Étiquette : formation professionnelle

  • Une ipasserelle pour la formation des professionnels

    Formations des enseignants pour l’enseignement personnalisé

    Il s’agit d’abord de la préparation des enseignants pour l’accompagnement pédagogique des élèves à besoins spécifiques ou en difficulté scolaire. Afin de confronter les nouvelles informations aux savoirs et aux habitudes acquises il faudrait de confronter les enseignants à des situations telles qu’ils répondent aux questions : «qu’est-ce que je fais et quelle information je demande pour qu’ils apprennent et progressent» ?

    Ce mode constructiviste sert de cadre théorique pour lacréation des programmes de formations de iPasserelle qui propose de développer de nouvelles compétences pour les enseignants pour la prise en charge de la difficulté scolaire.

    En effet, dans le cadre de l’enseignement ordinaire, les enseignants ne sont pas toujours sensibilisés ou habitués aux approches liés à la personnalisation de l’éducation. C’est pourquoi il est important qu’ils se confrontent aux différentes approches : la différenciation et l’individualisation, la sélection et l’adaptation, et leur réflexe sur le statut cognitif de chaque élève.

    Durant ces formations les enseignants apprennent comment accepter l’élève à besoins spécifiques en fonction de «leur regard» porté pour chaque enfant.[1] à mieux comprendre les besoins pour les apprentissages.

    Cela exige de bien connaître ses forces et ses faiblesses, ses compétences et ses besoins, ses intérêts et ses attentes, et avant tout ses souhaits et leurs satisfactions.

    iPasserelle propose des formations en direction des enseignants et aussi aux auxiliaires de la vie scolaire, des acteurs de l’éducation selon un calendrier et des modalités accessibles en ligne. Un référentiel de compétences pour la prise en charge de la difficulté scolaire oriente les modules de formations proposées.

    La formation des enseignants à l’usage des TICE

    Si la formation continue est au cœur du pilotage du système éducatif, elle connaît actuellement de nouvelles formes car avec l’évolution des TICE et la banalisation d’Internet,  il se crée un nouvel ordre pédagogique dans lequel l’acte d’apprentissage et de formation qui était inscrit dans un espace-temps et dans une salle se transforme en des activités distribuées, partagées, hypermédiatisées, et co-construites par le biais d’interactions numériques.

    Internet, en tant que riche réservoir de scénarios et démarches pédagogiques, peut servir de point d’appui à des formations hybrides à distance et en présentiel. Désormais, les enseignants en formation peuvent consacrer un temps à l’échange de leurs pratiques pour la prise en charge des élèves en difficulté.

    Les TICE favorisent la mise en place de dispositifs permettant de susciter des interactions entre les différents savoirs individuels de façon à en générer des nouveaux, collectifs. Elles permettent la constitution de groupes d’enseignants et de développer des communautés de pratiques. Celles-ci facilitent la transmission de savoirs tacites, basés sur l’expérience dans l’action et les savoirs explicites acquis en formation. Elles produisent, bien au-delà de l’addition des contributions des enseignants, un savoir partagé, collectif, qui peut servir de base au perfectionnement professionnel.

    La formation est également un temps pour constituer un écosystème coopératif de création de ressources numériques éducatives à intégrer dans les parcours.  Les espaces collaboratifs de travail intégrant les TICE, aident les enseignants à sortir de leur isolement, en libérant et en suscitant les initiatives dans les écoles où ils œuvrent et innovent, en développant des coopérations autour de projets communs ou la résolution de problème, la recherche de solutions pour la prise en charge des élèves en difficulté.

    Dans ce cadre, le département de l’Indre a développé un espace spécifique pour les élèves nouvellement arrivés en France [2].

    Ipasserelle intègre la formation à distance avec des modules qui sont proposés en ligne, ou en présentiel pendant des universirtés d’été ou automne. Elle a aussi choisi  le modèle de «transparent design» de Thomas T. Mackey [3] qui repose sur la théorie du  connectivisme de George Siemens et qui favorise l’interactivité et la participation à la collaboration dans des milieux d’apprentissage du Web 2.0.

