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  • Trois strates d’usages numériques et mobiles par des enfants de Maternelle et CP : l’élève / le groupe / la classe

    Trois strates d’usages numériques et mobiles par des enfants de Maternelle et CP : l’élève / le groupe / la classe

    A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 14ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Partages, échanges & contributions avec le numérique ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.

     

    Séverine Haudebourg et Laëtitia Vautrin présenteront « Trois strates d’usages numériques et mobiles par des enfants de Maternelle et CP : l’élève / le groupe / la classe » sur la session II : Ressources, jeux & contenus

     

    Problématique pédagogique :

    Les usages numériques sont un élément clé de la Loi de Refondation de l’école, présentés comme « puissant levier de modernisation, d’innovation pédagogique et de démocratisation du système scolaire ».
     
    Si l’objectif est de manipuler et d’expérimenter les possibilités des outils tels que les tablettes, les ordinateurs, les appareils photo numériques dès l’école maternelle, cela doit se faire en lien avec d’autres apprentissages menés en classe.
     
    En effet, le numérique ne peut être une fin en soi ; il doit toujours être au service d’une autre compétence visée, en ce sens leur utilisation est toujours raisonnée. Les outils numériques et mobiles sont des outils pédagogiques à proprement parler, qui apportent une plus-value pratique, technique, communicationnelle,… Les élèves, par leurs utilisations et expérimentations, comprennent alors qu’ils constituent des facilitateurs d’apprentissages dans leur quotidien de classe.
     
    C’est dans cet esprit que nous nous inscrivons en souhaitant présenter des ressources, jeux et projets menés dans nos classes de cycle 1 et début cycle 2. Notre présentation se focalisera donc sur des usages numériques par des enfants non lecteurs (ou apprentis-lecteurs), autrement dit sur des utilisations en Maternelle et CP.
     
    Nous souhaitons mettre en lumière trois différentes strates de ces usages numériques : ceux de l’élève, ceux du groupe dans le cadre d’un travail collaboratif, et enfin ceux de la classe en vue d’une communication vers d’autres classes.
     
    Comment les outils numériques et mobiles peuvent-ils faciliter les apprentissages individuels, le travail collaboratif mené en groupe au sein de la classe, et enfin le partage de ses expériences et de ses savoirs dans le cadre d’une communication à distance (réseaux sociaux) ?
     

    Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :

    Dans cette présentation de jeux, ressources et contenus, nous présenterons quelques exemples détaillés de projets ayant fait appel à l’utilisation de diverses technologies : tablette, photographie numérique, qr-codes, jouets connectés, application permettant à l’enseignant de créer ses propres jeux, logiciels éducatifs sur ordinateur…
     
    L’objectif est de cibler quelques compétences des Programmes Nationaux dans divers domaines (tels que le langage oral et écrit, l’éducation physique et sportive, l’enseignement artistique, les mathématiques), et de présenter des projets menés en classe ayant nécessité l’utilisation d’outils numériques et mobiles par nos élèves non lecteurs pour atteindre ces compétences.
     
    Ainsi les participants à l’atelier seront amenés à comprendre l’intérêt et la pertinence de ces outils numériques dans chacun de ces projets, tout comme leur faisabilité par des enfants y compris très jeunes (allant de la Petite Section de Maternelle au CP).
     

    Relation avec le thème de l’édition :

    Notre présentation, du fait des différentes strates d’usages numériques présentées, entre parfaitement dans cette thématique des partages, échanges et contributions. Une large part de notre atelier sera dédiée à l’utilisation du numérique dans les travaux collaboratifs et dans la communication entre élèves au sein d’une même classe, tout comme entre élèves d’écoles éloignées.
     
    Le numérique, outil et objet d’apprentissage à la fois, est également intégré à nos pratiques d’évaluation quotidienne. En effet, nos élèves de la Petite Section de Maternelle au CP expérimentent le dispositif des ceintures de compétences (évaluation par paliers de compétences) permettant de créer des parcours personnalisés d’apprentissages. La continuité de ce dispositif est assurée dans nos deux classes, permettant ainsi de garantir l’autonomie de nos élèves et le respect de leur rythme d’apprentissage. Nous travaillons, tout comme nos élèves, en collaboration !
     
    Nos classes s’inscrivent enfin dans une ouverture vers les familles et l’extérieur par la présence d’un blog scolaire et d’une twittclasse (sur Twitter).
     

    Synthèse et apport du retour d’usage en classe :

    L’utilisation des outils numériques et mobiles dans nos classes est quotidienne et variée : tablette pour prendre en photos une trace d’un travail, pour garder en mémoire un événement, pour travailler sur une application, … ; qr-codes pour faciliter la mémorisation de comptines et chansons, pour apporter du contenu pédagogiques sur un thème travaillé, pour expliquer une production plastique,… ; ordinateur pour réaliser du traitement de texte, pour effectuer des recherches sur Internet, pour s’entraîner sur des logiciels éducatifs, … ; jouets connectés pour développer la compréhension orale et la communication ; robots pour s’initier à la programmation ; twittclasse pour mener divers projets avec d’autres enfants éloignés (#twictée, #problemater, #twittconte, #defilire).
     
    L’ensemble de ces technologies constituent une plus-value dans les apprentissages scolaires, en plus d’une motivation évidente de la part des élèves. Les usages numériques permettent d’élargir les possibles au sein de la classe et de rendre plus vivants, plus faciles, les savoirs et savoir-faire à acquérir. Ces outils jouent également très positivement sur la confiance en eux des élèves et la valorisation de leur travail. De manière générale, les outils numériques complètent parfaitement notre démarche d’évaluation bienveillante et positive (ceintures/étoiles de compétences).
     

     
     
    Retrouvez tous les articles sur Ludovia#14 et toutes les présentations d’ateliers sur notre page www.ludovia.com/tag/ludovia-2017
     
     

  • Dyslexie et alors ? Redonner confiance avec le numérique

    Dyslexie et alors ? Redonner confiance avec le numérique

    Lors du salon Educatice de novembre dernier, Microsoft a eu l’occasion d’organiser une conférence sur le sujet de la dyslexie qui touche plus de 200 000 enfants en France. Nous avons recueilli le témoignage de deux jeunes dyslexiques à qui le numérique a souri et leur a changé la vie, si on en croit leurs déclarations.

    La parole est donnée à Antoine Masson et Antoine Lamanda, pour qui le numérique est une « béquille » vraiment efficace pour les aider à redevenir des élèves « normaux ».

    Extrait de la vidéo :

    « En fin de 5ème, j’étais en échec scolaire. Après avoir fait des recherches, ma mère a trouvé l’Ordyslexie. Je suis rentré en 4ème avec cet outil, je l’ai pris en main en une semaine et ma moyenne de français est passée de 6 à 11,5 ; et surtout, j’ai repris pleinement confiance en moi », explique Antoine Lamanda.

    Plus d’infos :

    sur l’association l’Ordyslexie : www.ordyslexie.fr

  • Usages de l’ordinateur et l’Internet chez les élèves camerounais : du prescrit au détourné. Pour une approche participative de l’éducation aux médias

    Usages de l’ordinateur et l’Internet chez les élèves camerounais : du prescrit au détourné. Pour une approche participative de l’éducation aux médias

    L’un des éléments qui matérialisent l’introduction des technologies dans l’école au Cameroun est la création des Centres de Ressources Multimédias équipés d’ordinateurs connectés à l’Internet.

    Dans ce contexte accessible aux élèves, les décideurs scolaires (promoteurs des technologies à l’école et responsables d’établissements) ont institué un système normatif et prescriptif dans le but d’amener ces apprenants à construire des usages responsables et citoyens, ce qui s’inscrit dans la perspective de l’éducation aux médias. Des normes de « bons usages » de l’ordinateur et l’Internet y sont alors mises en œuvre.

    Constituant une « grammaire d’usages », elles distinguent les usages permis des pratiques proscrites. Parmi les usages prescrits, figurent les recherches documentaires sur Internet ou avec le programme Encarta, les emails et le traitement de texte. Du fait qu’ils s’inscrivent dans les projets d’apprentissage des élèves, les décideurs scolaires les considèrent comme des usages scolaires.

    Quant aux usages interdits, ce sont les visites des sites pornographiques, les tchatches, les activités ludiques, le visionnage des films, l’écoute des musiques, l’usage de Facebook et les téléchargements.

    Conçues dans le but d’éduquer les élèves à l’utilisation des technologies, ces prescriptions sont matérialisées par des affiches collées aux murs et par l’application des punitions à l’égard des contrevenants.

    Nous avons donc affaire à une démarche d’éducation aux médias dont le but est de configurer les apprenants et leurs pratiques technologiques. Ici, les usages prescrits ne relèvent pas de la conception technologique, mais sont le fait des usagers prescripteurs qui mettent en œuvre les représentations qu’ils ont des médias en tant qu’outils pédagogiques (idem).

    La nécessité de discipliner les élèves et leurs usages vise ainsi à les amener à consommer les produits pour lesquels l’ordinateur et l’Internet sont intégrés à l’école et à s’aligner sur les objectifs et intentions des prescripteurs. Du coup, le statut qui leur est attribué dans ce contexte, est celui d’individus consommateurs et passifs (De Certeau, 1980).

    Mais au cours des entrevues menées avec 105 élèves et lors des observations directes conduites dans les sept établissements pilotes d’intégration pédagogique des technologies, nous avons répertorié les usages suivants : recherches documentaires sur Internet, recherches avec Encarta, activités ludiques, écoute des musiques, visionnage des films, traitement de texte, emails, tchatches, visite des sites pornographiques, téléchargements, dessins, usage de Facebook et recherches d’informations sur la vie des stars.

    Cette diversité d’usages qui traduit les fonctionnalités de l’ordinateur connecté, combine les objectifs scolaires et les intentions socio-personnelles des apprenants. Leur examen montre un décalage entre ce qui est prescrit par les décideurs et ce qui est effectivement réalisé par les apprenants (Paquelin, 2009).

    Car, en dépit des normes et punitions fixées, les élèves arrivent à mettre en œuvre des pratiques autres que ce que leur administration attend d’eux.

    Dans l’ensemble, l’approche adoptée pour éduquer aux médias dans ce contexte n’a pas empêché des écarts entre le prescrit et le réel (Kiyindou, 2011). Cela montre que les élèves ne se satisfont pas de leur « statut de consommateurs […] » (Vitalis, 1994 : 8) de l’éducation aux médias. Nous sommes donc en face des apprenants qui à la fois possèdent un pouvoir et une autonomie, et sont pris entre les contraintes du contexte scolaire d’utilisation des technologies. Mais en même temps, ils exploitent les contraintes et les possibilités de ce système pour pouvoir marquer autrement leur place dans le processus de l’éducation aux médias.

    À cet effet, ils imaginent une diversité de stratégies de détournement des prescriptions qui échappent le plus souvent au contrôle des décideurs : attroupement autour d’un ordinateur, choix du fond de la salle, ouverture simultanée de plusieurs fenêtres, négociations avec le chef du CRM, diminution de l’éclairage de l’écran, usage des écouteurs et fréquentation des cybercafés. Cela montre alors l’intérêt d’adopter une approche participative de l’éducation aux médias, dans laquelle les élèves ne sont plus considérés comme des utilisateurs finaux et consommateurs, mais en tant qu’acteurs et contributeurs (Akrich, 1998 ; Béché, 2010a).

    Note de positionnement scientifique

     

    1- Cette proposition de communication s’inscrit dans l’axe intitulé : « Le monde éducatif… »

    2- La méthodologie appliquée est basée sur l’utilisation de l’interview et de l’observation directe comme outils de collecte de données. Si les entretiens ont été menés avec 105 apprenants choisis en fonction de leur genre, niveau d’études et familiarité avec l’ordinateur et l’Internet, les observations directes ont été conduites dans sept établissements pilotes d’intégration pédagogique des TIC au Cameroun.

