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  • Accompagner en formation les enseignant.e.s à partager leurs expériences professionnelles des usages numériques pour en dégager les bénéfices

    Accompagner en formation les enseignant.e.s à partager leurs expériences professionnelles des usages numériques pour en dégager les bénéfices

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Martial GAVALAND présentera « Accompagner en formation les enseignant.e.s à partager leurs expériences professionnelles des usages numériques pour en dégager les bénéfices » sur la session III espaces d’apprentissage et de formation.

     

    Problématique pédagogique

    La naissance du projet provient d’une contradiction récurrente dans le monde de la formation continue des enseignants. Entre injonctions institutionnelles et liberté pédagogique, le numérique n’échappe pas à cette ambivalence depuis des décennies auprès du corps enseignants. Le résultat est implacable : l’atteinte d’objectifs, trop ambitieux, peut générer le sentiment d’échec chez les enseignants et avoir rétroactivement un effet négatif sur l’usage des outils et espaces numériques.

    Quelles conditions doit-on mettre en œuvre pour amener les enseignant.e.s à s’engager dans une démarche collaborative d’échanges de pratiques ?
    De quels outils descriptifs faut-il disposer pour mesurer le bénéfice et le rendre transférable à la communauté ?

    Il faut donc faire confiance au récit professionnel des enseignants, créer les conditions d’expression pour les amener à faire part de leurs vécus historiques à travers l’apprivoisement de ce « corps étranger » numérique fait de doutes, d’épreuves et parfois synonyme d’échec. Mais au final les longues heures passées, à apprendre et comprendre souvent seul l’usage possible de cette technologie numérique, si vantée et vue comme une nouvelle obligation professionnelle, s’effacent devant les actions mises en œuvre au service des phases d’apprentissages pour rendre efficace leurs actions pédagogies.

    Apport du numérique ou présentation de la technologie utilisée :

    Objectif : à travers le témoignage des enseignants, il s’agit pour le formateur de faire identifier les bénéfices notables sur les apprentissages, les compétences des élèves.

    Par conséquent, il faut doter le formateur de modèles descriptifs, d’échelles de mesures et d’observables pour permettre à chaque enseignant de se juger, et de découvrir le chemin qu’il peut encore mener.
    Sortant de « l’outil pour l’outil », ne remettant pas en cause le « no signifiant difference » en terme d’acquisition de connaissances, le formateur doit expliciter les enjeux socio-constructivistes importants développés à travers un usage réfléchi des outils numériques dans le cadre scolaire et le développement important de compétences transversales.

    Pour cela, en tant que formateur, je présenterai 4 modèles :
    – Le modèle RMAS de Puentadura : de la substitution par l’outil à la redéfinition des tâches
    – Le modèle IMAIP de Lebrun + complété du modèle de Karsenti
    – Le modèle de Churches : la « digital » taxonomie de Bloom

    Que j’agrémenterai de témoignages enseignants (différés ou en direct) pour amener les enseignants présents à identifier l’apport autour de 3 questions (quoi de plus ? quel transfert ? quelle modification de posture élève/prof, quelle facilité ?)

    Relation avec le thème de l’édition :

    Il s’agit d’appliquer le principe de cohérence…..en formation.
    « Partages, échanges & contributions avec le numérique »
    La présentation magistrale de pratiques, trop souvent classées « innovantes », a un effet repoussoir pour la majorité des enseignants.

    Il faut donc :
    – Engager les collègues « experts », en posture de formateur, à permettre aux collègues d’échanger leurs expériences professionnelles du numérique, à en mesurer les apports, les bénéfices et les limites pour mieux « vivre » leur mission face aux élèves.
    – Mettre les enseignants-apprenants en situation d’apprentissages en respectant une logique de formation des adultes conçue sur l’échange et les 4 logiques suivantes :

    • Logique identitaire (est ce que je m’y reconnais ?)
    • Logique motivationnelle (qu’est-ce que j’y gagne ?)
    • Logique didactique (à quoi ça me sert ?)
    • Logique relationnelle (ai-je pu échanger ?)

