Étiquette : Martial Pinkowski

  • CANOPE, un réseau proche des enseignants

    CANOPE, un réseau proche des enseignants

    [callout]Pour en parler le mieux possible, considérons l’exemple de l’Atelier CANOPE d’Evry. Anciennement CDDP, il est animé par des préoccupations toutes plus différentes les unes que les autres depuis le mois de juillet où, à l’issue d’un travail de fond, il a été labellisé et a obtenu les fonds nécessaires à sa restructuration.[/callout]

    Martial1_041114C’est un espace conséquent pouvant accueillir des formations et des publics en tout genre offrant, de surcroît, une densité numérique de très bonne qualité au contact de ressources plus classiques mais sans cesse réactualisées au profit des évolutions pédagogiques du moment.

    C’est aussi un espace de découverte et de proposition en adéquation avec les préoccupations des nombreux enseignants qui s’y rendent chaque jour et y découvrent un univers pédagogique de qualité.

    Parmi les missions qui incombent au personnel présent sur place, aux provenances et compétences variées :

    l’accompagnement des équipes enseignantes sur les différents projets qui leur sont proposés ou plus localement ceux que, eux-même, ont créés.

    C’est ainsi que pour un enseignant des collèges de l’Essonne, un support et une aide peuvent être apportés dans la recherche de ressources, la création de projets, la création et la gestion d’un blog, l’utilisation des tablettes de dotation.

    Prenons l’exemple précis du collège « Les Sablons de l’Essonne » qui s’est lancé dans la création d’un blog visant à accompagner un projet ayant pour centre d’intérêt l’Islande, terre de mystère au dépaysement assuré. Un appel, un conseil et, en moins de 10 minutes, suite à un échange, une enseignante inscrite sur le service de création de blog de l’académie de Versailles a pu aussitôt démarré un travail de fond avec ses élèves.

    Moins de 15 jours après cet appel, le résultat est un blog qui s’enrichit régulièrement des apports des enseignants et des élèves.

    Mais la tâche ne s’arrête pas là. L’Atelier CANOPE, c’est aussi un service relationnel et la proposition d’outils et de ressources. Dans ce cas précis, le blog n’a été que le prétexte à une rencontre plus poussée avec des membres de l’équipe éducative et le chef d’établissement pour accompagner d’autres usages.

    Martial2_041114Un blog qui se veut dynamique s’accompagnera de services aussi divers que possible. Là encore, en présentiel, on peut citer:
    – la présentation des outils académiques comme la ScolaWeb TV qui permettra la diffusion de contenus ;
    – une présentation accompagnée des recommandations de rigueur pour l’usage des images ; un outil qui permet également un travail collaboratif sur les images et qui accompagnera de manière performante les sorties pédagogiques ainsi que les travaux en classe : Photo Live, où tous les enseignants peuvent contribuer à la création d’albums de photographies sécurisés visant à mettre en valeur la participation et les réalisations des élèves.

    Mais le collège renferme un potentiel encore plus conséquent. Établissement réactif et innovant, l’équipe avait déposé un projet qu’elle a défendu auprès d’une commission spécifique composée de membres du Conseil Général et des réseaux pédagogiques, pour obtenir une dotation de 30 tablettes tactiles fonctionnant sous Android et leur équipement de connexion associé.

    Martial3_041114Sans attendre, une formation rapide et efficace à la gestion et à l’utilisation des tablettes a été organisée.

    Objectif : préparer au mieux l’intervention de la mission TICE conviée à venir former l’ensemble des enseignants de l’établissement aux solutions numériques qui accompagnent ce projet tablette.

    Bien évidemment, les compétences se partagent et l’Atelier CANOPE, riche de ses compétences propres permet de soutenir efficacement et rapidement les enseignants les plus novateurs prompts à démarrer rapidement une action pédagogique avec leurs élèves.

    En moins de 4 heures, partagée entre démonstrations techniques de bases et scénarios pédagogiques, l’équipe présente lors de ce rendez-vous a pu envisager un usage immédiat, disons plutôt, une intégration immédiate des outils numériques sur des contenus très divers.

    Petit aparté auprès du chef d’établissement pour appuyer une demande de l’équipe EPS, seule discipline faisant encore l’appel « papier« , pour la prise en charge d’un point d’accès leur permettant de faire l’appel sur l’ENT de l’établissement ; mais également expliquer la nature du rendez-vous, et c’est tout un établissement qui se trouve transformé pour une année scolaire dont nous pouvons imaginer qu’elle sera, pour les élèves, de nature tout à fait différente.

    J’avais un peu de mal à construire cette mission, et il s’avère que tout naturellement, elle s’inscrit dans cette logique vécue personnellement sur le terrain, de partage de connaissances et de compétences.

    D’autres rendez-vous sont pris pour venir étudier l’évolution des usages et apporter, pourquoi pas, de nouvelles compétences dont les élèves tireront très rapidement profit, véritables éléments d’une culture numérique orientée vers la connaissance et l’appropriation des environnements numériques et de travail.

    Martial Pinkowski, enseignant en EPS et chargé de mission numérique au Canopé de l’Essonne

  • Numérique : enseignement spécifique ou littératie transversale?

    Numérique : enseignement spécifique ou littératie transversale?

