Auteur/autrice : Claude Tran

  • Les chercheurs apportent leur expertise aux 36 collèges pilotes « La main à la pâte »

    Les chercheurs apportent leur expertise aux 36 collèges pilotes « La main à la pâte »

    S’inspirant des principes expérimentés depuis plusieurs années à l’école et au collège, la Fondation La main à la pâte et les Maisons pour la science ont lancé, au cours de l’année scolaire précédente, avec le soutien de la Fondation Bettencourt-Schueller et de la Fondation Schlumberger pour l’Education et la Recherche le réseau des collèges pilotes La main à la pâte.

    Ce réseau d’établissements innovants vise à favoriser au sein des classes, une pratique des sciences et de la technologie attrayante, créative, contemporaine et formatrice, en s’appuyant sur des relations privilégiées avec des chercheurs, des ingénieurs , des techniciens.
    Les établissements pilotes sont situés pour moitié d’entre eux en zone d’éducation Prioritaire ou en zone rurale.

    Ils sont considérés comme des prototypes où l’expérimentation pédagogique se nourrit des apports du monde scientifique et technique, dans l’esprit de la réforme du collège engagée en 2016.

    Les collèges pilotes dans l’académie de Bordeaux  

    Dans l’académie de Bordeaux ce sont deux collèges qui ont été volontaires pour rejoindre ce réseau.

    Le collège Auguste Blanqui se situe dans le quartier de Bacalan au nord de Bordeaux, quartier qui relève de l’éducation prioritaire. Depuis la rentrée scolaire 2013, le collège propose l’EIST (Enseignement Intégré des Sciences et de la Technologie) aux élèves de 6èmes et aux 6èmes et 5èmes depuis 2015.
    Des actions ponctuelles autour des sciences sont mises en place avec les écoles du réseau et un temps de valorisation des projets scientifiques a lieu chaque année au mois de juin : « la semaine de la science » permettant d’accueillir les élèves de CM2 du réseau et de travailler autour d’ateliers expérimentaux, les collégiens jouant le rôle de tuteur auprès des écoliers.
    Quatre professeurs de sciences sont impliqués dans le projet : 2 professeurs de physique-chimie, un professeur de SVT et un professeur de technologie.

    Le collège Pierre de Castelnau de Geaune est quant à lui situé dans les Landes au sud de Mont-de-Marsan, dans le Pays Adour-Chalosse-Tursan. Le collège qui vient de fêter ses cinquante ans accueille un public majoritairement rural de 225 élèves. L’EIST y est mis en place depuis 2008.
    Là encore, les professeurs impliqués dans le projet sont les 3 enseignants de physique-chimie, de Technologie et de SVT du collège qui a établi depuis de nombreuses années des liens forts avec les écoles du secteur. Les enfants des écoles y sont accueillis tous les ans en octobre lors de la fête de la science organisée par le collège.

    Ce sont à cette rentrée scolaire 36 collèges venant de 8 régions qui se sont lancés dans cette expérimentation.

    Dans chacun d’eux, « un noyau dur d’enseignants travaille à la mise en place d’un projet scientifique en collaboration avec des membres de la communauté scientifique » nous confie Katia ALLEGRAUD coordonnatrice de ce projet à la fondation la MAP dans la vidéo ci-dessus.

    Les professeurs de ces collèges travaillent en équipe en partenariat étroit avec des laboratoires et des entreprises de leur territoire, pour mettre en place des activités scientifiques dans leurs domaines et en interdisciplinarité sur plusieurs années. Celles-ci s’attachent à développer la curiosité, l’imagination, la créativité, les capacités de raisonnement et de discernement, d’expression et de communication des jeunes tout en les aidant à acquérir des connaissances solides.
    Il s’agit avant tout de “rendre l’élève acteur de ses investigations, de le rendre à même de s’emparer de questionnements qui le concernent et d’aller chercher par lui même des réponses” .

    Le dialogue entre les acteurs du projet se décline sous différentes modalités : accueil de professeurs dans les laboratoires, visite en classe de scientifiques et de personnels d’entreprise, défis scientifiques proposés par des professionnels, prêt de matériel, échanges à distance, projets collaboratifs entre élèves, initiation aux sciences du numérique, classes inversées, stages d’élèves dans les structures partenaires…

    Séminaire national du réseau des collèges pilotes la MAP

    Le premier séminaire national du réseau des collèges pilotes La main à la pâte réunissant les professeurs référents et coordinateurs régionaux s’est tenu au collège Guillaume Budé à Paris , les 5 et 6 juillet dernier. Cet établissement de l’Education Prioritaire depuis 2015 situé dans le 19e arrondissement est le collège pilote LMAP de l’académie de Paris .
    Nous avons pour l’instant une collection de 36 collèges pilotes, l’idée c’est que cette collection devienne un réseau avec des échanges de pratiques, avec des correspondances, avec des projets communs” ajoute Katia ALLEGRAUD . Leur nombre sera porté à 55 au cours de cette année scolaire.

    Au programme de ce séminaire, une conférence de Daniel ROUAN astrophysicien , membre de l’Académie des Sciences et président de la fondation La main à la pâte, des ateliers d’échanges de pratiques et de réflexion, des moments de partage et de co-construction avec des scientifiques, un atelier expérimental au cours duquel les enseignants en petits groupes devaient reproduire avec du matériel très simple une éclipse solaire totale et la modéliser pour ensuite partager démarche, observations et résultats.

    Deux journées riches de partage.

    Voir aussi l’interview de Daniel Rouan, Président de la Fondation la MAP :

  • La prérentrée de Jean-Michel Blanquer au lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres

    La prérentrée de Jean-Michel Blanquer au lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres

    Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Éducation nationale, accompagné du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Benjamin GRIVEAUX a effectué sa pré-rentrée scolaire au lycée Jean-Pierre VERNANT de Sèvres . Il a d’abord ouvert en présence de Valérie PECRESSE, présidente de la région Ile de France et de Daniel FILATRE recteur de l’académie de Versailles, la séance de travail avec l’ensemble des quelques 190 enseignants et des personnels de cet établissement qui accueille près de 2000 élèves dans 67 divisions dont 450 en post-bac.

    Puis il a participé à une table ronde portant “sur le rôle des sections internationales des lycées pour le renforcement de l’attractivité de la France” à laquelle participaient des enseignants des sections internationales qui font avec le pôle musique et le pôle Arts appliqués une des caractéristiques de ce lycée .

    Une attractivité que le gouvernement souhaite développer dans le contexte du Brexit qui place nombre de capitales européennes en situation de forte concurrence pour attirer les grands groupes installés à Londres.

     

    Les sections internationales du lycée Jean Pierre Vernant

    Les sections internationales ouvertes dans les lycées publics français permettent à des élèves français ou étrangers bilingues scolarisés en seconde, première et terminale de se destiner au baccalauréat L, ES et S qui intègre l’option internationale (le bac OIB ). Pour l’obtenir, les lycéens passent toutes les épreuves correspondant à leur série, à l’exception de la langue étrangère de la section et de l’histoire-géographie qui font l’objet d’épreuves spécifiques, à l’écrit et à l’oral. Pour les sections chinoises, une épreuve spécifique de mathématiques remplace l’épreuve d’histoire-géographie.

    Le contenu de ces épreuves et le programme correspondant sont arrêtés conjointement par les autorités pédagogiques françaises et étrangères.

    Durant leur scolarité les cours de LV1 et d’Histoire géographie sont en effet remplacés par un enseignement en Langue et Littérature, Histoire et Géographie en langue étrangère. Cet enseignement est géré dans certaines Sections Internationales directement par les pays étrangers partenaires, d’autres par l’Education nationale française, d’autres enfin par des Associations agréées.

    C’est le cas à Sèvres où pour les quelques 350 élèves des sections anglaises et allemandes, ces enseignements spécifiques sont assurés par des natifs professionnels, diplômés dans leur pays de naissance, recrutés sous contrat de droit privé par une association, SIS, les Sections Internationales de Sèvres, régie par la loi 1901 et dont les membres sont les parents inscrits. Par convention avec le lycée Jean Pierre Vernant, cette association inscrit et accompagne, en impliquant les parents, les lycéens amenés à passer plusieurs diplômes : IGCSE pour les anglophones, DSD pour les germanophones, et l‘OIB à la fin de la terminale bien sûr. L’association qui rémunère au total 54 enseignants perçoit des frais annuels de scolarité des familles ( 2838€ pour le lycée )

    Créée en 1960, les SIS comptent aujourd’hui environ 1300 élèves de la maternelle à la terminale, 2/3 en section anglophone et 1/3 en section germanophone. Dans le primaire comme au collège les élèves sont dans des classes françaises et suivent le programme scolaire français auquel s’ajoutent des enseignements spécifiques en section internationale anglophone ou germanophone. Avec le lycée Vernant, six établissements sont concernés, répartis sur Sèvres, Chaville, et Boulogne Billancourt. L’enseignement de langue, littérature et histoire géographie en langue étrangère représent 6 heures au primaire, au collège et en seconde, 8 heures en première et terminale.

    Des sections internationales marquées par la création du CIEP

    Le Centre International d’Etudes Pédagogiques de Sèvres est intimement lié à l’histoire du lycée de Sèvres devenu lycée Jean Pierre Vernant. Cela est rappelé sur le site de l’établissement.

    Le lycée de Sèvres est fondé en 1920 comme école d’application de l’Ecole Normale Supérieure de jeunes filles, puis le bâtiment est occupé par les allemands pendant la guerre“. Les « sévriennes » n’y reviendront pas à la libération.

    En 1945, Gustave MONOD, le Directeur de l’Enseignement de second degré y crée le Centre Internationale d’Etudes Pédagogiques. Le lycée est alors étroitement lié au lieu d’enseignement et d’expérimentation des méthodes nouvelles, qui accueille des enseignants du monde entier. Il est d’abord dit expérimental, puis dans les années 1950 devient un Lycée-Pilote.

    Par les méthodes dites « actives », le principe posé est celui de la participation de l’individu à sa propre formation.

    L’élève y devient « le centre de la classe » et toutes les disciplines se voient reconnaître une égale importance. L’étude du milieu tient une place importante et l’enfant est préparé activement à sa vie de citoyen.Soixante ans plus tard, le Lycée Jean‐Pierre Vernant assume toujours ce double héritage :

    . ouverture à l’international : Sections Internationales, mais aussi jumelages et appariements nombreux, tradition et projets d’ouverture sur l’Europe, formation en commerce international et carte des langues élargies.

    . respect du parcours des élèves : le lycée permet à des élèves de profils et de talents différents de s’épanouir et de construire leur projet personnel grâce à une très grande palette de formation.

    De nouvelles sections internationales en projet

    La Région va doubler le nombre de places dans les sections internationales des lycées franciliens d’ici à 2020. Après l’ouverture à cette rentrée scolaire du lycée international de l‘Est Parisien à Noisy le Grand qui accueillera en 2019 quelques 1200 élèves dont 300 internes dans cinq sections internationales ( chinois, arabe, brésilien, anglais, américain ), Valérie Pécresse , la présidente de la région Ile de France a annoncé l’ouverture de trois nouveaux lycées internationaux : à Courbevoie (92) en 2018, Saclay (91) en 2021 et Vincennes (94) en 2022 et précise :

    « Nous portons le projet d’une Région bilingue et multilingue ouverte sur le monde. Dans toutes ces sections, les demandes sont très importantes et supérieures à l’offre. Ces sections sont très attractives et extrêmement sélectives. Il faut créer plus de places. Nous voulons, dans une stratégie commune avec l’État, accélérer le développement de ces classes et développer l’offre du privé sous contrat en Île-de-France » .

    Jean Michel Blanquer compte, quant à lui, créer des sections internationales dans des lycées existants.

  • Comment construire une société apprenante?

    Comment construire une société apprenante?

    Polytechnicien, ingénieur devenu généticien, François TADDEI est le directeur du CRI, le centre de recherche interdisciplinaire à Paris qui développe de nombreux programmes innovants. Il œuvre pour la mise en place de l’éducation par la Recherche dans l’École qui développe l’esprit critique de l’élève, sa volonté d’explorer l’inconnu et de travailler en coopération.

    En ouverture de la 14e édition de l’université d’été Ludovia à Ax les Thermes il y donne la conférence : “ Partager pour construire une société apprenante “.

    Dans cet entretien réalisé sur place , Francois Taddei donne une définition de ce concept né des travaux de Chris Argyris et de Peter Senge sur le concept d’organisations apprenantes.

    “ Comment faire pour que la France devienne une société réellement apprenante, une société où tous les potentiels individuels et collectifs se réalisent grâce à une formation de qualité dès la petite enfance et tout au long de la vie ? “

    C’est en partie à cette question que répond le rapport établi par la mission qui lui a été confiée ainsi qu’à Catherine BECCHETTI BIZOT (IGEN) et Guillaume HOUZEL par Najat VALLAUD BELKACEM et remis à Jean Michel BLANQUER au début du mois de juin.

