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  • Numérique en EPS et au-delà : la nouvelle et efficace posture de l’enseignant !

    Numérique en EPS et au-delà : la nouvelle et efficace posture de l’enseignant !

    Martial1_101114La matière EPS bénéficie d’un avantage considérable sur les autres disciplines. Elle permet à l’individu de s’évaluer sur son potentiel en terme de capacités, tout en développant les compétences permettant de progresser au travers de la compréhension des tâches, en optimisant les marges de progression.

    La place du numérique peut devenir prépondérante et tend à se justifier dans les pratiques professionnelles.

    Quels sont les axes sur lesquels nous devons nous appuyer et valoriser la production de contenus numériques appropriés ? Quelle est la nature de ces contenus au regard de ceux déjà produits ?

    Un rapport au corps qui personnalise fortement l’utilisation de l’objet numérique

    Commencer d’abord par l’Ecole qui propose et développe un numérique personnel multitâches et généraliste.

    C’est le rôle des ENT où l’espace personnel est devenu l’argument numéro un de la justification des usages.

    Un espace personnel conditionné par un tenant fort : l’accès sécurisé.

    On peut alors se poser la question de l’intérêt de cette hyper personnalisation au regard de l’information délivrée. Une fois dépassée la consultation des notes, la validation des compétences et les quelques messages personnels adressés dans le cadre de travaux spécifiques, quels contenus numériques peuvent se promouvoir de la valeur d’une considération personnelle ? Il en existe forcément, mais au regard des pratiques généralisées actuellement, quelle réalité ?
    Cela pose donc la question de l’intérêt.

    Martial2_101114Sans dématérialisation forcée des supports des exemples cités précédemment, ainsi que la numérisation des manuels et autres ressources plus classiques, pourrions-nous constater une tendance au développement de la pratique du numérique ? La capacité conséquente de la technologie n’attire-t-elle pas parce qu’elle limite les efforts personnels de recherche, de réflexion et d’analyse, en apportant des ressources « clé en main« , là où un effort supplémentaire était demandé auparavant ?

    Développons encore le sujet. Parlons des contenus maintenant. Nous ne pouvons pas dire qu’ils soient minimes aujourd’hui. La « numérisation » abonde considérablement les ressources. Les sites et portails s’organisent pour mieux définir leur offre de connaissance ; les outils même, se transforment pour proposer un nomadisme performant où l’argument premier est de tout avoir sous la main.

    Transporter sur soi et n’importe où avec soi, dans un objet à la mode, le contenu d’une bibliothèque ! Quel merveilleux argument… Quand en plus, on peut photographier, filmer, rédiger, calculer, et parfois… se connecter à internet, cela devient un luxe considérable.

    Oui ! Mais au final ?

    Dans une récente publication, Jean-Paul Moiraud, fait état du nouveau rapport au corps et à l’environnement qu’induit l’apprentissage avec les écrans. Le 12 juin 2014, France Info diffusait sur les radiotextes des voitures : « activité Physique, les jeunes sont de moins en moins dynamiques... »

    Et pourtant… Si j’allume aujourd’hui le poste de télévision, je peux y voir, à grand renfort de publicité, que le numérique se personnalise et rend des services considérables à l’individu, en particulier dans la connaissance de soi, dans sa motivation et son auto-évaluation. Il se vend et s’achète parce qu’il propose des services que suscitent un intérêt personnel. Mon smartphone est mon multi-outil du quotidien où s’organise ma vie du cadre personnel au cadre professionnel… Mon smartphone devient mon coach sportif !

    Quels freins, de ce fait, au développement des usages du numérique dans le système éducatif ?  Quels freins, mais aussi quelles solutions ?

    Martial3_101114De manière plus concrète, l’angoisse réside dans le contenu… C’est le cas très précis de l’ensemble des disciplines qui utilisent le numérique comme un formidable lieu de culture et de connaissance. Parmi les premières erreurs faites et très vite constatées, les liens hypertextes à tout va, proposés comme une formidable richesse et que l’on a même trouvé sur des clés USB à destination des élèves.

    Quel intérêt y avait-il à s’échiner à remplir des supports qui renvoyaient vers d’autres supports ? Par la suite, il y a la volonté de transformer l’existant. C’est ce que j’ai placé de manière prédominante en introduction. Ces 2 étapes ont été nécessaires, mais ne sont pas essentielles pour aider à construire une avancée dans l’ère du numérique. Elles l’ont été pour y entrer.

