Étiquette : e-éducation

  • Détournement, contournement, renoncement, face cachée du processus d’appropriation

    Détournement, contournement, renoncement, face cachée du processus d’appropriation

    Nos travaux de recherches actuels portent d’une part sur l’arrivée des tablettes dans les espaces scolaires et d’autre part sur le développement des pratiques des réseaux sociaux numériques chez les enseignants.

    Nous proposons dans cette communication de mettre en évidence le rôle du contournement dans le processus d’appropriation par les enseignants d’un élément nouveau dans leur environnement techno-professionnel.

    Pour ce faire nous nous appuyons sur le recueil de traces, l’observation, les enquêtes et des entretiens et focus groupes auprès d’enseignants en train de s’approprier un nouvel outil qui impacte leur pratique personnelle/professionnelle.

    Notre hypothèse de départ est de vérifier dans quelle mesure l’appropriation d’un nouveau composant de l’environnement de travail, tant d’un point de vue ergonomique que des utilisations est conforme à ce qui était attendu par les concepteurs de ces artefacts.

    Dans le cadre de l’expérimentation TED (Tablette pour une Education Digitale) réalisée dans le cadre de l’appel à projet e-éducation, N°2 nous avons analysé auprès de 17 collèges et près de 380 enseignants, comment l’arrivée de cette tablette se traduisait par des pratiques effectives (observation directe, suivi des traces de l’activité etc..).

    Au cours des deux premières années d’expérimentation (2 collèges puis 10, puis 17) nous avons pu examiner aussi bien au niveau de chacun des enseignants qu’au niveau de l’institution comment s’articulent les éléments qui favorisent ou non l’appropriation.

    Dans le cadre de l’expérimentation RPE (Réseau Professionnel des enseignants e-éducation n°2), nous avons observé pendant plus de six mois la manière dont les enseignants passaient à une nouvelle plateforme de réseau social qui leur était imposée soit par leur institution, soit par les responsables des communautés auxquelles ils appartenaient.
    En effet la phase expérimentale du projet dans laquelle cette recherche a été menée comporte une mise en expérimentation à partir de groupes ayant déjà une expérience des réseaux numériques (comme le réseau RESPIRE, qui fait partie de notre panel d’étude).

    Ces deux recherches se situent dans le cadre plus global d’un développement itératif dans lequel les concepteurs et développeurs améliorent et enrichissent leurs produits en fonction des expériences utilisateurs. Cet aspect de notre travail est d’autant plus intéressant qu’il amène à analyser un processus d’appropriation qui se fait, du fait des changements progressifs du produit, de façon évolutive, voir interactive et transactionnelle. L’analyse du processus prend en compte cette manière de faire désormais identifiée sous l’appellation d’approche AGILE.

    Dans ces deux recherches, nous avons pu étudier comment le pilotage institutionnel influait sur l’appropriation par les acteurs. Que ce soit par la dimension organisationnelle, réunions, espaces de remontée des expériences ou par la dimension technologique – plateforme d’échanges comme Basecamp ou messagerie, le pilotage institutionnel induit, chez les acteurs de terrain, enseignants et chefs d’établissement, des attitudes voire des postures spécifiques qui transparaissent, aussi bien dans les focus group que dans les entretiens et questionnaires que nous avons menés.

    De plus, nous avons observé et analysé les dynamiques de travail entre pairs.

    Au sein des établissements, ou entre établissements, ce mode de fonctionnement, apparenté à un fonctionnement souterrain de réseautage voulu par les acteurs, est une des éléments qui influe non seulement sur une appropriation passive des technologies, mais aussi sur la mise en projet et en action de chacun sur la visée pédagogique prévue initialement, dans le cadre démarches innovantes autour du numérique dans l’enseignement.

    Nous avons recueilli au cours des deux dernières années un ensemble de données qui mettent en évidence la variété des types d’obstacles rencontrés par les enseignants et aussi l’importance des contextes d’action dans le processus d’appropriation. Dès lors on se trouve confronté à l’opposition détournement/renoncement qui est au cœur du passage de l’innovation à la diffusion large bien mis en évidence par Norbert Alter (« l’innovation ordinaire »,Puf, 2000-2013).

    Notre recherche s’appuie entre autre sur les travaux de Jesse Jame Garrett sur l’UX design (Les éléments de l’expérience utilisateur Pearson 2011) ainsi que sur ceux de Sylvie Daumal (Design d’expérience utilisateur Principes et méthodes UX, Eyrolles, 2012) que nous avons transposés au domaine de l’enseignement.