    Quelques références bibliographiques

     

    • Akrich, M. (1998). « Les utilisateurs, acteurs de l’innovation ». Éducation Permanente, n° 134, p. 79-89.
    • Béché, E. (2010a). « Le détournement d’une innovation par les apprenants camerounais. Pour une approche globale et participCHative de l’intégration scolaire des TIC ». ESSACHESS, Innovation et communication dans le contexte de la mondialisation, vol. 3, n° 5, p. 139-150.
    • Béché, E. (2010b). « Les élèves de Maroua (Cameroun) et l’interdiction du téléphone à l’école : Opinions et stratégies de détournement. Pour une gouvernance techno-scolaire systémique et participative ». Kaliao, vol. 3, n° 4, p. 9-26.
    • Chaptal, A. (2007). « Usages prescrits ou annoncés, usages observés. Réflexions sur les usages scolaires du numérique par les enseignants ». Document Numérique, n° 10, p. 81-106.
    • Cottier, P. et Choquet, C. (2005). « De l’usager construit à l’usager participant Environnements Informatiques pour l’Apprentissage Humain, n°1, p. 449-454

    Plus d’infos sur le programme du colloque scientifique sur www.ludovia.org/2015/colloque-scientifique

    A propos de l’auteur Emmanuel Béché

  • L’écriture avec des tablettes et des ordinateurs est nécessaire à l’école

    L’écriture avec des tablettes et des ordinateurs est nécessaire à l’école

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    Dans notre culture, l’écriture est une étape importante pour le développement neuro-psycho-affectif de l’enfant.

    En apprenant à écrire, l’enfant complète son développement neurologique. Il doit mettre en place des capacités de coordination visuo-motrice très fine puisque les lettres doivent avoir une forme précise, être tracée dans un ordre déterminé, et veiller à ce que les lettres respectent un stricte alignement horizontal.

    Sur le plan psychologique, l’écriture soutient l’abstraction, la généralisation, et la spatialisation. L’écriture rompt avec le monde de l’oralité et introduit l’enfant au monde de la « raison graphique » (J. Goody)

    Sur le plan affectif, l’apprentissage de l’écriture est une lente appropriation d’un élément fortement investi par les adultes. Pour l’enfant, l’écriture est donc associée à son désir d’identification aux grandes personnes, et à l’estime de soi.

    Jusqu’il y a peu de temps, l’écriture était associée au dispositif papier- crayon (ou ardoise-craie).  Les tablettes et les ordinateurs sont aujourd’hui utilisés banalement pour écrire, et la question de leur introduction à l’école se pose de plus en plus.

    Souvent, cette introduction est pensée en termes antagonistes : l’écriture numérique est opposée à l’écriture papier-crayon. Les discussions sont souvent nimbée d’un halo de nostalgie qui idéalise l’écriture sur le papier. On oublie alors que l’abandon de la plume sergent-major a été vécue comme un drame et présentée dans des termes qui sont ceux du débat actuel sur les dispositifs numériques.

    Les enseignants savent l’importance de l’écriture en termes d’intégration de l’image du corps. Les bonnes performances en copie sont associés aux compétences visuomotrices (Weil & Cunningham Amundson, 1994). Par ailleurs, l’écriture a des effets d’entrainement sur ces capacités. Il y aurait donc une sorte de cercle vertueux de l’écriture qui tirerait les enfants vers le haut.

    Mais l’écriture peut également être un cercle vicieux, entrainant l’enfant toujours plus bas dans la mésestime de soi.

    En effet, trop souvent l’école identifie l’écriture à l’élève. Un bon élève aura une bonne écriture, et une bonne écriture sera le fait d’un bon élève. Pour les élèves qui écrivent « mal » , ce rapport a des effets gravement inhibant. Puisque écrire bien est le signe d’une bonne pensée, cela signifie qu’ils pensent mal ou que leur pensées ne sont pas bonne a partager. La rature et la réécriture sont insuffisamment valorisées à l’école, et sont compris comme des échecs, alors que ce sont des traductions des aller-retour et des hésitations de notre pensée.

    Pour les élèves en mal d’écriture, l’encre numérique peut être salutaire.

    Les tablettes et les ordinateurs portables mettent enfin les plaisirs du travail de l’écriture à portée de main. Pour les forçats de l’écriture manuscrite, pour ceux qui doivent se concentrer sur la taille de la lettre, leur rattachement à la lettre suivante, l’espacement des mots, l’encre numérique est une bouée de sauvetage. Ils n’ont plus à se soucier de savoir si leur ligne d’écriture tombe mollement vers un coin de la feuille, ou si elle décolle irrépressiblement vers le haut. Il leur reste à gérer la seule question importante : les idées. Leurs idées.

    Pour les élèves qui ne sont pas en difficulté, le bénéfice est également important puisqu’ils bénéficient d’un support d’écriture supplémentaire. Il peuvent passer des plaisirs de la page blanche aux plaisirs de l’écran blanc.

    L’intérêt de l’écriture numérique est connu depuis Sketchpad. Les dispositifs numériques permettent d’écrire et de réécrire mille fois un texte. Elle libère de la culpabilité de la tâche et de la rature. Elle permet de se lancer dans les plaisirs de l’écriture. Sa fluidité la rend plus proche de la manière dont nous pensons. En ce sens, elle allège la pensée.

    Mais la capacité de sauvegarde rend également les choses moins futiles. Par sa fonction de mémoire, l’écriture numérique « aggrave » la pensée. En d’autres termes, l’écriture numérique est l’écriture tout court, et c’est pour cela qu’elle devrait être proposée à l’école.

    Que l’on s’entende bien. Les outils numériques ne sont pas une panacée. Ils posent des questions et des problèmes inédits. Par exemple, puisqu’il est facile d’écrire et d’effacer, il devient plus facile d’écrire n’importe quoi.

    En d’autres termes, si la culpabilité peut être stérilisante avec un papier et un crayon, son absence devient tout autant problématique avec un dispositif numérique puisque les pensées peuvent être insuffisamment filtrées.

    Le second problème correspond à ce que j’appelle la tyrannie de l’idéal. Les mondes numériques sont des mondes de la perfection. Les possibilités d’ajustement sont si nombreuses, si précises, que l’on peut perdre beaucoup de temps a tenter d’atteindre la perfection. Concrètement, cela signifie que l’élève procrastinera pour savoir s’il mettra Helevetica 12 bleu ou Georgia 11 noir. En d’autres termes, il perdra de vue le contenu en donnant trop d’importance au contenant.

    Un autre argument en faveur de l’écriture électronique à l’école est qu’elle est tout simplement inévitable.

    Les enfants qui arrivent à l’école ne sont pas vierge de toute écriture. Il existe une pratique enfantine de l’écriture qui ne dépend pas de l’école Les pédagogues apprennent cette écriture « inventé » ou « approchée » selon l’importance que l’on donne à l’écriture adulte comme modèle. Cette écriture s’appuie sur des désirs d’identification de l’enfant aux parents. Or, que voient les enfants aujourd’hui ? Sur quoi écrivent leurs parents ? Comment donnent-ils des nouvelles à leurs proches ? Ou écrivent-ils les listes des commissions ?

    Dans un monde où le mail a remplacé la carte postale et le smartphone le bout de papier, va-t-on demander encore longtemps aux enfants d’écrire à la main ? Va-t-on demander aux enfants d’être les conservateurs d’un musée que les adultes ont déserté ? Puisque la culture est devenu numérique, va-t-on encore longtemps éloigner les enfants du numérique ?

    N. B. Bien évidement, les tablettes et les ordinateurs coûtent cher. On peut donc penser que c’est une question d’équité que de ralentir leur introduction à l’école. J’aurais plutôt tendance à penser que c’est le meilleur moyen de maintenir d’inégalité.
    Les enfants de milieu favorisé auront de toute façon chez eux des ordinateurs et des tablettes. Les autres n’auront pas ce que l’école aurait pu leur apporter : une occasion de pallier un mauvais jet de dés de la société.

    Par ailleurs, la question de l’inéquité n’est qu’une question de temps. Il ne fait pas de doute que des tablettes et des ordinateurs a 100 euros seront bientôt courants. Que cherchera-t-on alors comme excuse ?

    Article de Yann Leroux à lire ici : psychologik.blogspot.fr

  • Les plus beaux équipements du monde favorisent-ils les meilleurs usages ?

    Les plus beaux équipements du monde favorisent-ils les meilleurs usages ?

    Au programme de ce dernier épisode, regardons l’opération landaise d’un point de vue usages. Pour cela, nous avons rencontré les chefs d’établissement, les enseignants et les élèves qui sont au cœur du dispositif.

    Toutes les salles de classe équipées en matériels de visualisation collective (vidéoprojecteur, TNI et visualiseur numérique), 1 ordinateur portable pour chaque élève de 4e et de 3e, 1250 enseignants dotés eux-aussi et 120 logiciels ou ressources en ligne à la disposition de toute cette communauté. Quoi de mieux pour apprendre avec le numérique ?

    Des ressources pour faciliter les usages

    Comme l’a souligné Henri Emmanuelli dans l’épisode 1, le Conseil général a du sortir de son champ de compétences en investissant dans les ressources, supposées favoriser les usages. En effet, sans contenus, le numérique ne représente pas grand chose dans une classe.

    Pierre-Louis Ghavam, chef du service informaTIC au Conseil général des Landes, ajoute qu’ils ont tenté de faire les meilleurs choix possibles pour les enseignants. Pour cela ils se sont entourés d’un comité stratégique comprenant un enseignant de chaque discipline et des IA-IPR qui se réunissent chaque année pour suggérer les ressources dont le Conseil général fera l’acquisition, en fonction de ses moyens financiers.

    Question pratique, les 120 logiciels sont habilement classés par icônes, soit par fonction (icône clé) si « je veux dessiner, je veux graver des CD, je veux regarder un film… », précise Pierre-Louis Ghavam, soit par discipline (icône à flèche).
    Et il ajoute, « les enseignants ont ces ressources à disposition mais ne sont en aucun cas obligés à s’en servir ».

    Malgré la bonne volonté de chacun, la pauvreté de contenus numériques disponibles pour certaines matières restreindrait les possibilités d’usages des matériels.

    Pour exemple en français, aucun manuel n’apparaît dans le menu des ordinateurs landais. Aux enseignants de lettres s’offre l’application « la grammaire du collège »,  mais cela reste limité.

    Karine Artola, enseignante en français au collège Jean Mermoz de Biscarosse ajoute qu’elle peut difficilement laisser ses élèves prendre en note le cours uniquement sur ordinateur car elle doit aussi respecter les consignes de l’inspection, qui demande à ce qu’il y ait une trace écrite.
    « Cela signifie qu’il y ait l’ordinateur d’un côté et le cahier de l’autre ; en clair, une organisation, notamment matérielle, un peu particulière ».

    Elle reconnaît que le numérique peut avoir des aspects intéressants : « en classe de 4e, lorsque nous étudions le portrait des Misérables, je dépose sur le réseau une adaptation filmée de l’ouvrage que mes élèves peuvent regarder chez eux car je n’ai pas le temps de la montrer en classe ».

    Sur un cas concret qui se pose et la question des ibooks, Karine Artola accepte que ses élèves lisent sur numérique. Par contre, elle reconnaît que pour retrouver des citations, entre les élèves qui ont la version papier et les autres en version numérique, cela est un peu compliqué car les références de pages sont différentes.

    Exemples d’adoptions réussies du numérique par les enseignants

    Que ce soient Stéphane Landeau que vous avez pu découvrir dans le 3ème épisode de la série avec son cours de « culture numérique » ou encore Lionel Grupeli, enseignant en Histoire-Géographie, Anita Morales, enseignante en espagnol et Eric Villeroy, professeur de technologie, tous trois du collège Jean Mermoz, leur avis est unanime : le numérique a changé leur manière d’enseigner.

