce donc vraiment LE MOMENT ?

    Collectivités et Refondation : pourquoi est-ce donc vraiment LE MOMENT ?

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    L’échéance des municipales

    Echéance des élections municipales oblige, les réflexions pour la prochaine mandature battent leur plein depuis plusieurs mois dans les communes.

    Les projets d’écoles numériques pourraient, espérons-le, y trouver leur place.

    Si l’on en croit un sondage effectué en 2008 par Ipsos, les lieux d’accueil de l’enfant (« écoles et crèches ») constituaient la deuxième thématique déterminante de vote lors des dernières élections municipales. Et ce, devant le développement économique de la commune, et la sécurité des biens et des personnes !

    D’autre part, selon une enquête réalisée toujours en 2008, par l’ANDEV, les projets d’écoles numériques étaient présents dans 80% des projets municipaux de leurs adhérents des dernières élections.

    Les deux enquêtes conjuguées devraient donc théoriquement propulser l’école numérique dans les premiers rangs des préoccupations municipales. D’autant que depuis 2008, les expériences du numérique dans l’éducation se sont développées et l’on est en mesure d’en appréhender les bienfaits et de connaître les pré-requis de réussite.

    Certes la crise économique et les restrictions budgétaires ont également depuis creusé leurs lits, et découragé plus d’un projet. Mais regardons de plus près si le numérique n’est pas justement une source d’efficience, qui mériterait des choix politiques et budgétaires particuliers.

    Restriction budgétaire ? Le numérique, source d’efficience !

    Au moment où les élus réfléchissent à leurs prévisionnels budgétaires pour leur prochaine mandature, ne serait-il pas opportun de repenser certains frais de fonctionnements dédiés aux écoles ? Au-delà des choix d’investissement qu’il suppose, le numérique, peut à cet effet, être une solution intéressante.

    Pour les écoles qui utilisent à présent des ressources numériques, ou un espace numérique de travail par exemple, les villes ont pu constater une baisse des frais de photocopies et surtout un gain de productivité des services et des enseignants, grâce à la dématérialisation des courriers administratifs avec l’éducation nationale ou avec les parents.

    D’autre part, le numérique permet également de réduire le coût des frais d’intervenants extérieurs tant en langue que pour les projets pédagogiques culturels.

    Comme le précise Pascale Luciani Boyer, en charge des questions Education et Numérique pour l’Association des Maires de France et nouvellement nommée au sein du Conseil National du Numérique au titre des représentations d’élus,

    « les outils numériques constituent des choix politiques et budgétaires incontournables, si l’on souhaite favoriser une efficacité  pédagogique augmentée  et les échanges école- famille. Sans compter, que le numérique permet également une amélioration de la productivité des services et présente des avantages écologiques incontestables ».

    Et Janine Bouvat, directrice de l’Education de la ville de La Ciotat, de rajouter : « les prix des technologies baissent d’année en année, et des solutions à moindre coût existent. Les restrictions budgétaires entrainent des choix financiers et le numérique est à terme un outil permettant d’optimiser ces investissements ».

    La clé de cette efficience repose essentiellement sur l’étude de l’accointance entre les besoins d’usages des enseignants et les configurations, et  infrastructures des écoles en regard. Ce qu’Anne Angéli, Maire adjointe du Pré Saint-Gervais (93) et consultante des projets éducation auprès de Villes internet, nous confirme : « lorsque l’architecture de l’école numérique est bien pensée, les villes évitent bien des dépenses inutiles et ont accès à des solutions économiques ».

    Prochaine loi Peillon : le numérique, source d’efficacité augmentée

    Avec son projet de loi, Vincent Peillon a posé le cadre d’une exigence de réussite éducative, réclamée de tous les acteurs éducatifs et les organisations territoriales. Principales mesures prises dans ce sens : efficacité augmentée de la pédagogie différenciée, aide accrue aux enfants en difficulté, enseignement de l’anglais dès le CP, activités pédagogiques complémentaires, et encouragement vers des activités périscolaires éducatives dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires, sans compter les apprentissages propres aux outils numériques et leurs usages transversaux.

