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  • Tablettes à l’école : ce que nous apprend l’expérience des utilisateurs

    Tablettes à l’école : ce que nous apprend l’expérience des utilisateurs

    Si Christine Vaufrey a pris ces deux exemples, c’est pour montrer que les utilisateurs peuvent aussi être mis en avant et jouer un rôle dans la concertation pour la mise en place de tablettes numériques en classes.

    De la création d’un comité d’usagers et de leurs retours aux chercheurs qui suivent le projet,  » le projet Edutablettes86 a adopté une logique résolument en rupture avec la gestion traditionnelles des projets institutionnels « .
    Ce qui ressort de ces comités, c’est que ce sont les usages qui doivent définir les utilisations prises par le projet.

    L’auteure cite d’ailleurs Bruno Devauchelle, enseignant à l’université de Poitiers et chercheur au laboratoire TECHNE spécialisé dans les technologies pour l’enseignement, qui insiste sur la rigidité de l’outil numérique par rapport à un enseignant et qui donne comme exemple :  « la machine ne connaît que “juste“ ou “faux“, alors que l’enseignant sait apprécier une réponse “presque juste“ et la compter finalement comme juste« .

    Un constat : les tablettes ne s’utilisent pas de la même façon dans des environnements différents.

    Pour le projet TED, c’est tout autre chose. Rien que le titre en tête de paragraphe annonce la couleur : « TED : une décision venue d’en haut, mais des utilisateurs qui ont leur mot à dire« . Loin d’être de mauvaise critique, Christine Vaufrey insiste aussi sur le fait que le produit plaît et qu’il en est déjà à sa troisième version, revue et corrigée grâce aux commentaires des utilisateurs!

    Retours d’expérimentations et point de vue à suivre en découvrant l’article de Christine Vaufrey sur Thot Cursus  ici

     

  • La tablette, un nouvel outil dans le paysage de la classe

    La tablette, un nouvel outil dans le paysage de la classe

    article_tablette_MichelMonteil_190913

    graphique_michelmonteilEn progression continue depuis la rentrée scolaire 2010, c’est maintenant environ 15 000 tablettes qui sont en expérimentation dans les établissements scolaires avec la répartition suivante : 119 écoles, 174 collèges et 42 lycées.

    « Tous les témoignages convergent sur les qualités indiscutables de la tablette. Sa rapidité de mise en œuvre, son autonomie, sa légèreté, sa simplicité d’utilisation, sa mobilité modifieraient l’organisation et l’usage des TICE dans la classe, et cela aurait un impact positif sur les apprentissages dans de nombreuses disciplines », décrit Michèle Monteil dans son rapport.

    Du côté positif, on notera les atouts suivants pour le travail en classe : une souplesse de la durée et du rythme des séances, la possibilité d’alterner entre travail individuel et travail collectif et enfin l’ouverture vers des activités variées liées aux apports spécifiques de la tablette.

    Comme le décrit Michèle, « la tablette permet d’associer lecture et écriture par une circulation facilitée entre consultation, commentaires et échanges. Elle permet un accès différent aux savoirs et à des ressources multiples comme par exemple de très nombreux ouvrages (simplement stockés et conservés sur la machine ou mis à disposition par des serveurs spécialisés) ».

    Sans oublier les fonctionnalités qui permettent d’écouter, d’enregistrer, de prendre des photos ou même de filmer.

    D’une utilisation simple en apparence, le rapport n’oublie pas de souligner l’importance de la formation des enseignants dès lors que l’on introduit cet outil en classe : nécessaire prise en main du matériel et des systèmes d’exploitation qui les accompagnent et nécessaire appropriation pédagogique… mettant en lumière la charge de travail supplémentaire dont témoignent les enseignants pour réaliser de simples séquences de cours ou encore la faible quantité de ressources, adaptées à leurs besoins, dont ils disposent avec l’outil.

    Certains passionnés se sont accrochés, d’autres ont décroché !

    Quelles perspectives pour répondre au besoin du numérique pédagogique à l’école ?

    Il semblerait que des contraintes d’ordre technique et logistique aient été identifiées comme par exemples, les systèmes et applicatifs permettant la connexion à Internet avec la mise en place d’un dispositif de contrôle et des outils d’échange de documents ou encore une connexion WIFI efficace et entretenue.

    « Beaucoup d’enseignants se sont plaints d’un roulement aléatoire de tablettes qui refusent de se connecter ce qui représente un frein important à la rapidité de mise en œuvre des activités ».

    Mais aussi le manque d’adaptation du secteur industriel aux usages scolaires ; celui-ci restant encore très axé sur du déploiement « en nombre ».

    Pour nuancer ce propos, Michèle Monteil rappelle qu’en deux ans, le marché a considérablement évolué :

    « L’offre s’est diversifiée, depuis l’apparition de stylets jusqu’à l’option ardoise. Une nouvelle génération de tablettes hybrides plus puissantes (clavier détachable) permet avec un seul outil l’usage des fonctions tactiles de la tablette et celles des fonctions complexes des ordinateurs avec une gestion facilitée des fichiers. Les systèmes d’exploitation ont évolué, ils sont plus stables. Beaucoup de modèles de tablettes sont maintenant munis de connecteurs qui permettent de gérer les périphériques classiques et donc s’intègrent plus facilement à la classe ».

    En conclusion, le constat est fait que les tablettes viennent souvent remplacés les classes mobiles. Les retours d’expérimentations portent essentiellement sur la classe et très peu sur l’utilisation des tablettes à la maison, pour les élèves qui ont la chance de les emporter chez eux !

    Il est en effet à noter que peu d’établissements autorisent que les outils sortent de leurs « murs« , en avançant l’argument du coût élevé des matériels et de sa fragilité…
    Bref, une vision encore très centrée sur « l’outil est mobile donc l’enseignement peut être mobile », à confronter avec l’article de Jean-Paul Moiraud, « Mobilité des corps dans l’espace réel ou mobilité dans les espaces numériques ? »,  prônant davantage une analyse par « les intentions » sur le « pourquoi a-t-on besoin d’être mobile ? »

     

    Plus d’infos sur les expérimentations menées par l’Education Nationale :
    Consulter les rapports d’expérimentation de Grenoble et Bordeaux ici
    Consulter les usages pédagogiques des tablettes tactiles de l’académie de Grenoble ici
    Consulter les usages en cours d’EPS dans l’académie de Versailles ici