    Enseigner ou former avec ce modèle  exige une pédagogie centrée sur l’apprenant, l’écriture et la production de nouvelles connaissances dans des communautés ouvertes. Le design transparent influence le développement des outils sociaux, des ressources éducatives libres, l’organisation de MOOC (Massive Online Open Course).

    Importance de la mise en place de la recherche sur terrain

    La recherche pousse l’évolution des sciences.

    La recherche tient une place importante pour mieux appréhender les facteurs et les paramètres qui peuvent influencer dans le processus de l’intégration scolaire, comprendre comment les TICE nous apportent de nouvelles façons d’apprendre avec le numérique.

    Un projet de recherche  a amené aux premiers résultats sur l’observation de processus de l’intégration scolaire avec des outils spécifiques reposant sur une grille d’évaluation.[4]

    Il a permis de noter que les professionnels-les enseignants qui ont suivi des formations spécialisées ont valisé des compétences plus élevées dans l’élaboration, le suivi et la réalisation des activités du programme d’éducation individualisée,  par rapport aux enseignants ordinaires sans formation.

    Les formations proposées alimentées par les résultats de la recherche  sont intitulées : «Éducation auprès des enfants à besoins spécifiques» et «Enseignant ressource». Elle est réalisée traditionnellement et à distance [5]

    La mise à disposition de ressources et d’outils didactique.
    Quelle place pour le numérique ?

    Connaître les outils numériques selon les besoins

    Le numérique bouleverse en profondeur l’accès aux savoirs. Renouveler l’acte d’enseigner c’est guider les élèves au sein du réseau des ressources numériques qui fondent les savoirs vivants en classe. Comme décrit dans la thèse de doctorat, les TICE transforment la nature et l’utilisation des ressources: que ce soit pour leur accès, leur diffusion, leur structuration, leur intégration dans des parcours d’apprentissage…

    Avec le numérique, c’est tout le bouleversement de l’univers documentaire qu’il s’agit d’intégrer aujourd’hui aux pratiques pédagogiques, l’enseignant devenant désormais un ingénieur pédagogique obligé de scénariser et médiatiser son enseignement avec des ressources et outils adaptés et pouvant aussi devenir “ auteur ” en ligne. Comme indiqué dans le nouveau référentiel de compétences des enseignants, il est désormais crucial que les enseignants puissent utiliser des ressources numériques.

    Désormais, il est crucial de fixer de nouvelles ambitions intellectuelles pour les élèves et le numérique peut nous y aider en facilitant l’individualisation de l’enseignement et la structuration des apprentissages et en renouvelant les modes d’organisation dépassant l’espace-temps de la classe.

    Les outils à potentiel cognitif comme les cartes mentales et heuristiques, le TBI, les logiciels, les e-porfolios, les ressources interactives, les outils tactiles de mobile-learning, les crayons numériques utilisés à Tawaïn, nous apportent de nouvelles dimensions pour les apprentissages.

    Les potentialités des outils tactiles comme les “ Q-books ” sur iPad ou iPhone sont mis en évidence en facilitant l’apprentissage de la lecture au cycle1 et au cycle2 ou pour des adultes en situation d’illettrisme [6]

    De nombreuses applications «tactiles» peuvent aider les enfants en difficulté .Par exemple l’application «Dictée Muette Montessori» est un jeu de difficulté croissante pour apprendre à lire et travailler isolément les associations graphèmes/phonèmes les plus fréquentes de la langue française . Cette application permet à un lecteur débutant et hésitant d’analyser des combinaisons de lettres, de lui apprendre à  déchiffrer jusqu’à ce que finalement, la lecture devienne automatique et fluide.

    Les outils numériques sont au service de l’enseignant et leurs usages devront prendre en compte les besoins particuliers de l’élève : il est important d’identifier ses difficultés, d »analyser ce qui pose problème et ce qui risque de le faire échouer et de proposer des aides et solutions. Comme le préconise Jack Sagot : «Il lui faudra accepter que certaines tâches soient suppléées, notamment celles de bas niveau, afin d’orienter l’énergie cognitive de l’élève vers des tâches de haut niveau».