    De ce point de vue, en EPS, nous misons, non pas sur l’absorption, mais sur la production ! Le débat est lancé…

    En effet, le support reste et demeure le corps, que l’on ne digitalisera pas pour le plaisir d’un numérique intrusif et envahissant dans les apprentissages. Le contenu, l’apprentissage et la validation demeurent des faits du mouvement que le numérique peut aider à analyser, construire ou corriger, mais il ne le remplacera pas.

    Il n’en est pas de même autour de la production des exercices ou raisonnements où l’activité de l’élève tend à se réduire en se rationalisant. Le premier effet de cet aspect est que les contenus proposés se standardisent et leur manque d’originalité produit une lassitude et un rejet parfois.

    Il n’en est rien dans un numérique de terrain qui, alors qu’on pourrait lui opposer de produire également une simple transformation des pratiques, propose la connaissance immédiate du résultat et la présence d’un professionnel pour les analyser et permettre à l’élève de progresser.

    Il s’agit bien ici de promouvoir l’outil numérique comme un moyen de personnaliser la pédagogie tout en ne surchargeant pas les enseignants de tâches conséquentes qui tendraient à éloigner du potentiel numérique perçu comme lourd et contraignant.

    J’ai récemment pu entendre Sophie Pène déclarer l’idée d’un numérique qui permettrait à l’enseignant de délivrer sereinement son savoir (#ed21 #numa , jeudi 7 novembre Paris), et je lui signalais que c’était déjà le cas en EPS où sur le terrain, la culture numérique des élèves, ou du moins cette partie intuitive guidée par des outils adaptés, produisait ces effets escomptés en y permettant un positionnement très différent du professeur ; un positionnement qui le rapproche des élèves par un savoir partagé de manière plus performante.

    Il me semble qu’aujourd’hui, nous avons plus à gagner à réfléchir sur la manière dont on produit des outils et comment on veut qu’ils soient utilisés, qu’à vouloir les imposer dans des formes vues et revues.

    Il est profondément inutile de remplacer un livre par une tablette, de la même manière qu’il est inutile de remplacer un chronomètre sans en avoir pensé les nouvelles fonctions.

    Martial4_101114Sur la base de ce constat manichéen, se posera comme une évidence le fait que le niveau d’apprentissage d’un groupe se confrontant au numérique demeurera équivalent à un autre fonctionnant de manière plus classique, y compris dans le cas potentiel d’accès à de plus nombreuses ressources, même avec un accompagnement des usages…

    Crédit photos : Martial Pinkowski

  • CANOPE, un réseau proche des enseignants

    CANOPE, un réseau proche des enseignants

    [callout]Pour en parler le mieux possible, considérons l’exemple de l’Atelier CANOPE d’Evry. Anciennement CDDP, il est animé par des préoccupations toutes plus différentes les unes que les autres depuis le mois de juillet où, à l’issue d’un travail de fond, il a été labellisé et a obtenu les fonds nécessaires à sa restructuration.[/callout]

    Martial1_041114C’est un espace conséquent pouvant accueillir des formations et des publics en tout genre offrant, de surcroît, une densité numérique de très bonne qualité au contact de ressources plus classiques mais sans cesse réactualisées au profit des évolutions pédagogiques du moment.

    C’est aussi un espace de découverte et de proposition en adéquation avec les préoccupations des nombreux enseignants qui s’y rendent chaque jour et y découvrent un univers pédagogique de qualité.

    Parmi les missions qui incombent au personnel présent sur place, aux provenances et compétences variées :

    l’accompagnement des équipes enseignantes sur les différents projets qui leur sont proposés ou plus localement ceux que, eux-même, ont créés.

    C’est ainsi que pour un enseignant des collèges de l’Essonne, un support et une aide peuvent être apportés dans la recherche de ressources, la création de projets, la création et la gestion d’un blog, l’utilisation des tablettes de dotation.

    Prenons l’exemple précis du collège « Les Sablons de l’Essonne » qui s’est lancé dans la création d’un blog visant à accompagner un projet ayant pour centre d’intérêt l’Islande, terre de mystère au dépaysement assuré. Un appel, un conseil et, en moins de 10 minutes, suite à un échange, une enseignante inscrite sur le service de création de blog de l’académie de Versailles a pu aussitôt démarré un travail de fond avec ses élèves.

    Moins de 15 jours après cet appel, le résultat est un blog qui s’enrichit régulièrement des apports des enseignants et des élèves.

