Étiquette : manuel numérique

  • Articulation TNI, manuel numérique et ENT :  construire son cours en temps réel et le mettre en ligne

    Articulation TNI, manuel numérique et ENT : construire son cours en temps réel et le mettre en ligne

    L’objectif de cet atelier est de présenter aux enseignants ce que l’on peut faire au quotidien dans son cours en utilisant les ressources conjointes d’un manuel numérique, d’un tableau interactif et d’un ENT (eLycée, l’ENT de la région Rhône-Alpes).L’objectif est d’ouvrir de nouveaux horizons pour l’élaboration d’un cours qui diffère des méthodes classiques – cours magistral entièrement rédigé au tableau ou dicté, cours basé sur la distribution de polycopiés à trous complétés par une fiche de synthèse.

    Ici, on construit le cours sur une page blanche du TNI en direct devant les élèves en y intégrant des captures faites à partir des différentes ressources numériques disponibles.

    Le résultat obtenu est mis à disposition des élèves et des parents en fin de séance sous forme d’un fichier « .pdf » qu’ils trouvent attaché à la séquence dans le cahier de textes numérique de l’ENT de l’établissement.

    Ce document, qui intègre tout ce qui a été écrit manuellement par l’enseignant et les élèves, est « illustré » par toutes les captures d’écran (éventuellement annotées) du manuel numérique et des divers logiciels disciplinaires utilisés pendant la séquence.

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    En début de séance, le professeur va récupérer sur l’ENT le « pdf » de la séance précédente afin de rafraichir la mémoire de tous. Il peut ensuite poursuivre sur la même page ou en ouvrir une nouvelle.

    Lors de la construction du cours, le numérique va servir à enrichir le document élaboré. Pour cela, différentes ressources vont être utilisées : logiciels pédagogiques, internet ou encore les ressources présentes dans l’ENT – ressources partagées entre utilisateurs  ou issues du « catalogue » de ressources numériques de l’ENT.

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    Ci-dessus un exemple de cours mis en ligne sur l’ENT tel que les élèves le retrouvent le soir en rentrant chez eux.
    On y trouve, par exemple :

    –        Des images (four solaire, lentille) glanées sur internet.

    –        Des captures d’écran de la calculatrice utilisée par les élèves obtenues à partir d’un logiciel d’émulation.

    –        Des définitions extraites du manuel numérique adopté au lycée.

    –        Une courbe (construite par un élève) capturée à partir du logiciel Geogebra.

    Les avantages induits par cette méthode sont les suivants :

    • L’accès au cours est possible à tout moment depuis n’importe quelle connexion à internet (par exemple pour les élèves absents ou les parents).
    • Les élèves n’ont plus besoin de leur manuel papier en cours (cartables allégés).
    • La connexion à l’ENT permet aux élèves d’accéder à un grand nombre d’autres services (ressources numériques pédagogiques, outils de communications, messagerie, blogs, services de vie scolaire, etc.)

    La construction du cours en direct est une perspective qui se dessine avec la généralisation du matériel informatique en classe (postes connectés à internet, tableaux numériques, tablettes, etc.)

    De plus, la plateforme centralisée via authentification unique que constitue l’ENT permet un accès efficace aux ressources produites en classe.

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    Ci-contre, un autre exemple du résultat obtenu lors d’une séance de travaux dirigés consacrée à l’apprentissage de fonctionnalités statistique de leur calculatrice graphique.

    Un élève a capturé l’exercice dans le manuel numérique et l’a affiché sur une page blanche.

    Grace au logiciel d’émulation affiché en 2m X 2m, l’enseignant n’a plus besoin de passer de table en table pour montrer la séquence de touches à utiliser.

    Des captures sont faites pendant l’explication et sont intégrées au document final.

     

    J’ai mis en place ce fonctionnement depuis 2 ans. Les retours sont très positifs :

    –       Les élèves apprécient le côté « collaboratif » de la construction du cours.

    –       Ils sont fiers de montrer leurs « créations » sur internet à leur entourage.

    –       En cas d’absence, ils n’ont plus besoin d’emprunter le cahier d’un camarade pour faire des photocopies.

    Les parents apprécient de la même façon la grande disponibilité du cours et des TD.

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    Axel corrige un QCM qu’il a capturé dans le manuel numérique. Il entoure directement  les bonnes réponses sur l’énoncé (gain de temps) et justifie ses réponses à coté…

    Les documents produits sont des fiches souvent plus attrayantes que celles produites lors d’un cours « traditionnel » ; de plus c’est une photographie fidèle de ce qui a été fait en cours qui reste disponible toute l’année en un clic.

    Voir le programme général de l’Université d’été LUDOVIA 2013 ici

  • Numérique ou non, le livre ne doit pas être un produit d’appel

    Jusqu’à la sortie de l’iPad en 2010, le monde de l’édition américaine fonctionnait sur un modèle unique : l’éditeur vendait ses titres à un prix de gros, laissant au libraire détaillant le soin de fixer le prix de son choix.
    Afin d’attirer des clients dans son écosystème, Amazon vendait systématiquement à perte les titres les plus recherchés. Ainsi, une nouveauté dont l’édition papier se vendait 28$, était vendue à 9.99$, Amazon perdant sciemment plus de 10$ par titre vendu.

    Dans le monde papier, ces prix fracassés ont permis à Amazon d’anéantir ses concurrents de façon systématique. Aujourd’hui, depuis la fermeture de Borders en 2011, il ne reste plus qu’une seule chaîne indépendante spécialisée dans la vente de livres aux USA ; Barnes & Noble. Précisons que sa situation financière est catastrophique.

    Le livre numérique permet à Amazon de mettre en place une stratégie encore plus agressive. En vendant de nombreux livres dans un format propriétaire, bloqué pour ne fonctionner que dans son écosystème, il rend l’acheteur totalement captif.

    Cette combinaison du bâton (captivité) et de la carotte (vente à perte) assure à terme une situation de monopole dans laquelle Amazon pourrait alors dicter toutes les règles du jeu.

    Inquiets face à cette situation, les éditeurs américains ont profité de l’arrivée d’Apple sur le marché pour changer les règles du jeu, basculant sur un modèle où un même prix s’appliquerait à l’ensemble des revendeurs, permettant de conserver une diversité de canaux de distribution et donc davantage de compétitivité dans ce marché.

    Une récente décision du Department of Justice (DoJ) remet cependant ce modèle en cause. Accusant les éditeurs d’entente illicite sur les prix, le DoJ s’apprête à imposer la fin de ce modèle auprès de cinq des plus grands éditeurs américains, créant ainsi toutes les conditions pour que Amazon reprenne son rôle de prédateur dominant. Cette décision défiant le bon sens est le signe avant-coureur d’une tendance lourde que l’édition va devoir combattre : pour ces acteurs, le livre n’est qu’un produit d’appel. Pour Apple ce n’est qu’un moyen de vendre des tablettes, pour Google nos lectures sont un moyen comme un autre d’en savoir toujours plus sur nous et nos comportements de consommateur afin de nous inonder de publicités ciblées. Ces préoccupations sont bien éloignées des attentes des lecteurs comme des éditeurs, et si les autorités laissent le marché entièrement entre leurs mains, tout le monde sera rapidement perdant.

    Fixer le prix du livre numérique n’est pas suffisant en soit, mais c’est une condition préalable à un véritable marché. Un prix unique sur le livre numérique pourrait être perçu comme une opportunité par les éditeurs de ralentir l’adoption de la lecture numérique. Au lieu de cela, il doit absolument devenir un outil leur permettant de mieux comprendre le marché, que ce soit via des politiques de prix ciblés dynamisant leurs ventes, ou en lançant de nouvelles collections adaptées aux attentes des lecteurs numériques.

    Quant aux libraires, dans un monde où les catalogues n’ont plus de limites, leur rôle sera plus que jamais nécessaire pour guider le lecteur dans ses choix. Mais être libraire numérique, c’est aussi repenser la médiation et la manière dont le lecteur navigue dans un catalogue, et c’est seulement en mettant son expérience au service de nouvelles expériences que la librairie trouvera sa place. Plutôt que d’un portail de la librairie, c’est de standards, et d’outils  leur permettant de se différencier dont les indépendants ont besoin.

    Créons ensemble les conditions favorisant la diversité des acteurs et des expériences, le livre mérite mieux que d’être un simple produit d’appel.

    Auteur : Hadrien Gardeur, Co-Fondateur de Feedbooks

  • Expérimentation du manuel numérique en Région Auvergne

    Expérimentation du manuel numérique en Région Auvergne

    lyceebrugieremanuelnumerique17101132Rencontre avec M. Le Proviseur Adjoint Didier Delville et des membres de la Délégation académique aux TICE (DATICE), Mme Jeanine Closset, CTICE adjoint et M. Peter Steck, professeur d’allemand à l’IUFM chargé de mission pour les usages pédagogiques du numérique à la DATICE, présents pour assurer l’accompagnement pédagogique du projet ; le Rectorat étant partenaire de la Région pour cette opération.

    L’expérimentation concerne 12 établissements de la Région Auvergne (lycées d’enseignement général, lycées professionnels, technologiques et agricoles), 825 élèves de classe de seconde et première et 48 enseignants.

    Le lycée Ambroise Brugière compte 1068 élèves dont 75 sportifs de bon et haut niveau (pôle espoir judo mixte, pôle espoir handball filles, pôle France lutte garçons et l’ASM rugby, football et basket).  Cette population de sportifs a un emploi du temps assez morcelé entre les heures d’entraînement, les séjours à l’étranger… et pour la plupart, ils sont internes. «Ces jeunes gens sont souvent là sur une période allant de vacances à vacances», nous confie Didier Delville.  «Ils ont des périodes d’entraînement qui sont prises sur les heures de cours donc ils loupent certains cours».

    C’est donc pour les «aider» à suivre leur cours quasi normalement et bénéficier d’un accès aux ressources numériques quel que soit leur lieu d’entrainement que le lycée a choisi de tester les manuels numériques avec eux.
    Comme ils ne sont pas tous dans la même classe, les élèves de leur classe bénéficient eux aussi de l’expérimentation.