    Un champ de travail colossal pour les enseignants….et les services d’accueils.

    Même si le Ministère embauche comme il le prévoit 7 000 enseignants pour atteindre l’objectif de « plus de maîtres que de classes », avec plus de 250 000 classes (289 000 en 2009 – source RERS), il serait difficile d’atteindre, sans l’aide des outils numériques, une excellence de pédagogie différenciée au vu des multiples niveaux existants déjà dans une même classe et de l’augmentation des enfants en difficulté.

    Les outils numériques sont en effet aujourd’hui reconnus pour permettre aux enseignants de les soutenir et de leur permettre de démultiplier leur pédagogie différenciée, ainsi qu’aux élèves d’acquérir autonomie et confiance et de maximiser leur chance de réussite.

    Or, comme nous le voyions dans un précédent article, la loi ne contraint pas les communes à investir dans différents équipements informatiques pour soutenir les enseignants de leurs communes, dans ces enjeux pédagogiques. Mais on le sait, les élus impliqués dans la vie de leurs communes s’inquiètent de la réussite éducative des enfants et si l’on choisit la voie d’une efficacité augmentée : le numérique est reconnue pour être une des solutions à développer

    Les technologies de pointe dédiées à l’éducation telles que le cloud, les tablettes et les réseaux sociaux etc. facilitent en effet la pédagogie différenciée, le partage et la diffusion des ressources. Tout dépend si l’étude des besoins en regard a été effectuée avec précision pour des choix d’outils et de technologies, et une gouvernance de suivi, parfaitement adaptés.

    Prenons l’exemple de l’apprentissage de l’anglais dès le Cp, demandé dans le projet de loi Peillon : de nombreuses ressources diffusées via balladodiffusions, tablettes ou TNI permettent aux enseignants de créer des séances dynamiques, efficaces et captivantes.

    Un moyen sans doute de les soutenir car selon Anne Marie Voise, maître de conférences à l’université de Bourgogne et formatrice à l’IUFM de Dijon, «les enseignants ont peur d’être de mauvais modèles pour les enfants » car « les professeurs d’écoles viennent de filières uni­ver­si­taires très diverses : psy­cho, socio, sciences de l’éducation, lettres (…) et seulement 10 à 15%  sont d’anciens linguistes ».

    Encore une raison, s’il en faut, de justifier les usages transversaux du numérique dans les parcours pédagogiques et les investissements à effectuer rapidement en ce sens par les communes.

    Avis aux lecteurs de cette rubrique :

    Appel à Témoignages de collectivités engagées ou en projet sur le numérique et la refondation de l’école : vos réactions concernant le projet de loi, vos initiatives, vos idées et propositions, et les problématiques que vous rencontrées, contactez-nous !

    Merci d’envoyer vos mails à mfb@amotice.com, ou vos coordonnées sur twitter @amotice, pour nous faire partager votre expérience.

     Retrouvez tous les articles de MF. Bodiguian dans la rubrique « Refondation et collectivités » ici

  • Le numérique, vecteur d’une culture partagée : problématiques territoriales d’aujourd’hui et demain.

    Le numérique, vecteur d’une culture partagée : problématiques territoriales d’aujourd’hui et demain.

    Entre éducation culturelle et culture du numérique

    Au côté d’une pléthore de ressources numériques culturelles issues de la valorisation du patrimoine, les Rencontres de l’Orme mettaient à l’honneur cette année les contenus numériques comme clé de voûte entre éducation culturelle et culture du numérique.
    L’objectif des Rencontres de l’Orme était cette année comme l’exprime Gérard Puimatto, directeur adjoint du CRDP de l’Académie d’Aix Marseille de montrer comment « développer une culture globale du multimédia et de l’interactivité – pour communiquer, s’informer, créer – devient un enjeu majeur de l’école et des structures impliquées auprès des jeunes ».

