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  • ENT & ressources à l’Orme 2.14 : le nouveau duo de choc des usages pédagogiques !

    ENT & ressources à l’Orme 2.14 : le nouveau duo de choc des usages pédagogiques !

    par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE

    Alors comment, dans ce contexte aux pourtours encore flous, réussir la transformation d’un ENT, outil de gestion des notes, des absences, en un ENT véritable support de contenus pédagogiques ? Comment définir les usages et les articuler ? Comment éviter l’effet des briques superposées façon « millefeuille » ?

    Pour essayer d’éclairer ce sujet éminemment riche, Gérard Puimatto directeur adjoint de Canopé de l’académie d’Aix Marseille s’est entouré pour cet atelier des Rencontres de l’Orme 2.14. des industriels Eric Julien, Directeur Technique du Kiosque Numérique de l’Education, d’Eric Borgnet, de la société SETEC, ainsi que de collectivités avec Thierry Cagnon, Directeur de l’Education au Conseil Régional d’Aquitaine et pilote du projet de déploiement d’un Environnement Numérique de Travail , Pierre Marin, région Ile-de-France, Eric Mazo, Chef de service Technologies de l’Information Educatives, Conseil régional PACA, Michel Pérez, Inspecteur Général de l’Education Nationale, et, Frédéric Meilac pour le département des bouches-du Rhône.

    Comme ont pu le souligner l’ensemble des intervenants de cet atelier, les collectivités devraient être amenées à porter un regard intéressé sur les possibilités conjuguées qu’offrent les ENT & les ressources. Et comme le précise Gérard Puimatto, ce vif intérêt est déjà visible sur le terrain : augmentation du nombre de déploiements, montée des initiatives, et l’inclusion des ressources dans de plus en plus d’appels d’offres.

    De l’ENT aux Ressources

    Les Environnements numériques de travail, utilisés dans un premier temps comme de simples outils permettant de faciliter la gestion des établissements : gestion des notes, gestion des absences….ont évolué ces dernières années de façon conséquente. Aujourd’hui, forts d’une décennie de recul sur leurs usages, et au vu du développement rapide du numérique, il est devenu quasiment impossible de parler ENT sans parler ressources. Alors comment construire un ENT ?

    Car la complexité de la mise en œuvre d’un ENT est réelle : si elle fait appel à de nombreux acteurs aux domaines d’intervention très différents : éditeurs, Education Nationale, collectivités locales, elle nécessite également une mobilisation de moyens à la fois humains, juridiques et techniques. Dans ce domaine par exemple, alors même que les offres des éditeurs se multiplient, la question de l’interopérabilité reste prégnante. Face à ces enjeux, et pour garantir une homogénéité de projet, de plus en plus de synergies se créent, permettant de mieux collaborer aux enjeux et limiter les écueils entre ENT & Ressources.

    Quel modèle d’ENT choisir ?

    Avant tout, évaluer quels seront les besoins de l’ensemble des usagers reste l’étape incontournable pour définir l’architecture du futur ENT. Car le risque principal est de se retrouver avec un ENT millefeuille, où la superposition des couches rend finalement les ressources invisibles.

    Alors que bien au contraire, destiné à être le porte voix des projets pédagogiques des enseignants, l’édifice à mettre en place doit permettre une articulation souple de toutes ses briques, de leurs contenus, pour l’ensemble des utilisateurs.

    Passer par des phases d’expérimentation peut s’avérer un bon modus operandi. Ce choix offre des temps d’essais et de réflexion qui participeront à faire mûrir l’ENT. Pour exemple, le catalogue de ressources en ligne Courdécole13 sera ainsi intégré à l’ENT et déployé dans tous les collèges des Bouches-du-Rhône dès la rentrée prochaine, comme le précise Frédéric Meilac.

    Autre modèle de construction en expérimentation, EGO-PAC de la Société CP-TIC : cet Environnement Global et Ouvert dédié aux enseignants, a été testé entre autre par l’Académie d’Aix Marseille. Son but est de pouvoir réutiliser des granules existants dans des ressources, afin de permettre aux enseignants de produire des activités pour leurs élèves. De nouvelles perspectives s’ouvrent pour l’ENT : il devient peu à peu un outil de soutien pédagogique.