     

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    L’objectif est ici de faire prendre conscience au formateur et/ou enseignants de leur capacité à intégrer l’objet numérique à travers le témoignage professionnel.

    Les présentations assurées par des enseignants volontaires (ou par des témoignages pré-enregistrés) mettront en évidence que leurs compétences sont très hétérogènes tant du point de vue de leur maîtrise technique, de leurs pratiques que de leur prise en compte de la posture de l’élève avec le numérique. Certains enseignants ont déjà acquis des compétences pédagogiques permettant de modifier voir de redéfinir les activités et la posture de l’élève.
    Pour ces enseignants, l’arrivée du numérique est un catalyseur qui est rapidement intégré et qui vient enrichir les moyens déjà mis en place. Les compétences actuelles des autres enseignants ne leur permettent pas, sans accompagnement, de faire autre chose que d’utiliser le numérique en substitution, ce qui ne modifie pas la situation d’apprentissage ni la posture de l’élève.

    L’outil est donc objet de formation. Il se substitue, améliore mais aussi modifie et redéfinie les tâches des apprenants. Il faut se centrer sur l’usage approprié et pertinent, ne pas se centrer sur la technologie. Il faut poursuivre l’interrogation de la Technologie pour servir la Pédagogie.
    Au final, il s’agit de démontrer :
    – un minimum de maîtrise technique et cognitive de l’objet technologique.
    – De l’intégrer de manière significative et créatrice aux pratiques quotidiennes
    – D’identifier des possibilités de détournements, de contournements, de réinventions

    Plus d’infos sur Martial Gavaland.
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017

  • Les devoirs scolaires : que dit la recherche ? Quelles sont les stratégies gagnantes ? Quel apport des technologies ?

    Les devoirs scolaires : que dit la recherche ? Quelles sont les stratégies gagnantes ? Quel apport des technologies ?

    KarsentiOuvragedevoirs_290415Du primaire à la fin du secondaire, c’est parfois plus de 2000 heures que l’enfant passera assis à faire ses devoirs à la maison.

    Peu d’aspects de l’éducation concernent autant l’école et les familles que les devoirs scolaires dont l’efficacité et l’utilité font débat depuis longtemps.

    Les devoirs scolaires : ce qu’en dit la recherche, stratégies gagnantes et apport des technologies (Éditions Grand Duc), a pour but d’apporter des réponses aux questions que l’on se pose sur les devoirs scolaires, à travers une synthèse exhaustive des principaux résultats de recherche sur la question (plus de 300 études analysées).

     Lancement du livre le 30 avril 2015

     

     

     

     

    Pour en savoir davantage, communiquez avec Thierry KARSENTI :

    Thierry KARSENTI, Ph.D.Professeur
    Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation
    Université de Montréal
    514-343-2457
    thierry.karsenti@umontreal.ca

  • Le cours en ligne ouvert et massif : un accélérateur d’accès à l’enseignement supérieur dans les pays francophones ?

    Le cours en ligne ouvert et massif : un accélérateur d’accès à l’enseignement supérieur dans les pays francophones ?

    La conférence introductive a dressé l’état des lieux de ce que les universités francophones peuvent tirer des CLOMs. Deux tables rondes ont abordé la stratégie des institutions et les conditions de la réussite d’un CLOM pour les enseignants. La conclusion participative a formulé quelques constats et précisé le rôle et les défis que l’AUF devra relever.

    Trois aspects essentiels au développement des CLOMs dans les pays émergents se sont dégagés : les modèles pédagogiques, les modèles économiques et les publics cibles.