    Une des thématiques, traitée par les collectivités territoriales présentes au sein des ateliers, était de comprendre comment l’Ecole, et à travers elle, la collectivité en charge de définir son projet éducatif territoriale, « peut-elle donner aux jeunes les moyens d’être des consommateurs responsables des produits et services qui leurs sont proposées, des usagers avertis de la culture transmise par le numérique ? »

    Quand ressources culturelles numériques riment avec continuité éducative territoriale

    La question est donc alors de savoir comment l’ensemble des ressources numériques proposées, permet de tendre vers une culture du numérique réfléchie, et par là, vers des usages numériques efficients : comment les collectivités territoriales, traditionnellement en charge des équipements et des infrastructures, interviennent également de concert au côté de l’Éducation Nationale, sur les contenus mis à disposition de la communauté éducative pour un objectif commun de réussite éducative ?

    Sur ce point, bon nombre d’intervenants des ateliers expriment la nécessité de travailler en mode projet, dans le cadre d’une gouvernance assidue : seul moyen d’optimiser l’usage de ces ressources numériques dans un objectif de continuité éducative entre programmes scolaires et activités périscolaires, ou école et offres d’activités culturelles locales auprès des familles.

    Mais l’optimisation des usages de ces ressources, à des fins de continuité éducatives ne peut s’inscrire que dans le cadre d’un projet d’éducation territoriale, au sein d’un même bassin d’éducation, s’accordent à préciser Chantal Blandel, secrétaire nationale de l’ANDEV, et Laurent Brisset, en charge des questions d’éducation au sein de l’Association des Régions de France.

    Un mode projet à l’échelle d’un bassin d’éducation, école collège lycée, c’est orchestrer des ressources numériques de façon à susciter, selon les différents âges et niveaux de scolarité, l’intérêt des enfants et des jeunes et les encourager à développer leur créativité en utilisant de nouvelles ressources éducatives, leur permettre au fil des années de l’école au lycée de devenir acteurs de la société numérique et les former à cette nouvelle culture.

    Et si les ressources numériques remplaçaient les manuels scolaires papiers…

    Evoqué lors de plusieurs ateliers, ou dans les allées autour de l’espace dédié à l’Edition Numérique, certains caressent l’idée que les ressources et contenus numériques pourraient à terme remplacer les manuels scolaires papiers.

    C’est en tout cas, la conviction par exemple de Patrick Palisson, représentant de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves ou de Pascale Luciani Boyer, élue, en charge des questions Education et Numérique au sein de l’Association des Maires de France et, à ce titre, membre du Conseil National du Numérique.

    Certes, l’usage des ressources numériques offre l’avantage, reconnu par les enseignants, de favoriser la pédagogie différenciée. Elles permettent, on le sait également, des choix adaptés et modulables en cours d’année, contrairement à l’unicité du manuel scolaire papier, dont le choix est effectué initialement.

    « Les ressources numériques seraient alors peut-être un des moyens d’éradiquer un jour le syndrome de l’algue verte de l’éducation », qui selon un inspecteur général de l’éducation, est celui de la photocopie…

    Autre avantage et non des moindres, « les ressources numériques sont sources d’économies budgétaires pour les collectivités, en charge d’acquérir les manuels scolaires ». C’est ce que nous confie Pascale Luciani Boyer au cours d’un des ateliers consacrés à la refonte de la loi Peillon et les répercussions pour les collectivités.

    En tant qu’élue, elle défend l’idée que « les économies réalisées sur l’acquisition de manuels scolaires par les collectivités et parfois plus directement par les écoles à travers la caisse coopérative pourront être réinvesties dans l’acquisition de support numérique de lecture et permettre ainsi à chaque enfant de bénéficier d’un manuel numérique individuel ».
    Si, de plus, ce support numérique propose une calculatrice, une bibliothèque sur le monde grâce à internet et un espace collaboratif, il présentera alors des avantages cognitifs qui accompagneront l’élève dans tous ses parcours de réussite éducative.

    Mais pour atteindre un tel objectif, il est nécessaire d’envisager des outils à une échelle volumétrique conséquente qui, pose bien sûr alors le problème du modèle économique, que nous aurons l’occasion d’aborder lors d’un prochain article.

    Article rédigé par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE