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  • Ardoises numériques, ENT et classe inversée : un cocktail réussi pour de nouvelles compétences

    Ardoises numériques, ENT et classe inversée : un cocktail réussi pour de nouvelles compétences

    Dans la classe de Patrick Vanhoutte, les ardoises numériques font partie du paysage ; aujourd’hui, avec la connexion à l’ENT disponible sur les ardoises, l’enseignant optimise les usages de ces deux outils. En amont, il prépare ses séances, personnalisées pour chaque élève et leur poste le contenu sur leur espace ENT ; chaque élève peut ainsi découvrir le travail à faire avant d’entrer en classe.

    Après chaque cours, l’enseignant récupère également le travail réalisé sur les ardoises numériques ; il peut annoter ou mettre des commentaires sur les productions puis renvoyer la correction à l’élève sur son espace ENT.

    Avec l’ENT et le travail sur support numérique, les échanges entre élèves et enseignants sont facilités.

     

    Pour ce public à la scolarité particulièrement délicate, ce travail est doublement intéressant : il les oblige à lire les messages envoyés par l’enseignant (et donc effectuer un travail de lecture) mais également à acquérir une certaine autonomie. Ils ont toute latitude pour répondre à Patrick Vanhoutte avant la classe, en lui posant des questions par mail, même si cette pratique n’est pas encore très courante dans sa classe car comme il le décrit : « je suis de très près les activités et mes élèves n’éprouvent peut-être pas le besoin d’échanger avec moi par mail », mais il remarque que dans d’autres classes, les échanges « hors classe » entre enseignants et élèves commencent à se développer.

    BIC_ENT2_020315Une pratique donc tout à fait nouvelle pour ces élèves de SEGPA qui peuvent désormais consulter leurs travaux hors classe via l’ENT ; il reste encore quelques freins à une consultation à la maison, comme l’explique Patrick Vanhoutte : « Tous n’ont pas l’autorisation d’utiliser internet à la maison et ils n’ont pas non plus tous les bonnes machines pour pouvoir travailler à la maison ; ceci dit, ils peuvent tout à fait se connecter aux « 3C », le CDI du collège, ou encore dans les maisons de quartiers ».

    Il faut souligner que l’accès à l’ENT sur les ardoises numériques est un fait assez récent, c’est pourquoi Patrick Vanhoutte reconnaît que quelques mois sont encore nécessaires pour que ses élèves deviennent coutumiers de l’ENT. Néanmoins, il reste persuadé que ces nouvelles pratiques sont un plus dans leur apprentissage et il fait remarquer à juste titre :

    Cela les rend autonomes car dans leur future vie professionnelle, ils auront besoin d’utiliser ces techniques et grâce à cela aussi, nous pouvons valider des compétences du B2i, ce qui fait partie de notre champ d’action.

    Mettre à profit l’ENT et faciliter les usages : un travail de démocratisation à réaliser également avec les enseignants.

     

    Faciliter les échanges avec les élèves via l’ENT : une mission que Patrick Vanhoutte s’est donnée et qu’il tient également à diffuser auprès de ses collègues enseignants, déjà tous utilisateurs des ardoises numériques (voir notre dernier sujet sur l’évolution des usages numériques avec les ardoises numériques dans le collège Mendès France de Tourcoing).
    Pour ne pas se trouver confronté à un enchaînement de problèmes lors de la connexion à l’ENT, Patrick Vanhoutte, avec l’aide de son collègue chargé du réseau informatique de l’établissement, a écrit une procédure simplifiée qui décrit, par exemple, comment envoyer des documents numériques sur les espaces ENT des élèves.

    Patrick Jonneaux, nouvel enseignant de français en SEGPA depuis la dernière rentrée, a tout de suite saisi l’opportunité des outils numériques mis à sa disposition au collège Mendes France en section SEGPA. Il a décidé d’utiliser les ardoises numériques et l’ENT, pour tester une nouvelle forme de pédagogie : la classe inversée.

    La classe inversée : une méthode qui permet à Patrick Jonneaux d’évaluer avec précision les besoins de chacun.

     

    L’idée de la classe inversée lui est venue en s’inspirant des méthodes canadiennes, « célèbres pour leur efficacité auprès des élèves atteints de handicap ou à besoins éducatifs particuliers » ; s’apercevant que cette pédagogie pouvait apporter des résultats, il s’est investi dans ce projet, très « chronophage », avoue-t-il.

    Après seulement 5 mois, il ne peut encore apporter de vraies conclusions mais il ressent « un réel investissement des élèves ».

    BIC_ENT3_020315Après avoir créé une chaine YouTube pour la SEGPA, il prépare tous ses cours en vidéos et les déposent sur l’ENT (en intégrant les codes YouTube). Les élèves doivent ensuite les visionner à la maison ou pendant les moments hors classe, sur le support de leur choix (smartphones, tablettes, ordinateurs, etc.). Une fois en classe, sur les ardoises numériques BIC, ils écoutent à nouveau la vidéo puis passent aux exercices.

    « Une fois les exercices réalisés, chaque élève me transmet ses données que je récupère sous Google Drive ; avec cette collecte, je peux faire une analyse des besoins particuliers, ce qui me permet par la suite, de faire des groupes de niveau pour travailler sur les ardoises numériques de manière plus précise ».

    Il pratique cette méthode avec toutes les classes de SEGPA mais il note qu’avec certains niveaux, la mise en pratique est plus délicate car ils n’ont pas l’habitude de travailler de cette manière.

    « Avec les 6ème, pour qui le collège est quelque chose de nouveau, ça passe très bien ; ils se connectent régulièrement à l’ENT pour aller visionner les vidéos et je suis à 100% d’élèves connectés », précise-t-il. Pour les 5ème par exemple, il note environ 30% d’élèves connectés. Un décalage que notre enseignant attribue à l’âge plus difficile en 5ème, des élèves moins « malléables » que les 6èmes.

    Patrick Jonneaux n’est pas en manque d’arguments pour convaincre les élèves réticents : des cours toujours en ligne et disponibles qu’on ne perd pas, et un accès facile pour échanger avec leur professeur, toujours connecté : « ils peuvent aussi me contacter via l’ENT si ils ne comprennent pas la leçon, je leur réponds tout le temps ».

    Que ce soit avec Patrick Vanhoutte ou avec Patrick Jonneaux, le numérique via les ardoises BIC connectées à l’ENT, a bien modifié la pédagogie mais a aussi ouvert l’enseignement à de nouveaux échanges.

    L’idée de l’établissement « sanctuaire » où rien ne filtre n’est plus d’actualité, aux bénéfices de toute une communauté éducative.

    Des pratiques numériques qui permettent « d’ouvrir » l’Ecole vers l’extérieur : un argument vérifié au collège Mendès France.

     

    En plein cœur des quartiers à population très défavorisée, le collège Mendes France bénéficiant du dispositif REP+, ne reçoit pas fréquemment la visite des parents d’élèves et le lien social reste délicat. C’est ainsi que le décrit Ludovic Decouture, Président de l’association des parents d’élèves, qui se fait l’écho des familles.

    Toutes les pratiques numériques qui se développent arrivent à point nommé et vont profiter à l’ouverture de l’établissement au monde extérieur.

    Nous sommes ravis des projets numériques qui fleurissent au collège, d’une part pour les élèves et surtout pour les parents car l’ENT, en particulier, leur permet d’avoir un regard de l’extérieur sur ce que font leurs enfants à l’école.

    De ce point de vue-là, c’est un vrai plus pour engager des échanges avec les parents car, comme le précise Ludovic Decouture, « des parents ne se déplaçaient jamais au collège car ils n’osaient pas rencontrer les professeurs ; avec l’ENT, ils sont en contact indirect avec eux, ce qui peut parfois les débloquer ».

    L’ENT dont bénéficie le collège Mendes France fait partie intégrante de la politique de développement des usages du numérique instaurée par le Rectorat de l’académie de Lille en partenariat étroit avec les collectivités territoriales concernées, à savoir les départements du Nord et du Pas-de-Calais et la région Nord-Pas-de-Calais.

    Les 560 établissements, collèges et lycées de l’académie sont concernés par le déploiement d’un ENT commun qui bénéficie donc aux élèves et à leurs parents, de la 6ème à la terminale.

  • Le numérique pour sauver des territoires en grande difficulté sociale : une réalité dans l’académie de Lille

    Le numérique pour sauver des territoires en grande difficulté sociale : une réalité dans l’académie de Lille

    ACLille_sujetDAN2_180315

    Dans l’académie de Lille, l’éducation prioritaire est inscrite comme un axe majeur du projet académique qui court de 2013 à 2016, comme en témoigne Philippe Leclercq, Délégué Académique au Numérique : « le soin apporté aux élèves en grandes difficultés scolaires est une préoccupation que nous vivons au quotidien ».

    Le numérique, un outil indispensable pour enseigner en zone difficile ?

     

    « Dans cet établissement, en raison du public accueilli, en grande partie issu de milieux sociaux défavorisés, les enseignants se sont très vite tournés vers les outils numériques pour trouver des solutions pour pouvoir adapter ou mieux adapter leur enseignement », explique Jacques Melerowicz, Principal du Collège Connecté Pierre Mendès France de Tourcoing.

    Bien avant que l’établissement reçoive la reconnaissance de « Collège Connecté », le numérique avait déjà fait ses gammes et il est aujourd’hui vu comme un outil précieux pour enseigner à des élèves, pour la majorité, en grande difficulté.

    L’arrivée plus récente des outils nomades, plus simples à gérer pour les enseignants que des réservations de salles informatiques par exemple, a été la « cerise sur le gâteau ».

    « Sur une heure de travail, l’enseignant peut multiplier les activités et pratiquer de la différenciation entre les élèves », souligne Jacques Melerowicz ;

    sans parler que les élèves deviennent beaucoup plus vite autonomes et donc acteurs de leurs apprentissages.

    Une écoute attentive des équipes enseignantes sur leurs besoins en équipement, un dynamisme pour développer de nouveaux usages, le tout « soutenu par un plan académique de formation d’envergure», comme le précise Philippe Leclercq : un ensemble qui fait ses preuves !

    A cela s’ajoute l’accompagnement des corps d’inspection, comme c’est le cas au collège Mendès France et que Jacques Melerowicz tient à souligner car « l’investissement des IA-IPR notamment et donc le soutien du Rectorat, sont pour beaucoup dans le succès de nos différentes incubations numériques ».

    Comme c’est le cas au collège Mendès France, les établissements deviendraient en quelque sorte « auto-apprenants » ; une idée qui rejoint la politique du Ministère de l’Education Nationale à savoir « l’établissement comme lieu de formation ».

    Cet intérêt d’une implantation du numérique dans les établissements est doublement partagé, à savoir par les équipes de l’Education Nationale mais aussi par les collectivités territoriales qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour répondre aux besoins du terrain.

    Des élus convaincus et solidaires pour le développement du numérique sur leur territoire : la clé de la réussite ?

     

    Comme le souligne Philippe Leclercq, que ce soit du côté des départements du Nord ou du Pas-de-Calais ainsi que de la Région Nord-Pas-de-Calais, les investissements ont été nombreux : salles informatiques, matériels nomades, installations du WIFI dans les établissements, câblages et mise en place des réseaux, etc ; et un ENT « Savoirs numériques 59-62 », unique pour toute l’académie dans les collèges et les lycées ;

    L’ENT, un outil commun de services numériques, de travail, de partage et d’échanges, déployé dans les 560 établissements de l’académie.

    C’est une chance pour l’Académie de compter ces trois collectivités parmi ses plus fidèles partenaires, qui croient au numérique. « Effectivement, ce n’est pas évident partout, de réussir à avoir un même regard sur les projets numériques et nous en constatons progressivement les bénéfices », souligne Philippe Leclercq.

    Et il poursuit : « nous sommes dans une académie dont le contexte social est souvent complexe et peu favorisé, et le travail d’équipe, avec les collectivités, avec les corps d’inspection, avec l’ensemble des acteurs et des partenaires de l’école est essentiel si nous voulons être efficaces ».

    Le professeur, seul dans sa classe, c’est du passé !  C’est une autre vision de l’enseignement, du rapport à l’élève et aux savoirs, qui se met en place.

    Dans l’académie, le numérique va bien au-delà du contexte de l’Ecole. Il a également un impact indirect sur le rapport aux familles.

    Le numérique : le vecteur social qui profite à toute une population jusqu’alors coupée de l’Ecole.

     

    « On peut imaginer que le numérique éloigne ; de mon côté, je suis convaincu du contraire.

    Pour exemple, dans un contexte de ruralité, que nous connaissons également dans notre académie, où les familles sont éloignées physiquement de l’école, le constat des équipes locales est que le numérique les rapproche.

    Ainsi conclut Philippe Leclercq.

    Le numérique aurait donc des effets « collatéraux » positifs, qui n’étaient pas envisagés au départ et qui démontrent encore tout l’intérêt, économique et sociologique, du déploiement de ces outils. L’exemple de l’Académie de Lille peut certainement se transposer à d’autres territoires.

     

     

     

  • De la découverte à la généralisation : les ardoises numériques font l’unanimité au Collège Connecté Mendes France

    De la découverte à la généralisation : les ardoises numériques font l’unanimité au Collège Connecté Mendes France

    [callout]Le collège Mendès France de Tourcoing a intégré le programme Collèges Connectés (dénommé CoCons) à la rentrée 2013 avec la spécificité d’appartenir au dispositif Eclair (aujourd’hui REP+).[/callout]

    « Nous avons profité de cet environnement particulier pour partir sur deux axes essentiels : un travail avec des outils numériques “classiques“ au collège, comme les tablettes numériques par exemple, et avec l’équipe de la SEGPA, un travail autour de la solution BIC Education pour les élèves à besoins éducatifs particuliers », souligne Philippe Leclercq, Délégué Académique au Numérique de l’Académie de Lille.

    Il est vrai que « l’incubation numérique » dans ce collège date de plusieurs années car, comme l’explique Jacques Melerowicz, le principal :

    avant même de devenir Collège Connecté, les enseignants, du fait du public accueilli, se sont très vite tournés vers les outils numériques pour pouvoir mieux adapter leur enseignement.

    Le collège avait notamment aménagé plusieurs « classes pupitres » (classes informatiques) et utilisait un Espace Numérique de Travail de fabrication « maison » comme solution de départ (depuis, l’ENT K-d’école « savoirs numériques 59-62 » déployé par la société KOSMOS est en marche pour tous les collèges et les lycées de l’académie).

    Avec l’arrivée des outils nomades et notamment de la solution BIC Education, c’est la souplesse d’utilisation qui a séduit tout le monde.

     

    Une fois passée la période de découverte et l’effet « Waouhh », serait-on tenté de dire, les potentialités du logiciel BIC Connect ne sont plus à démontrer.

    BIC_Evolution2_020315Pour preuve, après un an et demi, tous les enseignants de la SEGPA utilisent les ardoises BIC et « nous avons élargi l’usage aux élèves allophones dans le cadre de l’UPE2A (Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants) ; la classe “Co“, qui est une classe intégrée de l’IM Pro géographiquement voisin va prochainement démarrer le travail avec cet outil », souligne Jacques Melerowicz.

    La réflexion s’engage également vers l’utilisation des ardoises BIC en classe-relais (élèves décrocheurs) et pour l’aide aux devoirs ; en fait,

    il s’agit de le généraliser à tout type de public à besoins particuliers dans l’établissement

    « car c’est pour nous, un outil de remédiation et de soutien car il permet l’individualisation des parcours », ajoute Jacques Melerowicz.

    L’individualisation des parcours : une vraie plus-value du numérique pour enseigner à des publics à besoins éducatifs particuliers.

     

    Pour ce qui est des élèves allophones, Estelle Guilmet, enseignante non convaincue au départ par le numérique, constate les différences d’apprentissage avec ou sans l’utilisation des ardoises.

    Pour la compréhension et la lecture d’une phrase par exemple, l’écoute par le casque, que chaque élève peut répéter autant de fois qu’il le souhaite, l’aide à la prononciation. L’enseignante, qui ne sait pas comment expliquer ce phénomène, constate pourtant que

    le fait qu’ils entendent et qu’ils lisent en même temps une phrase fait qu’ils la retiennent mieux et ils la prononcent mieux ; la lecture est plus fluide, audible et l’accent se gomme.

    BIC_Evolution3_020315Si elle compare avec ses méthodes d’avant où elle lisait la phrase à voix haute au tableau et où chacun répétait après elle, elle doit avouer que cela fonctionnait moins bien ; et elle ajoute « ils sont capables même sans le son, avec l’écriture, de relire correctement la phrase ».

    Pour des élèves non-lecteurs, comme c’est le cas des allophones, elle voit aussi un net changement avec les usages qu’elle pouvait avoir en salle informatique où elle passait « des heures » à expliquer aux élèves comment ouvrir leur session, etc.

     

    Avec la prise en main par plusieurs enseignants et le développement des usages, le principal parle aujourd’hui d’une phase de généralisation de l’incubation.

     

    Cette généralisation a été rendue possible, d’une part, par les constantes évolutions que permet le produit et qui ont été apportées par le constructeur, à l’écoute des enseignants et de leurs besoins durant ces 18 mois.

    Pour exemple, l’évolution de la solution permet aujourd’hui de travailler avec des ardoises dans deux classes différentes, « ce qui permet de répondre à la demande des enseignants qui réservent, sur un planning en ligne, le nombre d’ardoises dont ils ont besoin sur tel créneau horaire », explique Jacques Melerowicz.

    D’autre part, cette croissance des usages a également été rendue possible par la motivation de certains enseignants « pionniers », qui sont parvenus à convaincre leurs collègues, même les plus réticents à l’outil numérique. Ceux-ci n’ont pas eu besoin d’user d’une grande force de persuasion car la réactivité et la souplesse de l’outil ont rapidement séduit les plus réfractaires.

    Ainsi, Estelle Guilmet qui n’a jamais eu d’affinités particulières avec le numérique, témoigne de cette simplicité d’action. « Comme j’ai eu une prise en main très rapide, en l’espace de deux jours et qu’avec les élèves, cela s’est très bien passé, j’en ai parlé à une collègue de mathématiques qui travaille avec les mêmes élèves que moi et aujourd’hui, elle a envie de s’y mettre aussi ».

    Des usages avec les ardoises répandus comme une traînée de poudre : le fruit d’une collaboration solide entre enseignants.

     

    Estelle avoue être toujours très encadrée par Patrick Vanhoutte, précurseur dans la prise en mains des ardoises numériques, pour se rassurer peut-être un peu, mais aussi pour pousser toujours plus loin les potentialités de l’outil. Leurs séances de travail sont régulières au cours desquelles Estelle pose à son collègue les soucis qu’elle a rencontrés et parle des séances qu’elle aimerait envisager.

    Plus généralement, l’académie se sert des « mises en incubation », appelés communément expérimentations, pour étendre les usages numériques sur tout le territoire.

    Au collège Mendes France, elle va notamment s’appuyer sur les équipes de SEGPA et leurs usages de la solution BIC dans une optique de mutualisation à d’autres établissements ; une mutualisation qui est facilitée avec BIC car, comme le fait remarquer Philippe Leclercq,

    le produit donne aux enseignants un environnement de travail sous forme d’un écosystème intégré, ce qui en facilite l’usage et ne nécessite pas des efforts de formation extrêmement importants.

    « C’est la politique du ministère d’utiliser les établissements comme lieux de formation en dépassant le cadre classique de la formation des enseignants », conclut Philippe Leclercq ; une politique nationale de formation par les pairs, intra-établissements, qui a l’air de bien fonctionner au collège Mendès France de Tourcoing qui, rappelons-le, fait état d’un contexte social parmi les plus difficiles de France (à découvrir dans un prochain sujet sur ludomag.com, « le numérique pour sauver des territoires en très grande difficulté sociale : une réalité dans l’académie de Lille »).

     

     

  • BIC Connect, une nouvelle version 2.2 du logiciel enseignant : la version de la maturité

    BIC Connect, une nouvelle version 2.2 du logiciel enseignant : la version de la maturité

    Espace Ressources

    Enrichissement de la plateforme avec des milliers de ressources éducatives qualifiées, gratuites et payantes,

    Internet

    Optimisation de l’expérience de navigation avec les ardoises et le clavier virtuel, possibilité de lire les sites en Flash,

    Interface du logiciel Enseignant

    Optimisation de l’affichage, prévisualisation des supports, interface adaptée aux ordinateurs tactiles et tablettes PC

    Pour les classes de collège (SEGPA, ULIS)

    Prise en charge du Socle commun dans l’indexation les supports, gestion de classes multiples pour un même enseignant.

    « C’est une version complète et confortable, on peut donc dire une version aboutie « , souligne Anne Lechene.

  • Nouvelle version de BIC Connect et Mini-MOOC à découvrir sur Educatice

    Nouvelle version de BIC Connect et Mini-MOOC à découvrir sur Educatice

    Espace Ressources

    Enrichissement de la plateforme avec des milliers de ressources éducatives qualifiées, gratuites et payantes,

    Internet

    Optimisation de l’expérience de navigation avec les ardoises et le clavier virtuel, possibilité de lire les sites en Flash,

    Interface du logiciel Enseignant

    Optimisation de l’affichage, prévisualisation des supports, interface adaptée aux ordinateurs tactiles et tablettes PC

    BIC_educatice2_181114Pour les classes de collège (SEGPA, ULIS)

    Prise en charge du Socle commun dans l’indexation les supports, gestion de classes multiples pour un même enseignant.

    Un programme de classes invitées (Cycles 2 et 3, SEGPA) et de démonstrations de ressources éditoriales est à retrouver sur le site de BIC EDUCATION, ainsi que des vidéos de retours d’usages et le Mini-MOOC dédié au logiciel BIC Connect.

    Le salon EDUCATEC-EDUCATICE est gratuit!
    Inscrivez-vous ici !

  • Les ardoises numériques BIC en SEGPA

    Les ardoises numériques BIC en SEGPA

    Mais pourquoi mettre des ardoises BIC en SEGPA ?

     

    Ce collège ECLAIR accueille tous les dispositifs existants au sein de l’Education nationale pour les publics à besoins particuliers, à l’exception des internats d’excellence ; à savoir, une SEGPA, une ULIS, une UPEAA et une classe relais pour les élèves décrocheurs. En plus de ces dispositifs, l’établissement intègre des élèves qui relèvent d’ITEP et de centres médico-sociaux. Faute de places, certains élèves qui devraient être en SEGPA sont laissés dans la filière générale, « des élèves à qui il faut apporter une solution », souligne Jacques Melerowicz.

    « Il me semblait donc important, dans le cadre du projet Collèges connectés, de développer un axe en direction des élèves à besoins particuliers, soit un quart de notre effectif, pour être plus efficient », explique t-il.

    Un outil avec des ressources adaptées au niveau SEGPA et un matériel solideBIC_Tourcoing2

    C’est donc vers le numérique que notre chef d’établissement a décidé de se tourner pour tenter de trouver des réponses.

    « Lorsque CAMIF Collectivités nous a proposé la solution BIC, cela nous a fortement intéressé pour plusieurs raisons : un produit adapté pour l’école primaire avec des ressources intégrées, correspondant au niveau de nos élèves en SEGPA et en plus, une solidité du matériel pouvant répondre à un usage en classe ULIS ».

    Depuis, après avoir mûri sa réflexion et vu la solution BIC à l’œuvre,  il constate beaucoup d’autres avantages comme la prise en main aisée par l’enseignant qui n’a pas besoin d’avoir de connaissances informatiques approfondies, la possibilité pour lui d’intégrer toutes ses ressources et de les rendre interactives et enfin, un intérêt financier comme il nous l’explique : « lorsqu’on achète des tablettes classiques, il faut un outil pour les interconnecter, il faut le logiciel pour les faire fonctionner ensemble avec tous les problèmes techniques et le coût que cela engendre, etc. ».

    Patrick Vanhoutte, professeur spécialisé en SEGPA a été le premier à utiliser la station d’ardoises numériques depuis la rentrée de septembre 2013.

    Premiers constats : un temps de concentration et d’apprentissage rallongé

    Tous les élèves de SEGPA sont concernés, de la 6ème à la 3ème, et les retours positifs ne se sont pas fait attendre comme il le décrit : « le retour le plus concret qui ressort du travail avec les ardoises numériques est le temps de concentration des élèves et le temps de participation ; ils sont beaucoup plus actifs ».

    Il faut bien noter que ces élèves, en grande difficulté, affichent aussi de lourds handicaps pour ce qui est de l’écriture et de la lecture. Pour Patrick Vanhoutte,

    « les ardoises numériques permettent vraiment de passer outre ces difficultés et donc d’avancer sur les apprentissages».

    Sur un public plutôt « zappeur » comme il le décrit, l’ardoise numérique permet de canaliser l’attention de manière plus longue mais aussi de leur apprendre la patience ; une qualité qu’ils devront acquérir pour l’entrée en lycée professionnel et, plus tard, chez un employeur.

    BIC_Tourcoing1Il donne l’exemple de l’atelier Electricité ; avant l’ardoise numérique, il avait parfois du mal à faire passer les messages à ses élèves, « que ce soit le câblage, le passage des câbles dans la gaine, le nombre de câbles à mettre dans la gaine, etc. Avec l’ardoise numérique, ils intègrent beaucoup plus facilement les différentes notions ».

    C’est donc un gain de temps constaté par l’enseignant avec comme conséquence directe, un meilleur apprentissage et une ouverture possible vers plus d’apprentissage.

    Des élèves qui reprennent confiance en eux grâce à l’ardoise numérique

    Les élèves ont plus de facilité à faire un exercice sur la « tablette » que sur une feuille de papier, « la feuille étant un facteur de blocage pour certains », comme le souligne l’enseignant.

    Le fait de pouvoir gommer et recommencer autant de fois qu’ils le souhaitent pour rendre un travail propre est assez valorisant ; « on redonne ses lettres de noblesse au brouillon car tant qu’on a pas cliqué sur “j’ai terminé“, le travail est toujours en mode brouillon ».

    Bryan, élève en 3ème SEGPA, un « geek » générationnel,  qui trouve qu’apprendre l’anglais en cherchant des applications sur son Smartphone est bien plus passionnant qu’écouter un prof pendant une heure, est bien de cet avis. « Avec la tablette, notre travail est beaucoup plus propre que sur une feuille ; par exemple, si on fait une faute, soit on utilise un « correcteur » et donc il reste une trace plus blanche que la feuille, soit on écrit au crayon et on gomme mais ça fait toujours aussi sale ».

    Tout en nous expliquant cela, Bryan nous fait fièrement la démo de la fonction « gommage » sur l’ardoise, comme si cet objet était tout simplement son nouveau compagnon de travail qui lui permet d’y arriver ; un comportement impensable avec une feuille de papier.

    Pour ces jeunes en difficultés, on dirait bien que le numérique a remporté la partie.

