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  • L’écriture avec des tablettes et des ordinateurs est nécessaire à l’école

    L’écriture avec des tablettes et des ordinateurs est nécessaire à l’école

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    Dans notre culture, l’écriture est une étape importante pour le développement neuro-psycho-affectif de l’enfant.

    En apprenant à écrire, l’enfant complète son développement neurologique. Il doit mettre en place des capacités de coordination visuo-motrice très fine puisque les lettres doivent avoir une forme précise, être tracée dans un ordre déterminé, et veiller à ce que les lettres respectent un stricte alignement horizontal.

    Sur le plan psychologique, l’écriture soutient l’abstraction, la généralisation, et la spatialisation. L’écriture rompt avec le monde de l’oralité et introduit l’enfant au monde de la « raison graphique » (J. Goody)

    Sur le plan affectif, l’apprentissage de l’écriture est une lente appropriation d’un élément fortement investi par les adultes. Pour l’enfant, l’écriture est donc associée à son désir d’identification aux grandes personnes, et à l’estime de soi.

    Jusqu’il y a peu de temps, l’écriture était associée au dispositif papier- crayon (ou ardoise-craie).  Les tablettes et les ordinateurs sont aujourd’hui utilisés banalement pour écrire, et la question de leur introduction à l’école se pose de plus en plus.

    Souvent, cette introduction est pensée en termes antagonistes : l’écriture numérique est opposée à l’écriture papier-crayon. Les discussions sont souvent nimbée d’un halo de nostalgie qui idéalise l’écriture sur le papier. On oublie alors que l’abandon de la plume sergent-major a été vécue comme un drame et présentée dans des termes qui sont ceux du débat actuel sur les dispositifs numériques.

    Les enseignants savent l’importance de l’écriture en termes d’intégration de l’image du corps. Les bonnes performances en copie sont associés aux compétences visuomotrices (Weil & Cunningham Amundson, 1994). Par ailleurs, l’écriture a des effets d’entrainement sur ces capacités. Il y aurait donc une sorte de cercle vertueux de l’écriture qui tirerait les enfants vers le haut.

    Mais l’écriture peut également être un cercle vicieux, entrainant l’enfant toujours plus bas dans la mésestime de soi.

    En effet, trop souvent l’école identifie l’écriture à l’élève. Un bon élève aura une bonne écriture, et une bonne écriture sera le fait d’un bon élève. Pour les élèves qui écrivent « mal » , ce rapport a des effets gravement inhibant. Puisque écrire bien est le signe d’une bonne pensée, cela signifie qu’ils pensent mal ou que leur pensées ne sont pas bonne a partager. La rature et la réécriture sont insuffisamment valorisées à l’école, et sont compris comme des échecs, alors que ce sont des traductions des aller-retour et des hésitations de notre pensée.

    Pour les élèves en mal d’écriture, l’encre numérique peut être salutaire.

    Les tablettes et les ordinateurs portables mettent enfin les plaisirs du travail de l’écriture à portée de main. Pour les forçats de l’écriture manuscrite, pour ceux qui doivent se concentrer sur la taille de la lettre, leur rattachement à la lettre suivante, l’espacement des mots, l’encre numérique est une bouée de sauvetage. Ils n’ont plus à se soucier de savoir si leur ligne d’écriture tombe mollement vers un coin de la feuille, ou si elle décolle irrépressiblement vers le haut. Il leur reste à gérer la seule question importante : les idées. Leurs idées.

    Pour les élèves qui ne sont pas en difficulté, le bénéfice est également important puisqu’ils bénéficient d’un support d’écriture supplémentaire. Il peuvent passer des plaisirs de la page blanche aux plaisirs de l’écran blanc.

    L’intérêt de l’écriture numérique est connu depuis Sketchpad. Les dispositifs numériques permettent d’écrire et de réécrire mille fois un texte. Elle libère de la culpabilité de la tâche et de la rature. Elle permet de se lancer dans les plaisirs de l’écriture. Sa fluidité la rend plus proche de la manière dont nous pensons. En ce sens, elle allège la pensée.

    Mais la capacité de sauvegarde rend également les choses moins futiles. Par sa fonction de mémoire, l’écriture numérique « aggrave » la pensée. En d’autres termes, l’écriture numérique est l’écriture tout court, et c’est pour cela qu’elle devrait être proposée à l’école.

    Que l’on s’entende bien. Les outils numériques ne sont pas une panacée. Ils posent des questions et des problèmes inédits. Par exemple, puisqu’il est facile d’écrire et d’effacer, il devient plus facile d’écrire n’importe quoi.

    En d’autres termes, si la culpabilité peut être stérilisante avec un papier et un crayon, son absence devient tout autant problématique avec un dispositif numérique puisque les pensées peuvent être insuffisamment filtrées.