    Le poids de la technique

    Quel que soit le parcours de construction choisi, la mise en œuvre d’un ENT impose des prérequis : un raccordement et une connectivité irréprochables des infrastructures. La région PACA l’a bien compris et s’est attachée en 2013 à acheminer du haut débit dans tous ses établissements. Parallèlement à ses prérequis, une autre évolution attendue et nécessaire commence à émerger: une instauration de standards entre les différentes ressources proposées pour plus de fluidité et d’homogénéité dans leur utilisation, comme le fait remarquer Eric Julien du Kiosque Numérique de l’Education.

    Pour cela, on ne peut déroger à la mise en place d’un SSO (Single Sign On) qui dans la simple langue de Molière repose sur une authentification unique des usagers à l’ENT, et à toutes les ressources intégrées.

    L’importance de l’accompagnement

    Qu’il soit financier, pédagogique, humain, l’accompagnement est la pierre angulaire à la réussite du projet. Plusieurs exemples l’illustrent :

    « L’espace Numérique des Savoirs » créé en 2003, où l’état, après avoir impulsé le projet s’en est désengagé quelques années après. Les collectivités très impliquées dans ce projet se sont alors tournées vers les collectivités, qui ont refusé de payer », rappelle Pierre Marin.

    Le plan ENR, qui a fait souffler un vent numérique nouveau dans les zones rurales.

    Mais ce qu’illustrent également ces exemples, c’est un besoin de pérenniser l’accompagnement. Sans cela, beaucoup de projets sont mis en place par des équipes dédiées, sans passage de relais, et de ce fait se voient abandonnés au départ desdites équipes.

    « Résultat : des projets laissés en l’état, à l’abandon » poursuit Pierre Marin.

    Pourtant, Michel Pérez rappelle que, si la loi du 8 juillet, par ses art.38 et 53, sans oublier le très célèbre art.21 précise les rôles des départements et régions en matière d’équipements, de ressources, de formation,…, l’élément central de tout dispositif demeure l’élève ! Elève avec lequel la pédagogie d’enseignement a été bouleversée par le numérique ! Preuve de ce succès, l’intégration de la baladodiffusion aux épreuves du bac cette année !

    Les initiatives en soutien des ENT ne manquent pas !

    Retour d’expérience, études, expérimentations ont mis en avant des dispositifs qui viennent soutenir les volontés de mise en œuvre d’ENT. Le catalogue chèques ressources issu du Plan DUNE, a permis  aux établissements d’être aidés dans l’acquisition de ressources. Cette initiative a débouché sur la préconisation d’un portail national de référencement de la ressource pédagogique actuellement à l’étude souligne Michel Pérez, de l’Inspection Générale de l’Education Nationale.

    « Ce portail pourrait référencer tout ce qui existe sur un même sujet. Dans le même temps, en résonnance, notons les expérimentations en cours avec l’aide de l’INA, le Site TV, et Universalis, quant à la création de mini moteur de recherche, intégrés aux ENT, pour assurer une fluidité et faciliter des recherches ».

    Et le primaire dans tout ça ?

    Car si l’ENT est bien en route pour les établissements, qu’en est-il des écoles ? Quelles sont les initiatives prévues car les écoles restent dans une situation particulière à plusieurs égards. Tous les intervenants soulignent en effet  :

    – un manque de connectivité : trop peu d’écoles ayant accès à internet en haut débit

    – la disparité des communes rendant difficile de contenter tout le monde. De fait, Michel Pérez a pu constater sur le terrain une grande diversité dans les solutions mises en place : ENT communaux, intercommunaux, voire de circonscription, ou encore départemental, comme dans les Landes

    –  des enseignants pluridisciplinaires aux besoins spécifiques, auquel le Canopé de l’Académie d’Aix Marseille propose une solution à travers son portail de ressources Coréprim, intégré depuis l’an dernier à un ENT dédié au primaire (Iconito).

    « Alors certes, la tache sera plus ardue, concède Michel Pérez, mais les écoles aussi auront leurs ENT ! » Et Corinne Martignoni, de la Direction du Numérique Educatif de rajouter que malgré les difficultés, impossible d’arrêter un enseignant qui a commencé. Le métier se transforme et c’est très stimulant d’y participer !

    Et vous ? De quel ENT rêvez-vous ?

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  • Orme 2.14 : le très haut débit, le nouvel Eldorado des collectivités pour leurs établissements scolaires

    Orme 2.14 : le très haut débit, le nouvel Eldorado des collectivités pour leurs établissements scolaires

    Leurs développements sont tels que de nombreuses collectivités se concentrent à présent de plus en plus vers le très haut débit et plus précisément vers la fibre optique, afin de garantir aux enseignants les conditions optimum pour des usages continus et efficaces.