    Les enseignants doivent pouvoir faire une approche instrumentale des ressources mises à disposition et choisir d’une façon adéquate l’outil en fonction des besoins révélés comme précisé dans la thèse de doctorat. [7]

    Les expériences sont nombreuses dans ce domaine comme le témoignent les exemples qui suivent.

    Des environnements pour le suivi des élèves et des co-interventions.  Accompagner, co-intervenir sur des espaces numériques.

    Les enseignants doivent construire des scénarios et des tâches adaptées aux élèves en difficulté. Les enseignants RASED spécialisés dans le domaine de la difficulté sont à même de pouvoir intervenir à distance pour aider les enseignants face à la difficulté. Le travail de co-intervention peut être facilité par les espaces numériques.

    La co-intervention maître E / maître permet de co-construire un travail adapté aux difficultés rencontrés. A ce propos,  J.-M. Gillig présente quelques exemples intéressants illustrant cette configuration dans son ouvrage [8].
    Ceci nécessite de (re)penser en amont les situations dans lesquelles seront placés les élèves et le scénario d’animation qui doit articuler des moments où tous les élèves s’inscrivent dans une tâche et d’autres moments où un travail spécifique pourra être mené avec les élèves en aide personnalisée, éventuellement avec le RASED, avec l’aide des TICE.

    La co-intervention ainsi conçue opérationnalise de fait une différenciation pédagogique à partir des besoins des élèves, notamment ceux qui rencontrent des difficultés avec des regards croisés des situations scolaires. Elle doit permettre à l’élève de lui redonner du sens et de faire redémarrer le processus d’apprentissage.

    iPasserelle a la volonté de développer des outils interactifs, des contenus pour des tablettes interactives et des manuels numériques, de proposer des logiciels et des ressources
    Site en cours de développement : http://ipasserelle.edublogs.org/

    Auteurs :
    Michèle Drechsler, Docteure en sciences de l’information et de la communication, IEN
    Anéliya Garbacheva, Docteure en psychologie du développement et de l’éducation, MCU de pédagogie spécialisée

    Références :

    1. Garbacheva, Anéliya, Petar Velchovski, Un accompagnement pédagogique virtuel au sein de l’école intégratrice, Congres HANDICAP 2010, Paris, http://e-psychoeducation.eu
    2. Espace de formation Indre (responsable mission FOAD : Drechsler Michèle) – http://ia36.tice.ac-orleans-tours.fr/moodle/
    3. Thomas P. Mackey , transparency as a  catalyst for interaction and participation in open learning environment, 2011  http://firstmonday.org/htbin/cgiwrap/bin/ojs/index.php/fm/article/view/3333/3070Thomas
    4. Projet de cooperation bilaterale Wallonie-Bruxelles/Bulgarie : “Centre d’expertise et d’études comparatives de l’intégration scolaire des éleves à besoins spécifiques (en Bulgarie et en Communauté Wallonie Bruxelles)
    5. Garbacheva, Anéliya, Petar Velchovski, Un accompagnement pédagogique virtuel au sein de l’école intégratrice, Congres HANDICAP 2010, Paris, http://e-psychoeducation.eu
    6. Drechsler, M. (2011). Manuels scolaires et albums augmentés, enjeux et perspectives pour une pédagogie de 21e siècle, coll. Comprendre le livre numérique, Editions Numeriklivres
    7. Thèse de doctorat, Michèle Drechsler. Les pratiques du socialbookmarking. Affordances sémantiques, soci-cognitive et formatives, Université de Metz, Novembre 2009
    8. J.-M. Gillig, Remédiation, soutien et approfondissement à l’école, Hachette, 2001First Monday, Volume 16, Number 10 – 3 October 2011

  • Le serious game va t’il changer la formation dans le futur ?

    Les nouvelles technologies donnent à chacun la possibilité d’avoir accès à toute l’information et même la formation… et ceci gratuitement. Chacun devient responsable de sa propre employabilité, la formation devient séductrice, elle cherche à motiver… on parle même de marketing de la formation. A partir d’exemples d’entreprises, Stéphane Diebold – Directeur de TEMNA et Vice-président du GARF, nous présente une cartographie prospective de la formation et du serious game.

