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  • L’Élu face au numérique

    L’Élu face au numérique

    Par Marie-France Bodiguian, Directrice du Cabinet AMOTICE

     

    Amotice_ludoviaseminaire1_201015

    Telles étaient les questions posées par l’Université d’été de Ludovia 2015 aux intervenants de la table ronde animée par Pascale Luciani Boyer, du Conseil National du Numérique, auteur de l’ouvrage, l’Élu face au numérique (1), et qui a donné son titre à cette première session de ce séminaire.

    A partir de la problématique présentée par Nicole Quillien, maire de Mirepoix, Jean Pierre Quignaux, responsable de la mission « Usages et services du Numériques, Innovation et Aménagement Numérique du Territoire » de l’Assemblée des Départements de France (ADF) et Chantal Blandel, secrétaire nationale de l’ Association Nationale des Directeurs d’Education des Villes (ANDEV) nous livrent, à travers leurs analyses, les conditions de réussite d’un projet d’Ecole Numérique et plus particulièrement les contours de l’écosystème territoriale dans lequel s’inscrivent le numérique et continuité éducative.

    Créer un écosystème autour de la continuité éducative

    Nicole Quillien maire de Mirepoix et conseillère départementale, pointe du doigt les difficultés tout à fait inattendues, rencontrées par l’équipe municipale. Il leur aura en effet fallu pas moins de deux ans pour faire bouger les lignes budgétaires, mettre en œuvre le projet et mobiliser les acteurs concernés,  malgré le soutien des services de l’Éducation Nationale.

    Selon Jean Pierre Quignaux et Chantal Blandel,  les difficultés rencontrées par la ville de Mirepoix ne sont pas isolées et sont l’illustration et la regrettable conséquence du manque d’appropriation de la culture numérique des élus pour faciliter une vision prospective de la société et donc des orientations éducatives.

    Le réflexe des élus est toujours de privilégier la mise en oeuvre des équipements et réseaux informatiques, ou internet – tel qu’il l’ont toujours fait avec les routes, l’électricité, etc – que de soutenir les usages des jeunes dans le cadre d’une politique numérique éducative, qui ne revient pas que à l’Education Nationale.

    Aujourd’hui la réponse traditionnelle de l’élu, délimitée sur la durée de son mandat et sur son territoire n’est plus valable. La transformation des modèles éducatifs, émergent à présent directement du terrain et du net, affirme Jean Pierre Quignaux. D’où la nécessité pour l’élu d’inscrire ses actions dans le temps, mais aussi au delà de son territoire, pour co-construire avec d’autres acteurs une vision commune autour de projets éducatifs et sociétaux.

    C’est d’ailleurs ce qui se dessine aujourd’hui dans les nouveaux rapports de partenariat entre le Ministère de l’Éducation Nationale, l’ADF, l’ARF, l’AMF, l’AMRF, etc. : « Autour du comité de partenaires éducatifs, on crée une logique de continuité éducative à l’heure du numérique : de l’école primaire au collège et du collège au lycée mais aussi une continuité éducative avec les familles« .

    L’objectif est de construire des partenariats, entre institutions mais aussi avec les familles, en fonction des besoins éducatifs pour assoir une cohérence des investissements et de la maintenance, de l’animation, de la communauté éducative, etc.

    Le mode projet au cœur de l’efficience

    A ce propos, Chantal Blandel nous démontre que l’écosystème territoriale ne saurait être efficace sans un projet éducatif territoriale (PEDT) où le numérique joue le rôle de continuité éducative entre les différents projets éducatifs sur le territoire, et que ceux-ci doivent répondre aux objectifs généraux de la politique territoriale.

    Il est donc de ce fait primordial pour Chantal Blandel, de donner un sens au projet numérique éducatif, sur un long terme avec une gestion en mode projet : « C’est uniquement par ce biais, en étant au coeur du projet et de son suivi à longueur d’année, que l’on évitera le gâchis d’argent public que l’on a trop souvent rencontré avec l’École Numérique. Seuls les projets numériques éducatifs qui auront un sens par rapport aux besoins des enfants et l’orientation de politique générale de la collectivité passeront aujourd’hui cap des arbitrages budgétaires« .

    Repenser le modèle économique, l’efficience

    Amotice_ludoviaseminaire2_201015Concrètement cela pourra se traduire par une mutualisation des infrastructures dans le cadre d’un syndicat mixte par exemple ou par des plateformes de services transversales, multi-secteurs, qui ne seraient donc plus consacrées uniquement à l’e-éducation mais mutualises au sein d’un territoire, avec la e-santé, la e-administration…

    D’autre part, l’interpénétration des rôles et des visions entre les différents partenaires territoriaux tel que le précisait Jean-Pierre Quignaux et le rapprochement avec les familles, permettrait de rapprocher le numérique éducatif de la collectivité et celui des familles, mais aussi de repenser les modèles économiques en créant des engagements tripartites – famille, collectivités, éducation nationale – en utilisant le BYOD (Bring your Own Device) par exemple, au cœur de nombreuses expérimentations.