    [callout]Devons-nous faire du numérique une discipline dans l’enseignement ou doit-il être intégré comme un objet transversal d’apprentissage ? Comme le rappelle Michel Guillou, cette idée a longtemps fait l’objet de débats à propos de l’éducation aux médias et elle renaît aujourd’hui.[/callout]

    De son côté Martial pencherait plutôt sur la solution d’une littératie transversale expliquant que pour lui, le média étant un support mais aussi une évolution, il n’y a pas de raison pour qu’il fasse l’objet d’un enseignement spécifique. Il doit se fondre dans le paysage, s’y développer pour apporter un vrai complément et un moyen de partager.

    Pour Muriel, l’éducation aux médias devrait faire l’objet des savoirs de base du premier degré.

    « De la même manière que les élèves n’apprennent pas la caligraphie au collège ou au lycée, il apparaîtrait normal qu’ils arrivent dans le secondaire en sachant manipuler un ordinateur un minimum ».

    Muriel serait donc tenté de prôner pour une discipline « culture numérique » dans le premier degré mais pas dans le second degré.

    Le nouveau socle commun intègre le numérique de manière totalement transversale, indique Odile Chenevez. Elle trouverait même naturel de supprimer le mot « numérique » de notre langage.

    « On apprend, tout simplement, avec les outils de la société actuelle ».

    Le frein, Odile le voit plus dans la situation de l’Ecole et son positionnement par discipline qui fait que l’Ecole ne semble pas préparée à la société numérique.

    De ce fait, elle verrait de manière cohérente que pour un temps, on instaure une forme de « discipline » relative à l’éducation aux médias, au codage et toutes ces notions dont on parle actuellement afin de permettre à l’Ecole de « prendre le virage ».

    Voir la vidéo du « 7×7 » en totalité : https://www.youtube.com/watch?v=VXakcQX2az0
    Veuillez nous excuser pour les petits soucis techniques de son dans les premières minutes de la vidéo.

     

     

  • Tablettes Tactiles et E.N.T. en EPS, la logique du numérique sur le terrain et l’utilisation des données en ligne

    Tablettes Tactiles et E.N.T. en EPS, la logique du numérique sur le terrain et l’utilisation des données en ligne

    Problématique pédagogique

    MartialP_310314Quelle plus-value à l’utilisation de supports numériques dans la pratique physique ? Comment exploiter les données prélevées sur le terrain dans le but d’accroître la motivation, voir remotiver les élèves à la pratique physique, parfaire la connaissance de soi et mettre en œuvre une stratégie de projet ?

    Présentation de la technologie utilisée

    L’utilisation du numérique, dans le cadre pédagogique de la pratique physique, c’est la mobilité.

    Les tablettes tactiles intègrent les leçons de manière ponctuelle, mais suivie, comme rapporteur de la pratique et de ses résultats et accentuent leur impact au travers d’espaces numériques personnels des briques disciplinaires d’ENT : PRO-EPS.

    Les élèves y bénéficient de comptes personnels leur permettant de consulter leurs propres données et de les utiliser dans différentes autres conditions. A titre d’exemple, les statistiques personnelles peuvent être utilisées dans des devoirs de mathématiques.

    Relation avec le thème de l’édition

    Dans la logique du thème de l’édition, la réalisation d’une brique ENT en relation avec la mobilité en EPS implique une forte implication dans la création d’outils en accord avec les contraintes spatio-temporelles de la pratique de l’éducation physique et sportive. Une activité très souvent déconnectée et une somme d’information conséquente à transmettre.

    Au travers de ces informations se pose la question de leur exploitation. D’un apport initialement informatif, l’utilisation des briques ENT s’oriente vers une prospection de l’évolution des apprentissages, exploitation individuelle permettant de structurer des choix et développer des stratégies de progression.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe

    Différents exemples :

    1. Vitesse, 40m haies en classe de 5ème
    2. Acrosport 3ème, construction de figures et exploitation dans le temps
    3. Liaison interdisciplinaire ATPNetwork/Mathématiques : statistiques en classe de 4ème
    4. aPTB/iPTB exploitation des données en sport collectif
    5. « Savoir Nager » : suivre l’évolution de ses apprentissages au travers d’évaluations critériées

    De manière globale, une relation se porte entre le quantitatif et le qualitatif qui vont se transmettre petit à petit dans l’espace numérique personnalisé.

    Cette consommation de valeurs doit permettre l’élaboration de processus de création de séquences visant à aider l’élève à identifier ses points forts et construire les conditions optimales de réalisation.

    L’accès à ces données au travers de la brique ENT PRO-EPS s’apparente à un cartable EPS qui se transporte partout au long de la scolarité, des lieux de pratique à la maison pour prendre le temps et comprendre, voir anticiper sur les évènements et séances à venir.

    Voir le programme complet des ateliers ExplorCamps

    Voir la bio de  Martial Pinkowski sur Ludovia 2014

  • EPS 3.0, HighTech et innovation au service des élèves

    EPS 3.0, HighTech et innovation au service des élèves

    L’impact du numérique éducatif dans ce contexte va être extrêmement intéressant à étudier. L’activité choisie l’est d’autant plus qu’elle dépasse largement le cadre scolaire et se pratique au sein des clubs et associations. Nous nous proposons d’apporter dans cet article une vision très précise de ce qu’est l’éducation avec le numérique, des solutions à des contraintes matérielles conséquentes, un lien fort entre la pratique et le résultat et la volonté affirmée de placer l’innovation dans le monde de l’éducation au premier plan.