    Elle s’appuie aussi sur les travaux sur le processus d’appropriation en général (accessibilité, acceptabilité, utilisabilité, utilité perçue, utilité réelle – Tricot, in Environnement Informatique pour les Apprentissages Humains Strasbourg 2003), et celui des dispositifs numériques (Paquelin, D, L’appropriation des dispositifs numériques de formation : Du prescrit aux usages, L’Harmattan 2009).

    Note de Positionnement

    Cette communication s’inscrit dans le cadre des 70è (sciences de l’éducation et 71è (sciences de l’information et de la communication) section du CNU. Elle est réalisée dans la suite de trois recherches dont deux structurent particulièrement notre travail :

    1 – TED, Tablette pour une éducation digitale, projet e-éducation n°2, dans laquelle le laboratoire Techne est membre du consortium

    Activité de recherche : Analyse du déploiement de tablettes numériques spécifiquement conçues pour l’enseignement en collège, dans 17 établissements auprès de 400 enseignants concernant près de 3500 élèves. Cadre de recherche : appropriation par les acteurs et contribution aux itérations de développement du projet. Recherche menée à partir d’une pluralité de méthodes de recueil de données (analyse de trace, observation, entretiens…)

    • Villemonteix F, Khaneboubi M., Utilisations de tablettes tactiles à l’école primaire, Jocair, Amiens 2012
    • Villemonteix F., Ex.Ta.T.E Rapport final sur les tablettes à l’école primaire, Rapport final – avril 2014
    • Duthoit, E., & Mailles-Viard Metz, S. (2012). Analyse de l’appropriation d’un parcours pédagogique numérique par un formateur : le cas du dispositif Pairform@nce. Activités, 9(1), 106-126,
    • Millerand F., Usage des NTIC: les approches de la diffusion, de l’innovation et de l’appropriation (2e partie), http://commposite.org/v1/99.1/articles/ntic_2.htm
    • MILLERAND, F., L’appropriation du courrier électronique en tant que technologie cognitive chez les enseignants chercheurs universitaires. Vers l’émergence d’une culture numérique?, http://www.theses.umontreal.ca/theses/nouv/millerand_f/these.pdf
    • Bianchi J., Kouloumdjian M.F.(1986), Le concept d’appropriation, in « L’espace social de la communication », ouvrage collectif sous la direction de A.M. Laulan, RETZ/CNRS, 1986
    • Paquelin D., L’appropriation des dispositifs numériques de formation : Du prescrit aux usages, L’Harmattan 2009

    2 – RPE, Réseau Professionnel des Enseignants, projet e-éducation n°2, dans laquelle le laboratoire Techne est membre du consortium et l’Université de Poitiers membre du GIP constitué pour la poursuite du projet.

    Activité de recherche : Contribution au développement à partir d’études ergonomiques auprès d’acteurs potentiels puis analyse de l’appropriation de la plateforme à partir d’entretien et d’observations d’activités des membres des communautés qui « migrent » vers la plateforme développée selon l’approche Agile.

    • Wenger, D. E. . Communities of Practice Learning, Meaning, and Identity. 1998, Cambridge: Cambridge University Press
    • Charlier B., Une communauté de pratique, un dispositif d’apprentissage au travail ?, FOPA nov 2008
    • Charlier B., Daele A., (Eds.). Comprendre les communautés virtuelles d’enseignants : Pratiques et recherches. Paris : L’Harmattan, pp. 83-103.
    • Garrett Jesse J., Les élements de l’expérience utilisateur Pearson 2011
    • Filliettaz F. Gregori M., Un enjeu pour l’enseignement, Comprendre les réseaux sociaux numériques, Direction des systèmes d’information et service écoles-médias (DSI-SEM, canton de Genève, Septembre 2011

     Recherche annexe apportant des compléments pour notre article

    3 – Participation au projet de recherche Edutablettes 86, expérimentation menée par le CNDP (devenu CANOPE) sur 4 établissements scolaires de Poitiers et de sa région dotés de tablettes numériques mises à disposition d’enseignants de CM2 et de 6ème en vue d’étudier la continuité des usages et de l’appropriation des tablettes par les élèves et les enseignants. Ce travail a porté en particulier sur la dimension de l’imaginaire dans les discours (entretiens te focus group) des acteurs et sur l’observation des pratiques effectives

    • Akrich, M., Callon, M., Latour, B. (2006). Sociologie de la traduction. Textes fondateurs. Paris : Presse de l’Ecole des Mines.
    • Jouët Josiane (2000). “Retour critique sur la sociologie des usages” in Réseaux. 18-100, p. 487-521.
    • Karsenti, T. et Fievez, A. (2013). L’iPad à l’école: usages, avantages et défis : résultats d’une enquête auprès de 6057 élèves et 302 enseignants du Québec (Canada). Montréal, QC : CRIFPE.