    Mais la tâche ne s’arrête pas là. L’Atelier CANOPE, c’est aussi un service relationnel et la proposition d’outils et de ressources. Dans ce cas précis, le blog n’a été que le prétexte à une rencontre plus poussée avec des membres de l’équipe éducative et le chef d’établissement pour accompagner d’autres usages.

    Martial2_041114Un blog qui se veut dynamique s’accompagnera de services aussi divers que possible. Là encore, en présentiel, on peut citer:
    – la présentation des outils académiques comme la ScolaWeb TV qui permettra la diffusion de contenus ;
    – une présentation accompagnée des recommandations de rigueur pour l’usage des images ; un outil qui permet également un travail collaboratif sur les images et qui accompagnera de manière performante les sorties pédagogiques ainsi que les travaux en classe : Photo Live, où tous les enseignants peuvent contribuer à la création d’albums de photographies sécurisés visant à mettre en valeur la participation et les réalisations des élèves.

    Mais le collège renferme un potentiel encore plus conséquent. Établissement réactif et innovant, l’équipe avait déposé un projet qu’elle a défendu auprès d’une commission spécifique composée de membres du Conseil Général et des réseaux pédagogiques, pour obtenir une dotation de 30 tablettes tactiles fonctionnant sous Android et leur équipement de connexion associé.

    Martial3_041114Sans attendre, une formation rapide et efficace à la gestion et à l’utilisation des tablettes a été organisée.

    Objectif : préparer au mieux l’intervention de la mission TICE conviée à venir former l’ensemble des enseignants de l’établissement aux solutions numériques qui accompagnent ce projet tablette.

    Bien évidemment, les compétences se partagent et l’Atelier CANOPE, riche de ses compétences propres permet de soutenir efficacement et rapidement les enseignants les plus novateurs prompts à démarrer rapidement une action pédagogique avec leurs élèves.

    En moins de 4 heures, partagée entre démonstrations techniques de bases et scénarios pédagogiques, l’équipe présente lors de ce rendez-vous a pu envisager un usage immédiat, disons plutôt, une intégration immédiate des outils numériques sur des contenus très divers.

    Petit aparté auprès du chef d’établissement pour appuyer une demande de l’équipe EPS, seule discipline faisant encore l’appel « papier« , pour la prise en charge d’un point d’accès leur permettant de faire l’appel sur l’ENT de l’établissement ; mais également expliquer la nature du rendez-vous, et c’est tout un établissement qui se trouve transformé pour une année scolaire dont nous pouvons imaginer qu’elle sera, pour les élèves, de nature tout à fait différente.

    J’avais un peu de mal à construire cette mission, et il s’avère que tout naturellement, elle s’inscrit dans cette logique vécue personnellement sur le terrain, de partage de connaissances et de compétences.

    D’autres rendez-vous sont pris pour venir étudier l’évolution des usages et apporter, pourquoi pas, de nouvelles compétences dont les élèves tireront très rapidement profit, véritables éléments d’une culture numérique orientée vers la connaissance et l’appropriation des environnements numériques et de travail.

    Martial Pinkowski, enseignant en EPS et chargé de mission numérique au Canopé de l’Essonne

  • Et si le fait d’équiper les élèves n’était pas aussi compliqué que cela ?

    Et si le fait d’équiper les élèves n’était pas aussi compliqué que cela ?

    [callout]Je me permets cette question en ne perdant pas de vue le fait incontournable et évidemment important que représente l’impact financier de telles décisions…Une précaution en introduction, de rigueur, car les premiers retours à chaud pourraient être cruels et cyniques, me reprochant de ne pas en avoir conscience ou de parler sans savoir…[/callout]

    Martial2_pointdevueequipement171014

    En réalité, je précise que j’en suis très conscient ; pour de multiples raisons.

    La première étant que pour en arriver à produire applications, articles et réflexions, il a fallu depuis plus de 15 ans investir sur fonds personnels dans un domaine où chacun s’accordera à dire que, suivre l’évolution technologique et pédagogique pour promouvoir les innovations représente un coût certain, qui se démultiplie au-delà de l’échelle personnelle, jusqu’à l’investissement en nombre pour pouvoir proposer, expérimenter, conclure débattre. C’est précisément mon cas. Et je suis loin d’être le seul !

    Je m’estime de ce fait suffisamment bien placé pour en débattre. D’autant plus que ces derniers mois, au fil des salons et des rendez-vous divers, des réunions pédagogiques, des commissions TICE, et des réunions de groupes (GEP, IATICE, colloques en université, associations, entreprises, éditeurs, fournisseurs, Conseils Généraux…), j’ai pu rencontrer un nombre considérable de personnes directement impliquées dans la promotion des usages, dans le développement de stratégies d’équipements et plus directement, dans les décisions politiques inhérentes à l’éducation, les politiques d’équipements et les stratégies numériques.