    Au quotidien, Lionel Grupeli enregistre les compétences nouvelles que ses élèves acquièrent grâce au numérique ; un apprentissage qui se trouve facilité d’après lui :

    « Avec le numérique, on peut présenter le cours et ses objectifs, le sommaire apparaît ». Il insiste sur le fait que cela permet à l’élève de structurer sa pensée ; il comprend vers quel objectif l’enseignant veut l’amener et par quels chemins il va passer pour y aller.

    Il poursuit,  « le numérique est un véritable « ami » de l’élève qui ne rendait rien à l’écrit ou qui était en difficultés. Le correcteur et le traitement de texte leur permettent d’avoir une production disciplinée ».

    Malgré tout, il est conscient que les usages ne peuvent être exclusivement numériques, que le juste milieu est à trouver et qu’il dépend aussi de chaque élève.

    Anita Morales, en espagnol, prend beaucoup de temps à préparer ses cours sur support numérique pour que ses élèves puissent travailler sur leurs ordinateurs pendant l’heure de classe. Au menu du jour, un travail sur l’œuvre de Picasso au travers d’une vieille publicité.

    « J’avais ce document sur cassette vidéo et je l’ai repiqué avec mon combi-scope chez moi pour pouvoir le passer aux élèves en classe et le déposer sur le réseau pour qu’ils puissent ensuite travailler dessus à la maison », nous explique t-elle simplement.

    Une enseignante motivée par le numérique qui fait même de la « récup » pour ranger les casques audio qu’elle a commandé à l’établissement pour ses élèves (car non fournis avec l’ordinateur) : elle se sert d’une cagette à « naranja », traduisez « oranges » !

    Eric Villeroy, en tant que professeur de technologie, utilise beaucoup les ordinateurs, notamment pour faire travailler ses élèves en autonomie. Il utilise donc régulièrement les outils mis à sa disposition ; d’après lui, les usages ne peuvent pas se faire au même niveau pour chaque enseignant car cela dépend beaucoup de la discipline.
    Même pour communiquer, il avoue que les échanges se font surtout entre enseignants d’une même discipline, « il y a de la mutualisation sur le site du rectorat de Bordeaux où les professeurs peuvent mettre en ligne ce qu’ils ont fait ».

    Les ressources et la motivation des enseignants ne sont pas les seules données à prendre en compte pour favoriser les meilleurs usages. D’après quelques témoignages que nous avons recueillis, il semblerait que d’autres adaptations soient à envisager pour y parvenir.

    Accompagner l’école dans une réadaptation matérielle et temporelle

    Françoise Laurençon, principal du collège départemental de Biscarosse, pense que le numérique devrait aider l’école à s’adapter au monde moderne dans lequel nous vivons. La classe, dans son espace matériel et temporel cloisonnés ne répond plus aux exigences des rythmes d’aujourd’hui.

    C’est en ce sens que le numérique peut aider « à faire éclater la classe » et sortir du schéma classique « d’une succession de boîtes : 1 heure de cours, 1 enseignant, 1 salle, 1 classe », argumente t-elle.
    Et elle ajoute : « et je ne suis pas certaines que l’ordinateur portable soit investi à hauteur de qu’il pourrait l’être (…). Cet outil était l’outil de l’enfant, associé au jeu, à quelque chose de ludique et l’école s’en est emparé mais l’école n’a pas réussi à l’investir en outil scolaire pour que l’élève lui-même l’investisse en tant que tel (…) ». Elle reste donc sceptique quant à l’utilisation de l’ordinateur à la maison à des fins scolaires.

    D’après elle, cela est dû au manque de « commandes scolaires » qui devraient être plus régulières et plus appuyées, ce qui permettrait à l’élève d’intégrer que l’ordinateur est comme son cahier : le soir à la maison, il le sort pour travailler.

    En termes d’adaptation temporelle, Catherine Acquier qui s’occupe des élèves en classe ULIS, apporte son témoignage et rejoint en un sens, les propos de notre chef d’établissement.
    Elle n’a pas cette contrainte temporelle et elle avoue qu’elle trouve bénéfique de pouvoir rester plus d’une heure sur la même matière.

    « Les élèves allument l’ordinateur le matin en arrivant et on peut rester deux heures sur la même matière si ils sont lancés et si tout fonctionne bien ; nous ne sommes pas tributaires de la sonnerie et c’est vrai que c’est un confort pour eux ».

    Le fait de commencer un travail dans une discipline qui peut durer toute la journée est d’usage fréquent chez cette enseignante ; un concept qui pourrait être appliqué aux établissements, comme Jean Mermoz ou le collège départemental de Biscarosse, qui sont tout numérique, mais cela nécessiterait une métamorphose totale de l’organisation scolaire.

    Pourtant, ces contraintes temporelles et matérielles, comme changer de salle ou allumer et éteindre l’ordinateur plusieurs fois dans la journée, ne semblent pas stresser les élèves. Lorsque nous les interrogeons, ils avouent y être « habitués ».

    Nous avons recueilli leur point de vue et la vision qu’ils ont sur l’utilisation de leur ordinateur.

    Un outil « normal » pour une école « normale »

    Nous venons de pointer du doigt les aspects matériels du processus, qui, à priori, ralentiraient les usages.
    Mais au fait, les enfants seraient-ils prêts à travailler toute la journée sur ordinateur ?

    Alexis, Chloé, Jennad, Lison et Mc Kenzie (une petite Australienne fraîchement débarquée à Biscarosse) nous avouent qu’ils n’aimeraient pas taper des heures durant sur leur clavier. D’une part, ils trouvent que ça fatigue les yeux ! Puis, « si l’ordi tombe en panne, on a toujours le cahier », ajoutent-ils spontanément.

    Avec l’ordinateur, on apprend « mieux » ?

    Apparemment non, mais c’est une façon plus amusante d’apprendre, « on préfère apprendre sur un ordi plutôt que sur un cahier ». Ils trouvent aussi plus enrichissant d’avoir l’ordinateur car ils peuvent chercher des données sur internet et retrouver des documents déposés sur le réseau par leur professeur.