    Plus d’infos sur la programme du colloque scientifique sur www.ludovia.org/2015/colloque-scientifique

    A propos des auteurs  Bruno Devauchelle et Pauline Chaintrier

  • Faites entrer l’école dans l’ère du numérique ! Venez découvrir SQOOL, la solution innovante d’e-éducation

    Faites entrer l’école dans l’ère du numérique ! Venez découvrir SQOOL, la solution innovante d’e-éducation

    Ludovia_TabletteSQOOLProblématique pédagogique 

    La plupart des solutions qui existent actuellement en matière d’e-éducation sont structurées autour de tablettes généralistes, initialement conçues pour un usage de loisir et destinées au grand public. Elles ne sont donc pas adaptées à une utilisation dans l‘univers scolaire et n’en intègrent pas les spécificités et contraintes.

    De plus, comme il s’agit le plus souvent d’offres proposées par des constructeurs internationaux, l’hébergement des données des élèves est localisé à l’étranger. Dans un domaine aussi stratégique que l’éducation, le risque de perdre sa souveraineté en matière de sécurisation et de maîtrise des données personnelles des élèves représentent un enjeu majeur pour l’éducation nationale.

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée 

    SQOOL est une solution digitale dédiée à l’éducation issue d’un partenariat entre Unowhy et Worldline (une filiale d’Atos). En associant tablettes tactiles, interface dédiée, hébergement sécurisé localisé en France et accès à des ressources pédagogiques digitales, SQOOL constitue un écosystème complet et sur-mesure qui se distingue des autres offres de tablettes généralistes et peut répondre à toutes les problématiques de l’Éducation Nationale.

    Adaptée à tous les niveaux, du primaire au secondaire, SQOOL a été conçue avec les enseignants, pour les enseignants, afin de s’intégrer le plus facilement possible dans les environnements existants, quel que soit le type d’établissement, l’infrastructure ou les équipements déjà déployés.

    Relation avec le thème de l’édition 

    Simple, fiable et accessible, la solution SQOOL intègre réellement les besoins et attentes des enseignants. En proposant un environnement ouvert, sécurisé et dénué de toutes pratiques commerciales, SQOOL garantie que l’objectif pédagogique des tablettes n’est pas détourné par les élèves, mais qu’au contraire l’apprentissage et le développement des usages innovants soient favorisés.

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe

    Actuellement, la solution, dans son architecture et ses principes pédagogiques, se nourrit des enseignements et retours d’expérience du projet TED : une expérimentation dans 15 collèges de Saône-et-Loire menée par un consortium dont le chef de file est Unowhy. Il s’agit à date de l’expérimentation la plus large jamais réalisée en France.

    Le 12 juin dernier, une réunion intermédiaire de bilan a été organisée (voir notre article à ce sujet), réunissant tous les acteurs impliqués dans le projet. Cinq enseignants, parmi les 70 qui utilisent actuellement la solution TED dans leur classe, ont notamment partagé leurs retours d’expérience et l’impact de TED sur leurs pratiques pédagogiques. Ils ont ainsi témoigné de la variété et la richesse des usages rendues possibles par l’utilisation d’une solution comme TED.

  • L’e-éducation, moteur de la refonte de l’Ecole Républicaine par Vincent Peillon

    Dressant un constat sur l’existant, il s’est ensuite attaché à décrire l’e-Ecole de demain en abordant les grandes mutations mais aussi des thèmes précis comme privilégier l’écriture fluide sur clavier.
    Equipement des écoles primaires jusqu’alors délaissées, soutien scolaire et ressources collaboratives au travers d’une plateforme publique et gratuite ou encore nouvelle collaboration entre les collectivités locales et l’Etat pour effacer la fracture numérique territoriale… font partie des principaux axes de son discours ; projet porté par le candidat socialiste pour les Présidentielles, que Ludovia magazine a retranscrit pour vous.