    Pour écrire ce rapport intitulé : Vers une société apprenante : rapport sur la Recherche et développement de l’éducation tout au long de la vie, la mission s’est appuyée sur de nombreux travaux dont le rapport de la straNES (Stratégie Nationale de l’Enseignement supérieur) qui appelait à « construire une société apprenante capable d’évoluer en permanence, au sein de laquelle chacun a appris à apprendre pour progresser tout au long de sa vie, professionnelle et citoyenne »

    Les co-auteurs écrivent alors :

    “Dans un monde où les changements s’accélèrent, il apparaît partout essentiel pour les individus, les organisations et les États d’être en capacité de s’adapter pour évoluer à tous les âges. Alors que les emplois les plus recherchés aujourd’hui n’existaient pas il y a quelques années et que l’on prévoit d’importantes mutations du travail, il apparaît à tous urgent de réfléchir aux conditions et aux compétences transversales qui vont permettre aux organisations et aux individus de se préparer à ces changements.

    Nous proposons des leviers pour permettre le développement de la capacité de questionnement et de réflexivité chez tous les citoyens et dans toutes les organisations. apprendre à apprendre, à interroger et interpréter, plutôt qu’à consommer naïvement les informations disponibles, est sans doute l’enjeu majeur de l’éducation aujourd’hui. Dans cette perspective, la fonction du maître, du formateur ou de l’éducateur passe du professeur ex cathedra qui transmet un contenu figé de connaissances à celle d’un guide ou d’un mentor qui oriente et accompagne, avec sollicitude et bienveillance, le cheminement de l’apprenant et l’aide à progresser.

    Accompagner ces changements nécessite toutefois, à tous les niveaux, de construire dès l’école une culture de la confiance et de la responsabilité, du mentorat bienveillant et de la coopération.”

    Les rapporteurs font dix propositions qui “ ne résument pas l’ensemble des mesures nécessaires au changement de culture attendu, mais représentent des leviers décisifs, sélectionnés en fonction d’un certain nombre de critères :
    . Ambition et contribution à la mise en place d’une société apprenante
    . Faisabilité technique et financière
    . Acceptabilité et appropriation par différents acteurs
    . Mesures qui, individuellement, peuvent avoir un impact positif via un effet de levier aussi important que possible
    Complémentarité des mesures qui, combinées peuvent contribuer au changement systémique nécessaire.”

    S’il n’y avait que deux propositions à choisir lesquelles retiendrait-il ?

    Construire une culture de la confiance et de la responsabilité
    Créer des plateformes numériques pour échanger et collaborer

    Créer une intelligence collective dans la confiance cela permet de partager et ça permet d’apprendre

    Mais ajoute-t-il ,

    “Ce n’est pas la rue de Grenelle qui doit penser le passage à l’échelle !”

    La décentralisation est finalement plus équitable et permet l’empowerment des acteurs sur le terrain

    Car prendre DU pouvoir, plutôt que de prendre LE pouvoir , c’est dans l’actualité du numérique et de la formidable explosion des réseaux sociaux.

     

  • Réduire les inégalités sociales avec Inversons la classe ! dans une Ecole de la confiance.

    Réduire les inégalités sociales avec Inversons la classe ! dans une Ecole de la confiance.

    Entretien avec Héloise DUFOUR, au CLICx de Ludovia#14

    L’association Inversons la classe! que préside Héloïse Dufour, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure , docteur en Neurobiologie aura, en deux années d’existence en France, contribué à impulser et nourrir les changements de pratiques pédagogiques enseignantes par les pairs de plusieurs milliers de professeurs de toutes disciplines et de tous niveaux d’enseignement.

    Son partenariat avec Ludovia, cette Université d’été de la e-éducation et des applications ludiques et pédagogiques qui depuis 14 ans, avant la rentrée scolaire, mobilise des centaines d’enseignants, d’Universitaires, de chercheurs, de cadres de l’Education Nationale, d’élus, de chefs d’entreprises , d’associations partenaires dans un lieu d’échanges et de partages où le sérieux côtoie la décontraction, était une évidence.