    Mettre en place une vraie pédagogie différenciée simplement et sans efforts

    Enfin, Patrick Vanhoutte se réjouit de pouvoir organiser ses cours en pédagogie différenciée, de manière simple et rapide avec les ardoises, d’autant plus pour un public comme la SEGPA où aucun élève ne se ressemble.

    « Je vais aller beaucoup plus vite pour lancer la séance où je n’ai qu’ à appuyer sur trois boutons sur l’ordinateur plutôt que de distribuer huit ou neuf feuilles par groupe de travail », donne-t-il comme exemple.

    BIC_Tourcoing4Il en va de même pour les corrections.

    D’une part, si l’enseignant le choisit, l’élève peut s’auto-évaluer et donc se situer par rapport à son niveau d’apprentissage et d’autre part, l’enseignant peut passer plus de temps sur l’analyse de la progression de chaque élève (qui est enregistrée grâce au logiciel) plutôt que sur des corrections de copies le soir à la maison.

     

    La mobilité des outils numériques : un atout incontesté et indispensable

    Au quotidien Patrick Vanhoutte organise ses cours entre l’espace classe et le plateau  « technique » où se déroulent les activités de mise en pratique comme la maçonnerie, l’électricité, la charpente etc.  La mobilité de l’outil « ardoise » prend tout son sens pour ce type d’enseignement.

    « L’ardoise va bouger entre le plateau technique et la zone de classe ; au lancement des ateliers, les élèves seront en zone de classe puis, selon les besoins de leur atelier, ils peuvent prendre leur ardoise sur le plateau technique ».

    Patrick Vanhoutte ne se sent pas contraint d’utiliser ces nouveaux outils, c’est même pour lui une évidence ! Pour ces élèves qui se destinent à un avenir professionnel plutôt « de terrain », le numérique est utilisé partout, « qu’on aille faire un relevé de code de tuyauterie ou autre, on va prendre son Smartphone et en visant la tuyauterie, l’appareil va nous calculer l’angle, les longueurs, etc. ». Et il ajoute

    « je trouverais plutôt coupable de notre part de ne pas entraîner nos élèves à utiliser les objets numériques ».

    Penser numérique, c’est modifier la réflexion d’un établissement et de son équipe pédagogique

    Dominique François, Directeur de la SEGPA, rejoint ce point de vue et a su rapidement mobiliser avec Patrick Vanhoutte l’ensemble des professeurs de la SEGPA  depuis le début de l’année scolaire.

    « En septembre, il y avait un seul enseignant sur le projet ; puis il a réussi petit à petit à fidéliser un groupe en présentant l’outil mais surtout les exercices en mettant les enseignants à la place des élèves ».

    « Comme la station est sur roulettes et que le bâtiment est de plain-pied, c’est aussi très facile de déplacer les ardoises numériques d’une classe à l’autre ».

    Aucun obstacle technique donc à ce que le chariot tourne entre les enseignants ; par contre, la barrière « psychologique » sera peut-être plus difficile à franchir comme il le sous-entend : «  C’est quand même un outil qui modifie complétement le fonctionnement habituel d’une SEGPA ; nous ne sommes plus dans les enseignements traditionnels ; c’est une autre vision de l’enseignement et un autre regard sur la pédagogie qui oblige à se remettre en question, ce qui n’est pas toujours évident ».

    Pour le chef d’établissement, la dynamique autour des ardoises numériques est palpable à fois chez les enseignants « avec une équipe resserrée qui y croit et qui s’investit » mais aussi chez les élèves qui travaillent plus parce qu’il y a des supports numériques :

    « Quand on voit des élèves qui reviennent le soir pour terminer un travail, c’est quand même quelque chose que nous n’avions encore jamais constaté dans un collège ECLAIR ! ».

    « Le numérique dans un collège crée une dynamique » ; c’est ainsi que conclut Jacques Melerowicz au vu des résultats qu’il constate depuis l’intégration du numérique dans son établissement.