    Pour ma part s’ouvre aujourd’hui un débat sans fin auquel je souhaite contribuer. Mettre un terme ? Apparemment pas ! Mais à ma manière, exprimer le fruit de nombreuses heures passées sur le terrain de la pratique avec comme contraintes celles liées à un véritable souci d’éducation et de formation, mais aussi celles qu’impliquent l’apport de technologies dans le système éducatif tel que nous le connaissons aujourd’hui, à mes yeux encore trop craintif et peu confiant, et pour des raisons souvent injustifiées.

    Tout d’abord, j’affirme qu’il est impossible de tout contrôler !
    Oui ! une affirmation bien particulière au sein de ce débat. Et c’est important.

    Après plus de 3 années de tablettes numériques, nous en arrivons à une évolution graduée des souhaits d’équipements numériques où l’élève devient le fait d’un enjeu particulier.

    Et qui dit élève dit enfant, avec le souci permanent que nous avons, nous adultes de le protéger, à commencer par contrôler ses actions…

    J’imagine déjà la réaction de certains parmi vous, considérant ces propos comme restrictifs et peut-être provocants. Il me faut tout de suite être pragmatique pour apaiser les tensions naissantes.

    En effet, j’ai pu constater au fil du temps, la naissance de nombreux projets allant du simple équipement en tablette à celui de l’idée d’objets connectés, voir « omni » connectés. Les oppositions restrictives ont toujours été nombreuses, allant jusqu’à diminuer considérablement l’impact positif imaginé.
    Je ne nie pas les principes de précautions nécessaires à la mise en oeuvre de ces expérimentations (initiées par des prestataires, des entreprises, des partenaires) ; j’interroge sur l’idée finale, l’objectif, du point de vue des élèves et des enseignants associés.

    Car à force de multiples précautions, nous en sommes arrivés, sur des concepts géniaux, à limiter considérablement l’impact imaginé et les effets attendus pour produire des compte-rendus souvent à l’identique les uns des autres, quelles que soient les sensibilités et provenances géographiques, sortes de copier-coller déprimants où sans filtre de lecture ; on pourrait imaginer qu’au final, rien n’est vraiment possible.

    Le contenu se limite à un cadre assez simple où l’on reprochera aux enseignants de faire la même chose qu’avant avec toutefois, la formidable possibilité d’avoir un outil capable d’en représenter plusieurs sur le même support (texte, image, son).

    Le filtre quel est-il ?

    Et bien n’ayons pas peur des mots. La psychose ultra sécuritaire sur les usages génère de la frustration, limite les innovations, les freine parfois ! Je considère aujourd’hui, qu’à l’image de la société, une véritable industrie de la sécurisation se développe pour rassurer l’initiation et la conception des politiques d’équipements, s’adressant aux décideurs politiques et à l’Éducation Nationale au travers de ses différentes institutions, avec complaisance et détermination sur les démons technologiques. Deux effets considérables et contre-productifs :
    – le surcoût des projets
    – la complexité des mises en œuvre et les problèmes associés

    Je ne rentrerai pas dans le détail de chacun de ces points, mais toutefois, je ferai un petit résumé des conséquences. Il apparaît que la conception et l’utilisation d’applications nécessitant des identifications multiples sur les périphériques, quand celles-ci peuvent se faire en n’étant pas obligatoirement connecté, sont trop souvent gênantes. Il en va de même pour certains espaces numériques, leur ergonomie et la lourdeur de leur administration. Ceci interroge :

    comment aboutir à ce que nous recherchons de manière la plus évidente : souplesse d’utilisation et mise en œuvre intuitive et rapide entre les mains des enseignants et des élèves ?

    Martial_pointdevueequipement171014Pour moi, ce « mal » restrictif, pensé et repensé sans cesse, dès que ce genre de décisions se profilent, que ce soit au travers de l’équipement collectif ou individuel, produit un effet dévastateur qui éloigne les utilisateurs de leur mission d’innovation, d’éducation et de formation. Pire que tout ! C’est nier l’évidence qu’il est impossible de tout contrôler. Mais il est impératif de former et éduquer aux usages numériques. Il me semble aujourd’hui que les nombreuses précautions prises sur les réseaux pédagogiques des établissements scolaires suffisent à protéger à la base les enfants, et permettent d’éviter les dérapages pouvant laisser craindre aux enseignants de ne pas pouvoir maîtriser l’outil.