    Tout commence dans les EPLE de l’Essonne où s’organisent de nombreux Cross en début d’année scolaire. Pour bien comprendre l’intérêt de l’utilisation du numérique, il faut faire sortir un certain nombre de constats de terrain, tirés souvent des contraintes :
    . gérer aux environs de 600 élèves (chiffre moyen pouvant évoluer)
    . mobiliser du personnel pour la gestion des courses ainsi que l’organisation générale
    . choisir un lieu approprié (souvent sur la base des aspects logistiques : voirie, eau, alimentation électrique…)
    . sécuriser l’environnement
    . assurer le déroulé de la journée (enchaînement des courses, remise des collations,…)
    . effectuer la remise des récompenses
    . transmettre les résultats à l’ensemble des participants

    Martial_P2_230614Nous retiendrons ces 7 points, bien qu’il soit possible d’en rajouter d’autres tant la tâche est complexe.
    Bien évidemment, la solution tient en quelques mots : tablette, PRO-EPS, NFC, CROSS

    Depuis plus d’un an maintenant, l’application CROSS, pour tablette Androïd 7″ à 10″ est utilisée sur l’ensemble du territoire avec un franc succès. D’abord adressée aux établissements du second degré, des exemples de pratique nous reviennent du 1er degré et de clubs et associations diverses ayant pu utiliser avec satisfaction le concept.

    Ce concept, quel est-il ?

    A l’ère du déploiement des ENT et  de la multiplication des projets tablette, CROSS synthétise parfaitement l’esprit du développement de la pratique numérique par ses fonctionnalités destinées à améliorer la mise en œuvre des évènements de masse et la transmission des résultats aux participants.

    Exit le PC relié à une prise pour la journée, l’attente fébrile des classements et l’impression fastidieuse des résultats. D’un point de vue administratif, il est possible de créer en moins d’une heure des courses regroupant de 400 à plus de 1000 participants et d’avoir la certitude (et la satisfaction) de leur donner l’ensemble des informations essentielles qui auront donné toute sa valeur à cette journée.

    En amont de l’évènement…

    PRO-EPS la brique ENT dont nous avons déjà parlé contient la base des participants. Cette base est rapatriée sur une tablette où est installée l’application CROSS.

    L’utilisateur va effectuer alors le choix des groupes et des courses associées. Ainsi, il sera possible de séparer les courses en fonction des classes, catégories, sexes,… tout en conservant la possibilité de regrouper les résultats. A ce stade, les numéros de dossards sont affectés. Une fois ces opérations effectuée deux choix s’offrent à l’utilisateur :
    . le choix classique d’imprimer des dossards : pour cela, les données du cross sont renvoyées sur PRO-EPS qui offre la possibilité d’imprimer ces dossards (numéro, nom, établissement QRCode…)
    . le second fait appel à la technologie NFC qui va permettre de s’épargner l’impression des dossards par l’utilisation de bracelets pouvant être réutilisés indéfiniment, qui vont renfermer un certain nombre d’informations, et être distribués aux élèves avant le départ.

    Il est à noter que si les tablettes bénéficient de lecteurs NFC, l’application CROSS va permettre de dupliquer en quelques secondes les données du cross d’une tablette à une autre par simple contact entre ces périphériques, ce qui permettra de démultiplier les points de distribution des bracelets (lors de l’appel des coureurs par exemple : voir la vidéo du CDDP de l’Essonne).

    Pendant les courses…

    Martial_P5_230614Sur une des tablettes, le départ est donnée et la course s’élance. Il est possible d’en commencer une autre avant que la précédente ne soit finie quelle que soit la configuration de saisie choisie (dossard ou NFC). A l’arrivée, cette même tablette va fonctionner de manière assez souple :

    . choix d’un fonctionnement classique :
    – validation manuelle du temps : affectation manuelle de ce temps à un numéro de dossard
    – les dossards étant imprimés avec un QRCode, le passage de ce QRCode devant l’optique de la tablette peut aussi générer les 2 opérations précédentes
    . choix d’un fonctionnement NFC : le contact avec le capteur permet de saisir et affecter les temps en moins d’une demi seconde. Un gain de temps considérable et une source d’erreur réduite à sa simple inexistence !

     

    Après la course…

    Martial_P3_230614Que ce soit immédiatement après l’arrivée du dernier ou en fin de journée, à n’importe quel moment, du moment que tous les coureurs sont arrivés (contrôle possible sur l’application en direct qui compare le nombre d’inscrits et le nombre d’arrivées pour la sécurité optimale des courses), les podiums et résultats peuvent être annoncés.

    Des résultats sous forme de classement, mais aussi les temps, les vitesses moyennes.

    Avec une imprimante bluetooth, ils peuvent être imprimés, mais surtout, avec une connexion à internet, ils sont transmis en ligne, sur PRO-EPS et consultables immédiatement.

    Martial_P4_230614

     

     

    Bien évidemment, la connexion cellulaire est une contrainte, mais CROSS renvoie sur le serveur PRO-EPS une quantité réduite d’informations (quelques Ko) qui s’accommodent parfaitement d’une association entre un smartphone et la tablette pour la transmission de données en lignes. Un point fort considérable développé par PDAgogie.com et accessible à toutes les applications proposées par la société qui rend l’accès à l’information quasi immédiate en ligne.