    Les technologies de l’information qui se développent à « vitesse grand V » depuis quelques années, donnent lieu à une masse d’informations de plus en plus conséquentes sur Internet. En parallèle, les technologies évoluent de manière exponentielles et inondent les média.

    Dans ce contexte les entreprises et les salariés ont de plus en plus de mal à se retrouver dans cette immensité. Certains, se spécialisent ou utilisent des techniques de curation qui leur permettent de capitaliser des connaissances opérationnelles ou des informations utiles à l’évolution de leurs pratiques professionnelles.

    Le propos de cette conférence est donc de décrypter l’impact de ces évolutions sur la manière d’apprendre, le marché de la formation et la façon de rendre la formation attractive, utile et « appropriable » par les nouvelles génération de salariés apprenants.

    les « 3V « et le contexte de la formation aujourd’hui et demain
    Si on résume le monde de l’entreprise aujourd’hui : il est contraint par une règle : « les 3V » : la Veille, La Vitesse ou la Vélocité et la Visibilité

    – La Veille : l’entreprise est forcée comme le salarié de suivre la densité des évolutions technologiques et chacun se construit un système de veille propre et orienté vers ses compétences et centres d’intérêt professionnels, aidés bien sûr par de nombreuses technologies « facilitatrices » (Réseaux sociaux, logiciels de veille, de curation, etc.)
    – La Vitesse ou la vélocité font que l’on imagine/projette qu’en 2030, il y aura une évolution technologique tous les 72 jours, soit à peine un trimestre !
    Impact de cette accélération sur la formation : trouver une formation adaptée alors que la technologie doublera en 72 jours, d’où la nécessité de l’individualisation de la formation et la décentralisation des décisions des DRH.
    – La Visibilité : face à la densité et l’immensité des sources et informations nouvelles, il devient très complexe de se trouver une place, être identifié et se faire connaitre.

    Face à ces constats et cette règle des 3V, quelle place pour le Serious Game ?

    Le Serious Game doit être intégré dans la stratégie de l’entreprise…mais l’émulation doit avoir un objectif : recréer des espaces de motivation, de créativité avec l’intelligence collective, pour avoir des idées plus fortes

    A partir de cette stratégie Serious Game / collaboratif / émulation au sein de l’entreprise, on créé du knowledge management, mais si les outils de formation sont trop verrouillés, il n’y a pas d’intérêt, pas de dynamique proposée..

    Mais créer de l’émulation ce n’est pas exploiter les salariés, mais donner de la vie à l’entreprise, de la visibilité…

    Ainsi dans ce contexte, pour un salarié, si une stratégie a du sens, il est prêt par exemple à conserver un salaire qui stagne malgré la crise, car il apprécie d’être dans l’entreprise

    Que raconte t’on dans une formation finalement pour attirer les gens ? Rien de très séduisant. Avec le Serious Game, on offre une façon nouvelle d’écrire les formations, les scenarii pédagogiques sont intéressant, car ils sont liés à l’affect, au plaisir.

    On observe aujourd’hui, un intérêt affaibli des formations classiques sous PPT, d’où place interessante pour les Serious Game car il est séduisant.

    Corrolaire au développement du marketing de la formation : comment vent-on de la formation, comment on capte l’attention ?

    Une solution conjoncturelle ; réaliser un Serious Game, il va attirer l’attention, c’est aujourd’hui une dimension marketing, mais demain quand cela sera une pratique courante qu’en sera t’il ?

    S’amuser en se formant est ce que ça a du sens ?
    Si on prend l’exemple tout simple de Tetris, l’histoire a montré que cela pouvait augmenter la productivité des personnels : moins de stress, le salarié décompresse, ..il est plus efficace sur son poste de travail.
    Conclusion : il faut obliger les gens a utiliser TETRIS en entreprise !

    Le Gaming utilisé n’est pas le même dans toutes les entreprises, il est propre à chacun en fonction de son réanimation des pratiques maison et de l’ambiance générale développée par les Ressources Humaines.
    Le Serious Game permet de développer, s’il est bien fait, un espace collaboratif, il devra intégrer des fonction sociales
    Le jeu permet aussi de développer une distance par rapport aux problématiques quotidiennes, sortir l’apprenant de son environnement proche.