    Quelle politique idéale ?

    Je me confronte depuis plusieurs semaines à un débat sur l’équipement numérique mobile. Équipements en tablettes : faut-il doter les élèves avec des tablettes numériques qui resteront dans l’établissement ou pourront-ils les transporter ? (Sachant que cette tablette est personnelle et vouée à sa scolarité – collège).

    Mon point de vue : doter les élèves, leur permettre de transporter cette tablette (c’est un objet mobile).

    Les prérogatives que je préconiserais :
    – équiper les enseignants : le même outil, et leur permettre de les manipuler et trouver les actions de formation collectives ou individuelles dont ils auront besoin le plus facilement possible.
    – ne pas s’attarder sur l’hyper sécurisation des outils, mais au contraire, investir dans un panel d’applications performantes, adaptées aux besoins et agissant de manière concrète, facile et efficace avec les ENT.
    – réfléchir de manière efficace à une éducation au numérique appuyée sur la pratique, la production et donc la manipulation, en banalisant l’outil au même titre que l’est un dictionnaire, de manière à le rendre non pas omniprésent, mais intéressant dans l’utilisation ponctuelle.

    Pour :
    – renforcer le rôle des équipes éducatives et leur donner une réelle fonction éducative axée sur la découverte et l’adaptation au numérique, domaine qui échappe aux plus jeunes, vampirisé par les réseaux sociaux et les jeux, et les sortir de ce carcan éducatif strict basé sur l’autorité et la discipline
    – favoriser la commande et la production d’applications adaptées aux besoins de formation dans une politique globale
    – réaliser, au passage, des économies de temps et d’argent si l’on considère que, obliger un élève à déposer et prendre sa tablette dans l’établissement génère une réorganisation totale et lourde du fonctionnement des établissements, que ce soit en terme de service des personnels comme en terme d’équipement des salles !
    – et pallier aux éventuels oublis, pannes, dysfonctionnements par un système de prêt provisoire qui se ferait à la marge… Je considère que la tablette prendra le rôle (et non pas la place) d’un cahier, d’un stylo, d’une règle… ou d’un livre, pouvant aller jusqu’au carnet de correspondance le cas échéant. un outil de travail ! Un lieu de connaissance et d’apprentissage !

    Et pour conclure sur les choses qui fâchent, je vais reprendre un discours que mes collègues formateurs TICE EPS et moi-même utilisons en stage de formation : après des années de pratique, avec du matériel acheté pour beaucoup sur nos fonds propres (je me répète, mais c’est nécessaire), nous n’avons constaté aucun vol ; une casse (c’est le risque).

    Aujourd’hui, avec le soutien d’entreprises (MDSYS, Easytis), nous travaillons avec du matériel prêté et configuré par nos soins (sans surcouches de prestataires) sur le terrain de l’EPS, en extérieur, en gymnase, avec la photographie, la vidéo, le son et de nombreuses applications, très souvent payantes par achat ponctuel ou abonnement, et nous n’avons qu’à constater d’un engouement certain et une vraie motivation de nos élèves.

    Mon propos était de donner à l’enseignant la place qu’il mérite dans l’éducation et la formation par le numérique et d’aider les décisions prises ou à prendre à voir le jour dans un choix difficile mais ambitieux. C’est un point de vue que j’assume et sur lequel j’argumente tout en étant capable de comprendre l’ensemble des restrictions qui me seront opposées.

    Je crois fortement en l’impact du numérique dans la transformation des rapports aux savoirs, et également au soutien qu’il apporte aux enseignants dans l’aide à la valorisation des progrès et des réussites chez les élèves. Non pas que ce soit une nouveauté chez les enseignants, mais que cela le soit au travers des modes de transmissions.

    N’est-on pas d’accord pour dire aujourd’hui que l’information nous paraît plus dense non pas parce que les évènements se bousculent mais bien parce qu’ils nous parviennent plus nombreux et plus rapidement ? Il en est de même pour les apprentissages.

    Nous n’avons pas à nous inquiéter de la somme de ce qu’il y a à faire, car pour qui aura un tant soit peu réfléchi sur les développements individuels, et regardé les programmes scolaires, la hiérarchie reste la même. Seuls outils et mode de transmission évoluent, générant des attentions différentes et ouvrant l’esprit sur un monde qui bouge. D’où cette place importante accordée aux enseignants dans la formation et l’éducation… avec le numérique.