    A ces questions budgétaires, Pascale Luciani Boyer fait intervenir Sophie Herat, directrice Marché Éducation chez Econocom, partenaire VIP du séminaire collectivités de l’université d’été de Ludovia 2015.

    Econom, intégrateur spécialisé dans le numérique éducatif, a développé des compétences particulières en ingénierie financière pour faciliter la mise en oeuvre des plans pluriannuels.

    Mais comme le souligne Sophie Herat, au delà des investissements en équipements et infrastructures, la viabilité et la pérennité d’un projet, comme nous l’ont démontré également Jean Pierre Quignaux et Chantal Blandel, passe avant tout par un accompagnement en service lié non seulement à la maintenance mais également à des compétences pointues de gestion financière : « Le temps de l’expérimentation et du « one shot » est révolu. On doit projeter les investissements sur la durée« .
    Cet accompagnement qu’il soit en régie ou externalisé représente généralement 20% des investissements.

    Cette table ronde a été suivi de deux témoignages, des communes de La Ciotat avec Janine Bouvat, directrice éducation, et la Communauté de Communes de la Vallée d’Ax, avec Alain Naudy , président de cette communauté de communes et maire du village d’Orlu.

    Ces deux témoignages, présentés par Marie France Bodiguian, directrice du Cabinet AMOTICE, spécialisé dans l’accompagnement des collectivités sur leurs stratégies numériques éducatives, destinés à décrocher des subventions, feront l’objet de Coup de chapeau sur les pages de LudoMag.

    (1) titre de l’ouvrage de Pascale Luciani Boyer, paru aux Éditions Berger.

  • Comment interpeller en 4 temps vos électeurs avec l’Ecole Numérique ?

    Comment interpeller en 4 temps vos électeurs avec l’Ecole Numérique ?

    AMotice2_110314Souvent premier budget des communes, l’école est placée plus que jamais, avec la réforme des rythmes scolaire, au cœur des questions locales comme l’une des problématiques phares de la campagne. Quant aux infrastructures numériques, elles sont devenues l’un des fers de lance de l’attractivité territoriale dont fait partie le numérique dans les écoles : il en va pour preuve l’accélération des programmes immobiliers ou l’augmentation du chiffre d’affaires des agences immobilières autour des écoles innovantes, comme le précisait déjà en 2005 un rapport du Ministère de la Ville.

    http://www.amotice.com/lecole-numerique-elus-engagez-vous

    Voici donc en 4 temps comment interpeller vos électeurs avec le numérique à l’école.

    1 / Quels bénéfices pour les enfants, les parents et les enseignants de votre commune ?

    Pour les enfants, le numérique à l’école leur apportera un contexte favorable à la lutte contre l’échec scolaire en intégrant un nouveau rapport au savoir, avec :

    • Plus de motivation, et de plaisir d’apprendre, grâce à des cours plus attractifs,
    • Plus de confiance en eux
    • Plus de concentration

    Pour les parents :

    • Le réconfort de savoir leurs enfants formés à des usages responsables d’internet,
    • Une meilleure transmission des informations sur la vie scolaire et une meilleure compréhension des démarches pédagogiques
    • Une réduction des inégalités grâce à l’accès à des contenus de qualité, en tous lieux et pour tous les élèves.
    • Des activités périscolaires attractives et des contenus éducatifs en continuité avec les contenus pédagogiques.

    Et pour les enseignants, des cours plus vivants, un suivi individuel renforcé, une meilleure participation des élèves, une validation du B2i facilitée etc. seront les ingrédients de meilleures conditions de gestion de leurs classes.

    2/ De quels outils et usages parle t-on ?

    En quelques vidéos, voici quelques exemples d’outils, que vous pourrez mettre à disposition des enseignants et des élèves de votre commune et leurs usages correspondants

    Tablettes ou ardoises numériques en école maternelle et primaire

    Tableaux numériques Interactifs

    )

    L’Espace Numérique de Travail

    Visioconférence et baladeur mp3 en anglais

     

    3/ Mais que proposer à vos électeurs ?

    Le mieux serait de construire un projet détaillé. Mais si le temps vous manque d’ici les élections, effectuez tout de même un rapide mais pertinent diagnostic de l’état de l’art des usages informatiques des écoles de votre commune, pour mieux orienter ensuite vos propositions !!

    Voici quelques questions à vous poser auxquelles votre inspection de circonscription de l’Education Nationale ou le CRDP de votre département vous apporteront des éléments de réponses.

    Y a-t-il déjà eu une ou des expérimentations de numérique dans vos écoles ? Quelles en sont les conclusions ? Vos écoles sont-elles équipées de salles informatiques ? Sont-elles souvent utilisées ? Si non, pourquoi ? De quelles infrastructures disposent vos école ? etc.