    Après la 3e, ces élèves vont se retrouver au lycée sans leur compagnon numérique qu’ils ont apprivoisé pendant 2 années au collège. Nous leur avons posé la question de savoir si il allait leur manquer et pour la plupart, la réponse est OUI, même si ils semblent résignés et acceptent ce changement sans aucune marque de regret, comme si c’était « normal ».

    Certains avouent avoir un ordinateur personnel à la maison ; cependant, ils ne sont pas sûrs de pouvoir le prendre dans leur cartable à leur rentrée en seconde.

    Le problème de la continuité numérique dans le cursus scolaire se pose et pas seulement entre le collège et le lycée. Des élèves qui prennent des habitudes « numériques » et qui vont être obligés de se déshabituer ensuite, c’est un peu dommage… Encore une adaptation à penser, pourquoi pas dans les évolutions à donner à la « Refondation » de l’Ecole de la République.

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  • Apprendre le numérique, développer une «culture» pour élèves et enseignants


    « On considère que le numérique est quelque chose d’intuitif chez l’enfant (…). Au contraire, je crois que c’est un maniement qui doit être accompagné et initié », Françoise Laurençon, principal du collège départemental de Biscarosse.

    L’achat de matériel informatique et l’équipement des établissements en numérique doivent s’accompagner des usages pédagogiques. Avant d’aborder cette question  qui le sera dans le dernier épisode de cette série qui occupe, à juste titre, toutes les réflexions de la communauté éducative, Françoise Laurençon pointe du doigt une donnée importante à prendre en compte : celle d’apprendre, pour ne pas dire « d’apprivoiser » le numérique. Elle introduit la notion de « culture numérique », aussi bien pour les élèves que pour les enseignants.

    Un nouveau cours : la « culture numérique »

    Pour exemple, dans son collège, elle a créé un enseignement disponible à partir de la classe de 4e, dès que les élèves reçoivent leur ordinateur portable, qui s’intitule « culture numérique ».
    Cet enseignement doit permettre aux élèves de s’approprier l’outil de manière intelligente ; même si nombre de gens tendent à penser que le numérique est quelque chose d’inné pour les enfants, notre chef d’établissement reste persuadée que cette étape de découverte « accompagnée » est indispensable.

    Cette nouvelle discipline est dispensée pendant deux heures tous les 15 jours et par groupe de demi-classe, pour faciliter le travail collaboratif entre élèves et entre professeur-élèves. Les 75 élèves de 4e ont un créneau horaire dédié à la culture numérique dans leur emploi du temps ; la mise en place de ce cours est réellement un choix de l’établissement, « qui a pour objectif de mettre du sens avec le projet de dotation en ordinateurs portables du Conseil général », souligne Françoise Laurençon.

    Une culture adoptée aussi par les enseignants

    Côté enseignants, la principale du collège tient à instaurer une sorte « d’incentive » en informatique en proposant des stages d’équipe. En 2011, deux stages ont eu lieu, avec comme thèmes « comment écrire sur un site de l’établissement » et « comment créer et utiliser un blog sur le plan pédagogique ».

    Les résultats de ces formations se sont tout de suite fait sentir. Motivés, les enseignants de langue ont créé un blog, en partenariat avec les écoles primaires, ce qui permet d’échanger entre classes, de mutualiser des supports de cours, etc.

    Françoise Laurençon se réjouit de constater que cette initiative va dans le sens de ce qu’elle entend par  « culture numérique » ; il ne s’agit plus seulement de numérique dans un contexte cloisonné de classe mais bel et bien d’ouverture sur le monde. « Cela fait éclater la frontière de la classe », ajoute t-elle.

    Deux prochains stages sont prévus en 2013 sur « l’utilisation des réseaux sur le plan pédagogique » et « comment construire un cours avec l’outil numérique ».

    Donner du sens au numérique à l’école

    Côté élèves, l’enthousiasme pour le cours de « culture numérique » de Stéphane Landeau est à son comble. Alors même que la cloche vient de sonner, les élèves ne décrochent pas de leur ordinateur où ils sont entrain de fabriquer leur propre blog.
    Au programme de la leçon du jour : les « widgets » et le travail sur la « sidebar », la barre latérale d’un blog WordPress.

    « Les élèves sont passionnés, ils viennent me voir après les cours pour me poser des questions sur le sujet (…) ou me donner le nombre de visites de leur blog : ils en sont extrêmement fiers (… ) », confie Stéphane Landeau, enseignant en physique-chimie, qui occupe également la place de référent numérique du collège.

    Même si dans cet exercice, les élèves ont toute liberté sur le choix du thème de leur blog, ils produisent quelque chose et ils acquièrent des compétences, sans même s’en rendre compte.
    L’enseignant a tenu à ce que chaque élève de son cours crée une boîte Gmail ; cette adresse leur sert à échanger avec leur professeur, même pendant le week-end !
    « Ils sont accrocs ! », ajoute t-il.

    Certains élèves ont déjà créé des blogs de leur côté avant même le cours de Stéphane Landeau, mais le fait de pouvoir avoir cette activité en classe leur montre qu’avec l’ordinateur qui leur a été fourni dans le cadre scolaire, on peut aussi travailler autrement tout en prenant du plaisir.

    « La finalité  de cet enseignement, il faut bien l’avouer,  est également de valider les items du B2i pour que tous les élèves à la fin de leur 4e est le B2i en poche, ce qui leur évite de le passer en 3e », rappelle Stéphane Landeau.

    Impliquer tout le monde dans l’ère du numérique à l’école

    De son côté, Françoise Laurençon tient à impliquer l’ensemble de la communauté éducative dans sa démarche d’intégration de la culture numérique. Pour ce faire, elle a tenté, en partenariat avec le Conseil général, d’impliquer les parents d’élèves dans l’opération « un collégien, un ordinateur portable », afin de leur expliquer la démarche, qui va bien au-delà du nouveau matériel que leur enfant va ramener à la maison.