    En matière de pédagogie, la variété des approches repose sur une idée commune : la nécessité d’avoir des contenus d’excellence. S’il n’existe pas de spécificité pédagogique francophone dans ce domaine, il convient néanmoins d’apporter un soutien à la recherche en matière de pédagogie numérique, de faciliter l’existence d’expérimentations et de relayer les pratiques. Il faut aussi favoriser une pédagogie de l’innovation, notamment à l’égard du corps enseignant du Sud.

    En ce qui concerne le modèle économique francophone pour les CLOMs, la situation est plus complexe. Le modèle de la gratuité d’inscription ne peut être remis en cause, surtout dans des sociétés aux économies fragiles. Cependant, la multiplication des CLOMs posera la question de leur mode de financement. Il faudra soutenir financièrement les projets du Sud en ingénierie de formation et logistique afin de faciliter leur démarrage, mais aussi veiller à ce que ces initiatives ne reposent pas sur des modèles fragiles. Partenariats, mutualisation interuniversités, services de tutorat individualisé payant, demande de frais raisonnables pour le passage de certifications authentifiées et pour la délivrance de crédits universitaires ont été évoqués et doivent permettre aux institutions et aux équipes pédagogiques d’assurer la pérennité de leurs innovations pédagogiques.

    Le public des CLOMs dans les pays du Sud semble, quant à lui, aussi hétérogène que celui des pays développés. Cependant, les universités du Sud devraient cibler prioritairement les étudiants inscrits à une université proposant un CLOM ainsi que le public de formation continue en recherche d’une certification. Ces deux catégories d’apprenants sont à privilégier afin d’appuyer l’accès à l’enseignement supérieur et de répondre à la problématique de la massification et du déficit d’enseignants.

    « Avec les CLOMs (ou MOOCs), nous sommes aujourd’hui, sur le plan de l’enseignement, devant une rupture pédagogique. La méthode linéaire a fait son temps, en particulier dans les pays du Sud où la massification est importante. Il est par conséquent essentiel, ainsi que l’a montré ce séminaire, d’avoir une vraie réflexion qui permette à nos partenaires du Sud de s’insérer dans la dynamique mondiale sans trop de retard », explique Abdellatif Miraoui, Président de l’Agence universitaire de la Francophonie.

    L’AUF accompagne les pays francophones en développement dans cette nouvelle voie pédagogique. Elle appuiera la création d’un CLOM certifiant sur les compétences TICE des enseignants du scolaire et du supérieur, avec l’aide d’un consortium d’établissements pour délivrer des crédits universitaires. Elle continuera aussi de favoriser la production de CLOMs au Sud à travers des appels à projets, à l’instar des 5 projets de CLOMs sélectionnés au terme de son appel d’offres 2013-2014.

    Liste des participants
    Conférence introductive : Thierry Karsenti (Université de Montréal, Québec)

    Table ronde 1 : Rachid Bendaoud (Université Caddi Ayyad, Maroc), François Germinet (Conférence des présidents d’université, France), Catherine Mongenet (Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, France), Dimitrio Noukakis (École polytechnique fédérale de Lausanne, Suisse), Jacques Raynauld (HEC Montréal, Québec), Emmanuel Tonyé (Université de Yaoundé 1, Cameroun).

    Table ronde 2 :  Remi Bachelet (École centrale de Lille, France), Rachid Boutti (Université Ibnou Zohr d’Agadir, Maroc), Mathieu Cisel (École normale supérieure de Cachan, France), Geneviève Kabré (Université de Ouagadougou 2, Burkina Faso), Samiha Khalifa (Université de Jendouba, Tunisie), Christine Vaufrey (Thot cursus, Québec), interventions en visioconférence via les Campus numériques de l’AUF à Ouagadougou (Burkina Faso) et Dakar (Sénégal) de trois apprenants ayant suivi un MOOC.

    Conclusion participative : Alain Jaillet (Université de Cergy Pontoise, France) et Jacques Wallet (Université de Rouen, France)

    Plus d’infos :
    Vous trouverez ici l’ensemble des interventions en vidéo du matin et ici l’après-midi