    L’école, un enjeu démocratique

    Nous devons porter une très grande ambition pour la e-éducation, nous devons changer d’échelle. Et ce changement intervient alors que le monde change. Et si l’école est en retard alors qu’elle devrait, comme le disait Edgar Quinet «être le messager de l’avenir». alors elle n’est plus à sa place ; le risque étant que d’autres légitimités peuvent prendre le pas, quelque soient leurs natures.
    Pour traiter cette question sérieusement, nous avons besoin d’un état des lieux assez précis sur ce qui existe.

    Les écoles primaires oubliées dans les programmes d’équipement

    La France, dit-on, n’est pas si mauvaise en terme d’équipement puisqu’elle se place dans les dix premiers pays européens. En réalité, cela concerne les établissements du secondaire mais ce n’est pas le cas pour le premier degré. Le primaire a été oublié et aujourd’hui, seules 2% des classes ont un Tableau Numérique Interactif. Ensuite, il faut souligner que ces équipements sont répartis de manière disparate entre les collectivités territoriales puisque ce sont elles qui font les investissements dans les établissements. Il y a une fracture numérique.

    Et de ce point de vue là, il faut repenser l’articulation entre l’Etat et les collectivités locales puisque nous restons sur un schéma assez ancien.

    La France, la tortue dans la course aux usages

    La France est très en retard au niveau des usages. Seuls 8% des enseignants se servent d’un ordinateur en école primaire et, dans certaines études, si nous réfléchissons à l’usage de l’informatique dans un contexte pédagogique, nous serions avant dernier dans l’Union Européenne. Cela est peut-être lié à nos traditions pédagogiques mais c’est aussi lié à la formation des professeurs et à la création des contenus pédagogiques.

    L’e-éducation n’est pas un gadget ; c’est quelque chose qui doit nous permettre de refondre en profondeur les méthodes pédagogiques.

    Le numérique au service de l’Ecole

    Nous avons pour cela trois objectifs :

    •    le premier est d’éduquer les enfants au numérique. Cela peut se décliner en plusieurs points : faire apprendre aux enfants l’informatique, l’usage des logiciels et l’usage d’internet. On croit que cela est une évidence pour tous mais quand on regarde certaines études, on voit que la fracture territoriale et la fracture sociale se superposent pour montrer qu’un certain nombre de familles et donc d’élèves et d’enfants n’ont pas accès à ces usages (au moins 30%).

    •    Deuxièmement, c’est un objectif éducatif de donner des repères dans la société telle qu’elle est, cette civilisation numérique ; apprendre à manipuler, à discriminer, à hiérarchiser, les sources d’information, les sources du savoir. Et enfin, préparer à la société, à la culture et à l’économie numérique dans laquelle nous vivons. Toutes ces approches relèvent d’une approche pédagogique centrée sur l’apprentissage du numérique. L’enjeu est encore plus grand : il est de changer l’éducation elle-même et les pratiques pédagogiques grâce au numérique.

    •    Et en troisième point, préparer la société à la culture et à l’économie numérique.

    Il ne s’agit pas de mettre l’école au service du numérique mais plutôt de mettre le numérique au service de l’école.

    Si nous voulons lutter contre l’échec scolaire ; si nous voulons qu’il y ait une pédagogie de l’action et du projet, mettre en œuvre des pratiques pédagogiques plus collectives et si nous voulons changer la pratique de nos évaluations, il est évident que le numérique est un instrument formidable de refondation de notre école, il est un moteur possible du changement de notre système éducatif.

    Les atouts pédagogiques sont nombreux. Renforcement de la motivation des élèves ; réorganisation de l’espace classe ; nécessité du travail en équipe et possibilité de travailler à la collaboration entre les élèves ; il y a les moyens d’améliorer les relations entre les parents et le système éducatif ; décloisonner les disciplines ; et enfin, le concept d’autonomie des élèves est encouragé par ces pratiques. Je crois, par exemple, que pour l’apprentissage des langues étrangères qui posent quelques difficultés dans notre pays, nous avons là un instrument de réforme de nos pratiques et d’encouragement aux élèves qui est considérable.

    A partir de là, sur la base de l’idée qu’il faut apprendre le maniement de l’outil informatique et que le numérique peut être l’instrument de la réforme de l’école, nous souhaitons présenter un grand plan pour la e-éducation.

    Les résultats des différents plans qui ont été lancés sont aujourd’hui bien trop pauvres et bien trop faibles et nous devons changer d’échelle.