    A destination des EPLE, écoles, associations, collectivités et clubs, cet exemple de pratique de terrain en dit long sur le potentiel du numérique et la capacité offerte aux ENT et autres services en ligne de promouvoir l’efficacité des innovations de terrain. Cet exemple de pratique est simple et renferme tous les avantages qu’il y a à investir dans des concepts « simples et efficaces » afin de permettre à chacun de se retrouver dans sa pratique et y associer la notion de suivi et de progrès.

    Ce sont les arguments essentiels qui vont permettre aux enseignants, éducateurs, formateurs et autres responsables non pas de justifier, mais valoriser l’entrée du numérique dans le système éducatif. C’est également l’exemple même de la valorisation des investissements faits dans les ENT qui, avec cette brique spécifique et disciplinaire, offrent un service de qualité qui s’adresse aux utilisateurs mieux qu’un espace de contenu, un espace personnel de contenus !

    Plus d’infos :
    Liens Internet
    http://www.cddp91.ac-versailles.fr/spip.php?article911
    http://www.pdagogie.com/app_cross.php
    http://www.pdagogie.com
    http://www.pro-eps.fr
    Liens PLAY STORE
    https://play.google.com/store/apps/details?id=com.pdagogie.cross
    https://play.google.com/store/apps/details?id=com.pdagogie.cross7
    https://play.google.com/store/apps/details?id=com.pdagogie.photolive (application proposée pour valoriser par l’image cette journée)

  • EPS RUNNING, le numérique en action !

    EPS RUNNING, le numérique en action !

    Je m’applique, dans cette chronique, à mettre en avant la valeur des développements sur le terrain de la pratique dans une optique théorique nécessaire, mais qui perdra rapidement son sens sans porter de projets concrets. En parlant de projets, il ne s’agit pas ici d’imaginer ce que serait une pratique numérique au service des apprentissages, mais bien d’en faire état et valoriser les apports du point de vue des apprentissages, des conditions d’apprentissage et de la motivation des élèves.

    MArtial2_170614Avec des idées simples, la technologie va nous permettre de transformer radicalement la pratique en lui donnant valeur et cohérence d’un nouveau genre. L’exemple que je prends est celui de la course… Non pas celle qui consiste d’aller d’un point à un autre le plus rapidement possible, mais celle plus « agaçante » qui s’inscrit dans la durée et l’effort long. Un sujet bien délicat qui pourrait en faire sourire plus d’un à l’évocation de tours de stade à n’en plus finir dont les objectifs ont pu nous échapper jadis…

    C’est à ce niveau que la technologie opère sa révolution. Nous serons tous d’accord pour affirmer que la pédagogie avec le numérique doit se transformer et proposer un cadrage le plus parfait et cohérent au regard des pratiques antérieures au risque de remplacer les plus-values escomptées par un renforcement de l’échec. Et pour pouvoir le faire, il faut que l’approche technologique soit le plus simple possible et permette aux enseignants d’agir en réaction à son environnement et les contraintes qu’il impose plus qu’en accord avec l’outil qu’il souhaite utiliser.

    La conception de EPS RUNNING respecte ces principes. Ce fut d’autant plus nécessaire que, plus qu’à l’enseignant, c’est à l’élève que s’adresse cette application.

    Les trois principes essentiels reposent sur :
    . un relevé simplifié des temps de passage en un point unique de la piste
    . un regard sur l’exécution de la tâche
    . un retour d’information en deux temps : immédiat (régularité) / post-épreuve (respect du contrat)
    …et ce, pour chaque coureur d’une même course.

    Les objectifs assignés :
    . Permette à chaque élève, sur la base d’un objectif commun, de gérer et réguler sa pratique au regard de ses capacités
    . Mettre en évidence les conditions de la réussite
    . Valoriser le progrès et permettre d’en étudier les conditions
    . Donner et transmettre des résultats pour permettre d’avoir un avant, pendant et après la leçon.

    L’organisation pédagogique appartient à l’enseignant.

    L’application numérique, utilisable sur tablette (Android) format 7″ à 10″, comporte un paramétrage aisé et modifiable en fonction des objectifs et réalisation en différents temps de son utilisation, ce qui permet de lancer des séquences très rapidement et d’en tirer des bilans tout aussi rapidement.

    Son ergonomie s’adapte tout à fait à l’utilisation par les élèves, un point fort et gage de performance et réussite. Il ne s’agit pas ici de se focaliser sur l’élève inapte uniquement, à qui l’on confie une tâche de saisie, mais bien sur l’élève porteur d’une responsabilité dans le groupe et agissant en tant qu’observateur et juge, s’appuyant sur les mêmes outils que l’enseignant. La valeur de cette pratique donne aux élèves les éléments de maîtrise des leçons ainsi qu’une approche différente du numérique qui le guide par la maîtrise d’informations qui vont conditionner la réussite.

    Dans cet exemple, la technologie ne fait appel à rien d’autre que des logiques de calcul basées sur l’engagement des élèves et leurs désirs de réussite.

    Martial1_170614En amont, il s’agira de contractualiser avec finesse les objectifs individuels. Cette personnalisation implique la prise en compte des aspirations de chaque élève et lui permet de gérer sa pratique, non pas sur une consigne rigoureuse qui peut lui poser un problème à l’instant précis, mais bien sur son ressenti et sa motivation. A cet instant la présence du professeur est essentielle pour valider les choix, sur la base de données qu’il possède déjà (rapport aux séquences précédentes qui ont pu se dérouler) ou d’autres (tests de nature différentes ayant pu être effectués : EPS RUNNING fonctionne avec les données de l’application Test VMA disponible iOS/Android).