    Afin de permettre aux collectivités de réussir leurs premiers pas vers le très haut débit, Gérard Puimatto, directeur adjoint de Canopé de l’académie d’Aix-Marseille, s’est entouré pour ce nouvel atelier proposé lors des Rencontres de l’Orme 2.14, d’industriels, de collectivités, de représentants de l’Education Nationale et du Conseil National du Numérique.

    Amotice_orme3_240614Thierry Coilhac Directeur du développement e-education et e-learning Orange Business System, et Johan Pourchaire Directeur Méditerranée chez Complétel (groupe Numéricable) ont pu ainsi nous dresser un panorama des principales offres du marché, tandis qu’Éric Mazo, Chef de service Technologies de l’Information Educatives, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Mertz, ‎Responsable du suivi du déploiement Environnement Numérique des Collèges des Hauts-de-Seine, Laurent Tixier, chef du service Informatisation des collèges du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, Pascale Luciani-Boyer, membre du Conseil National du Numérique, et Michel Perez, Inspecteur générale de l’Éducation nationale, nous fait ont partagé leur expertise du sujet et livrer  leurs solutions.

    La fibre optique devient-elle incontournable ?

    Aujourd’hui les établissements scolaires bénéficient dans leur grande majorité de connexions internet via des abonnements ADSL, avec pour 65% des écoles, un débit inférieur à 2 Mg, comme le précise Michel Perez, Inspecteur Général de l’Education Nationale.

    Si elle reste intéressante pour son coût et sa capillarité territoriale, elle devient insuffisante et le partage de bande passante ne permet plus de répondre aux évolutions des usages au sein des établissements.

    Mais au-delà du nombre de mégas octets disponible, qui théoriquement donne accès à des flux allant jusqu’à 20 mégas, l’ADSL, implique comme son acronyme l’indique, un flux asymétrique qui ne permet pas une réception du débit égale à son émission. Comme nous le démontre Johan Pourchaire Directeur Méditerranée chez Complétel, cette technologie est malheureusement très sensible à l’éligibilité et aux distances des centraux téléphoniques, et n’offre aucune garantie de délai de rétablissement

    Ce qui n’est pas le cas en revanche des accès SDSL, qui offrent des flux théoriques jusqu’à 16 mégas et une garantie de temps de rétablissement (GTR) de 4 h.

    Aux côtés de ces solutions, la fibre optique est devenue en moins de deux ans le nouveau challenge des collectivités, car elle offre non seulement des flux pouvant aller jusqu’à 1 giga bit/seconde, une GTR de moins de 4h, mais  également  une grande évolutivité. En effet, nul besoin d’intervention sur les réseaux pour augmenter le débit. Il suffit d’un simple remplacement des équipements. Mais la fibre dispose d’encore bien d’autres avantages : stabilité technique, nombre d’incidents près de 5 fois inférieur qu’avec l’SDSL, évolutivité à moindre coût et un coût d’abonnement à peine supérieur à l’ADSL (moins de 5% pour 2 fois plus de débit).

    Le très haut débit oui, mais pour quels usages ?

    Si le très haut débit – comprenez la fibre –  permet une utilisation presque sans limites du numérique, est-elle pour autant devenue indispensable ?

    Aujourd’hui, les besoins en très haut débit sont déplacés des infrastructures aux services, tels que supervision, administration, centralisation de gestion, infogérance,… Car il faut rappeler que les deux principales préoccupations des collectivités sont les coûts de maintenance des équipements, et de fournir du débit pour les usages, comme le rappelle Eric Mazo, Chef de service Technologies de l’Information Educatives, Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

    Pour exemple, la région Paca, dont la volumétrie des échanges Internet a été multipliée par 4 en 4 ans, et qui n’a pas d’environnement numérique, a mis en place la fibre optique dans tous ses lycées : 60 % d’entre eux disposent à présent de plus de 40 mégas. Cette réalisation a été rendue possible en jouant sur les initiatives locales telles que la délégation de services publics portée par les agglomérations.

    Autre exemple :

    les Hauts de Seine, qui, afin de répondre à l’intensification des usages pédagogiques comme la vidéo ou la visioconférence, ont opté pour un déploiement rapide de la fibre sur 100 % du territoire, ce qui représente 750 000 foyers et 80 000 entreprises à fin 2015.