    Un grand plan pour la e-éducation

    La première urgence, et c’est peut-être une faiblesse française, c’est de produire des contenus pour des pédagogues pensés par des pédagogues, que ce soit des didacticiels, des serious games ou des manuels numériques, qui, au passage, ne peuvent être uniquement la transposition des manuels papier.

    Le Ministère a un rôle moteur à jouer dans le développement à une échelle nationale de ces contenus pédagogiques innovants, comme dans les outils de formation individualisée. Cela ne peut pas être laissé soit aux marchés privés, soit à la libre initiative de quelques-uns (même si il faut l’appuyer). Le secteur privé devra, à ce titre là, être aidé pour la création d’une véritable filière de contenus pédagogiques. L’Etat a cette responsabilité et doit impulser cette politique industrielle.

    Sur les 60 milliards de l’éducation nationale, il ne serait pas sot qu’une partie de cet argent soit mobilisé pour la création de cette filière.

    Une plateforme collaborative de service public, pour les ressources et le soutien scolaire.

    Le deuxième objectif est de créer une véritable e-école publique. Il faut créer les savoirs mais aussi les diffuser et les rendre accessibles à tous. C’est pourquoi l’e-école publique doit se transformer et permettre la création d’une plateforme publique collaborative, gratuite, de ressources numériques éducatives dont l’usage sera pour les enseignants, pour les élèves et pour les parents.

    Les familles devront y trouver un service public en ligne de soutien scolaire qui peut contribuer à garantir l’équité dans l’accompagnement des élèves après la classe. Les enseignants devront y trouver la possibilité de se familiariser avec les meilleurs outils, les meilleures pratiques et les réutiliser dans leur classe. Les plateformes qui existent déjà proviennent d’initiatives privées, souvent limitées à des disciplines ou à des académies ou à des niveaux, même parfois payantes ; il est de la responsabilité de l’Etat de porter ce grand projet.
    L’école de la République, ce n’est pas seulement d’être spectateur ; nous devons reprendre les initiatives dans ce domaine.

    Nous devons mettre à disposition de tous au travers de l’e-école publique, les ressources qui sont produites par les établissements publics de l’Education nationale mais aussi celles des grands établissements culturels et scientifiques. Un gros travail est fait par ces établissements mais l’Etat n’a pas su jusqu’à présent rassembler toutes ces initiatives de telle sorte qu’elles soient accessibles à tous ; cela doit faire partie du projet de cette plateforme. Il y aura aussi par cette plateforme des espaces d’échange, de discussion, de retours d’expériences.

    Formation des enseignants au numérique, une priorité

    Le troisième axe de ce plan est de donner aux enseignants, aux personnels d’inspection et d’encadrement, une véritable formation à l’usage du numérique. Le projet des écoles supérieures, du professorat et de l’éducation doit intégrer un module d’éducation au numérique. Il est bon de souligner, par rapport à une image trop souvent négative, même si certains blocages existent, que les enseignants sont prêts à avancer dans ce domaine. Ils veulent simplement que les garanties pédagogiques leur soient données et que ces outils soient des outils véritablement pédagogiques.

    Il y aura donc une formation initiale et continue pour les enseignants et les personnels d’encadrement avec des modules renforcés de telle sorte qu’on puisse intégrer le numérique dans la didactique de la discipline. Les compétences numériques seront estimées dans la formation initiale, quel que soit le niveau d’enseignement auquel on se destine et quelle que soit la discipline.

    Enfin, il faut réfléchir à enrichir les enseignements du numérique pour tous les élèves. L’apprentissage, par exemple, d’une écriture fluide sur clavier me semble relever d’une mission qui doit être confiée à l’Education Nationale. Ensuite, nous introduirons une spécialité optionnelle numérique au baccalauréat, offerte à l’ensemble des bacs technologiques et généraux (elle n’est actuellement possible que pour les filières S et STI2D).

    Une é-éducation équitable

    Nous avons à donner la priorité à l’équipement en écoles primaires et dans les zones en difficulté. Le première priorité est de réduire la fracture numérique ; c’est à l’école primaire que les inégalités se creusent.

    Le deuxième est de réduire l’inégalité entre les territoires. En effet, à la fracture numérique et sociale s’ajoute la fracture territoriale qui s’accroît.