    Le second problème correspond à ce que j’appelle la tyrannie de l’idéal. Les mondes numériques sont des mondes de la perfection. Les possibilités d’ajustement sont si nombreuses, si précises, que l’on peut perdre beaucoup de temps a tenter d’atteindre la perfection. Concrètement, cela signifie que l’élève procrastinera pour savoir s’il mettra Helevetica 12 bleu ou Georgia 11 noir. En d’autres termes, il perdra de vue le contenu en donnant trop d’importance au contenant.

    Un autre argument en faveur de l’écriture électronique à l’école est qu’elle est tout simplement inévitable.

    Les enfants qui arrivent à l’école ne sont pas vierge de toute écriture. Il existe une pratique enfantine de l’écriture qui ne dépend pas de l’école Les pédagogues apprennent cette écriture « inventé » ou « approchée » selon l’importance que l’on donne à l’écriture adulte comme modèle. Cette écriture s’appuie sur des désirs d’identification de l’enfant aux parents. Or, que voient les enfants aujourd’hui ? Sur quoi écrivent leurs parents ? Comment donnent-ils des nouvelles à leurs proches ? Ou écrivent-ils les listes des commissions ?

    Dans un monde où le mail a remplacé la carte postale et le smartphone le bout de papier, va-t-on demander encore longtemps aux enfants d’écrire à la main ? Va-t-on demander aux enfants d’être les conservateurs d’un musée que les adultes ont déserté ? Puisque la culture est devenu numérique, va-t-on encore longtemps éloigner les enfants du numérique ?

    N. B. Bien évidement, les tablettes et les ordinateurs coûtent cher. On peut donc penser que c’est une question d’équité que de ralentir leur introduction à l’école. J’aurais plutôt tendance à penser que c’est le meilleur moyen de maintenir d’inégalité.
    Les enfants de milieu favorisé auront de toute façon chez eux des ordinateurs et des tablettes. Les autres n’auront pas ce que l’école aurait pu leur apporter : une occasion de pallier un mauvais jet de dés de la société.

    Par ailleurs, la question de l’inéquité n’est qu’une question de temps. Il ne fait pas de doute que des tablettes et des ordinateurs a 100 euros seront bientôt courants. Que cherchera-t-on alors comme excuse ?

    Article de Yann Leroux à lire ici : psychologik.blogspot.fr

  • Les bienfaits reconnus des SMS et réseaux sociaux pour l’écriture des étudiants

    Les bienfaits reconnus des SMS et réseaux sociaux pour l’écriture des étudiants

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    D’après une étude américaine, envoyer des SMS et poster sur les réseaux sociaux auraient des conséquences positives sur les étudiants

    Une enquête menée par le think tank Pew Research Center auprès de plus de 2 400 professeurs américains de collège et d’université pourrait se résumer ainsi : les TIC sont perçus comme bénéfiques aux étudiants.

    Ainsi, 50% des professeurs pensent qu’internet et les outils digitaux facilitent leur enseignement en rédaction.

    Par ailleurs, l’étude montre qu’il existerait presque un consensus pour dire que les technologies digitales permettent aux étudiants de partager leur travail avec une audience plus large et plus variée (96% sont d’accord). Les interrogés estiment ainsi que ces outils encouragent une plus grande collaboration entre les étudiants et stimulent leur créativité et expression personnelle, à 79 et 78%.

    De plus, la visibilité des travaux des étudiants, au sein des écoles et en dehors, puisque les devoirs sont mis en ligne par 40% d’entre eux, est un facteur d’investissement pour les élèves, explique l’étude. En effet, ils y donnent d’autant plus d’importance que l’audience ne se limite plus au corps professoral.

    Toutefois, les messages sur portables et réseaux sociaux ont aussi des conséquences indésirables, ainsi les professeurs remarquent fréquemment des élèves utiliser par erreur le langage sms.

    De même, deux-tiers des enseignants pensent que les outils digitaux sont susceptibles de pousser à se servir d’abréviations ou d’acronymes. Ils sont 46% à déclarer que les étudiants seraient tentés d’écrire plus vite et d’être moins attentifs.

    Les revers des TIC se percevraient à travers la faible compétence des élèves dans certains domaines : ils sont jugés passables ou médiocres à 69% pour résumer des textes longs ou complexes, à 49% pour construire un argument solide et à 44% pour utiliser un style approprié à leur audience.

    Ces carences expliquent notamment pourquoi les professeurs restent très attachés à l’écriture manuelle. Neuf sur dix la jugent être une part essentielle du processus d’apprentissage et incitent à l’utiliser. D’une part elle est requise pour la majorité des examens, d’autre part l’exiger dissuade les étudiants de copier-coller (…)

    A suivre sur le blog de l’atelier, retrouvez cet article ici

  • Lire et écrire avec le Web

    Lire et écrire avec le Web

    article_ecrireweb_130913De la lecture…

    A la lecture profonde, associée aux textes imprimés, s’oppose désormais une lecture en surface, associée à l’hypertexte.