    Dans le Guide de l’Ecole Numérique pour Elus Néophyte, vous trouverez  également une boite à outils sur les différents équipements que vos pouvez proposer.

    Quoiqu’il en soit pour montrer votre engagement à Réussir votre école Numérique, je vous propose de signer la charte et de recevoir votre logo à apposer sur vos supports de communication.

    4/ Préparez-vous aux questions des parents

    Au-delà des outils et des atouts du numérique pour leurs enfants, les parents pourront vous exprimer certaines de leurs inquiétudes, qui reviennent souvent telles que :

    « Nos enfants seront-ils davantage exposés au wifi ? » et « le coût de ce projet sera-t-il impacté sur nos impôts locaux ? ».

    Pour la question du wifi, il est important de préciser que vous pourrez mettre en place une étude technique avec le CRIIREM , ou organisme similaire, qui pourra établir un premier bilan des ondes électromagnétiques dans vos écoles puis une simulation, selon les équipements envisagées.

    Si votre électorat est réfractaire au tout wifi, vous pourrez également étudier plusieurs scénarii d’usages, d’outils et d’infrastructures en fonction de solutions alternatives.

    Quant à l’affectation sur les impôts locaux, je vous propose de vous inspirer de l’expérience de certaines villes telles qu’une ville du département des Yvelines qui a essentiellement financé son l’école numérique, grâce aux économies effectuées en supprimant certaines cérémonies nationales dont le 14 juillet !

    Amotice_specimenelus Plus d’infos :
    Pour mieux appréhendez les atouts du numérique à l’école, téléchargez la brochure : Le numérique à l’école : Elus engagez vous ! dans le cadre de l’opération du même nom mis en place par AMO-TICE avec Intel.

    Et vous quel projet de numérique à l’école pensez vous proposer à vos électeurs ?

    Ou si vous avez des questions, posez-les en nous contactant via le formulaire « contacter la rédaction » et j’y répondrai dans les plus brefs délais.

  • Le numérique et ses bénéfices seront-ils à l’agenda des prochaines élections municipales ?

    Le numérique et ses bénéfices seront-ils à l’agenda des prochaines élections municipales ?

    A l’heure où la maîtrise budgétaire du secteur public est pointée du doigt, il est en effet tentant de mettre en avant le numérique comme un axe d’investissement générateur d’économies. Or, les retombées des projets numériques vont bien au-delà et peuvent aussi se mesurer sous l’angle citoyen, social et environnemental comme en témoignent la cinquantaine de décideurs de collectivités locales interrogés par MARKESS International dans le cadre de son étude.

    Interrogés quant à leur priorité en terme de retours sur investissement (ROI), plus d’un décideur sur deux de collectivités locales mettent en avant les projets numériques porteurs de valeur pour les citoyens et simplifiant leurs relations avec eux. Le ROI économique suit de près, avec deux tiers de ces décideurs le plaçant en première ou seconde position de leurs priorités : en 2013, la réduction des coûts reste une motivation clé en faveur du déploiement de tels projets.

    La relation citoyen, enjeu prioritaire de ROI du numérique pour les collectivités

     

    Etude_numeriqueetelectionsmunicipales_141013

    Deux autres ROI sont ensuite mis en avant. Il s’agit pour l’un de la dimension sociale des projets numériques ; ce ROI est le plus souvent associé à la capacité de la collectivité de mesurer l’évolution des conditions de travail des agents suite à l’introduction de nouveaux outils numériques. L’autre adresse la dimension environnementale des projets numériques qui peuvent être considérés comme un atout pour améliorer l’empreinte écologique de la collectivité.

    MARKESS International constate cependant que, malgré les priorités fixées, seul un tiers des décideurs de collectivités interrogés mesurent réellement les ROI et bénéfices des projets numériques qu’ils ont conduits.

    Parmi les chantiers numériques les plus susceptibles de générer un retour sur investissement, selon les décideurs de collectivités locales, figurent :

    • La dématérialisation de documents et de processus : elle est considérée par plus de 80% des décideurs comme pouvant générer de forts retours sur investissement. Sont évoqués plus particulièrement les projets de gestion documentaire et de GED, de gestion de courriers entrants, de workflow et de signature électronique. La dématérialisation de la facture figure aussi parmi les priorités des collectivités d’ici 2015 ;
    • Les services numériques pour les usagers avec plus de 70% des décideurs de collectivités les considérant comme générateur de valeur : les projets prioritaires ont trait avant tout à la gestion des flux entrants et aux services en ligne, intégrant notamment des services de paiement en ligne. L’axe de développement majeur est celui des services sur supports mobiles avec, comme objectif ultime, la volonté de fournir des informations contextualisées, géolocalisées et personnalisées pour chaque citoyen. Cette démarche implique pour la collectivité d’accroître sa connaissance des usagers via le déploiement d’applications de relation citoyen (CRM).

    Pour en savoir plus sur l’étude « Projets numériques des collectivités et bénéfices associés, France, 2013-2015″, commandez l’étude