    Pendant la séquence, il s’agit de réguler en informant à chaque instant (initialement à chaque passage devant la zone témoin). Le rôle de l’observateur devient quasiment un rôle de « coach » ou de motivateur en vu de la réussite de son camarade. Le fait d’observer et de réguler la pratique d’un autre dans l’action permet aussi de se projeter dans sa propre pratique tout comme peut le faire l’analyse de statistiques ou le visionnage de vidéos.

    Après la séquence, par la relation entre le ressenti personnel (fatigue, aisance, difficultés rencontrées) et les résultats obtenus (sous forme de note, mais surtout avec des informations très précises sous forme de graphes, courbes, pourcentages de réussite,…)

    En dehors et la leçon, par la transmission des valeurs prélevées dans l’espace personnel de l’élève PRO-EPS afin qu’il puisse avoir à sa disposition l’ensemble de son travail et d’autres informations (temps, distance, vitesse, nombre de répétitions, cumul,…)

    Ma plus belle réussite…
    Une séquence difficile où une élève me soutenait avant même d’avoir accompli son travail qu’elle n’y arriverait jamais. Une élève que j’avais eu l’année précédente où nous avions réalisé le même exercice qu’elle avait… réussi. J’ai pu lui en faire la preuve immédiatement (conservation des données) et obtenir sa participation. Autre image d’élèves en difficultés, à qui la personnalisation des contrats et l’adaptation de l’application à des objectifs valorisant la pratique sans autres ambitions, ayant pu s’exprimer et obtenir des résultats jusqu’alors inespérés.

    Une chose possible précédemment, mais qui prend une valeur toute différente dans cette logique objective qu’apporte le numérique et où le sentiment de la rationalisation sans distinction les met à l’aise là où ils craignaient d’être encore mis devant le fait accompli !

    Pour conclure et renforcer la logique que je m’applique à promouvoir, EPS RUNNING est une application développée par des enseignants à partir de leur pratique et des attentes de leurs élèves. PDAgogie.com, qui assure ces développements, tient à cet impératif qui bénéficie à la pédagogie par le numérique et aux élèves.

    Le concept d’enseignant/développeur (et non développeur/enseignant) n’est pas un vain combat, mais bien l’investissement de compétences en rapport avec l’évolution rapide des pratiques se servant des technologies pour avancer et non le contraire !

    Plus d’infos :
    Liens Internet : http://www.pdagogie.com et http://www.pro-eps.fr
    Liens Youtube : http://youtu.be/vpqHftG6bBc et http://scolawebtv.crdp-versailles.fr/player.php?id=2282 et https://www.youtube.com/watch?v=mbfe6HCrMOo
    Liens PLAY STORE : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.pdagogie.epsrun&hl=fr et https://play.google.com/store/apps/details?id=com.pdagogie.vma&hl=fr
    Lien iTunes : http://www.pdagogie.com/app_testvma.php

  • Le numérique et le travail en équipe

    Le numérique et le travail en équipe

    MartialPinkowski_numeriqueettravailequipe_100614L’expérience montre aujourd’hui que non ! un « non » ferme qui trouve sa justification dans la pratique.
    Je peux avoir accès aujourd’hui, de n’importe où et n’importe quand à des documents très spécifiques qu’il me fallait transporter ou rechercher systématiquement auparavant. Et mieux que cela : des espaces professionnels me permettent aujourd’hui de communiquer rapidement et de manière très identifiée sur mes thématiques de travail.
    Les ENT en sont le point d’orgue, venant s’ajouter aux webmails académiques et listes de diffusion professionnelles mises en place depuis une bonne quinzaine d’années maintenant.
    Très rapidement, l’industrie du numérique a pris en compte ce souci et a proposé des espaces de stockage et de synchronisation des données, offrant au particulier cette nouvelle puissance du virtuel (le Cloud), dématérialisant les données, allégeant le cartable et assouplissant considérablement la contrainte des sauvegardes. A ces préoccupations se sont adjointes celles des connexions, et aujourd’hui, sur mon smartphone, j’ai accès à tout instant à la réponse à la question que je me pose sur mon quotidien professionnel et sur les dispositions à prendre à l’avenir. Mais pas seulement…
    Dans un espace communautaire défini, je peux avoir accès à l’ensemble des documents essentiels au travail de toute notre équipe : calendrier, programmation, textes officiels, projets divers ou spécifiques.
    Tout un historique sur un écran de « 4« , là où, plus de dix ans en arrière, il me fallait aller en cours « avec une brouette » pour transporter sur le terrain ce contenu si précieux à la cohérence d’une activité pédagogique.
    Aujourd’hui, nous avons adopté un système d’échange et de synchronisation en partage (Dropbox.com) qui nous permet de déposer ou récupérer des documents partagés avec tous.Je lisais attentivement la publication de B. Devauchelle , « Des enseignants consommateurs encore peu partageurs »  sur LudoMag et je tombais assez d’accord sur l’analyse des rapports entre publication (10% des enseignants mettent à disposition leurs contenus sur le web) et appropriation (90% les utilsent…).Dans le domaine de l’éducation physique et sportive, un nombre considérable de blogs et forums ont un succès avéré au travers de cette démarche. Dans le cas très précis de mon établissement, ce rapport 10/90 est très différent, car le contact et la personnalisation, l’identification physique de l’auteur, apportent une attitude plus respectueuse sur les fondements des ressources produites. La mise à disposition génère nécessairement une discussion là où, au travers d’une publication quasi-anonyme, le mode d’entrée peut demeurer uniquement binaire (j’adhère ou non).