    Hélas, peu de parents ont répondu à l’invitation qui avait pourtant lieu en fin de journée.

    Un constat encore très fréquent : non pas que les parents soient la 5ème roue du carrosse mais force est de constater que, malgré des fédérations de parents d’élèves motivées pour s’impliquer dans les projets de numérique à l’école, nous n’avons pas encore atteint l’heure du changement dans les habitudes des foyers.

    Sans doute ne mesurent-ils pas encore les bouleversements que ces nouvelles pratiques à l’école vont engendrer, y compris à la maison. Pourtant ils font partie de ceux qui doivent accompagner la « révolution » numérique.

    A suivre dans le prochain épisode : les plus beaux équipements du monde favorisent-ils les meilleurs usages ?

  • L’ordinateur du collégien landais, découverte de la vie d’une star !

    Entre la prise de décision d’équiper chaque collégien de 4e et de 3e d’un ordinateur portable à la remise effective du «paquet» aux élèves à la rentrée de septembre, il n’y pas qu’un seul pas. Les étapes sont nombreuses et cette opération d’envergure a nécessité et nécessite toujours beaucoup d’organisation et de main d’œuvre et de dynamisme. Dans cet épisode, nous découvrons le «background» et les missions de chacun pour que les colis arrivent à bon port avec brio.

    Préparation en coulisses

    Six personnes travaillent en permanence sur l’opération et gèrent les machines de bout en bout, c’est à dire de la rédaction des marchés publics pour l’achat des matériels et des ressources au test de chaque ordinateur qui arrive déjà «masterisé», c’est à dire agrémenté de la suite logicielle conçue spécialement par l’équipe pour tous les ordinateurs landais de l’opération.

    En clair, les machines contiennent déjà les 120 logiciels et ressources du Conseil général des Landes lorsqu’elles sortent d’usine ; l’équipe de Xavier d’Aleo, responsable de l’équipe mobile portables, exécute ensuite un travail de vérification et d’identification.

    « Une fois livré, l’ordinateur est inventorié et étiqueté d’un identifiant qui sera sa carte d’identité durant tout son parcours », explique t-il.

    Passage en scène

    Vient ensuite la phase de distribution : 8000 élèves et 1200 enseignants répartis sur les 37 collèges landais doivent recevoir un ordinateur portable à la rentrée de septembre ; durant 3 semaines, les techniciens de l’opération arpentent les collèges pour distribuer le précieux sésame.

    Une équipe technique constamment présente en scène

    Une gestion de 9200 ordinateurs portables au quotidien est un travail de longue haleine. Durant l’année scolaire, l’équipe de Xavier d’Aleo assiste les personnels ressources missionnés par l’Education nationale dans chaque collège (un par établissement).

    « Les ordinateurs sont gérés pendant l’année par une personne ressources par collège qui assure la maintenance matérielle et logicielle ; mon équipe est chargée d’aider les 37 Assistants d’éducation TICE de l’assistance technique à la gestion des serveurs pédagogiques en passant par les petits soucis du quotidien : bugs, pannes, accidents, vols… ».

    Retour en coulisses pour un « lifting« 

    En fin d’année, les «grands travaux» se poursuivent ! Le Conseil général des Landes ayant fait le choix de récupérer chaque ordinateur en fin d’année scolaire, la collecte, les mises à jour, la re-masterisation et le rangement des ordinateurs occupent les journées d’été de la petite équipe qui se voit d’ailleurs renforcer de quelques vacataires.

    « Au moins de juin, nous récupérons avant le Brevet des collèges, la totalité des ordinateurs portable des élèves ; ces derniers vont subir un diagnostic, pour certains quelques réparations… ».

    Disque dur nettoyé et ressources mises à jour, chaque ordinateur portable se refait une beauté pendant l’été.  Il faut souligner que même si l’ordinateur a pour vocation première de faciliter le travail scolaire en classe et à la maison, les élèves ont aussi tout le loisir de l’utiliser sur la «partition maison» pour y déposer leur musique, leurs photos, leurs vidéos personnelles ou encore leurs jeux qu’ils devront par contre récupérer en fin d’année scolaire.

    Seuls les 1200 enseignants et les 37 chefs d’établissement conservent leur outil pendant la période des grandes vacances.

    Une grosse logistique à assurer pour maintenir la « star » au top niveau

    Au travers de l’expérience landaise et de ce témoignage, force est de constater, pour ceux qui en douteraient encore, que le numérique ne frappe pas à la porte des établissements «par hasard». Un travail de longue haleine, une réflexion et des remises en question permanentes et enfin une implication des élus et des investissements financiers et humains lourds sont indispensables pour la bonne marche d’une telle opération dans la durée.
    « un collégien, un ordinateur portable », ça se gagne, pourrait-on dire.

    A suivre dans le prochain épisode : Apprendre le numérique, développer une «culture» pour élèves et enseignants

  • Videojet Netkids 2, l’ordinateur «star» des kids est disponible

    Videojet Netkids 2, l’ordinateur «star» des kids est disponible

    VIDEOJET est fier de présenter la toute nouvelle version de son ordinateur portable : VIDEOJET NetKids 2. Avec son nouveau système d’exploitation dernier cri,VIDEOJET NetKids 2 combine un look fun à des capacités techniques très performantes. Réactif et dynamique, cet ordinateur est accessible aux enfants dès 6 ans est disponible.

    Fonctionnant sous la toute dernière version du système Android 4.0, VIDEOJET Netkids 2 bénéficie de la rapidité et de la performance du système Android. Il se personnalise grâce aux téléchargements d’applications comme des jeux ou des dictionnaires directement depuis la plateforme de téléchargement VIDEOJET Kids Market.

    Les enfants ont désormais leur propre ordinateur qui évolue en fonction de leurs besoins. Avec son interface spécifique VIDEOJET Kids OS, les enfants disposent de tous les outils ludiques et bureautiques pour démarrer leur apprentissage de l’informatique. Equipé d’un clavier AZERTY classique, la frappe n’aura bientôt plus de secret pour les plus jeunes ! La caméra intégrée leur permet d’interagir en direct avec leurs amis.

