Étiquette : Troubles des apprentissages

  • Accessibilité Numérique pour les jeunes dyslexiques

    Accessibilité Numérique pour les jeunes dyslexiques

    Ludovia_RosadoCiurana

    La dyslexie concerne un nombre croissant d’élèves car les diagnostics sont plus fréquents. Dans de nombreux cas, il est recommandé d’utiliser des outils numériques afin d’optimiser leur chance d’intégration en classe ordinaire.

    Actuellement les jeunes équipés de matériel numérique par la Maison du Handicap renoncent souvent à son usage.

    Plusieurs facteurs contribuent à cette situation dont le refus d’usage par certains enseignants qui n’ont pas été formés, la gêne d’exposer sa différence devant les camarades et l’enseignant. Nous avons identifié que l’absence d’autonomie dans l’usage des outils numériques est une des causes sur lesquelles il est possible d’agir en apportant une réponse en fonction de la situation pédagogique à laquelle sont confrontés l’élève et l’enseignant.

    L’arrivée du PAP (Plan d’Aménagements Personnalisé) et la diffusion du BYOD (Bring Your Own Deviece) vont généraliser ces situations où l’enseignant se trouve confronté à l’usage de l’outil numérique adapté par ses élèves.

    Quelle relation avec les parents ?

    Le numérique se répand dans les classes, mais son usage comme outil de compensation d’un handicap reste délicat.

    Chaque situation est différente, type de pédagogie en œuvre, difficultés spécifiques de chaque élève, ce qui rend l’arrivée en classe du matériel problématique mettant en difficulté l’élève, l’enseignant et les autres élèves. Grâce aux ateliers qui combinent une pédagogie de classe avec un suivi individuel et adapté de la progression, l’outil n’est introduit dans la classe que lorsqu’il devient un atout pour chacun des partenaires scolaires.

    Comment procéder pour la mise en œuvre de tels ateliers, quel équilibre entre pratique de classe et individualisation ?

    Pourquoi un atelier collectif est-il plus efficace qu’une formation individuelle ? Quelles sont les conditions de cette réussite ? Quels partenaires pour réussir ?

    Le mythe d’une appropriation spontanée de l’outil numérique par les élèves à besoins particuliers, met en difficulté les enseignants qui les reçoivent dans leur classe car le plus souvent ils ne sont pas autonomes et les usages restent très pauvres par rapport à la panoplie des solutions disponibles.

    Les politiques numériques mettent l’accent sur le matériel et les applications laissant en friche l’appropriation des outils. Les enseignants subissent cette situation qui les perturbe et à laquelle nous donnons un réponse.

    Le taux de d’appropriation des outils de compensation numérique a drastiquement augmenté. Certains élèves reviennent lorsqu’ils ont franchi une étape d’acquisition afin d’acquérir de nouvelles expertises. Les enseignants plébiscitent les ateliers, certains sont venus y participer ainsi que des chefs d’établissement. Ce sont eux qui nous adressent aujourd’hui le plus d’élèves.

    La conflictivité entre les enseignants et les familles a été réduite.

    A propos des auteurs : Béatrice Ciurana et Philippe Rosado
    Découvrir le programme ExplorCamps Ludovia#12.

     

  • L’iPad, un outil compensatoire des troubles d’apprentissage ?

    L’iPad, un outil compensatoire des troubles d’apprentissage ?

    Sommetipadart3_110515Tout le monde est un génie Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide – Albert Einstein

    L’iPad permet de poser la question : rééducation ou réadaptation ?

    Cette tablette possède nativement de nombreuses fonctions qui permettent « l’accessibilité » au plus grand nombre. C’est surement l’une des raisons pour laquelle ces tablettes fleurissent entre les mains de nos élèves qui sont en demande particulière.

    L’iPad permet la « substitution ». Il permet donc de béquiller l’apprenant pour l’aider à l’écriture ou à la lecture. Pour réaliser cette aide, il ne faut pas simplement outiller l’élève et l’enseignant. Il faut que cette tablette fasse partie d’un plan de réflexion, où l’outil a été convoqué pour répondre à une demande.

    Une formation du couple enseignant-apprenant est donc nécessaire pour lui permettre d’optimiser leur utilisation de cette béquille.

    L’outil n’est ni inné, ni immédiat, comme certains le prétendent ou le laissent sous entendre. Certes, il est ergonomique, mais cela demande aide et formation.

    Lors de mes précédents posts, j’ai déjà présenté l’équipe gagnante autour de l’outil choisi : Alice vous fera découvrir sa vision, celle de son ergothérapeute, mais aussi celle de sa maman. Ce reportage déjà en ligne date un peu à présent, mais illustre le questionnement évoqué durant cet atelier.

    Regards croisés :
    . du côté élève

    . du coté des parents

    Ces dernières années marquent une avancée pertinente du coté de la dictée vocale qui fait un très grand pas en avant, en devenant natif dans les derniers iOS.

    En salle de classe, il est important de réadapter l’apprenant avant de le rééduquer. Le rendre autonome est la mission principale, surtout dans les classes ou les élèves sont en inclusion. Je pense particulièrement aux enseignants qui accueillent ces élèves. Ils doivent donc gérer un cours à multiples vitesses et multi-compétences.

    Voici quelques éléments mis en avant par les orthophonistes, préconisant l’iPad :

    • Activer la synthèse vocale ( à noter que la vitesse est réglable)
    • Activer la dictée vocale (selon l’âge et l’intelligibilité de chacun)
    • Activer la prédiction automatique
    • Désactiver le correcteur automatique (cela noie l’enfant dans trop d’informations)
    • Installer les claviers nécessaires (à noter qu’il existe à présent des claviers qui permettent d’écrire à la main, via un stylet)
    • Enlever les « irritants» ( alarme, notifications…)
    • Contrôler les restrictions
    • Organiser les dossiers, des photos, des répertoires : l’iPad doit rester un iPad de travail. La 1ère page doit conserver uniquement les applications de travail

    Ce professionnel attire l’attention sur le multitâche qu’il faut surveiller. Cela peut avoir tendance à diluer la tâche principale de l’élève dans une multitude de micro-tâches sous-jacentes.

    Pour ma part, je pense que l’usage d’un MDM (Mobile Divice Manager), ou autre application dédiée peut palier à ce problème.

    Personnellement, j’utilise donc Casper Focus pour régler cette problématique.

    Pour aller plus loin, je vous conseille d’aller explorer les pistes suivantes :

    • Opendyslexie : un navigateur dédié aux Dys
    • iBooks: permet également de faire fonctionner directement le lecteur de synthèse vocale pour un pdf issu du net.
    • IWordQ : application dédiée (mais je vous conseille d’enlever le correcteur intrinsèque au risque de voir 2 correcteurs othographiques se disputer la correction)
    • Aller jeter un coup d’oeil également du coté de : IAwriter et app Writer qui méritent le détour et les quelques euros demandés, je pense.
    • N’oublions pas également le monde des cartes heuristiques qui peuvent être une alternative (pour tous) d’une prise de note ou d’une rédaction intégrale.

     

    Enfin, les orthophonistes préconisent ces petits « plus » qui donnent plus de confort comme le stylet, le clavier et les oreillettes.

    Ainsi l’iPad peut être un outil pertinent pour équiper nos élèves qui en ont le plus grand besoin, sans les stigmatiser avec un ordinateur encombrant sur la table de l’élève, lent à se mettre en action, non endurant en batterie…

    Un dossier plus détaillé est en cours d’élaboration au sein d’une classe en Ulis et ne manquera de compléter ce premier retour.

    Tous les articles de Sébastien sur le Sommet de l’iPad édition 2015 sont ici