    Les contenus que nous déposons ont également comme avantage d’être issus d’une analyse fine de notre environnement. Notre grande difficulté a été de pouvoir adapter nos découvertes à cet environnement si spécifique qui traduit notre quotidien éducatif et pédagogique.
    C’est également pour cette raison que dans le cadre de nos développements d’outils numériques, nous insistons sur le côté généraliste et adaptatif: « des besoins, une application« .
    Le professeur maître de ses contenus, trouve un support dans le numérique, au contraire d’un numérique qui dicte les stratégies et les enferme dans un modèle unique.
    Une conclusion historique s’impose, mettant en avant le côté précurseur de la discipline EPS, impulsant très souvent les voies de développement de concepts d’usages et de contribution au sein des pédagogies et du temps.
    Cette apparente autonomie se veut donc efficace, voir incontournable dans la routine des équipes pédagogiques alors même que nous pouvions penser le contraire à travers les critiques maintes fois répétées d’un numérique avilissant, se glissant, s’immiscent dans les espaces privés et générant un immobilisme des corps accrochés aux claviers… un comble pour une profession agissant sur le corps et le mouvement. Un comble renforcé de la raillerie du sport aux manettes ! Il apparait que les choses sont toutes différentes, et sur cet aspect en particulier.
    Au-delà du partage des contenus, existe le partage des résultats. Car si il apparaît évident que la mise en œuvre des programmes et l’évaluation des compétences induit des stratégies communes. Le partage des résultats de ces stratégies demeure un aspect fondamental de leurs mises en œuvres. Tout naturellement, si nous avons pu défendre l’intérêt dominant de la connaissance du résultat, il est un domaine où le traitement des données va révolutionner la pratique et la concertation, c’est l’exploitation commune (et aussi locale) des informations.
    Des outils de centralisation des données sont utilisés pour les examens afin de permettre une cohérence forte et éviter de trop grandes disparités dans l’évaluation des élèves. Si certaines différences peuvent apparaître de manière générale, il en est de même au niveau local.
    L’évolution des pratiques nait de la progressive appropriation d’une pédagogie à laquelle se joignent les outils numériques au quotidien.Sur le terrain, cela se traduit par les réflexions de Jean-Paul Moiraud sur ce même site où il agrémente l’innovation et le bricolage de réflexions diverses.Là encore, je peux me référer à des positions personnelles sans trop de risque au regard de ce qu’il m’a été possible de constater ailleurs. Ce sont de démarches et d’initiatives toutes personnelles que naissent globalement les avancées… Ceci est valable dans tous les domaines de la pédagogie et existe au sein de tout établissement scolaire. La pratique innovante est parfois perçue comme surprenante ou inutile, puis elle fait son chemin progressivement, aidée par une évolution certaine des attentes et préoccupations institutionnelles et sociétales.

    L’innovation bouleverse rarement les codes en vigueur, car elle est très souvent le fruit d’une réflexion en amont des mouvements d’intérêts, évolutions technologiques et courants d’influences. Notre ère de diffusion hyper informative en favorise justement la prolifération.

    Dans un fonctionnement en équipe, et pour devenir efficace avec le numérique, il apparait nécessaire que l’innovation ne tienne plus qu’au seul enseignant mettant en avant une stratégie avec le numérique, mais bien à l’ensemble d’une équipe. Disciplinaire d’abord, puis pluridisciplinaire par la suite.
    C’est à ce schéma que j’ai pu me confronter, sur un temps malgré tout assez long dont nous définirons les raisons dans une future publication. Une chose est actée aujourd’hui. La valeur des échanges au sein d’une discipline et avec les autres disciplines. Le point commun : les élèves ! Évidence me direz-vous !? Sûrement, et nous allons toutefois définir comment.
    Sans surprise également, c’est à leurs résultats que nous allons nous référer. En cette période prioritairement axée sur les compétences, nous parlerons de leurs réalisations, car à mes yeux, elles englobent autant le résultat que les moyens mis en œuvre pour l’obtenir. Nous avons la chance, en EPS, de pouvoir nous confronter à la performance. Elle tient lieu autant de l’inné que de l’acquis dans certains cas. C’est dur à dire, mais il en est ainsi.Mais notre intervention d’éducateur/formateur nous permet de la modifier en travaillant sur les capacités (à moindre effet) et sur les compétences (un domaine beaucoup plus facile à aborder avec 3heures hebdomadaires).
    Nous mettons donc en avant la progression de nos élèves au regard de l’amélioration des performances par l’affinement du geste. Utilisant des outils communs pour relever ces performances, et les habiletés transformées pour en améliorer la valeur, nous avons pu mettre en place des temps de concertation pour harmoniser facilement nos grilles.Un exemple trivial, mais très significatif : l’athlétisme; Sur la base d’un générateur de barèmes, la série des applications CHRONOPerf (iOS/Android), SAUTPerf, LANCERPerf (sur le site de PDAgogie.com http://www.pdagogie.com rubrique « Applications ») met en avant cette opportunité donnée localement de travailler sur des échelles adaptées à son environnement ou plus globales et attester de la progression des élèves.
    D’un apport anodin, nous sommes passés en une année et demi à un apport considérable d’information et de mise en avant du suivi et de la progression des élèves.
    Les réunions d’équipes pédagogiques, lieux de concertations diverses sur les facilités et les difficultés de nos élèves ont intégré la « matière numérique » comme objet de quantification, mais également comme lieu de création et de modification des outils.
    Une réflexion sur les caractéristiques où le numérique vient accompagner les échanges par son côté « absolu« . Indépendamment de la valeur du résultat, les conditions de son relevé sont appréhendées, donnant à chacun le rôle qu’il mérite et de ce fait, puisque l’outil est entre les mains des élèves, il n’y a qu’un petit pas à franchir pour les intégrer dans le dispositif assez large du travail en équipe.C’est ainsi que nous leur présentons leurs actions, comme contributives de l’évolution des outils et des projets qu’ils accompagnent. Et à ce propos, au sein des équipes, et en fonction des compétences de chacun, se développent les outils de demain, modestement locaux et partagés ensuite avec la communauté éducative afin de retranscrire dans une ergonomie simple et efficace, les attentes, les besoins, les critiques, somme toute, la valeur des concertations passées.
  • Utilisation de l’ENT en contexte de mobilité en EPS