    « Le lecteur, fouillant dans les résultats d’un moteur de recherche, par exemple, n’est pas seulement guidé par les lignes composant le texte. Il doit faire des choix, rebondir d’une information à une autre, construire son chemin de lecture ».

    Ce lecteur distrait voit sa vitesse de lecture réduite de 25% environ ! Et lorsqu’on sait que la compréhension et la mémorisation sont proportionnelles à la vitesse de lecture, on comprend qu’un nouveau support qui réduit l’automatisation des processus provoque des questionnements.

    L’action du lecteur n’est plus la même que dans un livre classique papier. Il lui est donc nécessaire de trouver un chemin et de se construire un parcours.

    Ces modifications du comportement du lecteur changent la donne dans les actions du métier d’enseigner. Plus que jamais, il est nécessaire que celui-ci puisse jouer un rôle de guide tout en permettant la pluralité des lectures. Si le monde de l’édition numérique est principalement constitué aujourd’hui de contenus calqués sur des livres papiers (ré-édition numérique de livres anciens, livres numérisés, ou édition numérique de livres contemporains), ce secteur est promu à repenser la constitution du livre en proposant des conceptions de livres numériques renouvelées.

    Cette richesse qui peut parfois être déconcertante constitue certainement un des enjeux pour la lecture dans le monde éducatif. Le numérique renouvelle donc l’esprit du livre : ne pas être simplement un support de lecture mais un outil de création, d’expression en permanente métamorphose.

    Retrouvez en détail l’article sur le site du CDDP 91 : http://www.cddp91.ac-versailles.fr/spip.php?article851

    … à l’écriture.

    Le numérique a renouvelé et diversifié les formes d’écriture. La multiplication des outils en ligne donnent aujourd’hui la possibilité d’écrire aussi bien dans des formes classiques que nouvelles. Les formes de publications en ligne, l’apparition des réseaux sociaux, l’explosion du micro-blogging, l’importance accrue du visuel ouvre à celui qui se donne la peine de se l’approprier des champs d’expression, de création de formes d’écritures aussi bien numériques que renouvelées.

    Même si ces outils sont forcément limitants par les possibilités qu’ils offrent, ils ont l’avantage de leurs inconvénients : permettre certains usages.. Des utilisations diversifiées permettent donc d’enrichir sans cesse ses pratiques. C’est par la multiplicité des outils mais aussi leur facilité et les transmissions des usages que s’expriment la créativité et de nouvelles formes d’écritures  numériques.

    Retrouvez les différents dossiers d’Ecrire avec le Web présentant quelques outils permettant de se former et d’exploiter pédagogiquement les chemins de l’écriture numérique.

    Dossier sur Scoop.it, outil de curation : http://www.cddp91.ac-versailles.fr/spip.php?article789

    Dossier sur Storify, outil de curation sociale : http://www.cddp91.ac-versailles.fr/spip.php?article858

    Dossier sur Prezi, outil de storytelling : http://www.cddp91.ac-versailles.fr/spip.php?article861

    Dossier sur Easel.ly, outil de création d’infographie : http://www.cddp91.ac-versailles.fr/spip.php?article882

    Dossier sur Twitter : http://www.cddp91.ac-versailles.fr/spip.php?article690

    Dossier sur la twittérature : http://www.cddp91.ac-versailles.fr/spip.php?article883

     

    Lectures et écritures : des compétences à transmettre.

    Le développement rapide du numérique a modifié l’ordre classique de la transmission des compétences. La transmission entre élèves et enseignants ne se fait pas forcément à sens unique. Les élèves se construisent des relais de connaissances et de compétences de pair à pair mais peuvent aussi faire remonter des usages vers la sphère enseignante. C’est ce dont témoignent ces jeunes lycéens qui vivent avec le numérique en classe de seconde à travers l’exemple de leurs usages de Prezi.

    Leur interview est à découvrir sur  : http://www.cddp91.ac-versailles.fr/spip.php?article862

     

  • Création de contenu multimédia et usages des tablettes à l’école primaire

    Création de contenu multimédia et usages des tablettes à l’école primaire

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    Problématique pédagogique :

    Comment, au travers de projets concrets, organiser les apprentissages de lecture et d’écriture ? Quel apport la production en tâche finale d’une trace de type documentaire vidéo, bande dessinée, document audio peut-il amener ?

    Apport du numérique :

    Les tablettes dans le cadre de cette utilisation permettent de s’affranchir de la technique pour se concentrer sur les visées pédagogique. L’intégration de la caméra et du microphone permet aux élèves de réaliser du début à la fin leurs productions sans l’intervention de l’enseignant.

    Synthèse et apport du retour d’expérience en classe :

    L’intégration naturelle des TIC au sein même des apprentissages dans le cadre de projets multimédias concrets a suscité chez les élèves un intérêt et une implication que je n’avais jusqu’alors jamais vu. La coopération, l’entraide viennent s’ajouter aux enjeux induits par les pratiques que j’ai pu mettre en oeuvre cette année.