    VIDEOJET NetKids 2 est le compagnon idéal des devoirs. Grâce au Wi-Fi il se connecte facilement à internet. Pour des recherches efficaces et une navigation sécurisée, les parents peuvent configurer « Mobile Parental Filter » (Editions Profil), le contrôle parental intégré à l’ordinateur.

    VIDEOJET a développé sa propre interface lui permettant ainsi de concilier les besoins et les attentes de l’enfant à une facilité d’utilisation très spontanée des technologies informatiques. Ainsi l’interface exclusiveVIDEOJET Kids OS est accessible aux plus jeunes et particulièrement logique et intuitive.

    Jeux, musique, photos, vidéos, éducatif, outils, internet : tout est là pour naviguer rapidement et efficacement dans les différents menus de l’ordinateur. Les applications sont rangées par thèmes sur l’écran d’accueil.

    •  Jeux : dès le démarrage de la tablette, de nombreux jeux sont intégrés.
    • Applications musique : lecteur audio et applications musicales.
    • Applications photo : grâce à sa caméra intégrée VIDEOJET NetKids 2 dispose d’un appareil photo, mais également d’un lecteur de photos et d’un diaporama.
    • Applications vidéo : enregistrement vidéo pour réaliser ses propres films, lecteur vidéo.
    • Applications éducatives : chiffres, lettres, dessins, puzzles… tout est là pour progresser et apprendre en s’amusant.
    • Appli & liens internet : navigateur sécurisé, email, chat, VIDEOJET Kids Market, Cloud VIDEOJET Kids OS, Wikipedia, Facebook, Youtube…
    • Outils : carnet d’adresse, agenda, réveil, dictaphone, calculette, tout ce qu’il faut pour être organisé !

    En plus des applications intégrées, VIDEOJET NetKids 2 s’enrichit grâce au VIDEOJET Kids Market qui propose plus de 1000 applications toutes destinées aux enfants. Et une fois connectée à internet, la tablette propose également un accès libre gratuit au Cloud VIDEOJET Kids OS, une offre de contenu multimédia comme de la musique, des vidéos et des jeux régulièrement mis à jour et qui ne nécessitent aucun téléchargement.

    Enfin, son design cartoon et plein d’humour est à la fois fun et parfaitement ergonomique.

     www.videojet-jeux.com

  • La place de l’ordinateur à l’école

    La place de l’ordinateur à l’école

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    Une particularité dans les programmes, il n’y a pas de temps alloué à l’informatique… tout simplement parce que l’informatique n’est pas une matière à l’école mais un outil au service de toutes les matières. En d’autres termes, chaque enseignant devrait prévoir l’utilisation de l’outil informatique en l’incluant dans les différentes matières. Qu’en est-il dans la réalité ?

    Bien avant le B2i, nous avons eu le plan « informatique pour tous » avec des salles informatiques de MO5 et/ou TO7 avec leur nanoréseau qui empêchait toute possibilité d’avoir les ordinateurs dans les classes. Les ordinateurs ont évolué, ils sont devenus portables voire ultraportables, et les réseaux aussi avec l’apparition du wifi.

    Cependant, pour beaucoup d’écoles malheureusement, l’ordinateur est resté dans sa salle informatique que l’on saucissonne en créneaux horaires entre les différents collègues, créneaux parfois encore réduits  un peu plus du fait de l’utilisation de la salle par l’intervenant en musique/arts visuels ou l’utilisation de la BCD …

    Peut-on utiliser les ordinateurs dans l’esprit du B2i, c’est à dire comme un outil à disposition de tous, à tout moment et dans toutes les matières, quand on a tous les ordinateurs rassemblés dans une même salle ?

    Viendrait-il à l’idée à quelqu’un de placer tous les dictionnaires dans une salle spéciale où l’on irait une fois par semaine pour apprendre à les utiliser, sans jamais pouvoir s’en servir au moment précis de la journée où l’on en a besoin parce que ce n’est pas notre créneau horaire ?

    Dans l’état actuel des choses, et ce depuis novembre 2000, les salles informatique n’ont pas leur place à l’école primaire, car elles ne répondent en rien aux besoins du B2i.

    Alors où est la place de l’ordinateur à l’école ?

    Au même titre que le TBI qui est un outil pour le maître et ses élèves, l’ordinateur est un outil pour les élèves et ils doivent apprendre à s’en servir comme tel ; il doit donc se trouver dans la classe.

    Comment faire ?

    Plusieurs solutions : si vous avez une salle informatique avec des PC fixes, le mieux est de les répartir dans les classes et de prévoir le câblage réseau ou wifi et électrique.
    Si vous devez investir dans du nouveau matériel, il vaut mieux priviligier des ordinateurs portables afin de garder une certaine liberté dans les configurations possibles. Exemple : si vous disposez de 30 portables dans votre école à 6 classes, ils peuvent soit :

    – être tous à disposition chaque semaine dans une classe différente, à charge de l’enseignant de profiter au maximum de l’outil la semaine où il dispose de ces portables
    – partagés en 2 lots de 15 portables dans 2 classes par trimestre.
    – partagés en 3 lots de 10 portables dans 3 classes par périodes (de vacances à vacances)
    – partagés en 6 lots de 5 portables à l’année, avec toujours la possibilité de les rassembler tous ponctuellement dans une classe pour un besoin ou un projet spécifique.
    etc …
    Si le réseau est bien configuré/équipé, ils sont connectés en wifi à l’imprimante réseau ou au photocopieur, au serveur de fichiers, à internet et donc à l’ENT etc… Ainsi tous les enseignants de l’école peuvent travailler les compétences du B2i tout au long de l’année avec l’outil informatique parfaitement intégré à la pratique de la classe.

    Retrouvez Cyril GIBELIN, un animateur TICE convaincu, sur le blog Les TICE dans l’Aude