    Les “inverseurs” confirmés ou débutants , sont donc venus très nombreux de toute la France et même de l’étranger, pour ce premier CLICx , inspiré des conférences TEDx, organisé par l’association Inversons la Classe! à Ludovia#14. Mais aussi de très nombreux collègues avides de réponses aux questions que l’école du XXIe siècle ne manque pas de poser aux praticiens qu’ils sont, sont venus partager et s’inspirer.

    La pédagogie de la classe inversée c’est du Freinet 2.0 affirmait Héloïse Dufour lors du CLIC2015, le congrès classe inversée de 2015 qui accueillait à guichet fermé quelques 200 enseignants . Un an plus tard ils étaient plus de 800 venus des quatre coins de la France et de l’étranger participer au CLIC2016 à l’université Diderot à Paris .

    Depuis sa création en 2014 l’association a accompagné directement plus de 10 000 enseignants de terrain et donc plus d’un million d’élèves en développant des espaces d’échange permettant de promouvoir une posture réflexive sur sa pratique professionnelle. C’est en particulier le cas lors de la semaine de la classe inversée, la CLISE , où chacun est invité localement à organiser des événements sur la classe inversée notamment en ouvrant sa classe aux enseignants qui le souhaitent pour échanger.

    Afin de répondre au rythme de croissance qui est un doublement tous les six mois de sa taille, de ses activités, de ses adhérents, de ses abonnés sur les réseaux sociaux, l’association a décidé de construire une équipe de permanents et d’experts pour l’aider dans cette tâche et répondre à la demande qu’elle a contribué à créer

    Dans cet entretien, Héloise DUFOUR fait le point des activités de l’association et présente trois des principaux projets qui seront développés durant l’année scolaire .

    Le projet CLIP, qui se veut le “YouTube des professeurs inverseurs”, est à cet égard emblématique des projets que porte aujourd’hui l’association.

    Cette plateforme de mutualisation des ressources , en particulier vidéo, libre, gratuite, indépendante et collaborative, pour les enseignants et les élèves, que développe l’association en partenariat avec 42 constitue le projet phare de cette rentrée scolaire.

    Articulé autour de quatre piliers la plateforme doit favoriser les échanges et la co-formation entre enseignants, mais également leurs élèves.

    • L’hébergement de vidéo, tel un “YoutTube” de l’éducation
    • Des quizz, pour accompagner chaque élève au plus près de ses besoins
    • Des cours en ligne, tel un LMS, pour accompagner les vidéos et les élèves
    • Un forum espace d’échanges entre enseignants sur le thème de leurs pratiques pédagogiques et de leur mise en oeuvre.

    Ce projet concourra certainement à rendre réalisable l’objectif de 60000 enseignants sensibilisés et de 5 millions d’élèves en classe inversée d’ici 2021 .

  • APB, un bon produit qui a dysfonctionné. Pourquoi ?

    APB, un bon produit qui a dysfonctionné. Pourquoi ?

    Lors de la conférence de presse organisée par le syndicat des personnels de Direction de l’Education Nationale , Philippe TOURNIER, son secrétaire général, a évoqué plusieurs questions d’actualité : la suppression des contrats aidés, l’interdiction des portables dans les Écoles et les Collèges, la rentrée scolaire en musique et bien sûr les affectations des bacheliers dans l’enseignement supérieur.

    Sur ce dernier point le secrétaire général du SNPDEN a fait l’éloge d’APB .

    C’est à l’origine, a-t-il précisé, un produit horizontal qui a été construit par l’enseignement supérieur pour les seules classe préparatoires aux Grandes Ecoles pour éviter qu’il y ait des élèves sans place et des places vacantes. Ce produit partenarial était dirigé par un comité de pilotage qui fonctionnait sur le principe du consensus. Le produit a très bien marché (pour l’affectation post bac ) . Il faut remarquer que techniquement et pour une fois c’est même à notre connaissance le seul produit informatique national qui fonctionne et dont personne ne se plaint. Il a quand même réussi le tour de force de réunir dans un cadre unique, des procédures complètement différentes, des tas de gens qui n’avaient pas le même calendrier, toujours sur le principe du consensus et qui, on le dit, a considérablement assaini et moralisé l’entrée dans l’enseignement supérieur.

    Mais alors pourquoi un tel dysfonctionnement cette année ? Explications dans la vidéo ci-contre.