    La nouvelle organisation, très orientée virtualisation (type cloud), prévoit le raccordement de tous les établissements à un réseau privé, lequel délivrera l’ensemble du trafic sur une plateforme de services. Un site central gèrera tous les aspects sécurité et proxi. De plus, « le fait d’être propriétaires des routeurs offre une certaine indépendance et latitude quant à un éventuel changement d’opérateur« , précise Christian Mertz, Responsable du suivi du déploiement Environnement Numérique des Collèges des Hauts-de-Seine.

    Certes, il y a là de quoi faire rêver bien des collectivités. Toutefois, Laurent Tixier, chef du service Informatisation des collèges du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, souligne l’importance de la répartition des rôles dans la construction de ces projets d’envergure. Trop souvent, les marchés sont passés par des directions qui, n’étant pas les utilisateurs finaux, ne prennent pas toute la mesure des enjeux.

    Cette problématique, que rencontrent nombre de collectivités, ont amené les Bouches-du Rhône, dont le collège Belle de Mai à Marseille est une très belle illustration de réussite dans la mise en œuvre du très haut débit, à une réflexion en profondeur sur un prochain marché Télécom, qui engloberait tous les services : téléphonie, IP, GTC.

    La fibre oui ! Mais pour qui ?

    Si chacun reconnait en la fibre une véritable révolution, force est de constater que sa mise en œuvre est pour les collectivités loin d’être globalisée.

    Amotice_photo1_orme3emeart_240614En effet les exemples ci-dessus d’aménagement numérique des territoires restent à la marge et concernent principalement des zones très urbanisées, comme le précise Patricia Luciani-Boyer, membre du Conseil National du Numérique.

    Or, les zones rurales, qui ont pourtant exactement les mêmes besoins de très haut débit, sont pour beaucoup confrontées à des contraintes à la fois de reliefs, d’éloignement, qui ne leur permettent pas d’envisager d’avoir la fibre. Heureusement, des alternatives existent !

     

    Les alternatives à la fibre optique

    Le réseau cuivre
    qui assure également le service téléphonique, peut être utilisé dans des zones dégroupées ou non. Il offre un débit intéressant, des performances qui évoluent notamment avec la mise en place de VDSL2. Cette solution reste toutefois soumise aux critères d’éligibilité, et donc sensible à la distance du répartiteur.

    La 4G
    Permet un débit jusqu’à 150 mégas, et offre des avantages la rendant très attractive : coût de l’abonnement, délai de mise en œuvre. Pour exemple, Thierry Coilhac cite une nouveauté Alcatel : le routeur 4G H850, 30 ports, wifi, qui sera destiné aux classes mobiles. En un temps record d’à peine une minute, une classe entière se retrouve connectée ! Il existe également des dominos 4G, qui raccordent de 5 à 10 ports pour un petit budget d’une centaine d’euros.

    Ces solutions peuvent procurer une continuité d’usages dans des structures « annexes » aux établissements.

    Le Satellite
    Particulièrement destiné aux zones rurales non couvertes, ces solutions permettent d’avoir jusqu’à 20 méga descendant et 6 mégas montant, pour un coût d’abonnement équivalent à celui de la 4G, soit environ 50 €. La société NordNet, filiale d’Orange, travaille actuellement, après une période d’expérimentation, sur un appel à projet afin d’équiper plus de 10 000 écoles non éligibles au haut débit. En plus d’être rapidement opérationnelle, son installation bénéficie d’une prise en charge par l’Etat du surcoût d’installation (500€).

    Ces solutions, mobiles ou non, permettent de gommer les disparités territoriales. Mais au-delà de ces différences, la mise en œuvre de ces projets est souvent longue et complexe, et fait appel à de réelles compétences très techniques, qui restent insuffisantes malgré l’émergence de synergies.

    Quoiqu’il en soit, l’ensemble des intervenants s’accorde à conclure que la principale question reste d’abord de déterminer localement l’évaluation des usages, pour ensuite définir le débit nécessaire à offrir en regard.

    Vaste débat qui induit d’autres questions : ces usages sont-ils modifiés par le bénéfice d’un débit augmenté ? Ou bien au contraire l’augmentation du débit est-elle source du développement des usages ?

    Et vous, quelles solutions envisagez-vous pour augmenter le débit dans vos établissements scolaires ?

    par Marie-France Bodiguian, Cabinet AMO-TICE
    N’hésitez pas à réagir sur le blog http://www.amotice.com/blog.

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