    Utilisation de l’ENT en contexte de mobilité en EPS


    « Au moment de la création et de l’arrivée des ENT, nous nous sommes posés la question sur « quelle peut être la structure des ENT dans notre discipline : l’EPS », explique Martial Pinkowski. « Et pourquoi pas envisager comme un livret de l’élève, une mémoire physique des activités qu’ils auraient accomplies« .

    Une des particularités de l’Education Physique est d’être sur le terrain sans avoir la possibilité d’être connecté à internet.

    Après avoir réfléchi aux activités et aux applications qu’ils pourraient associer à l’ENT – au départ l’équipe de Martial est parti de l’existant à savoir les chronométrages, les mesures, les relevés statistiques simples dans les sports collectifs -, l’équipe de Martial a envisagé un principe de fonctionnement.

    « Nous nous alimentons à partir de la base élèves d’un établissement, base hébergée sur un serveur qui va la conditionner sous un format particulier permettant d’être rapatriée sur des applications ; une fois que la base est à l’intérieur des applis, celles-ci n’ont plus besoin de connexion pour fonctionner« .

    Pour utiliser ces applications sur le terrain, Martial est équipé notamment de tablettes, ce qui lui permet de démultiplier les ateliers et les exercices sur une même séance.

    Une fois la séance terminée où tout s’est déroulé en mode non connecté, Martial rassemble les données recueillies dans un espace commun dans lequel il peut lister les élèves d’une classe et analyser le travail de chacun et « pour chaque élève un espace spécifique avec ses données personnelles », précise t-il.

    Le serveur donne accès aujourd’hui uniquement à une page web consultable à partir d’un PC ou une tablette. L’idée d’une application qui peut permette à l’élève d’abonder son espace serveur en dehors du cours d’EPS est un projet actuellement en réflexion.

    « Avec le numérique, il y a un avant, un pendant et un après la séance et c’est une vraie nouveauté pour l’EPS ».

    Côté parents d’élèves, le fait de pouvoir consulter sur une tablette le travail réalisé dans cette discipline est également une nouveauté. « On ramène ses réalisations à la maison sur un support nouveau tel que la tablette, comme on ramènerait un devoir de maths », poursuit Martial.

    Avec le numérique et l’ENT, on peut ramener des « devoirs » d’EPS à la maison mais du travail que Martial suggère à ses élèves pour améliorer leur progression et il  est parfois surpris de constater que, sans rien imposer, les élèves se prêtent au jeu de s’entraîner, en allant courir ensemble le week-end par exemple, et en entrant leurs performances sur l’application dédiée sur la tablette ; une vraie révolution et des comportements nouveaux pour cet enseignement.

    Toutes les interviews réalisées sur les NetJournées sont à voir sur notre page plateau TV ici

     

  • Les enseignants : une force de proposition pour avancer dans l’ère du numérique ?

    Les enseignants : une force de proposition pour avancer dans l’ère du numérique ?

    MartialP_110214L’orientation prise autour de la confiance sans faille aux éditeurs classiques, transformant à grand peine le marché classique du papier, en le justifiant par un cartable numérique tout en un, ne délivrait au final, qu’une vision simpliste au regard d’un potentiel accru.

    J’en tiens pour preuves toutes les expérimentations pluridisciplinaires que nous trouvons autour de l’utilisation de l’image que permettent les tablettes.

    A ce titre, voulant répondre à un projet d’équipement, j’ai trouvé chez mes collègues 2 types de réponse:
    « on pourra y mettre nos cours, documents, et autres supports » ou « c’est intéressant pour pouvoir prendre des images et des vidéos »

    Oui ! mais pas seulement…

    Tout d’abord, ne pas négliger le fort potentiel et la maîtrise technique de certains enseignants/développeurs, ayant intégré les usages innovants et en particulier le numérique, depuis de nombreuses années dans leur pédagogie. Ils possèdent en eux, l’ensemble des qualités que ne peuvent offrir, ou alors de manière incomplète, les ténors de l’industrie.