  • DECLICS ou comment Développer les Échanges entre Chercheurs et Lycéens pour les Intéresser a la Construction des Savoirs

    DECLICS ou comment Développer les Échanges entre Chercheurs et Lycéens pour les Intéresser a la Construction des Savoirs

    Patrick COLLOMBAT et son équipe de l’Institut de biologie Valrose(Inserm/CNRS/Université de Nice Sophia Antipolis ) focalisent leurs recherches sur le diabète de type 1, une maladie auto-immune caractérisée par la perte des cellules du pancréas produisant l’insuline.

    Ils démontrent que le GABA, un neurotransmetteur utilisé parfois comme complément alimentaire induit chez la souris la régénération de ces cellules . Cette découverte pourrait ainsi apporter un espoir aux patients atteints de cette affection invalidante .

    Reconnu pour la qualité de ses travaux par la Fondation Schlumberger pour l’Education et la Recherche Patrick COLLOMBAT a été sélectionné en 2010 parmi les trois jeunes lauréats que la FSER distingue chaque année en leur attribuant un prix qui leur permet durant les premières années de la création de leur équipe l’achat de matériel et le recrutement de personnels .

    Ce réseau d’excellence, constitué aujourd’hui de 57 chercheurs en biologie de niveau international s’est engagé, en fondant le Cercle FSER , à défendre, expliquer et valoriser la Recherche fondamentale en développant le dialogue entre les chercheurs et la société .

    Rien de surprenant donc dans cette rencontre organisée par Héloïse DUFOUR, directrice du Cercle FSER, au lycée du Parc Impérial de Nice entre l’équipe de Patrick COLLOMBAT et la classe de 1ère S d’Isabelle JOUVET LAMORLETTEprofesseure agrégée de SVT . Les élèves, très attentifs à la conférence d’Andhira VIEIRA , post-doctorante dans l’équipe de chercheurs, n’hésitent pas, lors de la séquence suivante, à questionner les scientifiques sur cette passion qui les anime, sur la nature véritable de ce métier dont le Public n’a généralement qu’une vision parcellaire et idéalisée .

    Les échanges sont organisés sous la forme d’un speed-dating afin de permettre à chacun le maximum de rencontres.

    Ce reportage donne bien sûr la parole aux acteurs de cet événement : qu’auront-ils appris au cours de cette opération DÉCLICS ? Des élèves seront-ils tentés par un métier certes passionnant mais terriblement exigeant ? D’autant plus que chercher , ce n’est pas toujours trouver !

    Les chercheurs auront-ils su partager leur passion et montrer combien ce métier est accessible à une génération qui ne manque ni d’énergie, ni de curiosité, ni d’appétit de la connaissance ?

    Mais c’est aussi , comme le font les chercheurs, en se confrontant au réel, en se posant des questions , en partageant et en débattant des réponses possibles , que les jeunes construisent méthodiquement leur savoir et acquièrent le sens critique utile a leur autonomie et leur citoyenneté.

    Il est dans la nature de l’homme d’essayer de comprendre le monde qui l’entoure .Le travail de Recherche est un processus dynamique qui permet rationnellement d’explorer un phénomène pour l’expliquer, c’est à dire en déterminer les causes et en prévoir son déroulement , de résoudre un problème, de questionner des résultats pourtant établis, d’obtenir des réponses précises à partir d’investigations. En s’appuyant sur des faits ce travail contribue à la construction des savoirs de l’humanité .

    Par essence laissée à la curiosité et à la créativité, la recherche fondamentale se justifie pleinement en elle-même parce qu’elle contribue à élargir le champ de notre culture. Mais elle contribue également à l’acquisition de la Sagesse et d’une philosophie de l’humain.

  • Nos relations avec les robots : fantasmes et réalités

    Nos relations avec les robots : fantasmes et réalités

    Professeure à l’Université Paris-Sorbonne et chercheuse au laboratoire d’Informatique pour la Mécanique et les Sciences de l’Ingénieur du CNRS, Laurence DEVILLERS anime l’équipe de recherche Dimensions Affectives et Sociales dans les Interactions Parlées.