    Repenser la collaboration Etat-Collectivités locales

    C’est pourquoi l’Etat doit assurer pleinement sa responsabilité et que nous reviendrons sur les textes de 1985 afin de repenser la collaboration entre les collectivités locales et l’Etat de telle sorte que nous soyons en capacité de doter toutes les écoles d’équipement qui permettent le développement de la e-éducation.

    Le numérique est un outil formidable pour se saisir du monde, pour se saisir des enjeux de connaissances et de citoyenneté de façon horizontale.

    Bien entendu, comme toutes les grandes révolutions industrielles, il appartient à une civilisation qui porte des valeurs d’accompagner, d’encadrer et de permettre cette émancipation dont nous avons parlé, cette construction de la citoyenneté mais qui passe aussi par des processus qui sont à la fois cognitifs et relationnels. De ce point de vue là nous avons une réserve formidable avec la civilisation numérique ; nous avons pris beaucoup de retard ; c’est le souci dans nos sociétés, l’institution publique a parfois du retard par rapport à ce qui émerge  dans la société. Il faut le rattraper.

    Dans la refondation de l’école républicaine qui est notre projet, l’e-éducation trouvera toute sa place parce qu’elle est un des moyens de renouer avec la vocation originelle de l’Ecole, permettre à tous l’accès au savoir, permettre à tous une citoyenneté active.

  • Nouvelle version du portail ludovia.com

    C’est avec plaisir que nous mettons en ligne cette nouvelle version au tout début du moins de novembre, qui nous l’esperons améliorera le confort de navigation et de lecture des informations que nous produisons et recueillons. Depuis quelques mois la premièreversion  de notre portail s’essouflait et devenait de moins en moins compatible avec les usages des lecteurs internautes, aujourd’hui trampés dans les usages du web 2.0, du partage d’information sur les réseaux sociaux ou encotre l’utilisation de Twitter.

    Cette nouvelle version apporte un autre confort de lecture et quelques astuces pour améliorer la présentation des informations :

    – Chaque article dispose aujourd’hui de compléments d’informations sur le sujet traité ou des articles connexes en bas de page
    – la «home page» est plus lisible et présente en un coup d’oeil l’essentiel de l’actualité avec une mise en avant  sur trois niveaux, avec la possibilité d’avoir trois sujets «à la Une» dans un même espace.
    – le format des visuel et des photos est aujourd’hui un peu plus aux normes et permettra une meilleure présentation
    – Une rubrique «vidéo» permet aussi bien de présenter des articles qui font référence à des vidéos que nous produisins ou que nous avons « glanées » sur le Web
    – Chaque article peut être commenté, partager sur FacebookTwitter ou être envoyé par email.
    – Un effort sur la mesure de la visibilité des articles a été fait, ainsi en bas de chaque article vous pourrez voir son nombre de visiteurs

    Avec cette nouvelle version,  la ligne éditoriale ne devrait pas changer, même si nous nous efforcerons encore et toujours de débusquer les sujets les plus innovants du moment, chercher des sujets qui pourront vous aider à mieux réfléchir et anticiper les évolutions du secteur. Le rubriquage, n’évolue pas grandement même si nous avons ajouté recemment la rubrique « Ressources Numériques » que nous avons déconnecté des « Technologies éducatives » qui devenait un peu «trop fourre tout». Nous proposons également une rubrique «Tribune libre» afin que chacun puisse s’exprimer ou rebondir sur tel ou tel sujet d’actualité.

    Coté annonceurs, ce nouveau portail, permettra d’afficher de nouveaux formats plus aux normes et une meilleure gestion des campagnes.

    Bonne lecture, et en attente de vos commentaires !

    ludovia.com en clair

    Ludovia Magazine (ludovia.com) est un média en ligne dédié aux TICE, spécialisé dans l’actualité des applications, logiciels, jeux et technologies multimédia utilisées dans l’éducation (de la maternelle au supérieur), la formation professionnelle, la recherche…sur leurs usages, leur expérimentation, leurs utilisations en cours ou en entreprise.

    Ludovia.com se positionne aujourd’hui comme le média majeur de l’actualité professionnelle du jeu et des applications multimédia interactives dans l’éducation et la formation.

    Thèmes traités
    Technologies et usages des TIC, Serious Games, Multimédia et publics spécifiques, e-learning, loisirs numériques, ENT, TBI, classes mobiles, multimédia et jeunesse, etc…

    Lectorat
    Enseignants, responsables TICE des rectorats et de l’inspection académique, CRDP, CDDP, directeur éducation des collectivités, chercheurs, éditeurs et studio de développement