    La différence tient en l’observation quotidienne de l’évolution de leur métier : un moyen de réagir en temps réel et une adaptabilité toute particulière. Mais surtout en une capacité à identifier les besoins, à les interroger et y répondre avec une infinie précision, même si parfois la tâche s’avère juste ponctuelle, locale et surtout difficile.

    Cet aspect très professionnel, s’appelle les “règles métiers”. Un ensemble de détails qui sont un atout pour le professeur, un écueil[1] pour les développeurs.

    C’est pourquoi j’insiste sur ce potentiel conséquent que possède l’éducation nationale en son sein et que le projet “faire entrer l’école dans l’ère du numérique” semble oublier alors même que je l’aurais renommé “faire avancer l’école dans l’ère du numérique” !

    Je pense qu’il est important de prendre les devants et que, même avec des moyens qui peuvent sembler dérisoires, il est possible d’être force de proposition dans un domaine où il devient urgent d’être efficace.

    Je pose la question à partir d’un concept simple : cessons de nous poser le problème comme étant celui de la ressource, mais plutôt celui du besoin !

    La ressource est omniprésente, partout. A un point tel qu’aujourd’hui, on ne la diffuse que très difficilement, car elle se livre une concurrence impitoyable en fonction des supports (papier, CD-ROM, tablette, internet). Et il apparaît évident qu’on y ajoute chaque instant des contraintes d’utilisation supplémentaires. A sujet similaire, éditeur différent.

    Mes vielles éditions de Molière ne sont plus adaptées à celles d’aujourd’hui, et pourtant cela reste du Molière !

    Je me permettrai une réflexion plus longue sur cet aspect qui inquiète, alors que Google devient le précepteur incontournable de nos élèves et que nous luttons contre…

    Et de revenir sur mon sujet principal : l’énergie des enseignants, et le potentiel des enseignants/développeurs !

    En Essonne, une initiative d’abord locale, s’étend à l’ensemble du territoire, sur la base d’une idée simple. Une idée qui dénonce l’accès aux ressources sur un aspect fondamental qu’est la “facilité”.

    Un collège[2] impulse un moyen différent d’accéder aux contenus : partir de la liste de ce qui est essentiel à retenir d’un cycle de 4 ans au collège. Idée simple, mais qui comporte quelques restrictions que les professionnels doivent intégrer, professeurs ou éditeurs. L’application, « MonCollege« [3],a pour ambition d’intégrer l’ensemble de ces contenus de base dans toutes les disciplines[4], de manière progressive et collaborative, et de les rendre accessibles gratuitement, hors-ligne (et c’est important, car la connexion a un coût pour les élèves).

    Le coeur de cette construction tient à une présentation épurée où l’information est essentielle, facilement assimilable et correspondrait à la connaissance de l’approche des contenus, non pas par le professeur, mais par l’élève, premier concerné.

    Après plusieurs semaines, il semble bien que l’aspect technique du développement ne soit pas l’obstacle le plus conséquent, mais bien cette réflexion nécessaire de l’adulte pour offrir des formations intégrant la notion de BYOD[5] que nous détournons en UYOD (use your own device) pour donner à l’objet technique une fonction éducative de chaque instant.

    Le pari est de présenter le contenu pédagogique comme étant un contenu ludique. De proposer une consultation en amont des éléments ou évènements importants et de rejoindre le concept de “classe inversée” cher à Marcel Lebrun[6]. De montrer que le numérique tient une place dans le quotidien, tant au niveau du multimédia commercial que dans l’utile éducatif.

    « MonCollege » redonne aux enseignants la place importante qu’ils occupent dans les transformations actuelles, là où beaucoup d’entre eux ne se sentent pas concernés ou dépassés par ce qui est en train de changer. Il n’est pas rare de voir s’opposer des arguments comme “de toutes façons, ils [les élèves] sont meilleurs que moi, je n’y connais rien”, alors que le débat d’aujourd’hui n’est plus sur la forme, mais sur le fond, et qu’il apparait comme évident que ces mêmes enseignants n’ont rien à craindre du numérique pédagogique, car c’est par eux que passera la validité des savoirs retenus.

    La question est posée. Ne serait-il pas nécessaire d’utiliser enfin les compétences de nos enseignants, à commencer par ceux qui sont en capacité de développer ce genre d’idées, et bien d’autres, pour donner corps à “des apprentissages par et au numérique” ? Question de fond il me semble !

    Notes :


    [1] doit-on répondre à toutes les attentes, sachant que si ce n’est pas fait, le support risque d’être abandonné ?

    [2] Collège Les Pyramides à Evry

    [3] disponible aujourd’hui sur Google PLAYSTORE uniquement, mais prochainement sur APPSTORE

    [4] aujourd’hui: mathématiques, sciences physiques, histoire, anglais de manière incomplète

    [5] de l’anglais “Bring your own device”, où l’élève utilise en classe son propre périphérique (smartphone, tablette,…)

    [6] Marcel Lebrun, docteur en Sciences, est  actuellement  professeur en technologies de l’éducation et conseiller pédagogique à l’Institut de Pédagogie universitaire et des Multimédias (IPM) de l’UCL (Université catholique de Louvain à  Louvain-la-Neuve, Belgique)