    « Les interactions hommes–machines sans fondées avant tout sur la simulation cognitive interne des états mentaux d’autrui, dont la preuve d’existence peut-être trouvée, entre autres, dans les travaux de Rizzolatti est Sinigaglia, qui révèlent que les neurones miroirs s’activent lorsqu’on effectue une action mais aussi lorsqu’on voit quelqu’un d’autre la réaliser lui-même.
    Il est nécessaire aussi de considérer l’attribution d’intelligence et de conscience à la machine comme une projection des caractéristiques psychologiques humaines sur les objets techniques capable de les imiter.
    Un des risques, particulièrement pour les personnes fragiles, et d’oublier qu’un robot est connecté et programmé. Un autre risque est d’oublier qu’un robot ne ressent rien, n’a pas d’émotion, n’a pas de conscience n’est pas vivant. », écrit Laurence DEVILLERS dans son livre « Des robots et des hommes, mythes, fantasmes et réalité » publié chez Plon.2017

    Ses domaines de recherche portent principalement sur l’interaction homme-machine, la détection des émotions, le dialogue oral et la robotique affective et interactive. Elle a participé à plusieurs projets nationaux (ANR Tecsan Armen, FUI Romeo, BPI Romeo2) et européens (Rex Humaine, Chistera Joker) portant sur les interactions affectives et sociales humain-robot.

    Elle anime également le pôle sur la co-évolution humain-machine dans le cadre de l’Institut de la société numérique. Elle a participé à la rédaction du rapport sur l’éthique du chercheur en robotique pour la Commission de réflexion sur l’éthique de la recherche en sciences et technologies du numérique (Cerna) de l’alliance Allistene.

    Dans cet entretien en vidéo réalisé lors du Forum Changer d’Ere #5, elle fait le point sur la réalité de l’ intelligence artificielle et de nos relations « affectives » avec les robots.

    ->Qu’est- ce que l’affective computing ?
    ->Doit-on craindre la toute puissance des ordinateurs sur l’Homme?
    ->Les robots peuvent-ils penser ? Souffrir ? Avoir conscience de soi ?
    ->Qu’est-ce qu’un algorithme amoureux ?
    ->Et un algorithme évolutionniste ?
    -<Comment fonctionne l’apprentissage machine ?

    L’éthique ce n’est pas uniquement un concept ; ce sont des outils, des règles de bonne pratique que les informaticiens doivent faire pour utiliser ces jaguars de l’apprentissage que sont les algorithmes du deep learning.”

  • Caroline ROUX, Présidente du Jury Médiatiks : « les profs sont des héros ! »

    Caroline ROUX, Présidente du Jury Médiatiks : « les profs sont des héros ! »

    Caroline ROUX journaliste politique à France Télévision (Les Quatre Vérités dans Télématin sur France 2, C dans l’air sur France 5) nous explique dans cet entretien pourquoi elle a accepté la mission qui lui a été proposée de présider le concours national des médias scolaires et lycéens organisé par le CLEMI, Médiatiks.

    Ce concours s’adresse aux équipes d’élèves qui dans les écoles, les collèges, les lycées et les autres établissements, font vivre un média scolaire ou lycéen : journaux imprimés, sites d’informations et blogs, mais aussi radios et webradios, réalisations vidéos et webTV.

    Les équipes du CLEMI organisent un concours dans chaque académie dont les lauréats sont distingués par de nombreux prix : abonnements gratuits, albums photos, livres, visites de rédactions, etc.

    Depuis deux ans les jurys académiques envoient une sélection de médias qu’ils ont aimés à un jury national, composé de journalistes et de professionnels de l’éducation qui décerne huit Grands Prix Médiatiks nationaux :

    – 4 Prix pour le meilleur Journal imprimé : écoles, collèges, lycées, autres établissements

    – 4 Prix pour le meilleur Média numérique scolaire ou lycéen (tous supports): écoles, collèges, lycées, autres établissements.

    En s’adressant aux lauréats accompagnés de leurs enseignants, Caroline ROUX leur a dit combien elle était rassurée après cette session par leur regard critique : “ ils ont une signature, ils ont une identité, ils ne sont pas dupes ..”

    Les élèves du collège Terrain Fayard, de Saint-André dans l’académie de La Réunion ont obtenu le Grand Prix Médiatiks 2017 du meilleur média numérique collégien national avec la web TV « Fayard fait des vidéos« . Ce grand prix récompense le travail effectué tout au long de l’année : le blog « Fayard fait des vidéos », les vidéos YouTube, le travail réalisé sur la ligne éditoriale.

    Parmi les productions originales de l’équipe de rédaction, Caroline ROUX a pu apprécier les émissions tuto C KOI SON PB que les élèves ont réalisée en mars et mai 2017 où ils présentent de façon intelligente et humoristique la notion de fonction, puis celle de médiatrice.