    Mise en place de l’expérimentation

    Quatre matières vont êtres dispensés avec les manuels numériques : l’espagnol, les mathématiques, les sciences économiques et sociales et la physique chimie. Le matériel est fourni par la Région. Le lycée Ambroise Brugière a choisi des netbooks (54), mais le choix du matériel était libre (tablettes, ordinateurs portables,…).

    Trois vidéoprojecteurs interactifs sont également fournis pour ce lycée qui comporte déjà beaucoup d’équipements, de par son utilisation permanente de l’ENT (cahier de textes, appel des élèves, notations, actualités, ressources en ligne…) : chaque salle est équipée d’un ordinateur et le lycée possède 15 vidéoprojecteurs à focale courte émulation TBI… et surtout, les enseignants sont déjà familiarisés avec l’outil numérique et ont bénéficié de formations.

    Pour cette expérimentation, ils ont choisi les manuels numériques avec lesquels ils veulent travailler.
    Enfin, pour améliorer le réseau, la Région va connecter l’établissement à la fibre optique.
    C’est donc dans un «e-environnement» que l’expérimentation se met en place.

    Fonctionnement au quotidien

    Didier Delville nous explique : «Les netbooks vont être réservés au prêt. Un prêt de jour dans deux salles d’étude qui seront à la disposition des trois classes de seconde retenues pour le projet, dans lesquelles les élèves pourront compléter leur cours pendant les heures d’étude. Un prêt du soir pour les sportifs qui sont internes et qui pourront utiliser les netbooks dans des salles équipées d’internet à l’internat et enfin un prêt de week-end pour les sportifs de bon niveau. Enfin, comme les netbooks seront disposés sur trois chariots, l’utilisation pourra se faire en classe selon les besoins des enseignants». De plus,  Les professeurs participant au projet sont affectés dans des salles déjà équipées d’un vidéoprojecteur interactif.

    Les objectifs recherchés dans l’utilisation du manuel numérique

    •    Accéder aux manuels numériques dans la classe, pour une meilleure animation et interactivité du cours.
    «Comment est ce que je peux impliquer davantage l’élève dans le travail en classe»,  est un des objectifs comme nous l’indique Peter Steck.

    •    Accéder aux manuels numériques dans l’établissement et à l’internet pour un travail hors du temps «obligatoire»
    «Etudier comment organiser le travail hors de la classe. Nous allons regarder comment nous allons pouvoir utiliser ces ressources pour améliorer le travail personnel», ajoute Peter Steck

    •    Accéder aux manuels numériques dans les locaux annexes du lieu d’entraînement des sportifs
    «Le samedi par exemple, deux assistants d’éducation de l’ASM les récupèrent et ils peuvent travailler sur leur netbook dans une salle mise à disposition, sur la plage horaire qu’ils auront définie au préalable avec le conseiller d’éducation du lycée ; l’internat du lycée étant fermé le samedi, la prise en charge de ces élèves est réalisée par des éducateurs de l’ASM», nous explique Didier Delville.

    •    Prise de contact possible à tout moment et à distance avec le professeur.
    «L’élève peut récupérer une leçon qui aura été faite en classe et il pourra poser des questions à son enseignant via l’ENT. On peut tout à fait imaginer l’élève qui va faire un exercice du manuel numérique et qui pourra l’envoyer à l’enseignant via l’ENT. Un échange peut facilement s’établir, à distance (…)», déclare Didier Delville.

    «L’enseignement à distance demande une ergonomie pédagogique différente et le manuel numérique va peut être s’avérer plus adapté», ajoute Peter Steck.

    Enfin, le manuel numérique devrait favoriser le travail collaboratif ; travail facilité par le fait que tous les lycées qui font partie de l’expérimentation ont le même ENT.
    «Ce qui devrait ressortir aussi de cette expérimentation, c’est que les professeurs vont pouvoir faire des commentaires sur ce qui marche ou pas, des propositions d’évolution dont ils vont pouvoir faire bénéficier tout le monde», confie Peter Steck et il ajoute «des groupes collaboratifs inter-établissements par discipline ont déjà été créés sur l’ENT».

    Au delà des objectifs élèves-enseignants, Jeanine Closset nous explique que l’expérimentation va être suivie de près par tous les corps d’inspection, les inspecteurs pédagogiques, «pour voir ce que sera l’apport du manuel numérique dans les différentes matières».

    Le but de l’expérimentation est bien de juger de l’utilité et des apports du manuel numérique mais pas seulement. «La Région Auvergne a voulu expérimenter le manuel numérique mais aussi le matériel lié au manuel ; plusieurs types de matériel sont testés (netbooks, tablettes, ordinateurs portables) , afin de tirer des conclusions sur le matériel le plus adapté au manuel numérique», nous explique Jeanine Closset.

    Une expérimentation «manuels numériques» en marche pour que «le jeune devienne acteur de sa formation».

    Rendez-vous dans quelques semaines sur Ludovia magazine pour un retour d’usages…