    On ne peut qu’être impressionné par la maturité et l’audace créatrice de ces jeunes collégiens produisant ainsi un outil pédagogique original à l’usage de leurs camarades. Nul doute que la création de l’outil assure à ses concepteurs la parfaite compréhension du concept à apprendre : une vraie ressource vidéo de “classe renversée” !

    Et s’adressant aux enseignants présents à cette remise des prix :

    Vous êtes des héros !” leur a-t-elle dit .
    Je pense que les enseignants sont souvent maltraités, mal considérés.. Et j’ai bon espoir qu’un jour il y ait une prise de conscience collective sur tout ce qui repose sur eux. »

     

  • Un ancien journaliste à la tête du CLEMI

    Un ancien journaliste à la tête du CLEMI

    Serge BARBET a été nommé directeur délégué du Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (CLEMI). Ancien journaliste au Progrès de Lyon il était précédemment conseiller chargé de l’éducation à la citoyenneté, aux médias et à l’information au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem.

    Dans cet entretien Serge BARBET précise son parcours personnel et la feuille de route du CLEMI.

    L’éducation aux médias et à l’information (ÉMI) , écrit-il, permet aux élèves d’apprendre à lire, à décrypter l’information et l’image, à aiguiser leur esprit critique, à se forger une opinion, compétences essentielles pour exercer une citoyenneté éclairée et responsable en démocratie. L’ÉMI a également pour objectif d’accompagner la parole des élèves dans le cadre scolaire, pour les former à la responsabilité et à l’exercice de la liberté d’expression. L’essentiel de la formation de terrain, formation initiale et formation continue en éducation aux médias et à l’information, est pris en charge par les académies.

    Le poste de directeur délégué était vacant depuis le 10 novembre 2015 avec la démission de Divina Frau-Meigs. professeure à Paris-III, en sciences de l’information et de la communication et en langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes.
    Elle avait elle-même succédé à France Renucci, en avril 2014.

    Mais qui est véritablement en charge de l’Education aux médias et à l’Information introduite dans la loi de juillet 2013 dans l’Ecole ?

    Dans son article 63 (Article L 332-5 du code de l’éducation) la loi précise que « la formation dispensée à tous les élèves des collèges comprend obligatoirement une initiation économique et sociale et une initiation technologique ainsi qu’une éducation aux médias et à l’information ».

    Le numérique bouleverse profondément le concept de média et d’information et plus encore les missions des acteurs de l’école . L’annexe de la loi fait le lien avec le numérique :

    « La formation à l’utilisation des outils et des ressources numériques comporte en outre une sensibilisation aux droits et aux devoirs liés à l’usage de l’internet et des réseaux, qu’il s’agisse de la protection de la vie privée ou du respect de la propriété intellectuelle.
    Au collège, l’initiation technologique comprend une éducation aux médias numériques qui initie les élèves à l’usage raisonné des différents types de médias et les sensibilise aux enjeux sociétaux et de connaissance qui sont liés à cet usage« .

    Les professeurs documentalistes sont dans les établissements secondaires au coeur de “l’information” et donc de l’initiation à l’EMI. Mais l’intégration de cette initiation dans tous les champs disciplinaires conduit à de nouvelles démarches pédagogiques comme la mise en oeuvre avec les enseignants de toutes disciplines de projets inter voire pluri-disciplinaires.

    Ils restent toutefois en particulier les initiateurs et les accompagnateurs sur le terrain de la semaine de la presse et des médias à l’école organisée par le CLEMI au printemps chaque année, depuis plus de vingt cinq ans.

    Le CLEMI c’est l’opérateur “officiel” du ministère “chargé de l’éducation aux médias dans l’ensemble du système éducatif”. Cet organisme est en fait dirigé par le directeur général du réseau Canopé – dont on attend la nomination après le départ de Jean Marc MERRIAUX nommé à l’Inspection Générale de l’Administration de l’Education Nationale -qui délègue cette fonction, et d’un directeur opérationnel. Franck Caumont, le directeur opérationnel a assuré l’intérim de directeur délégué depuis novembre 2015. Le CLEMI est par ailleurs doté d’un Conseil d’orientation et de perfectionnement présidé par Didier Mathus.

    Avec ses antennes académiques, le CLEMI participe à la formation des enseignants dans le cadre des plans académiques.